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LES FRICOTEURS

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LES FRICOTEURS.

SOUVENIR DE LA CAMPAGNE DE 1813.

«Audiablelagloire !Iln'yaplus rienàgrater enAllemagne.

En France !en France ! Vite, vîte, derrière Mayence!…

»

Depuis le passage

tn

peu rude de l'Elster, c’était le cride ces bandes de fuyards qui précédaient l'armée, pillant tout sur leur passage. Ils avaient jeté|eursfusils, et se précipitaient vers le Rhin , armés de poèles-à-frire , de broches, la mar-mitesur ledos, etla cuiller fixée au haut du shako en guise de pompon. On les appelait lesfricoteurs, THyen avait dixà quinze milles, quelques-uns blessés ou malades, conscrits pour la plupart.

Dans cette avalanche de fantassins et de cavaliers de tous les régiments, à peine pouvait-on distinguer les différents uniformes, Egalement couverts de boue , le visage amaigri

par

les

fatigues et noircià la fuméedesbivouacs, ils couraient

sur la grande route confusément et par soubresauts , comme des moutons harcelés par

des

chiens.

Parfois une terreur panique s’emparait de cet immense troupeau qui, s’éparpillant à droite et à gauche, franchissant haies etfossés , inondait au loin la plaine et refluait dansles colonnes.

Le danger passé ou la frayeur dissipée, les fuyards isolés se reformaient en pclotons en s’écriant: en France

!

en

Fran-ce !... eton les revoyait, ralliés par masses, cheminer tout craintifs et haletants, jusqu’à ce que l’ombre d'un cosaque vint les disperser de nouveau.

. Ces hommes avaient vaincu à Lutzen et à Bautzen ; ils s’étaient couvertsde gloire sous les remparts de Dresde; mais alors ils allaient en

avant.

La retraite les avait démoralisés,

comme

disait

Napoléon, il était impossible de les arrêter et de les rallier. On tirait sur eux comme sur l'ennemi , et ils

marchaienttoujours.... ;

Et

c'est

ainsi que va la vie durant huit jours; ainsi toute une population prise d’une joie folle se rue comme les Bac-chantes antiquesàla recherche du plaisir, buvant

à

dans cette coupe qui n’a que trop de lie, et oubliantlongsdans son

traits

ivresse que toutes les choses de ce monde ont une fin. Mais

; l'impitoyable lendemain est là déjà qui frappe à la porte; le voilà qu’il entre suivi de son cortége de soucis, de chagrins, de misères sans nombre, et quede sa voix impérieuse comme la nécessité il crie aux dormeurs

:

levez-vous , levez-vous!

Car

de

tousces festins il ne reste plus aucun relief, car dans tous ces verres vous avez épuisé jusqu'à la dernière goutte de vin. Levez-vous! carà toi ilte fautdu pain, à toi de l'argent,

àtoi de la gloire, Allons, debout etmarche ! Et l’homme a

tristement repris son vieux vêlement de travail

et,

courbé

de nouveau sous le fardeau de l’existence, il a recommencé

| docilementsa marche éternelle.

\ Adrien Grivel.

On sait qu’à cette occasion un maréchal d'empire , voulant faire unexemple, ordonna de prendre auhasard une douzaine de cesCommentfuyards

:

t’appelles-tuleur procès ne? fut pas long,

—Fricoteur,

— Insolent ! estton régiment?

Je n’en sais rien,

À genoux.

Eton le fusillait,

Un jour que quelques centaines de ces fricoteurs, plus curieux que leurs camarades, assistaient à une semblable exécution , au moment

fatal

, Un condamné se relève, bat un.

entrechat en imitant Jecridu polichinel, s'échappe, et se perd dans la foule, On saisit un des spectateurs qu'on fusille à sa place, etla représentation terminée, les fricoteurs

la

sifflèrent

et se remirent en

marche...

Ils n'étaient cependant pas toujours d'aussi bonne compo-sition ; lechefde bataillon Lesquerrin l’éprouva.…

Au

sortir

d’un petit village, près d’Amfeld, accompagné de quelques officiers, il tenta de barrer le passage à une de ces bandes formée de maraudeurs polonais et, mettant l'épéeà lamain:

« Canaille méritée, premiers pillards du monde

»

leur dit-il,

Oh

!

il n'eut pas le temps

d'achever...

Lesquerrin ne devait pas périr là. Les débris du régiment qu’il commandait retrouvèrent, le recucillirent,

et,

ses

contusions pansées , on le hissa à cheval.

Dès ce moment

cette

mélancolie, qui ne le prenait que par

accès , ne le quitta plus, même quand il voulait rire,

I]

exas minait avec uneattention inquièteles cadavres jauneset osseux qui jonchaient les deux côtés de la route, comme un abattis d'arbres , et sur lesquels voltigeaient en croassant des nuées decorbeaux, ;

“p

A7

qu

Je ne le vois pourtant pas parmi

les

squelettes, dit-il, un jour.

Qui donc , commandant, lui répondit-on. Eh parbleu, Hcidmann , notre infernal

Juif...

Ce Heidmann

était

un pauvre diable d'israélite, brocanteur en détail, et qu’on avait subitement transformé en soldat.

En butteà tous les mauvais tours de ses camarades, honni, bafoué par ledernier conscrit, il avait encore trouvé un impla-cable persécuteur dans le commandant Lesquerrin , qui dé-testait les Juifs du fondde son âme… Ce vieux pandour de la république, officier supérieur depuis Jemmapes, avait vu tous ses camarades passer générauz et rois; lui seul restait chefde bataillon :on ne

lui

jetait pas même desrubans.

Dieu sait combien il donna de coups de plat d'épée aux israélites surles épaules de Hcidmann. O vilainJuif! s’écriait le commandant Lesquerrin, on ne vous pend donc plus! mais je ne vous ai pas pardonné,

moi!

Injures, mauvais traitements, Heidmann

souffrait

tout avec une résignation stupide. Il faisait toujours ponctuellementson service et souvent celui des autres. À Leipsic , et malgré ses

ô vaye! 6 vaye!! personne ne s'était conduit plus bravement, et depuis on ne l’avail pas revu.

Oh! nous le reverrons, répétait Lesquerrin en trottant sur son cheval russe, nous lereverrons; son image me

poursuit.

Les morts ne reviennent pas, commandant, et il est mort sans doute.

Je

Mais quine m'ytiraillefic pas

;

donc encoreil reviendraparmeporter?.…

Ce malheur...

n’est rien,

com-mandant : ce sont les fricoteurs qui se replient sur nous ce

soir, et qu’on chasse à coups de fusil. Les .cosaques nous

les

renvoient ou bien les Bavarois ; car on dit queles Bavarois veulent nous barrer le chemin,

Les Bavarois nous barrer le chemin! s’écria le comman-dant en faisant un geste énergique ; les Bavarois! ah! pour le coup ce serait trop

fort!

Etle rouge était monté à la figure du vieux soldat. .

An

reste

, reprit-il, en soupirant, depuis que nous avons cemauditJuif, je m'attendsàtout… Vous riez ! écoutez-moi

:

« Il y a bien longtemps , quand l’empereur n'était qu'officier tout juste , et que j'étais déjà capitaine moi, j'entrais avec ma compagnie à Worms. Dans la

rue,

je vois un

Juif,

et

machinalement je lui plonge mon sabre dans le

ventre.

Îl

ne me faisait pointde mal, il ne me disait rien , peut-être ai-je eu tort : finalement

je

l’ai tué; mais le sélérat en mourant

me lança un regard quisemblait dire:jeme vengerai

plus

tard.»

Effectivement

je

l'ai revu partout, ce coquin-là, et toujours

pour m'annoncer des désagréments ; à la révolte du 2 mai, à Madridque la campagne de, à Kowno,leRussie finirait mal;soir dugrand orage

;

jej'aivoulaisprévuledèsdirelorsà l'empereur. Enfin àDresde , on nous amena un détachement de conscrits , eLle premier que j'aperçois, c’estmon homme, c'est Heidmann.

? Signe de lamentation.

On regardait Lesquerrin avec effroi ; on crut qu’il était devenu

fou.

.

Comment

!

commandant; vous croyez ?…

Je crois en Dieu et je professe du respect pour ses mini-stres; je déteste les Juifs et les incrédules : ainsi je ne suis pas abruti par mes croyances; mais je vous le prédis, si vous ambilionnezma

place,

elle sera bientôt vacante. Je ne reverrai

pas la France. Ce maudit

Juif

s'y oppose.

Mais puisqu’on l’a

tué...

C'est lui, vous dis-je, ou c’est son fils.

Tout à coup

il

laisse tomber

sa

pipe et reste pétrifié.

— Qu’avez-vous donc , commandant

?

— Regardez,

le

voilà.

En effet, à la lueur du feuà moitié éteint par la pluie, on aperçut Heidmann qui s’approchait timidement, la tête cou-verte d'un mouchoir ensanglanté.

Depnisdix jours, tantôt seul, tantôt égaré par

les

fricoteurs,

le pauvre garçon cherchait son corps.

Il apportait l'aigle du régiment , perdu à Leipsic , qu'il présentaTu nous ramèneà Lesquerrindonc lamodestementpluie,

et

monsieursans

le

mot dire,Juif, lui

dit-il. Tu devrais bien dire à ton messie de nous miracler du beau temps.

On était arrivé près de Hanau.— Le genéral de Wrède

avait rangé ses troupes

sur

la Kintzig, en avant de

la

ville, la

droite appuyée au pontde Lamboi, son centre entre ce pont etla grande route de Gelnhausen , sur laquelle il avait établi

une batterie de 80 pièces de canon.

Il n’en fallait pas tant pour écraser des soldats harassés et découragés… Du reste , onà vu d’étranges choses cejour-là : les grenadiers à cheval de la vieille garde ramenés le sabre dans les reins par des conscrits-chevaux-légers bavarois , et les vainqueurs, battus à leur tour, culbutés par les gardes

d'honneur , risée de l'armée , soldats novices, montés sur des haridelles rogneuses et pelées.…

Enfin grâce au talent, et à l’intrépide sang-froid de Mar-mont,— l’énnemi repassa la Kintzig entoute hâte et en pleine déroute, poursuivi à outrance par un corps d'armée lancé tout entier en tirailleur…

Depuis trois heures on avait placé Lesquerrin etles débris de son régiment derrière une batterrie pour la soutenir. —

Vers

la

fin dela journée

les

boulets, qui auparavant passaient pardessus

les

têtesvinrent tomberdans

les

rangs et labourer

les

pelotons ; et Heidmannde

faire

des 6 vaye! Évaye! comme son ordinaire, et le commandant de murmurer toujours : chien deJuif! c’est lui qui nous

attire

tous ces

boulets...

Il en pleuvait sur cette pelite troupe qui , immobile , l’arme au bras, les reçut longtemps avec un courage stoïque. À la fincependant

le

désordrese mettaitdans les rangs trop éclarcis.

Alors Lesquerrin«Tiens, monsieuraffectantle

Juif, la

dit-ilgaîtéà Heidmannpour ranimerd’un ton gogue-

ses

soldats

:

nard, pare cet obus qui nous arrive en ricochant. Vite, des

ô vaye, 6 rayé... »

Sp 48 4

Hélas ! le pauvre Heidmann n’en. eut

pas

letemps, L’obus, plus rapide que la parole, l'avait déjà frappé. Son bras fra-cassé flottait le long'du corps. Sans proférer une plainte, il

se dirigea vers une ambulance Lesquerrin à demi mort et d'autres’ officiers 1e rejoignirent bientôt: Là un garçon apo-thicaire , qui avait endossé ‘l'uniforme de chirurgien pour échapper à la conscription, se démenait au milieu d’un tas de blessés , criant : « mais je NC'puispas couper lesjambes à tout le monde à la

fois!

Aprèsavoir examiné longtempsla blessure de Lesquerrin

:

« Vousavez unecuisse emportée,

lui

dit le chirurgien impro-visé. Belle nouvelle, fameux docteur! carabin du diable…

Allons, dépêche-toi de me panser

;

car voilà les boulets qui

- suivent notre'satané

Juif:

ilsm'emporteront

l'autre

cuisse.

À l'instant même l'air

siffla

aux oreilles, et on entendit un bruit semblable à celui d’une boule roulant sur des feuilles sèches : La tête de Heidmann était descendue.

Le voyez-vous ! cria Lesquerrin; encore lui! toujours!

ôtez-le.…. Ilveutdonc ma mort, cet envagé-là ! FI

fit

un effort

pour se lever, et retomba.

Je

ne vous

fais

pourtant pas de

mal, luiditl'opérateur, qui suait à grosses gouttes. Il pan-sait un cadavre.

En sa qualité d'officier supérieur , on lui creusa unc fosse près de , au pied d’un grand chêne mutilé par le boulet; et comme il y avait encore de

la

place, on entendait les soldats qui l’enterraient dire entre eux : « Ce brave commandant mérite toussoignons-le nos regretsà-présent

;

dans la tombe enil a toujours eu tantdecouvrantsoinsle moinsde nous;

rudemnent possible son corps; —jetons-lui le Juif sur l'esto-mac : à force de demeurer ensembleilsdeviendront peut-être

bons

amis... A...

POESIE.

LA TRUPÊTE.

(1dylle américaine.) Le soleil a perdu sa brillante clarté,

Le jour devient plus sombre... et dans l’immensité S'êlève en tournoyant une obscure poussière,

Des. orages lointains terrible avant-courrière;

Des autans conjurés le souffle impétueux Ebranle avec fracus les palmiers orgueilleux; L'oiseau de la tempête, en quittant le rivage, Fait entendre son cri de sinistre présage;

Mille feux à la fois embrâsent l'univers,

Le vent

siflle...

et déjà sur l'horizon des mers, Tous les flots soulevés dans leur Masse profonde Répondent sourdement à la foudre qui groude.

Nélusko cependant, et [a tendre Amasis, Auprès de leurs troupeaux paisiblement assis Du fond d’un antre creux promènent en silence Leurs regards inquiets sur cette mer immense ;

Et ce lugubre aspect fait naître dans leur cœur Un sentiment confus de plaisir et d'horreur !

AMASIS.

Qu'il est doux , Nélusko, de pouvoir du rivage Insulter sans péril aux Fsprits de l'orage!

Nétusko.

Heureux, tendre Amasis, le pêcheur diligent, Que ne surprit jamais le farouche ouragan,

Qui sut toujours à temps, quand gronde le tonnerre, Ramener vers le port sa pirogue légère!

; AMAsIS.

Quel horrible chaos se déroule à nos yeux!

Les flots entrechoqués s'élancent vers les cieux,

Le jour s'éteint... l'éclair, sur la vague écumante, Projette par moment sa lueur menaçante...

Le rivage, les flots, les cieux, tout se confond ! NéLusxo.

Mais qu'aperçois-je au loin, surces gouffres sans fond? Un navire !

AmMasis.

Uni navire au sein de la termpête , Dieux puissants !.…Vois la mort qui plâne

sur

leurtête,

Leurs destins sont écrits... les cruels Manitous Sur eux vont assouvir leur terrible courroux.…

L'abyme s’est ouvert... l'onde écume.… s'élance!.……

Ciel ! tout a disparu !

NéLusxo.

Quel horrible silence Règne au loin sur ces flots si longtemps agités!

AMASIS.

Au milieu des débris que les vents ont jetés ,

Sur les sables mouvants qui bordent ce rivage, Nélusko!... vois... un Blanc échappé du naufrage!

Envain espérait-il.se soustraire à la mort, Vainqueur de la tempête, il périt dans le port.

NéLusxo.

Que venait-il chercher sur ces lointaines plages, Ne possédait-il pas de verdoyants ombrages

;

Sa cabane, un troupeau ;le champ de sos ayeux...

Quefallait-il de plus pour contenter ses vœux

?

; Amasis, ;

Infortuné! tu meurs! à ton heure dernière, TuPauvreréclamesBlanc!envainet tonlescorps, surbaisers delata mèrerive

;

étendu,

A l'Erable jamais ne sera suspendu.

NéLusko.

Tu meurs! et jamais plus dans sa course rapide, Tes pas ne forceront

la

gazelle timide.

Pauvre Blanc ! jamais plus ta bouillante valeur

Des ours n’affrontera la sauvage furour! A

Amasis.

Que deviendra peut-être, au sein de ta patrie,

Celle à qui tu devais le bonheur de la vie?

Tu meurs! adieu plaisir, adieu rêves d'amour

!

Envain, surle rivage attendant ton retour,

Elle se bercera d’une douce espérance.

Tu no reviendras point, pour prix de sa constance, Déposer sur son front, rayonnant de beauté,

Les fleurs, gage d'amour, et de fécondité.

En achevant ces mots, la naïve sauvage Recouvre l'étranger d'herbes et de feuillage;

Puis évoque trois fois les esprits du tombeau, Et rejoint à pas lents son paisible troupeau.

Buchon.

L.-J, Scuup, imprimeur ct éditeur.

L’ÉMULATION,

RECUEIL AGRICOLE, INDUSTRIEL, COMMERCIAL, HISTORIQUE ET

LITTÉRAIRE.

N° 7.

FRIBOURG, 1842 : DÉCEMBRE, PREMIÈRE QUINZAINE.

CONDITIONS DE L’ABONNEMENT.

L'Emulation paraît toua les quinze jours dans ce mème format, Chaque numéro conlientB pages d'impression en caractères petit-romain. Les Dnméros d'une année réunis formeront un volume. Le prix de l'abonnement, la feuille rendue franco dans tous les lieux du Canton

il

y àposte, est Dxé àABS-hotz pour l'année. Onne peut s'abonner pour moins d’unan. Tout aboonement de la Ville de Fribourg doit se fairean Bureau del'Emulation, Ruc deJaPréfecturenuméro 198. Les abonnements du dchors doivent se faire aux Bureaux de Poste xes-pectifu, lettreset argent uffranchis.

AGRICULTURE.

DE LA BETTERAVE,

SA CULTURE, SA RÉCOLTE ET SA CONSERVATION.

(Suite.)

TRANSPLANTATION,

Nous croyons devoir, pour cette opération, porter à la connaissance de nos lecteursune instruction publiée, en 1841, par M. le baron Crud à Lausanne,

Versle 45 mai , dans le midi de la France et en Italie,

et

vers le 1 juin, dans le Nord, les plants seront prêts à être transplantés

;

les plus grands auront des raciries de lagrosseur d'un doigt, les plus petits de celle d’un tuyau de plume à écrire. Il faudra les lever de terre avec une bèche forte et longue d'au. moins un pied un pouce, afin de soulever Ja terre jusqu’au dessous des racines y de manière à obtenir celles-ci, autant que possible, danstoute leur longueur, chose très importante, surtout dans les étés chauds et secs. Àmesure qu’on lèvera celles-ci de terre, on assortira les grosses avec les grosses, les petites avec les petites, puis on les plongera dans une espèce de bouillie composée de terre, de fiente de

bêtes à cornes et d’eau , non seulement afin de mettre ces ra-cines à l'abri des rayons du soleil, mais encore de leur don-ner un peu de consistance etde pouvoir les introduire et les étendre , dans toute leur longueur, dans

les

trous qui seront faits pourles recevoir. Ceux qui auraient de la terre parfaite-ment réduite en poussière, feraient bien de les passer un peu pardessus après les avoir plongées dans la bouillie, afin d’aug-menter encore cetteconsistance, Sans doute iln’est pas besoin de faire remarquer combien

il

estimportant que

la

racine entre profondémenten terre, ctaille chercher sa nourriture si avant qu’elle ne puisse pas facilement souffrir de la sécheresse , et d’ailleurs que sa sphère d'activité dans le sol soit aussi éten-due que possible.

Avantde

tirer

les plantsdu semis, on aura soin de préparer

le terrain qui devra les recevoir, afin que laplantation puisse avoir lieu à mesure que ces plants ont reçu la préparation

convenable,

Pour obtenir une réussite complète , les betteraves doivent être plantées dans un terrain parfaitement divisé et amendé sur une Couche végétale d’un pied à un pied deux pouces, dis-posé en ados de quatre

ou

cinq doigts de hauteur, cet large d'un pied cing pouces.

Les betteravessont placées à la sommité desondulations, de telle manière que la couronne n'en soit jamais couverie de

terre. Pour atteindre ce but sur un

terrain

qui a déjà donné une récolte le même printemps, savoir

,

du trèfle incarnat et

de l'orge semés au mois de septembre de l’innée précédente pour fourrage, ou de la navette ou du'colza semés en août pour graine à huile, à récolter au commencement ou dans

le

courant de jnin (et nous ne supposons pas qu'on néglige les avantages d'un telproduit, lequel, à lui seul, peut déjà pro-curer une rente satisfaisante du sol) ; pour atteindre , disons

courant de jnin (et nous ne supposons pas qu'on néglige les avantages d'un telproduit, lequel, à lui seul, peut déjà pro-curer une rente satisfaisante du sol) ; pour atteindre , disons

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