• Aucun résultat trouvé

PASSAGE DU SHGOTHARD,

Dans le document 5 aa > P (Page 144-150)

FRAGMENT D’UNE LETTRE ÉCRITE PAR UNFRIBOURGEOIS

en

1842,

J'étais au pied de la grande chaîne des Alpes. J'admiraide magnifiques plaines deverdure , parsemées

d'arbres

fruitiers,

et par-ci par-là des blocs erratiques d’une grosseurtelle, qu'on aurait pu

y

creuser une maison à deux étages. Bientôt nous atteignîmesles Schélennes. C'est l'avant-garde du St. Gothard., Si tu en veux une

idée

, représente-toi la vallée du Gotteron, cn centuplantl’échelle. Grossis encore, ettu auras une faible image du rempart qui sépare l'Italie de la Suisse. Ce spectacle

dépassait toutes mes prévisions à Mesure que j'avançais. Ici l'imagination la plus dévergondée est saisie d'épouvante à l'aspect de ce monument des crises, qui ébranlèrent

la

terre

dans les anciens jours, Elle place involontairement derrière ces terribles murailles la demeure des génies, et les secrets réservoirs des grandsfleuves, Etquand on voil que ces masses énormes ne sont pas comme nos rochers de l'Uchtiand, du

simple gré , mais un granit indestructible, sur lequel les siècles passent sans v laïsser d'empreintes, et que la foudre peut

à

peine

sillonner

, on s'incline avec respect devant celte

» 143 a

majesté de la nature; on ne s'étonne plus qu’à l'époque de l’invasion des Barbares, le flot des populations débordées

soit

venu se briser contre ces murs,

Quelquefoisils sontà pic, présentant

les

uns

leurs

flancs nus

etarides ; les-autres brillant d'une humidité continuelle. Le plus souvent

sont

des

surfaces raboteuses, couvertesçàet d'une végétation Sauvage, ct rongées par

des

torrents. On dirait qu’unevague prêteàs’élancerdansl'abîme, aétéfrappée d'une cristallisation instantanée , qui a conservé sa forme primitive, ou bien une

lave

pétrifiée au moment où

elle

se précipitait dans

la vallée. Parfoisles blocs s’abaissent régulièrement, saccadés et brisés en énormes crevasses , depuis leur sommet inondé de lumière jusqu’au fond noyé dans l’ombre et la vapeur. De gros troncs d'arbres sortentdesinterstices, etsouventles blocs superposés et croisés au hasard font une

saillie

menaçante et

semblent devoir tomber E chaque instant. Quelque longue

que

soit

cette chaîne, ne crois pas qu’elle soit uniforme. Les nuances de forme et de couleur varient

à

l'infini. Ce sontdes

teintes jaunes, rouges, grises, noires, bizarrement mélangées etformant un dessin fantastique d'architecture.

Croirait-on que l'homme

a

osé portersa main téméraire sur cette création grandiose? Secondés par leurs frèresde la Con-fédération , les hommesforts d’Uri viennent

de

tracer au pied

du Gothard une route, qui rivalise parsa beauté avec celle du Simplon.

Îls

ont digué

les

caux, fizé les masses mobiles, percéle granit, broyé lebasalte, et ouvert aux voituresunchemin com-mode ct spacieux , naguères encore, onpouvaità peine passer àpied. Quand d'un côté du torrent, la montagne pré-sentaitunobstacle insurmontable, ils ont jeté un pont sur

les

aux,

pour aller conquérir un passage

sur

leflanc opposé.

Cette routeserpente

ainsi

sans interruption depuis lepied du Gothard jusqu'aux portés de la belle Italie. J'ai oublié de

compter les nombreux ponts de pierre qui forment

fréquem-ment

les

anneauxde cette chaîne, Quelquefois leroc placé plus bas qu’uncôté de laroute, l'appuie heureusement comme un contre-fort construit à dessein. Aux endroits connus par la fréquence des avalanches,, on a percé dans le roc des niches, afin quelle voyageur

surpris

parunéboulement puissey trouver un abri momentané.

Mais abstraction faite de l’utilité de ces travaux et tout en admirant la puissance de l’homme, Je regrettai presque qu'il fût intervenu dans le tracé de ce paysage et qu’il en eût altéré les sauvages beautés. C'était, dit-on, autrefois l'image laplus imposante du chaos et du plussublime désordre. Là venaient s'affronter sans cesse des éléments divers, des forces redou-tables : s'accumulaient à lafois des masses d’eau, de pierres

‘et de végétaux, se disputant chaque pouce de terrain. Le théâtre jonché partout de gigantesques débris, et retentissant de lugubres murmures, attestait la duréeet la violence du

conflit.

Je n'ai pas encore parlé de la Reuss qui

jette

tant

d’ani-mation dans ces solitudes. Il faut voir avec quelle furie tenace

elle se fraye un passage sinueux, et dans sa colère éternelle, fouetteet dévore ces parois de granit, qui veulent lui barrer

le passage, rongeant sans relâche le pied de ces-rocs , dont elle est la contemporaine depuis le déluge. Mais c'est sous

le

pontdu Diable que s’engage sans cesse la lutte la plus épou-vantable. Le torrent dontla chûte dansles abîmes double les forces, jette, pour ainsi dire , de menaçantes clameurs contre les masses qui veulent l’arrêter, les submerge et déborde de toutes parts, se couvre d’écume ou se fractionne dans l'air en pluie très fine. Les cascades se croisent et la lame d'eau tranche par sa blancheur éclatante sur les noirs fondements dè basalte qu’elle inonde. C'est un fracas à ne pas s'entendre, un enfer d’eau , une profondeur orageuse à donner

le

vertige

et si lediable n’est plus sur le pont , il est bien sûr encore

dessous.

Malheureusement le temps n’étaitpas beau. Un brouillard épais nous environnait, L'ascension permet aux voyageurs de descendre de voiture pour contempler ce spectacle à loisir.

Un peu plus loin on traverse une galerie percée dans le roc dans une lougueur d'environ centpas. Enfin, arrivéausommet,

on est tout surpris de trouver une plaine unie, trente mille hommes pourraient manœuvrer commodément. Au milieu un joli village avec une blanche église, celle-ci isolée des maisons comine les églises de Pologne. C’est Andermatit, où finit la race germanique. Tout près est Hospital avec sa vieille tour. Avec tout ça, je n’ai vu nulle part l'hospice. Je présume qu'en passant devant, g'aiétédistrait par quelque con-versation.Je n'ai même pensé qu’une

seule

fois àm'en informer.

On dina à Andermatt dans une salle très propre et bien éclairée. Elle était pleine d'étudiants allemands, qui pérégrinaient en vacance. La table fut bonne, le prix mo-déré (12bz).Il fallutattendre

trois

heures au lieu d’une demi-heure. En partant nous vîmes la Reuss, aussi bonne enfant dans ceite charinante vallée , qu’elle était indomptable plus bas. Je fis la connaissance en route de M. M*** d'Altorf qui fut 13 mois commisà Fribourg. Parles-en à M. Ch***,.

qui le connaît bien. Il est parent de feu Muller de Varsovie.

Nous fîmes ensemble une partie de la routeà pied. Il me

ra-conta que la diligence avaitdéjà étéarrêtée et pillée deux fois cette année. Une fois les voyageurs entendirent des cris per-çantsà quelque distance, Que penses-ta que

firent

nos braves ?

Volerausecours? Point. Ils rebroussèrent chemin chercher main-forte. Quand

ils

arrivèrent sur les lieux, le meurtre était consommé.

Ces récits, avec la nuit qui s’'avançait, donnaient à mon voyage un caractère romantique. Le conducteur et

le

postillon

étaient déjà Tessinois, c’est-à-dire de race italienne. Leurs gestes etleur parole animée me rappelaient

les

juifs de Pologne,

J'eus du gnignon cette nuit-là. Campé dans le supplément, mauvaise voiture avec portière ouverte et des bancs durs,

je sentais vivement la fraîcheur de la nuit. On allait vite.

Des gendarmessilencieux nous escortaient au pâle clairde la

‘te LAA age lune, je ne voyais que des montagnes sombres, et le Tessin

roulant sur des grêves désolées. C'était une ligne blanche, qui se perdait à travers les bois dans une perspective lointaine.

Je me représentais les torrents funèbres de l’Erèbe, dont

le murmure se mêle aux cris des damnés qu’ils entraînent en enfer. Ces images lugubres étaient enfantées par la fatigue , la

nuit,

les récits qu’on an’avait faits, mais sur-tout par

les

sites affreux que je traversais. La pointe du jour mit fin à ce cauchemar, La scène changeait à vue d'œil, et quand on atteignit le lac de Come , que nous passâmes sur un bac, elle devint magnifique. Bellinzona, Lugano, Men-drisio sont des villettes plus jolies de loin que de près. Mais Como est charmant. La douane antrichienne de Chiasco ne fut ni grossière , ni exigeante. Jia diligence lombarde nous transporta assez vite de là à Milan , j'arrivai à six heures du soir le 3"° jour de mon départ de Fribourg.

POÉSIE.

STANCES AU TILLEUL DE BULLE.

1.

Fraîche coupole de verdure Qui t'arrondis devant moi.

Que de fois tant que le jour dure Mon œil se rafraîchit danstoi.

2.

Enfant des bois, leur doux azyle Moins que la ville t'attira;

Pour les bois, moi fils de la ville, Que de fois mon cœur soupira.

3.

J'aime, j'aime à voir les fauvettes Voltiger dans tes longs rameaux, Quand sur tes oisives banquettes

Gazouillent de joyeux propos.

k.

Sous ton ombre dansaient nos pères

;

Sans danser nous y médisons.

Arbre dis-moi quels tu préfères, Ne dis pas si nous les valons.

5.

Ils dansaient la ronde folâtre Qui du foyer fuit la prison

;

La ronde bruyante, idolâtre ,

;- De l'air, du ciel, et du gazon.

6.

Là, dans un somptueux Corsage, Ma bonne aieule se carrait Sans se douter qu’en un autre‘âge Son petit fils la chanterait.

L .

Là, dans un frac à longues basques, Dans un jabot presqu’effronté, Mon bisaieul faisait ses frasques ,

Ft joutait de grosse gaicté.

; 8.

, le curé vieux, débonnaire, Passant courbé sur un bâton, Fermait un instant son bréviaire Pour voir un pas de rigodon.

9.

Que de mots dits, sous ton feuillage

;

Joyeusetés, propos grivois

;

Récits de Nestor de village Et sentences de vieux Bullois.

10.

Sous ta verte et splendide arcade, Tu gardes aussi tes regrets.

De Chenaux tu vis la croisade Et tu pleuras sur ses cyprès.

11,

Tu vis la flamme désastreuse ; Briller dans Bulle épouvanté, Monter, bondir victorieuse ,

Puis s’éteindre avec la cité.

12.

N'eus-tu point alors souvenance De la tranquille paix du bois, De son secret, de son silence Ton apanage d’autrefois.

13.

Hélas! quand tes branches jumelles S’unissent en si doux arceaux,

Pourquoi des discordes cruelles Divisent-elles nos hameaux.

14.

Tu ne refuses aucun hôte Qu'il soit Carthaginois, Romain

:

Nous nous asseyons côte à côte,

Quand donc nous tendrons-nous la main?

15.

Je veux qu’un jour chacun détache Une feuille de ton cimier,

Et qu’à nos chapeaux ce panache Soit le pendant de

l'olivier-16.

Sur six larges pilliers de pierre Tu reposes tes bras vicillis,

Comme un barbon, fortuné père Sur les épaules de six fils.

17.

Mais barbon à verte figure, Tu rajeunis tous les printemps,

It

tu reprends la chevelure

Qui te couronnait à vingt ans.

N. Glasson.

L.-JS. Scump, imprimeur-éditeur.

L’'ÉMULATION,

RECUEIL AGRICOLE, INDUSTRIEL, COMMERCIAL, HISTORIQUE ET

LITTÉRAIRE.

N° 19.

,

FRIBOURG, 1848 : JUIN, PREMIÈRE QUINZAINE.

CONDITIONS DE L’ABONNEMENT,

L'Emulation paraît tous les quinze jours dans ce même format. Choque numérocontient&pages d'impression en caractères petit-romain. Les numéros d'une année réunis formeront un volume. Le prix del'abonnement,la feuille rendue franco dons tous les lienx du Conton iLyaposte, est fixé à AB batz pour l'année. On ne peut s'abonner pourmoins d’un an, Tout abonnement de laVillede Fribourg doit se faire an Burcau del'Emulation, Ruede laPréfecture numéro 198. Les abonnements du dehors doivent se faire aux Burcoux de Poste res-peetifs, lettres etargent offranchis.

UNDUSIRUERS

11.

DE LA CONCURRENCE.

Parmi les faits qui caractérisent l’époque où nous vivons, il en est peu d'aussi remarquable que cet élandes intelligences vers les recherches suivies d'applications utiles: partoutnous

voyons lascience s’unir aux connaissances manufacturières,

et,

dans sa marche devenue plus sûrement progressive , l'es-prit humain prendre pourguides l'expérience etl'observation;

l'exemple à côté du précepte, voilà cequ’il lui faut.

De là ces améliorations bien constatées, honorables pour l'inventeur, profitables à tous; de cette tendance de nos efforts vers le mieux faire; de là enfin /a concurrence, espèce d’épouvantail pour les uns , stimulant énergique pour les autres, et en définitive, source féconde

de

richesses publiques.

Mais, dira-t-on, pourquoi cette différence de sentiments?— Pourquoi? Parce qu'il est des hommes dont les habitudes faites depuis longtemnps repoussent tout déplacement d'idées : de nouveaux aperçus, desvérités quele temps

éclaircit

chaque jour , sont encore à leurs yeux deserreurs,des systèmes dan-gereux dont

il

faut se garantir ; et la route battue depuis lon-gues années est pour eux l'expérience qui emporte avec elle un caractère d’inviolabilité.

Aussi, quelque branche d'industrie vient elle à souffrir;

un genre d'affaires éprouve-t-il des lenteurs , manque-t-il de cette activité nécessaireà son développement

et

àsa prospérité?

On s'inquiète peu siles personnes qui les exercent réunissent les qualités et les conditions nécessaires au succès de l’entre-prise; bien qu'on sache cependant que, pour prononcer sur une question decette nature, il soit indispensablede faire des recherches pour s'entourer des notions qui aident la réflexion.

Chacun sentmais le travaileneffraieeflet qu'il faut pour, et l'amour-propre quicela une étudene nousspécialequitte

;

jamais, nous force à prendre une opinion : heureux alors d'en trouverune qui

ait

cours dans lemonde, nousl’adoptons

sans examen , certains de nous rallier au nombre, et nous appuyant sur la foi d'autrui, nous arborons cette sentence

bien connue : C'EST LA CONCURRENCE QUI PRODUIT CE MAL,

c’est elle qui paralyse les affaires. C’est la concurrence en un mot qui ruine, qui tue le commerce.

Il faut le dire pourtant, il est pour le moins surprenant qu’une telle manière de voir subsiste encore , alors que les faitslui sont entièrement opposés. Qui ne sait en effet que jamaisonne déploya plus d'activitéentous genres; que jamais

la masse des produits jetés dans

la

circulation-ne fut plus con-sidérable , et que, par une conséquence naturelle, jamais la

somme

des

valeurs ne fut aussi fortequ’elle l’estaujourd’hui ? Qui pourra contester que l’agriculture , par exemple, a fait de nos jours d'immenses progrès, qu’elle est appelée à dé-cupler encore , depuis que, dégagée des entraves que

lui

op-posaient la féodalité, Ja dîme etle servage du parcours, une noble émulation Jui a fait abandonner les ornières de la rou-tine, pour adopter des méthodes perfectionnées, fondées sut

l’étude des sciences physiques, et des instruments améliorés par le progrès desarts mécaniques? N'en est-il pas demême de l’extension qu'ont pris les établissements industriels, d'où est résulté le perfectionnement

et

l'abondance de leurs pro-duits? Des améliorations dans la fabrication des matières premières n’ont-elles pas doublé , triplé, centuplé peut-être les instruments employés dans la culture du sol? Tous ces

faits existent, ils parlent, ils sont le résultat de la libre con-currence ; qui pourrait le révoquer en doute? mais déjà nous voyons arriver l’objection. Non sans doute , s'écriera-t-on,

nous ne vouscontestons pas

ces

vérités; maistoutesceschoses,

tous ces objets n'ont'ils point diminué de prix? Oui, répon-drons-nous; et qu’importe! Serait-ce qu'on voulût en tirer

la conséquence

,

toutefois peu redoutable , que le producteur

ne retrouve plus au bout de l'an un bénéfice qui soit la rés compense de ses peines et de ses soins ; nous répondrons victorieusement que la science, l'étude et

le

travail l’ont mis à même de porter aux mains du consommateur deux fois plus et de meilleures matières vendables qu’il n’en obtenait autre-fois avec les mêmes frais, etqu’alors, sans rien retrancher

:

sp 146 4x

de son bénéfice , il peut pour un prix égal livrer le double du produit qu'il donnait autrefois. Que ceux qui en douteraient prennent la peine d'aller observer la marche de l'horlogerie et qu'ils comparent l'état de fortune actuel des contrées qui exploitent cette industrie avec ce qu'il était il y a cinquante ans,

Nous

dirons

plus: en admettant même que l'avantage du producteur fût moindre , qu’en résulterait-il? Sinon qu’une classe bien restreinte de producteurs ferait un gain moins considérable, et qu’une plus grande quantité de produits utiles à la masse serait créée chaque année , et que l’abaissement de leurs prix les mettrait à la portée de tous les

consomma-teurs. . °

Nous l’avouerons cependant, il peut paraître dur à celui qui s’était fait la douce habitude de grossir son avoir sans beaucoup de peines etdesoucis, et de sc rendre tout

le

public

tributaire ; il peut lui paraître'‘dur , disons-nous, de rencon-trer sur sa route le concurrent qui veut y prendre part. De là les regrets après les heureux temps des maîtrises ,des ju-randes , des priviléges et des monopoles de toute espèce, mais qu’y faire? la carrière est ouverte , et chacun

a

entrer, Une somme:égale de zèle, d'activité et de connais-

le

droit d'y

sances peut seule laisser le combat incertain.

Ainsi le veut le régime de la concurrence qui, l'on

peut

le dire avec quelque raison , està l’industrie etau commerce

ce qu'un régime constitutionnel démocratique , franchement exécuté, est à la politique : dans l’un comme dans

l’autre

cas chacun finit par prendre la place que

le

travail et

l’intelli-gence lui ont assignée; et ce serait, ce nous semble, bien

mal juger l'avenir , bien peu comprendre les intérêts de son pays, que de chercher

un

terme à l’émulation , et de désirer que la production s’arrétât au point nous la voyons par-venue. Si, pénétrés de ce principe, que les choses font les hommes et

les

hommes font les choses, nous portons un re-gard attentifsur les circonstancés qui nous entourent, nous verrons cette classe d'hommes qui commence à paraître sur

la scène du monde ; nous remarquerons que , née avec le sièclé , elle doit en faire les mœurs et les exigences; nous reconnaîtrons qu’elle a cherché un avenir , et que , pour l’obtenir, elle saitÿ conserver cette force de tête et de corps qui n’a qu’un temps; elle s’est fait du travail un besoin, une condition ; partout on la voit rejeter avec dédain cette espèce d'importance accordée jadis,

on

nesait pourquoi, à ce

far

niente, qui ne servait tout au plus qu’à alimenter une vanité xidicule , et que vainement on essaiera de-remettre en hon-neur de nos jours.

Il

faudrait plaindre le jeune homme qui nevoudrait pas aujourd’hui obtenir

la

conscience desa propre estine en apportant à la sociétéle tribut qu’elle doit attendre

de chacun des membres qui la composent, Loindel’effrayer,

la concurrence doit lui plaire. Qu'il l’appelle , qu’il

l'encou-Tage , non par un sentiment confus de la chose , mais

l'encou-Tage , non par un sentiment confus de la chose , mais

Dans le document 5 aa > P (Page 144-150)