ROMB,
I.
En sortant de Civita-Vecchia par laporte de Rome, on ne rencontre qu’une nature abandonnée à elle-même. À droite, on côtoie encore la mer; à gauche, la vue est bornée parles Apennins. Ainsi d’un côté l'immense mer, del’autre les mon-tagnes encadrent
cette
steppesolitaire,
qui se déploie sur unelongueur de quinze lieues. On n’aperçoit ni villes ni villages, seulement un ou deux hameaux elquelques bâtiments isolés, hautes enceintes depierre , toujours munies de fenêtres gril-lées, d’un style sévère et presque barbare , parfaitement en harmonie avec lacampagne.Si c'estune ferme,
elle
est délabréeet silencieuse. D’espace en espace, Ce sont des forts avec des tours crénelées qui défendaient jadis le rivage. La route, du reste bien entretenue , traverse une contrée qui semble pro-scrite ; et que nul
être
vivant n’aborde sans répugnance. L'at-mosphère mêmequi la
couvre semble partagercette
proscrip-tion mystérieuse, car l'habitant des airsla fuit. Jamais on n'y entendle doux gazouillement desoiscaux,mais bien,à derares intervalles,le
croassementsinistre
duvautour, Dansces champsstériles , couvertsde roches moussues, imprégnés de miasmes délétères, le grillon seul fait entendre son cri monotone et, sur l'herbe flétrie, l'œil n'aperçoit que peu d'arbres clair-semés, quelques campanules, la sauvage clématite et des buis-sons deronces. Partout
le
terrain en friche annoncel'absence
de l’homme
:
tout portele caractère d’une désolation sublime et, comme dit M. de Châteaubriand , d'une morne, mais in-concevable grandeur !. Là, comme dans la vallée mortuaire de Biban-el-Molouk sur léterritoire
de Thèbes, dorment d’un sommeil éternel desgénérations qui ne devaient point se pro-pagerLa première station est celle deS. Severa. Aux1
termes d’une inscription lapidaire, c’est le Pape actuel, Grégoire XVI, qui l'a fondée. Le voyageur attristé et inquiet respire un peu en apercevant ce monument dela vie socisle, là où elle paraissait éteinte. Depuis là jusqu'à Palo, la plage s’élargit et [la mer n'apparaît plus à l'horizon que comme unclongueligne
azurée,Toujours même
solitude,
même silence et une tristesse pleine de majesté, Les passagers du Vetturino étaient visiblement* Voyez dans sa magnifiquelettreà M.de Fontance,
la
belle descrip.tion de ce passage, qui luirappelait lesenvironsde Tyr
et
de Jérusalem,-2556
39 ex
affectés d’un sentiment de mélancolie dont
ils
ne pouvaientse
rendre compte. Parfois cependant quelque créature animée venait donner un airde vie au paysage. C'était ou un conta-dino assis sur l'extrême croupionde
sanule,
oubien un pâtre chassant devant lui des bœufs aux longues cornes,La nuit venue , on se rappela involontairement
les
banditsredoutables qui, naguères encore, infestaient cette route et, malgré la malaria, l'on s'arrêta à Palo, où l’on retrouve la mer. Ses vagues venaient fouctter la grêve jusques sous les fenêtres de l'hôtellerie. J’entrevoyais les créneaux du castel Odescalchi, où une personne, digne de toute ma vénération, printemps. Cette circonstance m'inspirait une douce rêverie..
Je
me représentais cette région inhabitée , commele
cercueil de l’ancienne Rome; il avait passé le derniermesemblait, aux pâlesrayons
de
la lune,quej'étais
assis sur les tombcaux des maîtres du monde,et
que leurs grandes ombres devaient m’apparaître. Un hasard, dontje
mefélicitai, avait con-duit dansla même auberge le docte et picux Père Benigno Gu-glielmi, minorite. KI connaissait bien cette contrée, «Pourdé-» couvrir des traces de l'homme dans le sol que nous foulons
»aux pieds, il faut, me disait-il, le creuser. Alors apparaît
»tout un peuple-de morts. Alors.ondécouvreun monde
souter-»rain, des cités entières, des trésors immenses , des objets
»d'arts et des produits d'industrie, qui attestent une haute et
» puissante civilisation. C'est dans l'espace que nousvenonsde
» parcourir qu’habitait une population étrusque , longtemps
»avant Rome, c'est-à-dire, il y a trois mille ans. Le poste de
»S. Severa occupe la place de la ville Falisco !. Plus près de
y Palo était Agyllina , dont parle Virgile ? et où résidait
Ma-»xence,cegrandcontempteurdesdieux,quifaisaitlierunhomme
»vivant
à
un cadavre. C’est aujourd'hui Cerveteri, bourgsi
ché-ptif, qu’à peine vous l'aurezaperçu, Non loin de là, on voyait
»Céré où lesRomains cachèrent-leurs dieux, lorsde l'invasion
» gauloise 3. Ce qui fit appeler cette ville Sacrarium populi
ro-»mani, Lies deux
villes
ne-paraissentavoir étéséparées que par»un petitespace. Dansl'emplacement
de
la seconde, ungroupe»dequelques maisons porte encore lenom de Céré,Deprécieux
»débris sont cachés soustoute cette surface. C'est de là qu'on
» a retiré ces beaux monuments qui composentaujourd'hui
le
» musée étrusque du Vatican. Moi-même, ajouta lesavant
re-» ligieux, j'yai vudescentaines d'urnesgisantes encore intactes
» dans le roc. »
Je me séparai à regret de ce bon Père, dontla conversation m’intéressait si vivement, bien qu’il n’eût cité aucune auto-rité à l’appui de ses assertions. Le lendemain nous conti-nuâmes notre route, Cette seconde moitié n'offre pas plus
: Le P. Benignose trompe: il n’a jamais existé une ville de ce nom, La capitale des Falisques s'appelait Faléries, connue par
le
siègequ'elle soutint contre Camille et/la tcabison de sonmaître d'école.
? Encide, liv. VII,
3 Virgines sucrague.. Cœre quo iter Sacerdotibus erat, pervexit.
Tite- Live , liv. V, 40.
d'animation que la première. En approchant de la porte dite des chevau-légers, rien n'annoncel’abord d'unc grande
ville.
On
voit
de loin la coupole de S., Pierre, dominantun tas d'édi-fices; mais elle ne fait point l'effet grandiose auquel on s’at-tend. Après avoir traversé plusieurs rues, qui ne donnent que l’idée d'une ville très ordinaire, on arrive au pont S. Ange.On aperçoit le mausolée d'Adrien , et bientôt le temple d'An-tonin. Maisçe dernier a étéconverti en ignoble douane. H ne reste du temple ancien que onze colonnes, qui soutenaient un magnifique entablement de marbre. Aujourd'hui elles servent
de façade au bâtiment moderne.
Mec
voici
donc à Rome. Puis-je bien en parler sans craintede répéter ce que tout le monde sait depuis longtemps? Tout n’a-t-il pas été dit sur Rome? Winkelmann et Gæthe ont décritses monuments ; Châteaubriand, Md* Staël et Byron ont faitbriller lesdouces
clartés
desa poésieintime. Cedernier.nousa montré la Niobé des nations tristement penchée sur le Tibre,, tenant encore en maiñ son sceptre brisé et trafnant dans laboue ses vêtements d’or et de pourpre. D'autres, ob-servateurs secs et impitoyables, ont cru devoir signaler ses écarts. De ce nombre sont Alfieri et Bonstetten. Maisil n’est pointde cœur généreux, point d'homme sensibleà l’harmonie des ruines, au prestige des beaux arts et autouchant spectacle d'une grandeur déchue, qui ne salue l'antique métropoleavec admiration et amour. Nulle autre capitale, certes, n’appelle et ne défie plus puissamment
la
description. Mais comment un pélerin obscur, sans talent et sans nam, osera-t-il mêlerses accentsauxvoixéloquentes que toutl’ÜUnivers adéjà entendues?Je
ne prétends donc point décrire Rome. Le Poussin qui ydemeura 40 ans, et Milton, qui l’avait étudiée, s'en sont bien abstenus. Aussi bien n'ai-je fait que l’entrevoir pen-dant un très court séjour. Je veux tout simplement jeter un coup d'œil sur l'ensemble pour en donner quelque idéc à ceux de mes compatriotes qui ne l'ont point vue, et rappeler certains détails à ceux qui y ont
été,
Rome a un air de famille commun
à
toutesles
capitales del'Europe. Ici comme
ailleurs
ce sont des tas de pierres, façon-nés en maisons plus ou moins grandes , plus ou moins belles, des magasins, des hôtels, des cafés, des rues qui se croisent et où circule une foule bigarrée. La Via del corsoest la plus.longue, la pluslarge, la plus populeuse et la plus belle. Mais on trouve à Rome plus de mendiants qu'ailleurs et moins de propreté. Partout dans les raes du second ordre, le linge lavé est exposé au soleil devantles fenêtres, et les passants salissent sans gêne lescours et lestrottoirs. Le trop d'’élévation de ceux-ci au-dessus du niveau de la rue, gêne un peu la circulation.
Les boutiques des boulangers, charcutiers, fruitiers, partout ailleurs si appétissantes, n'inspirent que du dégoût. Unc odeur nauséabonde et qui , dans les grandes chaleurs , doit soulever
le cœur, s’exhale ‘de certains quartiers, où le vieux fromage et le poisson du'Tibre se trouvent entassés péle-mêle au mi-lieu des débris de légumes pourris.
se 40 4 1
;Les maisons sont généralement hautes et massives avec des portes cintrées. Presquetoutes
les
croisées du rez-de-chausséesont
grillées,
et celui-ci est très élevé. Par-ci par-là, depetits balcons couverts etsaillants , la plupart en bois, font un mau-vais effet. Le café Ruspoli, qui passe pour le plus beau de Rome, se compose, au premier étage surtout, de salles pres-que hideuses d'obscurité où , en plein midi , on a mille peines à lire un journal. Il n’y a de beau quela
cour, quiressembleà une orangerie, À l’exception du palais de Venise;
je n’ai vu à Rome aucun palais d'architecture gothique.
Ce qui distingue Rome des autres capitales, ce sont les ruines de la ville-mnère, ses 300 églises, ses musées de tout genre, le grand nombre de places, chacune ornée d'un obé-lisque ancien, et ses fontaines d’une architecture élégante et répandues partout !, Celle de Trévi surtout est d’une abon-dance et d'une limpidité admirables. Qu'on se représente un rocher artificiel, composé de plusieurs blocs et adossé àla façade d’un palais; au milieu
et
au sommet, une grande niche ornée de quatre colonnes et d'une statue colossale, représentant l’Océan debout sur un char. Un torrent sort des fondements de l'édifice, inonde Je rocher et tombe avec bruit dans. un grand bassin de marbre. L’onde fraiche arrose toutes les an-fractuosités, forme des jets-d'eau, des cascatelles, des chutes, des filets detoute espèce, purs commele
cristal. Le murmure de cette fontaine s’annonce de loin. Mais elle n'est pas assezapparente, etil faut, pour ainsi dire, la toucher pourlavoir.
La découverte de cette cau n'est pas sans intérêt historique.
Dutemps d'Auguste, une jeune
fille
en avait indiquéla sourceà des soldats altérés ; cequi lui fit donnerle nom d’eau vierge.
Par contre on remarque à Rome une absence d'ombre ct de feuillage. Quelques arbres groupés autour des fontaines eussent été du plus bel effet. Mais
il
n’ya d'autre verdure dans l'enceinte dela
ville quecelle des pots defleurs sur lesbalcons et point de promenade publique, excepté la villa Borghèse.Encore est-elle à l'entrée de la ville.
Je
n’ai pastrouvé une seule église en style gothique, bien qu’il se fasse remarquer çà et là dans quelquesdétails
d’orne-ymnentation. On dirait que le moyen-âge, qui partout
ailleurs
a fait surgir des cathédrales en harmonie avec son caractère sombre et mélancolique, à passé sur Rome sans influencer son architecture, Le travertin domine parmi les matériaux qui ont
servi
à laconstruction des églises, des palais, en géné-ral de tous les monuments.C’est une variété de tuf presque compacte, bien que tubuleux, dontil existe enItalie de belles carrières. La plupart des églises ne sont pas isolées des mai-sons, mäis y touchent de chaquecôté,
et l'extérieur est loin d'annoncertoute
lasplendeur du dedans. Les chapelles ne con-sistentpas commechez
nous en un simple autel, C’est une en-ccinte parfois aussi vastequ’unedenos petites églises, fermée1 T! n’yarienà opposer, dit le positif Duclos, aux magnifiques fontaines, qu’on voit à Rome, dans les places et lescarrcfours, nià l'abondance des eaux,qui ne cessent jamais de couler, magnificence d'autant plus louable quel'utilité publique yestjointe
par.une balustrade et souvent vaoilée sous de grandsrideaux.
Les jours de fête ,'ces rideaux se composent.de riches dra-peries flottantes, de diverses couleurs et croisées avec goût.
L'autel de ceschapelles est toujours tourné
vers
l'axe del'édi-fice. La richesse de quelques-uns de ces temples romains sur-passe l'imagination. Le vert et le rouge antique y alternent avec le marbre. blanc ou violet, le granit d'Egypte, le Jaspe oriental , la brèche cornaline, Ici ce sont des pilastres corin-thiens ou doriques avec des frisesd’agathe, des urnes de lapis ou de basalte, là des coupoles majestueuses avec une profu-sion de fresques telle, que celles-ci débordent et découlent pour ainsi dire jusques sur les pendentifs. Ailleurs ce sont des colonnes cannelées ou chargées de moulures
ou
poliescomme une glace , restes précieux d’antiquité. Partout des statues, des bas-reliefs, des mosaïques, des tombeaux remarquables, quelque chef-d'œuvre de statuaire ou de pein-ture, où un monument historique d’un haut
intérêt.
Ainsi quatorze colonnes, et non huit comme
dit
Richard ?,d’un seul bloc de granitet de quarante-cing pieds dehauteur,
décorentl'enceinte magnifique de S'° Marie-des-Anges, dont l’abord est si mesquin, l’apparence si
chétive.
Ainsi on voit à'S'° Praxède un fragment
très
considérablede la colonne à laquelle J.-C. fut lié.
À S. Jean-de-Latran,
la
table où il fit la Pâque,la
colonnedu temple de Jérusalem qui se brisa à la mort duChrist, le tombeau du Pape Martin V, qui passa par Fribourg en 1418.
A S'° Agnès , le cachot où fut incarcérée cette Sainte. On
y descend par un escalier en marbre de 45 degrés, eton y vois l’entrée murée d’un souterrain, qui communique, dit-on, avec S'® Agnès extra muros.
À la Trinité-du-Mont, une descente de croix par Volterra.
A S"° Cécile, l’étuve où laSainte fut saignéeà mort, et dans un coin de l'église un tableau d’une haute antiquité.
A S'° Marie-sur-Minerve le beau Christ sculpté en imarbre par Michel Ange. Le peuple romain a tellement le sentiment du beau dans les arts, que personne ne sort de cette église sans baiser le pied de celle magnifique statue, ce qu’on ne pratique pas ailleurs. Il a fallu chausser ce pied d’un brode-quin de bronze pour le préserver de l'usure.
Aux Augustins, une image de la Vierge que les Grecs transportèérent à Rome après la prise de Constantinople. À
sa droite on voit une colonne
à
laquelle sont suspendus entrès grand nombre des poignards, des stylets, des pistolets.et autres armes homicides, offertes, me dit-on, par les assassins en expiation du meurtre,A S. François-ad-ripam, la chambre qu’occupa
le
fondateurdesminorites, il y a 650 ans. Ellea été convertie enchapelle, où l’on conserve le corps du Saint et un grand nombre de re-liques.
Je
retrouvai là avec un nouveau plaisir le P. Gu-glielmi.Ilmefit
voir dansles
corridors ducouventunecarte del’ancienne Rome , peut-être unique et ignorée, et parlant
? Guide du voyageur en Italie.
Se
AAa
bien précieuse. Elle reproduit non seulement l'emplacement de tous les anciens édifices, mais jusqu'à leur configuration architecturale. Nous y vîmes que le couvent actuel occupe une portion des jardins de César.
Je m'abstiensde parlerde S. Pierre, quoique toutn’ait peut-êtrepas étédit surcette basilique monumentale que M“. de Stael
appelle une musiquefixéeet dont l'étendue
réelle
estdissimulée par l’harmonie des proportions !, J'eus peine à meconvaincre qu’aucun des tableaux qu'on y voit n'est peint, qu’ils sonttous en mosaïque.
“Je visitai l’église souterraine ; je grimpai dans cette boule, où M°, deSévigné regrette de n’avoir pas été, et où Misson conseille de monter pour bien jugerde l'ensemble. La façade de S. Pierre nerépond pas à la grandeur du monument
;
laplace est magnifique. Elle le serait bien plus, si l’on abattait
le pâté de maisons, qui en masque l'avenue.
Toutes lesanciennes basiliquesde Rome,
telles
que S.Paul,S,. Côme et Damien ,
S
Praxède , S'®Marie inTranste-vere, etc., ontuncaractère remarquable de ressemblance dans
la coupole. C’est une mosaïque ou une peinture représentant
J.-C.
et ses Saints, tous avec cette pose raide, cet air grave, qui distingue les images bizantines. Partout on voit sur la1 Personne n’a mieux exprimé ceteffet que le Président Misson qui visita Rome au 17°siècle.
frise un agneau au milieu, et de chaque côté six autres qui le regardent.
«ai
dit que la-plupartdes
églises étaientriches en monuments funéraires. Rien n’est plus imposant que ce peuple muet-de slatucs, qu’on retrouve dans’ presque chaque chapelle laté-rale. C’est là que les églises apparaissent commele
péristylede l’Éternité, où celui qui abandonne
la
vie , laisse under-niersouvenir. Presque toujours de graves enscignements sont inscrits sur ces tombes * : presque toujours aussi c’est l'or-gueil de l'homme qui s’y montre , étalant de vains titres sur
le marbre , etdemandantaux voûtes sacrées une garantie con-tre l'oubli. Mais les siècles rongent ces épaves funèbres du passé, et le pied du visiteur efface chaque jour des épitaphes souvent mensongères.
On. m'avait assuré que le Cardinal-Schinner était enterré à l'église dell 4nima sur la'place Navonne. Je n'en découvris pas lemoindre indice.
. Berchtold.
* Etant un jour agenouillé sur le parvis de
S'
Marie du peuple, jeà moitié effacélaissaitomber parHospes,:
discehasard mes regards sur cet étrangeétatique latin,novum mortis genus
:
amprobafelisDumrapitur, digitum mordet et intereo. ,
Passant! apprendsàconnaîlre un nouveau genre de morl, Un mé-chant chat que je voulus saisir, me mordit ledoigt, et j'en meurs.
=--—————>
<> pme
LES
rêTEeSs DBPAQUES
ÀMOSCOV
ESQUISSES RUSSES PAR UN FRIBOURGEOIS.
Il.
PoD-N AVINSKY.
La Réçartlique française ne sachant que faire des cinq à six jours complémentaires qui ne pouvaient rentrer dans sa
nouvelle division symétrique de l'année , résolut tout bonne-mentqu'on n'en ferait rien, c'est-à-dire qu'on les passerait dans la joie et les festins sans songer au travail de
la
veille nià la faim du lendemain. Singulière idée en vérité que celle qui proscrivait les fêtes du Christianisme sous prétexte qu'el-les nuisaient aux travaux, et ordonnait au nom de la liberté des saturnales de cinq à six jours! Mais tout a été dit déjà, et mieux que je ne saurais le faire , sur les drôles de corps de ce temps-là, ainsi que sur leur embarras à tailler un système qui ne ressemblät à rien de ce qui avait été; d’ailleurs il ne s'agit pas de cela. Si je vous ai rappelé cette circonstance, ce n’était point pour faire preuve d’érudition , (Dieu me garde d'une telle outrecuidance !) mais uniquement dans le but fort innocentde in'en servir comme“de terme de comparaison dans
à la faim du lendemain. Singulière idée en vérité que celle qui proscrivait les fêtes du Christianisme sous prétexte qu'el-les nuisaient aux travaux, et ordonnait au nom de la liberté des saturnales de cinq à six jours! Mais tout a été dit déjà, et mieux que je ne saurais le faire , sur les drôles de corps de ce temps-là, ainsi que sur leur embarras à tailler un système qui ne ressemblät à rien de ce qui avait été; d’ailleurs il ne s'agit pas de cela. Si je vous ai rappelé cette circonstance, ce n’était point pour faire preuve d’érudition , (Dieu me garde d'une telle outrecuidance !) mais uniquement dans le but fort innocentde in'en servir comme“de terme de comparaison dans