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MOYEN-AGE (10° et 11° siècles)

Dans le document 5 aa > P (Page 165-170)

d'unRésumé d'Histoire suisseàEXTRAITl'usage des. écoles secondaires‘.

MOYEN-AGE

(10°

et 11°

siècles).

FORMATION DES BOURGEOISIES sous Hanna

F,

l’oiseleur (10° siècle).

Les b'urgcoisies furent instiluées au commencement du 10° siècle, par l’empereur Henri de-Saxe, l'oiseleur. Les invasions répétées des Hongrais , désolaient l'empire ; les seigneurs, plutôt que d’unir leurs forces contre l'ennemi, préféraient les user l'un contre l'autre dans leurs petites guerres

;

plusde sécurité sur les rontes contre les brigands et les gentilshomimes pillards; Pour remédier à tant demaux, l'empereur fortifia un grand nombre de villages etde bourgs,

* Le N° 16 de l'Emulation, année 1841-42, contient un premier extrait de ce travail dontnous donnerons de temps en temps quelque.

morceau.

en créa de nouveaux danstoute l'étendue de l’Empire, puis il y appela les neuf-dixièmes des habitants de la campagne en

état de porter les armes, qu’il affranchit de toute servitude.

Ces réunions guerrières d'hommes libres habitants et défen-seurs descités, que commandait un avoyer ou bourguemestre, prirent le nom

de

bourgeoisies de celui de bourg, qui en alle-.

mand signifie château ou lieu fortifié. Les bourgs d'Henri I, devinrent des lieux d’asyles pour

les

serfs ct les petits seigneurs

: opprimés, des magasins de vivres ou des places d'armes. For-tcresses impériales, elles furent le plus puissant rempart du trône contre l'insubordination des grands vässaux. Pour

se

les attacher de plus en plus , les empereurs les comblèrent de droits et de priviléges; droits de foire, de battre monnaye,

de porter l'épée , d'avoir leur bannière particulière, d'élire leurs magistrats, de se faire représenter aux Diètes germa-niques à côté des princes, de conclure des alliances avec les villes voisines , et de dépendre uniquement de l'empereur.

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Les villes qui possédaient toules ces franchises à la fois, se nommaient

villes

libres et impériales; celles qui en avaient moins, villes mixtes, et les moins favorisées de toutes,

villes

sujettes. On comptait jusqu’à cent villes impériales dans l'Empire germanique. Toutes les franchises anciennes et nouvelles octroyées par un empereur ou prince étaient soi-gneusement écrites sur un parchemin , revêtu du sceau impé-rial ou seigneurial. Ainsi organisées et privilégiées, les bour-geoisies.acquirent unegrande importance militaire etpolitique, Le commerce et l'industrie bien protégés y fleurirent. Les bourgeoisies riches et puissantes furent en état de combattre

- pour elles-mêmes après avoir combattu pour l’empereur.

MONASTÈRES ET CATHÉDRALES.

Sitôt après la propagation du Christianisme, s'élevérent de nombreux monastères. Le voyageur ne pouvait cheminerlong-temps dans l’Helvétie et dans un pays quelconque del'empire ou desautres états de l’Europe, sans découvrir un château fort sur une éminence voisine avec une bourgade de serfs à ses picds et un blanc monastère au fond d’un vallon solitaire ou dans une prairie entourée de tous côtés parles eaux. Chaque monastère étaità la fois une maison de prière, d'étude et de travail manuel; une église, une école, un hospice et un ate-Hier. De le beau nom de Gottes-Tfaus (maison deDieu) etde Gottes-Mann (homme deDieu) donné

par

les vieux documents

aux couvents et à leurs hôtes. Les bibliothèques des cloîtres sauvèrent de la destruction les livres précieux des Hébreux, desGrecs, des Romains , fondement de toute la science mo-derne. Les moines étaient des hommes amis de lasolitude ou de la méditation , qui se retiraient d’un monde toujours

agité

parles armes, pourcultiver

leur

esprit

et

servir Dieu. C’étaient aussi de grands criminels repentants , ou des seigneurs dé-goûtés de la vie par quelque malbeur extraordinaire , comme la perte d’une épouse ou d’un fils chéri. Aussi, fonderun cou-vent, passait pour une œuvre utile etglorieuse, expiatoiredes grands crimes. Malheureusément les meilleures institutions dégénèrent avec le temps. Plus d’un cloître se déshonora par les mauvaises mœurs, les querelles intestines , ou prit part aux luttes sanglantes du siècle, contraires à la mission divine d'hommes de Dieu et de paix.

La plupart des monastères de l'Helvétie s'élevèrent duau 44°siècle, Les plus célèbres furent, dans l’Helvétie allema-nique ou Souabc, l’abbaye de St.-Gall, fondée déjà en 614;

l’abbaye de Reichenau, dans une île du lac de Constance ; celle de tous lesSaintsà Schaffouse ; celle desDamesreligieuses

à Zurich (Frauenmünster); d'Engelberg dans le

bas-Under-wald ; de St.-Alban ‘près de Bâle ; d’llinsidlen ou de Notre-Dame des Ermites, prèsdeSchwitz, fondée en 948; de Muri, de Wettingen etde Béromunster ! en Argovie. Les principaux

* Münster ou Béro Münster fait aujourd'hui partie du canton de Lucerne.

monastères de l'Helvétie bourguignonne furent l'abbaye de St.-Maurice ; le pricuré du St.-Bernard; les abbayes de Ro-main-Môliers, du lac de Joux, de Rougemont, de Hauterive, de Bellelay et de Moûtiers-grand-val. Presque tous ces cou-vents suivaient la règle établie par St. Benoit, et leurs

reli-gieux s'appelaient bénédictins. CeuxdeSt.-Gall portaient un manteau noir sur un froc blanc. Les prémontrés étaient

tout

Blancs, les Dominicains, noirs: les Franciscains, gris.

Rois, seigneurs, bourgeois , toutes les classes s'aidèrent à édifier les monastères. Les bourgeois seuls, bâtirent aussi plu-sieurs cathédrales de notre patrie. Ces églises,d’une archilee-ture majestueuse, étaient à la fois pour nos pères un oratoirc, un forumetun panthéon. Dans leur enceinte auguste s'accom-plissaient

à

lafois les actes les plus importants du christianisme et de lavie politique ; lacélébration des sacrements, dessaints

|

mystères, et les assemblées solennelles de la bourgeoisie. Les prêtres, les magistratsles plus distingués y étaient ensevelis.

Dans le chœur même du sanctuaire flottaient , sur les têtes des chanoines , les bannières conquises sur l'ennemi. Tout l’art de l'époque , architectural et sculptural, était occupé à décorer ces grandioses édifices, élevés à Dicu et à la patrie.

Deco et patriæ, Plusieurs de ces églises appelées gothiques durent leur construction

à

ces associations d'architectes ecclé-siastiques et

laïques,

connues sous le nomn de Sfeinmetzen ou Freimaurer, qui ont élevé entr’autres le dôme de Cologne,

les

moûtiers de Strasbourg etde Fribourg en Brisgau, les chefs-d'œuvre dugenre enAllemagne?,Les cathédrales de Bâle, de Lausanne, de St.Pierre

à

Genève; les collégiales de St. Ours à Soleure, deSt. Vincent àBerne, de St. Nicolas à Fribourg et de Notre-Dame deNeuchâtel appartiennent

à

l'architecture

gothique. ——

L'ABBAYE DE 8t.-GALL.

Il semble au premier abord que les siècles où s'élevaient d'aussi beaux monuments, dussent être une époquede lumière et de progrès. Il n’en était rien cependant. À part un certain nombrede prêtres, etles habitants des monastèresen général

;

à part encore ces architectes qui gravaient leur pensée surla pierre au lieu de l'écrire

sur

le parchemin comme les moines, l’ignorance était profonde.

Le serfvoué au défrichement

des

terres incultes; le bour-geois attentif àdéfendre ou à étendre

ses

franchises, n'avaient pas de temps à donner à leur instruction. Ni écoles ni

biblio-‘thèques, ni livres pour le-peuple de ce temps. Les couvents seuls possédaient les moyens de civilisation et d'études. Les gentilshommes, qui auraient eu plus que touteautre

classe,

le

loisir de la science , tout occupés de projets d'ambition,, de chasse , de fêtes, de pas d'armes , d’expéditions guerrières pour le compte du toi ou le leur propre, estimaient par dessus tout la force et l'adresse du corps, et dédaignaient tout

7 Notre-Dame de Paris, les cathédrales de Bheims, de Beauvais, kde Chartres en France; celles de St. Paul à Londres, de Cantorbëry,

d'Yorck en Angleterre, sont deschefs-d'œuvre d'architecture gothique.

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exercice d'intelligence comme indigne de leur haut rang. Ils ne savaient pas même signer leur nom. Avaient-ils besoin de rédiger un acte, de dresser une charte, ilsappelaient un prêtre ou un légiste, Cependant les moines, lesBénédictins surtout, cherchèrent à faire pénétrer quelque

science

dans les familles féodales. Une école pour les moines existait depuis longtemps

à St.-Gall, On y établit pour la jeune noblesse une

école

qui devint très célèbre. Théologie, Philosophie , Histoire, Géo-Droit, Médecine , Agriculture même, Musique, Peinture, Sculpture et Calligraphie , tous graphie , Mathématiques ,

ces arts, toutes ces sciences furentnon seulement enseignées, mais cultivées avec éclat par les Bénédictins de St.-Gall.

La Calligraphie jouait alors un rôle très important. Tous les ouvrages anciens, tous les traités classiques étaient en

ma-nuscrits, les livres proprement

dits

ne datant que de lafindu quinzième siècle. Un grand nombre de religieux étaient em-ployés'à la préparation età la copie des manuscrits. Les uns fabriquaient avec des peaux de bêtes sauvages un parchemin d'une finesse admirable; d’autres préparaient l’encre d’or et d'argent, qui servait à enluminer

les

titres, les initiales. Une troisième catégorie collationnait les textes originaux avec

les

copies. Les manuscrits peints, copiés et collationnés, une quatrième catégorie s’en emparait pour les enchasser dans des couvertures de chêne, épaisses d’un pouce et revêtues de cuir , de métal ou d'ivoire, Ainsi élaborés, les livres des moines duraient des siècles, sans subir aucune altération de peinture ni d'écriture. On peut voir encore aujourd'hui à la bibliothèque cantonale de St.-Gall un grand nombre de ces manuscrits si parfaitement conservés qu’on les dirait peintset écrits d'hier. Folkart et Sintram passaient pour les plus ha-biles cälligraphes de St.-Gall au temps de Charlemagne.

Parmi

les

travaux scientifiques sortisde la main des moines de St.-Gall, on remarque avec surprise une Encyclopédie, la première sans douteàcette époque, et qui a servi de base aux encyclopédies modernes, Tous les objets de la science y sont classés par ordre. L'abbé Salomon , en même temps évêque

le

Constance, prélat si renommé par ses connaissances, sa

prédiction entraînante et son goût pèur la magnificence, y avait principalement travaillé. La langue allemande, alors encore dans l'enfance , doit beaucoup aux Bénédictins de

St.-Gall. Deux siècles avant que Charlemagne composÂt sa

grammaire tudesque ou théotisque, Saint Galllui-même

avait

fait au peuple des sermons en cette langue, dont l'un

est

parvenu jusqu'à nous. Depuis, le moine Oufried traduisit en beaux vers allemands lessaints Evangiles (841).Un moine connu seulement

sous

le nom de moine de St,-Gall, avait dé-critsond’unecontemporain. Quatrefaçon merveilleusemoinesles gestesressaisirent aprèset faits du grandluiroile

|

burin de l'histoire, et comme à la faveur de leur scienceet de leurs mœurs agréables, les moines pénétraient partout, et se

Yoyaient mêmerecherchés

à

lacour impériale comme orateurs,

chanceliers et précepteurs des princes, nul autre historien n’eût pu être mieux informé

des

affaires de leur temps.Dans les arts, St.-Gall jeta le plus viféclat. Le moine

Tutilo,

à

la fois sculpteur

,

architecte et compositeur, orna de ciselures précieuses la table d'ivoire à onze pieds sur laquelle écrivait Charlemagne. Sous Charlemagne encore, le moine Tancho fondait la première cloche , et recevaitdugrand

empereur un quintal d’Argent pour sa peine. Le premier globe qui parut en Allemagne était sorti de-St.-Gall. En 850, un grand in-cendie ayant détruit l’abbaye , trois moines

,

Winidliar,

Isenrick et Ratger, un architecte , un sculpteur sur pierre et un sculpteur sur bois, relevèrent le cloître et l’église de St.-Gall. D'autres moines servirent de charpenliers et de maçons. Le chant florissait aussi dans cette abbaye.

L'empe-reur Conrad I assistant un jour à la grand-messe à Mayence, fut si émerveillé du chant d’un moine de St.-Gall, qu’il lui mit au doigt son propre anneau,

Dans l’enseignement

se

distinguèrent : 1°Isode Thurgovie, médecin etsavant célèbre, que leroi de Bourgogne lAodolpheI mit à la têle de l'éçole de Moûtier-grand-val ; Notker, natif d'Elgg, près de Kibourg non loin de Zurich, disciple et émule d'Iso; il composa à la vue du travail périlleux des ou-vriers qui construisaient le pont de Marlinstobel, un chant populaire qui enthousiasmait le peuple; Eckard IIdunom, précepteur de l’empereur Othon IIde Saxe, et dont plusieurs élèves devinrent évêques ; Hermanus Contractus, habile mathénralicien et continuateur des 4 historiens de St.-Gall.

Les empereurs d'Allemagne ne pouvaient que prendre le plus vif intérêt à la prospérité d'une abbaye si utile. Charle-magne la visitait souvent. Les moines ne l'appelaient que

:

« Unser Carl.» L'empereur Charles-le-Gros entrant unjour

dans la salled’études travaillaient les élèves de l’école

ex-terne, fit répandre une corbeille de pommes sous les bancs pour éprouver leurdiligence. Pasun seul ne se dérangea pour en recueillir.

La renommée de l’Abbaye passa les mers. Le roi d’Angle-terre Athelstan , petit fils du grand Alfred (le Charlemagne‘

desAnglais), se souvint de l’origine bretonne des fondateurs du cloître, et envoya l’évêque Kéonwald renouveler l'alHiance intellectuelle des deux pays, par un traité avec St.-Gall.

CULTURE INTELLECTUELLE. (12° et 13° siècle) (Couvents et Minnesänger).

Le peuple toujours plongé dans l'ignorance, vivait d'idées supérstilieuses et grossières. Il se pressait autour des devine-resses ou femmes vagabondes qui prétendaient connaître l'a-venir. La devineresse Thiota de Thurgovie avait joui

long-temps de beaucoup de crédit, Les grands, les prêtres même allaient laconsulter. Un synode, assemblé à Mayence, mit

fin

à ces imposturés, et la condamna au fouct.

L'abbaye de St.-Gall avait bien dégénéré, Plus d'écoles célèbres , plus de savants , peu de discipline. Le couventde Muri, succursale et colonie d’Ensidlen, se distinguait au con-traire par la régularité et le savoir de ses moines. Le père Reimbold, de Soleure, premier prieur de Muri, ‘y avait

introduit,avec unediscipline sévère, l'amour

du

travail et des

choses littéraires. «Sans l'étude , disait ce digne religieux, la

» vie des hommes d'église est une mort. » Sine litteris, vita hominum spiritualum mors ést. Homère , Esope, Ovide , Sal-luste étaient entre lesmainsdes moines‘de Muri. Les abbayes de Bénédictins du voisinage, Einsidlen, St.-Gall, Reichenau s'étaient hatées de lui faire don de livres précieux pour

sa

bibliothèque.

La

poésie religieuse fleuritàMurietàEngglberg, Le règne des Hohenstauffen fut surtout favorable à la poésie chevaleresque. Les comtes, les princes, les rois eux-nrêmes

se firent Minnesüänger ou troubadours. L'Helvétie eut grand nombre de ces poètes. Les plus célèbres furent le moine Eberhard de Sax, qui consacra à chanter la Sainte Vierge, son vers mélancolique et sublime ; Rodolphe de Hohen-Ems dans les Grisons , le bourgcois Hadloub, de Zurich , mal-heureux par amour; Rodolphe, comte de Neuchâtel;

et

le

premier de tous

,

le Thurgovien Walter de Vogelweidc, chantre de la croisade et des dames allemandes.

LE MISSIONNAIRE BERTHOLD DE WINTERTHUR.

Lees derniers temps de Frédéric

II,

virent aussi fleurir l'éloquence d'un homme tout‘dévoué à Dieu et à ses œuvres de charité et d’amour. Le cordelier Berthold, de Winterthur,

fut le prédieateur populaire , le Bridaine du13”° siècle. Tou-jours suivi d’un immense concours, il-préchait

indifférem-ent

au peuple du haut d’un arbre ou d’une tribune impro-visée. À sa voix, le pécheur revenait à la vertu, l’oppresseur

à la justice, le riche avare à la pitié, la veuve , l'orphelin, le pauvre

à

la‘ résignation età l’espérance. Àla fin d’un ser-mon , on vit des gentilshommes rendre des châteaux injuste-ment acquis par leurs pères. Un autre jour on entendit une jeune fille avouer -publiquement sa vie criminelle. Pauvre enfant, délaissée de son père et de sa mère, elle était tombée dans le désordre, de misère et d'abandon. Berthold demanda au peuple attendri : « Qui veut servir de père et d'époux à

» cette jeune fille, plus égarée que coupable, «Moi, père

» Berthold , » fit entendre une voix, et un homme sortit de

la foule. Berthold bénit leur union devant tout le peuple assemblé. Quelques sermons du père Berthold , aussi beaux

-d'expression que de pensée , nous ont été conservés dans les recueils de la littérature allemande.

MOEURS. VIE CHAMPÊTRE HONORÉE.NOMS DE FAMILLE.

Les propriétaires de grands domaines, les monastères, cherchaient à attirer sur leurs terres le plus grand nombre

166 &

de colons possibles, Xls faisaient dans ce but de grands avan-tages à celui qui venait s’établir chez eux. Le paysan qui

se

fixait à Muri receväit en tenance une maison de bois, et pour son usage , une‘charrue, un char, quatre bœufs, une

truie, un coq, deux cochons de lait, une faux, une hache, une cognée , avec de l’épautre , de l’avoine, des lentilles, du chanvre , des pois ,des haricots et des raves pour ensemencer les champs incultes. Le couvent exigcait en échange tant de jours de corvées fixés d'avance , tant de journées dans les champs ou au service du monastère , des charrois en Alsace et en Brisgau pour

le

vin, l'hébergement de certains hôtes, quelques veillées. Le jour de St. André on portait au couvent

les redevancesen fromages, en bestiaux,

cuirs,

feutres, draps, toiles, noix ct autres fruits. On travaillait dans le pays la laine et les peaux. Chacun se contentait du drap fabriqué chez. soi. La richesse agricole a quelque chose de patriarchal

et de grandiose. Dame Berklinde à Bolliken jouissait d’une grande considération dans les environs de Muri. Son bélier, son porc et son laurcau paissaient en liberté dans les champs el les jardins. Sa grande étable à Bolliken avait droit d'asyle.

Les paysans -el hommes du peuple en général n'avaient encore d'autres noms que ceux reçus.au baptême. Les nobles s'appelaient du nom de leurs terres, de leurs châteaux, des emplois qu’ils avaient à la cour ou dans le pays (les sires de

Gruyère, d’IEstavayer, ’l'ruchsess de Dissenboffen, Meier

de Bürglen). Les hommes du peuple, tirèrent leurs noms plus tard, du genre de leurs occupations :

(Muller,

Keller,

Schmid, Forney , Monney, Menetrey

, etc),

des localités qu’ils.

habitaient :

(Dupré,

Long champ , Duval, Dubois); de qualités ou de défauts corporets : (le Blond , Noir, le Grand,(le Bon,leleCourbe) ;Doux, le Hardi).de qualités ou de vices dansAlexandre Daguet.le moral

:

POESIE.

A

MA

PAPRIZ.

En regardant vers le pays de France, Ung jour m’advind à Dovre surla mer,

/ 2 Qu'il me souvint de la doulee plaisrance

Que souloge au dit pays trouver.

Charles d'Orléans, caplifeuAngleterre.

Encore ün jour qui luit sur les champs paternels, Une chanson d’amiour surprise à l'alouette, Un dernier. crépuscule aux sommets

éternels!

Encore un long regard, une larme muette,

Quelques tristes amis pressés entre mes bras. -Puis la‘coupe d'adieux, cette coupe au glas sombre , Qui retentit au cœur comme un cri de trépas!

Un suprême baiser qui frémisse dans l'ombre.

Et

triste

voyageur , pour la première fois, Loin de toi j'aurai vu, chère ot helle Helvétie ,

D’autres cieux qwe ton ciel, d'autre ombre que tes bois.

se 167 8

Adieu , torrents, bleus lacs, coteaux de ma patrie,

Heureux chalets, rochers grimpent les troupeaux

;

Délices du pasteur , campagne soupirante, Adieu, toi qui tendors au bruit de tes ruisseaux, Qui souffles les parfums de ta couche odorante ,

Et nourris d'un doux lait les fils de tes hameaux.

Je laisse en tes vallons, heau ‘pays de Gruyère

Je laisse en tes vallons, heau ‘pays de Gruyère

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