chevalier Paullet que l'infortuné LouisXVI protégeait dans son entreprise. Mais ce n’était là que des institutions parti-culières sans retentissement dans les écoles du peuple. C'est de Madras que l'enseignement mutuel est venu s’introduire d’abord en Angleterre. De l'Angleterre il a passé en France etde làen diverses contrées d'Europe, jusque dans les états
Pontificaux, comme nous ea avons la preuve en mains.
Le D". Bell ne l’a pas imaginé à Madras. Il avait fait ses études dans
les
écoles savantesde sapatrie, où l’enseignement mutuel s’était aussi établi à la renaissance des lettres,C’estle besoin qui aamené le Docteur anglaisà former son écoledansl’Inde surle modèle des écoles savantes
de
sa patrie,et
si uneimitation peut être appelée dunom d’invention,onne doit pashésiter, ce noussemble, deregarder leD’.Bell comme l’in-venteur de nos écoles populaires de nouveau système, 4x
————
>
BTOIÈRR
-L’HYDRIATIQUE
OU EMPEOI HYGIÉNIQUE DE L'EAU PURE.
MOYEN-AGE.
L'institution desbains publics s'écroula peu àpeu au milieu du bouleversement social. Charlemagne tâcha en vain de les remettre en vogue, en se livrant fréquemment
à
l’exercice de la natation. Cet exemplene
futsuivi que par les courtisans. Un maître plus puissant que Charlèmagne, la lêpre, maladie hi-deuse importée de l'Orient, fit sentir aux peupleslanécessité de la propreté. Mais l'eau chaude fut estimée plus efficace que l’eau froide et on introduisit partout des étuves. En Alle-inagneetcheznouson lesappelait Badséouben etpar corruption bastouba !. Ony associa bientôtl'usage des ventouses. Appeler les humeurs à la peau au moyen de l’eau chaude, faire des scarifications, aspirer le sang au moyen du vide et de lararé-faction de
l'air,
tel était le souverain remède dépuratif de l’époque, encore fréquemment employé de nos jours. C'était au moins un moyen de propreté salutaire et prophylactique, mais qui devait finir par enlever tout ressort à l'organe cu-tané. On en faisait si grand ras qu’à Paris le peuple faillit lapider un médecin qui, craignant que les étaves ne servissent de véhiculeà la contagion , avait conseillé de les fermer dansun temps de peste.
L'école arabe dominait alors en médecine. Elle jetait des
* On en fit un verbe patois et pour dire : aller au bain et ven-touser, on disait Jaschcouba. Il y avait àFribourg trois éluves publiques.
regards dédaigneux sur l’Hydriatique dont la simplicité con-trastait avec la profusion des drogues orientales. Cependant Ihazès et surtout Avicenne furent forcés de rendre hommage aux vertusde l'eau pare.
À cette époque de superstition , on cherchait partout soit
la pierre philosophale, soit une panacée universelle. L'eau joua plus d’une fois ce dernier rôle dans les mains d’habiles charlatans, mais jamaissous son véritable nom. On l’associait
à des ingrédiensinutiles, mais auxquelsla crédulitéattribuait
des vertus magiques. Peu d’hommes indépendants osaient proclamer'la vérité toute entière. De ce nombre
était l’aïeul
du Dominicain Savonarola , que l'inquisition fit brûler à Florence. Il recommandait les affusions froides contre la goutte, la faiblesse des yeuxetla ménorrhagie. Centansaprès lui, Cardan se plaignait de l’oubli dans lequel on laissait l’eau froide.
Melchior Pfinzing raconte en détail dans
s
son Theuerdank, comment Maximilien 1, empereur d’Allemagne , brûlé par uncfièvre ardenteet poussé par un heureux instinct, but, pour étancher sa soif, une grande quantité d’eau fraîche, à la dé-robée et à l'insu de son médecin. La guérison s’ensuivit.Enfin lecélèbre Paracelse, à qui oncommence aujourd'hui
à rendre plus de justice, mralgré ses préoccupations d’alchi-miste, reporta l'attention sur l'usage de l’eau et ouvrit ainsi au sortir du moyen-Ââge une nouvelle ère à l'Hydriatique.
INDUSTRIE
‘
DE
L'INDUSTRIALISME.
« Toutestmétier dansce monde, depuislesfonctions
» qu’on appelle élevées, Jusqu'aux professions qu’on
» appelle basses; l’étatleplus réputé vulgaire nepeut
» abaisser Doneme distingué quiSylivres, comme les
» fonctions les plus réputées éminentes ne peuvent
» cleverl’homme bas etvilqui lesremplit, » Encyclopédie industrielle , chap. TÉE.p.253
La conservation , puis l’amélioration de son existence furent
les premiers mobiles qui portèrent l’homme à rechercher
les
inoyens de satisfaire ses besoins sans cesse renaissants.
Provoquer l’action productive de la nature et en recueillir les produits, inventer des objets ou des procédés nouveaux, répandre les productions et les transportez d'une contrée à l'autre : voilà les divers ordres de travaux que l'on retrouve toujours dans
les
âges les plus reculés de l’histoire humaine.“ss
180 ax
Jusque dans les modes d’existence les plus sauvages, on aperçoit le commencement de tous lesarts; et la seule chose
quidistingue réellement
les
sociétés civilisées des âges incultes, c'est qu'à mesure qu'on avance ,on retrouve les mêmestravaux
non-seulement
plus
développés, plus habiles, plus exercés, plus puissants de toute manière; mais surtout plus dégagés de cequi
s’y
mélait d'abord d'habitudes violentes ou frauduleuses et plus directement occupés du bonheur de l’homme, de l’amélioration de sa destinée , de la satisfaction de ses besoins de touteespèce.
C’est lX ce que de nos jours on appelle l'Industrialisme, tendance qui, dans la pureethonorable acceptiondu mot, con-siste à la fois dans le progrès de tous les arts que l’économie sociale embrasse, et dans leur commune application, dans leur application toujours plus directe, plus intelligente et mieux réglée aux besoins de l’homme,
Unedirection
si
naturelle etsi
légitimede
l’activité humaine,cette mère des richesses, cette reine de la civilisation , ne pouvait gémir plus longtemps sous le poids des dédains et de l'inconsidération que lui prodiguaient la robe et l'épée; son émancipation déploya aussitôt ses immenses richesses ; son génie conquit etcréa la plupart des Etats et des Empires les plus remarquables , et se présenta comme un de ces moteurs de l’esprit humain qui,-pour le diriger, puise sa force dans le travail et dans les sciences. Dans cette marche de sa puissance , partout l'an voit l'industriechanger le moral d'un peuple entier ; destupide,
elle
lerend ingénieux;deparesseux, actif, etde guerrier , pacifique ; elle finit toujours par relever son esprit, quelque enchaîné qu'ilsoit
sousle
joug d’un pouvoirinjusteet dominateur. ‘
L'on conçoit dès lors qu'à raison d’une influence que rien ne peut
arrêter,
l'industrie ne peut manquer de détracteurs;aussi accumule-t-on sur son compte les accusations les plus étranges
et
lesplus iniques:
on va jusqu'à luiimputerà
lafoisde troubler les relations
sociales,
de pervertir les mœurs, de dégrader lesarts ,d’affaiblir et d'abaisser l'étude dessciences,de nuire enfin , sous tous les rapports essentiels, au perfec-tionnement de nos facultés. Qu’on nous permette d'examiner ces récriminations une à une, ct il ne nous sera pas difficile de les réduire à leur juste valeur ct d'en faire bonne justice.
1° CHEF D'ACCUSATION.
L'INDUSTRIE TROUBLE LES RELATIONS SOCIALES.
L'on reproche d’abordaux diverses professions industrielles d'avoir des intérêts nécessairement opposés et de diviser les honimes, « Etablissez la liberté. da commerce , vous aurez,
» observe-t-on, ‘contenté le spéculateur qui veut parcourir
» sans gêne les marchés detous les continents, vous plairez
» au consommateur «ui veut acheter à bon marchédebonnes marchandises: maiscomment ferez-vous partager leurs
sen-» timerts par le fabricantqui fonde son débit sur l’exclusion des concurrences étrangères? Partout la liberté et le
mo-» nopole sont en présence dans le monde industriel, comme
» l’égalité etle privilége dans le monde
politique,
C’est donc» uniquementpardesillusions qu'on prétendraitenrégimenter
» ces intérêts contraires sous un étendard commun. Pour
se
» désunir, ils n'ont qu’à se regarder. »
Dans les rapports de peuple à peuple , commè dans les relations intérieures de chaque
état,
ce n’est pas l'esprit d'industrie quidivise
, c’estl’espritde violenceet d'usurpation';ce n’est pas le désir de prospérer par un travail honnêteet
assidu , c’est la prétention d'assurer ou d'accroître ses
pro-fits par des injustices, des exactions et d'iniques priviléges.
L'odieux régime de préférences et d’exclusions que cet
esprit
enfante, est-il le régime industriel? Assurément non : ex£or-quer n’est pas produire; accroître ses profits par.des extorsions, sous quelle forme qu’elles puissent se déguiser, n'estpas les accroître par du travail. Loin que le mot industrie, sensé-mentet honnêtement entendu, implique
l'idée
de ces procédés illégitimes, il est manifeste qu'il lesexclut, qu’il les réprouve;
sitôtque l’industrie agitseule, et partout où elle agitseule, la paix s'établit naturellement dans
les
relations.Il
estimpossiblede ne pas voir àquel pointcesrelationsdeviennentpluspaisibles et plus faciles àmesure que cetesprit estmieux contenu, et que toutes les professions,depuis les plus inûmes jusqu'aux plus élevées sont graduellement contraintes à se dégager dece que le passé y avait mêlé d’entraves, d’injustes appuis, de pou-voirs abusifs.
I] est vrai qu’à mesure qu’elles perdent ces pouvoirs in-justes,tous les travaux acquièrent
plus
deliberté , et tombentdavantage sous
la
loi de la concurrence. Mais quelle est l’in-fluence de cette loi sur les relations?La concurrence serait-elle un principe de discorde , ainsi qu’on l'a souvent accusée? Est-ce bien à elle qu’il faut
atiri-buer
la
rivalité des professions dans chaque pays et entre tous les pays ,les coalitions qu'elles forment, ct la guerre qu’elles“se livrent?
Véritablement, c’est là se jouer du bon sens; car où est le lien de ces ligues, si ce n’est dans les lois immorales qui les
autorisent, et dans l’injuste appui qui leur est accordé? Qui ne voit que sielles se forment, c’est précisément pour étouffer lu concurrence; que
si
elles existent, C'est uniquement parce quelaconcurrencen'a pas été respectée? Pespectez la concurrence ,
ne consentez pas à consacrer par un lien légal les prétentions exclusives etiniques ,et
les
luttes cesseront tout naturellement.Une concurrence loyale et réelle ne saurait être pour
per-sonne
l'objet
d’une plainte légitime, etne peut jamais, par conséquent , devenir une juste cause de division, Il n'est pas vrai qu’on soit en état d'hostilité parce qu’on est en état de concurrence. Celui qui exerce unc antre industrie que moi neme
trouble
point; au contraire, son travail encouragelemien, car il m'offre la perspective d'un moyen d'échange ct la possi-bilité de satisfaire deux ordres de besoins en necréant qu’une“sp
181
&&seule sorte de produits. Celui qui exerce la même industrie que moi ne se constitue pas mon ennemi parce qu'il devient mon émule. Il est dans son droit ou je n’y suis pas; car il ne faitquece que je fais, et ce qui estlicite pourmoi ne peut pas être illicite pour
lui.
Je
ne saurais d'ailleurs prétendre avec vérité qu’il me fasse obstacle: je puis me donnercarrière
aussi bien que lui; il ya même
à
dire que la concurrence , loin de m'empêcher d'agir,me stimule à mieux faire ; et si j'ai moins de succès que
lui,
je puis bien m'affliger de mon incapacité, maisnon me plain-dre assurément de son injustice: iln'y a réellement
ni
oppres-seur ni opprimé entre nous.Je pourrais,
à
la vérité, reprocher au concurrentqui
vients'établir à côté de moi d'aller surmesbrisées, d'imiterune in-dustrie dont j'ai donné l'exemple, de profiter des débouchés que j'ai ouverts àcette industrie, et de la faveur publique que
je lui ai plus ou moins conciliée. Mais si c’est nioi qui ai
dé-buté, c'est moi aussi qui suis leplus anciennement
établi,
leplusconnu,
le
plus accrédité, le plus en possession de’la con-fiance, et je trouve dans le fait de cette possession des avan-tages exactement proportionnés aux droits que la priorité me donne : de sorte qu’en réalité nos situations sont ce qu’elles doiventêtre
, et que nul de nousn’a
dejustes plaintesà former.De deux choses l’une d’ailleurs ; ou celui qui vientme faire concurrence a plus d'habileté que moi, ou il en a moins;
s'il
est moins habile, il n'aura pas assez de succès pour que sa concurrence ait le pouvoir de beaucoup me nuire; ct s’il se
montre plus habile, au contraire, quel droit aurais-je de me formaliser?
N'est ce pas à lui, par cela seul qu'il sert mieux le public, quedoit aller naturellement
la
faveur publique? Mon devoir,si je voulais éloigner la concurrence, était de donner assez de soin à mes travaux pour que personne ne pût avoir la pensée de me supplanter.
Ildemeure doncdémontréque
la
concurrenceest
lelienvéri-tablede
la
société. Intérieurement ctextérieurement les popula-gions ne tendrontfortementà
s'unirqu’à mesure que lesprélen-tions exclusivesqu'elles élèvent et les monopoles qui
les
séparent cesseront de lesdiviser, à mesure qu'elles pourront se mêler davantage, à mesure queleconcours entr’elles deviendra plus général et plus animé , àmesure que leconcours leur permet-tra d'acquérir plus d'industrie , d'idées d’affections , d’habitu-descommunes. Loinque cettecommuneliberté
troublel'ordre, elle est le principe même de la paix, etla paix s'établit d’une manière d'autant plus ferme queles
pouvoirs publics, aumi-lieu de ce concours detous les travaux, savent mieux s'abstenir d'en accaparer aucun ou de permettre qu'onen accapare, seborner à bienfaire le leur EN MAINTENANT PARMI TOUS UNE POLICE EXACTE, ET EN FAISANT RÉGNER AU SEIN DE LA PLUSGRANDE
LI-DBERTÉ POSSIBLE , LA PLUS GRANDE SOMME POSSIBLE DE SÉCURITÉ.
D. Schmuts.
(La suiteau prochain N°).
—Blko—
VARIÉTÉS.
SOUVENIRS D'UN PRISONNIER FRIBOURGEOIS.
(Suite).
Il est impossible à l’homme
de
se faire à la privation delaliberté; c’est un tourment de toutes les heures, de tous les instants ; tourment qui est d'autant plus insupportable, que la durée en est incertaine et que
le
sort que l'avenir vousréserve est inconnu. Le malheureux qui subit une peine déter-mince , peut
faire
son calcul et se résigner ; il sait qu’à telle époque ses maux finiront, chaque jour endiminue une partie.Il n’en est pas de même du prisonnier qu’on laisse dans
l'at-tente incertaine d'unest plulôt une aggravation dujugement
:
mat.pour luiJe cherchaislalongueuren vain dansdutemps mon imagination eflrayée quelle pourrait être l’issue de cette persécntion , je ne latrouvais pas; parce que ne connaissantpoint
les
véritables causes qui avaient donnélieu
ànotre arres-tation, il m'était impossible d’en prévoir les résultats, si des motifs d'an ordre politique, comme tout le faisait présumer, avaient provoqué ces mesures de rigueur à notre égard.Nons avions toutes sortesde mauvaises chances à redouter
on n’y regarde pas de si près à sacrifier quelques individus,
si innocents qu'ils puissent être, alors que des exigences de cette nature semblent le commander, L'histoire de tous les temps est là pour prouver cette triste vérité. Il pouvait done ne pas être extraordinaire que nous fussions condamnés
à
gémir autant d'années dans les prisons que mous y avions déjà passé de semaines. Cependant quelque pénible que fût notre position, il fallait bien en prendre son parti. L'homme se familiarise peu à peu avecle malheur,
il
apprendà l'envisager avecplus de calme et à le supporter avec plus de patience -La vie, aprèstout, aun termeet des souffrances passagères qui n'ont rien de désespérant pour le Chrétien résignéetsoumis.Je vais maintenant entrer dans quelques details sur la police
etle régime observé à l'égard des détenus dans la maison où nous nous trouvions renfermés.
Le local qui nous
fut
assigné pour demeure , avait forme dans le tempsun couvent dereligieuses. Après sa suppression sous JosephII,
il fut converti en prisons et destiné àl’en-trepôt des personnes qui avaient à subir une Vétention provi-soire oupréventive. Les cellules des nonnes avaient été trans.
“p 182 4
formées en chambres d’arrêt etappropriées à cette destination.
Pendant plusieurs mois je fus renfermé dans un réduit extrêmement
étroit
et humide. Ma santé s'altérantde
jour enjour, j'obtinsenfin, après biendessollicitations, une chambre un peu plus spacieuse et plus commode, D'après un ordre de police , aucun détenu ne devait rester seul. C'était ordinai-rement quelque malheureux que l’on venait
d'arrêter,
ou quelque contrebandier que l'on vousdonnait pour compagnon de chambre. L'obligation de rester en contact continuel avec desindividusla plupart du temps dégradés , et dont la société n'offrait aucune ressource, était pour moi un surcroît d’ennui presque insupportable. Après m'être souvent plaint de cet in-convénient, on me plaçaenfin avec un juif, disait-on, baptisé.Je
n'ai jamais connu d'homme plus immoralet
plus familiarisé avec le génie dumal. Mais, commeil
avait beaucoup d'argent à dépenser, il trouvait moyen de se faire serviren petit-maître et de se procurer des agrémentset
des douceurs inconnues aux autres prisonniers.Engelberg, (c'était le nom de mon nouveau compagnon), connaissait toutes les rubriques de la police ettoutes lesruses de ses agents. Sous ce rapport,sa société m’a bien été parfois de quelque utilité, parce que j'appris à devenir un peu plus hardi et plusentreprenant. C'est une grande jouissance pour un prisonnier de pouvoir tromper
la
vigilance de ses gardiens.Engelberg m'avait appris pour cela un moyen infaillible, l'em-ploi del'argent. Avec cemétal séducteur, nousétionsfacilement
“ . . * |
parvenus à mettre un des valets de la maison dans nos intérêts età nous l’attacher tellement qu'il nous rendait les services les plus-signalés, Commissions de toutes espèces , correspon-dances, tout nous réussissait à merveille.
Les heures sont longues en prison ; il faut absolument re-courir à quelque occupation si l’on ne veut pass'exposer à succomber à l’ennui. Nous avions à la vérité une grande facilité à nous procurer un hon choix de livres ; mais la
lecture , sans la liberté, a peu d'’âttraits et devient bientôt fatigante. Il nous
était
aussi permis d'écrire ; mais-je redoutais de consignerpar
écrit les réflexions lesplus innocentes, parce que jene me croyais pas à l’abri des recherches et desinter-prétations malveillantes de la police.
Engelberg, l'homme aux grands expédients, me vint encore ici en aide, pour varier nos occupations. D'abord nous nous étions procuré deuxjeunes serins, pauvres petits captifs comme
nous, dont
il
fallait cultiver le champ et soigner l'éducation,‘Cela prenait déjà du temps. Puis tous les jours nous nous livrions à un exercice gymnastique d’un genre peu agréable pour mon goût, à la vérité, mais utileà la santé; c'est-à-dire, que nous faisions un assaut d'armes au moins pendant une
“heure entière,
Mon Juif avait la fureur de faire des vers.
Je
portais la peine de cette malheureuse disposition; car il me fallait àMon Juif avait la fureur de faire des vers.