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d'unRésumé d'Histoire suisseàEXTRAITl'usage des. écoles secondaires‘. —MOYEN-AGE
(10°
et 11°siècles).
FORMATION DES BOURGEOISIES sous Hanna
F,
l’oiseleur (10° siècle).Les b'urgcoisies furent instiluées au commencement du 10° siècle, par l’empereur Henri de-Saxe, l'oiseleur. Les invasions répétées des Hongrais , désolaient l'empire ; les seigneurs, plutôt que d’unir leurs forces contre l'ennemi, préféraient les user l'un contre l'autre dans leurs petites guerres
;
plusde sécurité sur les rontes contre les brigands et les gentilshomimes pillards; Pour remédier à tant demaux, l'empereur fortifia un grand nombre de villages etde bourgs,* Le N° 16 de l'Emulation, année 1841-42, contient un premier extrait de ce travail dontnous donnerons de temps en temps quelque.
morceau.
en créa de nouveaux danstoute l'étendue de l’Empire, puis il y appela les neuf-dixièmes des habitants de la campagne en
état de porter les armes, qu’il affranchit de toute servitude.
Ces réunions guerrières d'hommes libres habitants et défen-seurs descités, que commandait un avoyer ou bourguemestre, prirent le nom
de
bourgeoisies de celui de bourg, qui en alle-.mand signifie château ou lieu fortifié. Les bourgs d'Henri I, devinrent des lieux d’asyles pour
les
serfs ct les petits seigneurs: opprimés, des magasins de vivres ou des places d'armes. For-tcresses impériales, elles furent le plus puissant rempart du trône contre l'insubordination des grands vässaux. Pour
se
les attacher de plus en plus , les empereurs les comblèrent de droits et de priviléges; droits de foire, de battre monnaye,
de porter l'épée , d'avoir leur bannière particulière, d'élire leurs magistrats, de se faire représenter aux Diètes germa-niques à côté des princes, de conclure des alliances avec les villes voisines , et de dépendre uniquement de l'empereur.
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Les villes qui possédaient toules ces franchises à la fois, se nommaient
villes
libres et impériales; celles qui en avaient moins, villes mixtes, et les moins favorisées de toutes,villes
sujettes. On comptait jusqu’à cent villes impériales dans l'Empire germanique. Toutes les franchises anciennes et nouvelles octroyées par un empereur ou prince étaient soi-gneusement écrites sur un parchemin , revêtu du sceau impé-rial ou seigneurial. Ainsi organisées et privilégiées, les bour-geoisies.acquirent unegrande importance militaire etpolitique, Le commerce et l'industrie bien protégés y fleurirent. Les bourgeoisies riches et puissantes furent en état de combattre
- pour elles-mêmes après avoir combattu pour l’empereur.
MONASTÈRES ET CATHÉDRALES.
Sitôt après la propagation du Christianisme, s'élevérent de nombreux monastères. Le voyageur ne pouvait cheminerlong-temps dans l’Helvétie et dans un pays quelconque del'empire ou desautres états de l’Europe, sans découvrir un château fort sur une éminence voisine avec une bourgade de serfs à ses picds et un blanc monastère au fond d’un vallon solitaire ou dans une prairie entourée de tous côtés parles eaux. Chaque monastère étaità la fois une maison de prière, d'étude et de travail manuel; une église, une école, un hospice et un ate-Hier. De làle beau nom de Gottes-Tfaus (maison deDieu) etde Gottes-Mann (homme deDieu) donné
par
les vieux documentsaux couvents et à leurs hôtes. Les bibliothèques des cloîtres sauvèrent de la destruction les livres précieux des Hébreux, desGrecs, des Romains , fondement de toute la science mo-derne. Les moines étaient des hommes amis de lasolitude ou de la méditation , qui se retiraient d’un monde toujours
agité
parles armes, pourcultiver
leur
espritet
servir Dieu. C’étaient aussi de grands criminels repentants , ou des seigneurs dé-goûtés de la vie par quelque malbeur extraordinaire , comme la perte d’une épouse ou d’un fils chéri. Aussi, fonderun cou-vent, passait pour une œuvre utile etglorieuse, expiatoiredes grands crimes. Malheureusément les meilleures institutions dégénèrent avec le temps. Plus d’un cloître se déshonora par les mauvaises mœurs, les querelles intestines , ou prit part aux luttes sanglantes du siècle, contraires à la mission divine d'hommes de Dieu et de paix.La plupart des monastères de l'Helvétie s'élevèrent du8°au 44°siècle, Les plus célèbres furent, dans l’Helvétie allema-nique ou Souabc, l’abbaye de St.-Gall, fondée déjà en 614;
l’abbaye de Reichenau, dans une île du lac de Constance ; celle de tous lesSaintsà Schaffouse ; celle desDamesreligieuses
à Zurich (Frauenmünster); d'Engelberg dans le
bas-Under-wald ; de St.-Alban ‘près de Bâle ; d’llinsidlen ou de Notre-Dame des Ermites, prèsdeSchwitz, fondée en 948; de Muri, de Wettingen etde Béromunster ! en Argovie. Les principaux
* Münster ou Béro Münster fait aujourd'hui partie du canton de Lucerne.
monastères de l'Helvétie bourguignonne furent l'abbaye de St.-Maurice ; le pricuré du St.-Bernard; les abbayes de Ro-main-Môliers, du lac de Joux, de Rougemont, de Hauterive, de Bellelay et de Moûtiers-grand-val. Presque tous ces cou-vents suivaient la règle établie par St. Benoit, et leurs
reli-gieux s'appelaient bénédictins. CeuxdeSt.-Gall portaient un manteau noir sur un froc blanc. Les prémontrés étaient
tout
Blancs, les Dominicains, noirs: les Franciscains, gris.
Rois, seigneurs, bourgeois , toutes les classes s'aidèrent à édifier les monastères. Les bourgeois seuls, bâtirent aussi plu-sieurs cathédrales de notre patrie. Ces églises,d’une archilee-ture majestueuse, étaient à la fois pour nos pères un oratoirc, un forumetun panthéon. Dans leur enceinte auguste s'accom-plissaient
à
lafois les actes les plus importants du christianisme et de lavie politique ; lacélébration des sacrements, dessaints|
mystères, et les assemblées solennelles de la bourgeoisie. Les prêtres, les magistratsles plus distingués y étaient ensevelis.
Dans le chœur même du sanctuaire flottaient , sur les têtes des chanoines , les bannières conquises sur l'ennemi. Tout l’art de l'époque , architectural et sculptural, était occupé à décorer ces grandioses édifices, élevés à Dicu et à la patrie.
Deco et patriæ, Plusieurs de ces églises appelées gothiques durent leur construction
à
ces associations d'architectes ecclé-siastiques etlaïques,
connues sous le nomn de Sfeinmetzen ou Freimaurer, qui ont élevé entr’autres le dôme de Cologne,les
moûtiers de Strasbourg etde Fribourg en Brisgau, les chefs-d'œuvre dugenre enAllemagne?,Les cathédrales de Bâle, de Lausanne, de St.Pierre
à
Genève; les collégiales de St. Ours à Soleure, deSt. Vincent àBerne, de St. Nicolas à Fribourg et de Notre-Dame deNeuchâtel appartiennentà
l'architecturegothique. ——
L'ABBAYE DE 8t.-GALL.
Il semble au premier abord que les siècles où s'élevaient d'aussi beaux monuments, dussent être une époquede lumière et de progrès. Il n’en était rien cependant. À part un certain nombrede prêtres, etles habitants des monastèresen général
;
à part encore ces architectes qui gravaient leur pensée surla pierre au lieu de l'écrire
sur
le parchemin comme les moines, l’ignorance était profonde.Le serfvoué au défrichement
des
terres incultes; le bour-geois attentif àdéfendre ou à étendreses
franchises, n'avaient pas de temps à donner à leur instruction. Ni écoles nibiblio-‘thèques, ni livres pour le-peuple de ce temps. Les couvents seuls possédaient les moyens de civilisation et d'études. Les gentilshommes, qui auraient eu plus que touteautre
classe,
leloisir de la science , tout occupés de projets d'ambition,, de chasse , de fêtes, de pas d'armes , d’expéditions guerrières pour le compte du toi ou le leur propre, estimaient par dessus tout la force et l'adresse du corps, et dédaignaient tout
7 Notre-Dame de Paris, les cathédrales de Bheims, de Beauvais, kde Chartres en France; celles de St. Paul à Londres, de Cantorbëry,
d'Yorck en Angleterre, sont deschefs-d'œuvre d'architecture gothique.
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exercice d'intelligence comme indigne de leur haut rang. Ils ne savaient pas même signer leur nom. Avaient-ils besoin de rédiger un acte, de dresser une charte, ilsappelaient un prêtre ou un légiste, Cependant les moines, lesBénédictins surtout, cherchèrent à faire pénétrer quelque
science
dans les familles féodales. Une école pour les moines existait depuis longtempsà St.-Gall, On y établit pour la jeune noblesse une
école
qui devint très célèbre. Théologie, Philosophie , Histoire, Géo-Droit, Médecine , Agriculture même, Musique, Peinture, Sculpture et Calligraphie , tous graphie , Mathématiques ,ces arts, toutes ces sciences furentnon seulement enseignées, mais cultivées avec éclat par les Bénédictins de St.-Gall.
La Calligraphie jouait alors un rôle très important. Tous les ouvrages anciens, tous les traités classiques étaient en
ma-nuscrits, les livres proprement
dits
ne datant que de lafindu quinzième siècle. Un grand nombre de religieux étaient em-ployés'à la préparation età la copie des manuscrits. Les uns fabriquaient avec des peaux de bêtes sauvages un parchemin d'une finesse admirable; d’autres préparaient l’encre d’or et d'argent, qui servait à enluminerles
titres, les initiales. Une troisième catégorie collationnait les textes originaux avecles
copies. Les manuscrits peints, copiés et collationnés, une quatrième catégorie s’en emparait pour les enchasser dans des couvertures de chêne, épaisses d’un pouce et revêtues de cuir , de métal ou d'ivoire, Ainsi élaborés, les livres des moines duraient des siècles, sans subir aucune altération de peinture ni d'écriture. On peut voir encore aujourd'hui à la bibliothèque cantonale de St.-Gall un grand nombre de ces manuscrits si parfaitement conservés qu’on les dirait peintset écrits d'hier. Folkart et Sintram passaient pour les plus ha-biles cälligraphes de St.-Gall au temps de Charlemagne.
Parmi
les
travaux scientifiques sortisde la main des moines de St.-Gall, on remarque avec surprise une Encyclopédie, la première sans douteàcette époque, et qui a servi de base aux encyclopédies modernes, Tous les objets de la science y sont classés par ordre. L'abbé Salomon , en même temps évêquele
Constance, prélat si renommé par ses connaissances, saprédiction entraînante et son goût pèur la magnificence, y avait principalement travaillé. —La langue allemande, alors encore dans l'enfance , doit beaucoup aux Bénédictins de
St.-Gall. Deux siècles avant que Charlemagne composÂt sa
grammaire tudesque ou théotisque, Saint Galllui-même
avait
fait au peuple des sermons en cette langue, dont l'un
est
parvenu jusqu'à nous. Depuis, le moine Oufried traduisit en beaux vers allemands lessaints Evangiles (841).—Un moine connu seulement
sous
le nom de moine de St,-Gall, avait dé-critsond’unecontemporain. Quatrefaçon merveilleusemoinesles gestesressaisirent aprèset faits du grandluiroile|
burin de l'histoire, et comme à la faveur de leur scienceet de leurs mœurs agréables, les moines pénétraient partout, et se
Yoyaient mêmerecherchés
à
lacour impériale comme orateurs,chanceliers et précepteurs des princes, nul autre historien n’eût pu être mieux informé
des
affaires de leur temps.—Dans les arts, St.-Gall jeta le plus viféclat. Le moineTutilo,
àla fois sculpteur
,
architecte et compositeur, orna de ciselures précieuses la table d'ivoire à onze pieds sur laquelle écrivait Charlemagne. Sous Charlemagne encore, le moine Tancho fondait la première cloche , et recevaitdugrandempereur un quintal d’Argent pour sa peine. Le premier globe qui parut en Allemagne était sorti de-St.-Gall. En 850, un grand in-cendie ayant détruit l’abbaye , trois moines
,
Winidliar,Isenrick et Ratger, un architecte , un sculpteur sur pierre et un sculpteur sur bois, relevèrent le cloître et l’église de St.-Gall. D'autres moines servirent de charpenliers et de maçons. Le chant florissait aussi dans cette abbaye.
L'empe-reur Conrad I assistant un jour à la grand-messe à Mayence, fut si émerveillé du chant d’un moine de St.-Gall, qu’il lui mit au doigt son propre anneau,
Dans l’enseignement
se
distinguèrent : 1°Isode Thurgovie, médecin etsavant célèbre, que leroi de Bourgogne lAodolpheI mit à la têle de l'éçole de Moûtier-grand-val ; 2° Notker, natif d'Elgg, près de Kibourg non loin de Zurich, disciple et émule d'Iso; il composa à la vue du travail périlleux des ou-vriers qui construisaient le pont de Marlinstobel, un chant populaire qui enthousiasmait le peuple; 3°Eckard IIdunom, précepteur de l’empereur Othon IIde Saxe, et dont plusieurs élèves devinrent évêques ; 4° Hermanus Contractus, habile mathénralicien et continuateur des 4 historiens de St.-Gall.Les empereurs d'Allemagne ne pouvaient que prendre le plus vif intérêt à la prospérité d'une abbaye si utile. Charle-magne la visitait souvent. Les moines ne l'appelaient que
:
« Unser Carl.» L'empereur Charles-le-Gros entrant unjour
dans la salled’études où travaillaient les élèves de l’école
ex-terne, fit répandre une corbeille de pommes sous les bancs pour éprouver leurdiligence. Pasun seul ne se dérangea pour en recueillir.
La renommée de l’Abbaye passa les mers. Le roi d’Angle-terre Athelstan , petit fils du grand Alfred (le Charlemagne‘
desAnglais), se souvint de l’origine bretonne des fondateurs du cloître, et envoya l’évêque Kéonwald renouveler l'alHiance intellectuelle des deux pays, par un traité avec St.-Gall.
CULTURE INTELLECTUELLE. (12° et 13° siècle) (Couvents et Minnesänger).
Le peuple toujours plongé dans l'ignorance, vivait d'idées supérstilieuses et grossières. Il se pressait autour des devine-resses ou femmes vagabondes qui prétendaient connaître l'a-venir. La devineresse Thiota de Thurgovie avait joui
long-temps de beaucoup de crédit, Les grands, les prêtres même allaient laconsulter. Un synode, assemblé à Mayence, mit
fin
à ces imposturés, et la condamna au fouct.
L'abbaye de St.-Gall avait bien dégénéré, Plus d'écoles célèbres , plus de savants , peu de discipline. Le couventde Muri, succursale et colonie d’Ensidlen, se distinguait au con-traire par la régularité et le savoir de ses moines. Le père Reimbold, de Soleure, premier prieur de Muri, ‘y avait
introduit,avec unediscipline sévère, l'amour
du
travail et deschoses littéraires. «Sans l'étude , disait ce digne religieux, la
» vie des hommes d'église est une mort. » Sine litteris, vita hominum spiritualum mors ést. Homère , Esope, Ovide , Sal-luste étaient entre lesmainsdes moines‘de Muri. Les abbayes de Bénédictins du voisinage, Einsidlen, St.-Gall, Reichenau s'étaient hatées de lui faire don de livres précieux pour
sa
bibliothèque.
La
poésie religieuse fleuritàMurietàEngglberg, Le règne des Hohenstauffen fut surtout favorable à la poésie chevaleresque. Les comtes, les princes, les rois eux-nrêmesse firent Minnesüänger ou troubadours. L'Helvétie eut grand nombre de ces poètes. Les plus célèbres furent le moine Eberhard de Sax, qui consacra à chanter la Sainte Vierge, son vers mélancolique et sublime ; Rodolphe de Hohen-Ems dans les Grisons , le bourgcois Hadloub, de Zurich , mal-heureux par amour; Rodolphe, comte de Neuchâtel;
et
lepremier de tous
,
le Thurgovien Walter de Vogelweidc, chantre de la croisade et des dames allemandes.LE MISSIONNAIRE BERTHOLD DE WINTERTHUR.
Lees derniers temps de Frédéric
II,
virent aussi fleurir l'éloquence d'un homme tout‘dévoué à Dieu et à ses œuvres de charité et d’amour. Le cordelier Berthold, de Winterthur,fut le prédieateur populaire , le Bridaine du13”° siècle. Tou-jours suivi d’un immense concours, il-préchait
indifférem-ent
au peuple du haut d’un arbre ou d’une tribune impro-visée. À sa voix, le pécheur revenait à la vertu, l’oppresseurà la justice, le riche avare à la pitié, la veuve , l'orphelin, le pauvre
à
la‘ résignation età l’espérance. Àla fin d’un ser-mon , on vit des gentilshommes rendre des châteaux injuste-ment acquis par leurs pères. Un autre jour on entendit une jeune fille avouer -publiquement sa vie criminelle. Pauvre enfant, délaissée de son père et de sa mère, elle était tombée dans le désordre, de misère et d'abandon. Berthold demanda au peuple attendri : « Qui veut servir de père et d'époux à» cette jeune fille, plus égarée que coupable, «Moi, père
» Berthold , » fit entendre une voix, et un homme sortit de
la foule. Berthold bénit leur union devant tout le peuple assemblé. Quelques sermons du père Berthold , aussi beaux
-d'expression que de pensée , nous ont été conservés dans les recueils de la littérature allemande.
MOEURS. VIE CHAMPÊTRE HONORÉE.NOMS DE FAMILLE.
Les propriétaires de grands domaines, les monastères, cherchaient à attirer sur leurs terres le plus grand nombre
166 &
de colons possibles, Xls faisaient dans ce but de grands avan-tages à celui qui venait s’établir chez eux. Le paysan qui
se
fixait à Muri receväit en tenance une maison de bois, et pour son usage , une‘charrue, un char, quatre bœufs, une
truie, un coq, deux cochons de lait, une faux, une hache, une cognée , avec de l’épautre , de l’avoine, des lentilles, du chanvre , des pois ,des haricots et des raves pour ensemencer les champs incultes. Le couvent exigcait en échange tant de jours de corvées fixés d'avance , tant de journées dans les champs ou au service du monastère , des charrois en Alsace et en Brisgau pour
le
vin, l'hébergement de certains hôtes, quelques veillées. Le jour de St. André on portait au couventles redevancesen fromages, en bestiaux,
cuirs,
feutres, draps, toiles, noix ct autres fruits. On travaillait dans le pays la laine et les peaux. Chacun se contentait du drap fabriqué chez. soi. La richesse agricole a quelque chose de patriarchalet de grandiose. Dame Berklinde à Bolliken jouissait d’une grande considération dans les environs de Muri. Son bélier, son porc et son laurcau paissaient en liberté dans les champs el les jardins. Sa grande étable à Bolliken avait droit d'asyle.
Les paysans -el hommes du peuple en général n'avaient encore d'autres noms que ceux reçus.au baptême. Les nobles s'appelaient du nom de leurs terres, de leurs châteaux, des emplois qu’ils avaient à la cour ou dans le pays (les sires de
Gruyère, d’IEstavayer, ’l'ruchsess de Dissenboffen, Meier
de Bürglen). Les hommes du peuple, tirèrent leurs noms plus tard, du genre de leurs occupations :
(Muller,
Keller,Schmid, Forney , Monney, Menetrey
, etc),
des localités qu’ils.habitaient :
(Dupré,
Long champ , Duval, Dubois); de qualités ou de défauts corporets : (le Blond , lé Noir, le Grand,(le Bon,leleCourbe) ;Doux, le Hardi).de qualités ou de vices dansAlexandre Daguet.le moral:
POESIE.
A
MAPAPRIZ.
En regardant vers le pays de France, Ung jour m’advind à Dovre surla mer,
/ 2 Qu'il me souvint de la doulee plaisrance
Que souloge au dit pays trouver.
Charles d'Orléans, caplifeuAngleterre.
Encore ün jour qui luit sur les champs paternels, Une chanson d’amiour surprise à l'alouette, Un dernier. crépuscule aux sommets
éternels!
Encore un long regard, une larme muette,
Quelques tristes amis pressés entre mes bras. — -Puis la‘coupe d'adieux, cette coupe au glas sombre , Qui retentit au cœur comme un cri de trépas!
Un suprême baiser qui frémisse dans l'ombre.
Et
triste
voyageur , pour la première fois, Loin de toi j'aurai vu, chère ot helle Helvétie ,D’autres cieux qwe ton ciel, d'autre ombre que tes bois.
se 167 8
Adieu , torrents, bleus lacs, coteaux de ma patrie,
Heureux chalets, rochers où grimpent les troupeaux
;
Délices du pasteur , campagne soupirante, Adieu, toi qui tendors au bruit de tes ruisseaux, Qui souffles les parfums de ta couche odorante ,
Et nourris d'un doux lait les fils de tes hameaux.
Je laisse en tes vallons, heau ‘pays de Gruyère
Je laisse en tes vallons, heau ‘pays de Gruyère