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3.4- Typologies de la violence en général et au travail en particulier

Niveau 2 Vols avec effraction

Niveau 3 : Dégradations ou destruction de matériel de valeur (médical, informatique, imagerie médicale,), dégradations par incendie volontaire (locaux, véhicules sur parking intérieur de l'établissement), vols à main armée ou en réunion (razzia dans le hall d’accueil,).

Atteintes aux personnes

Niveau 1 : Injures, insultes et provocations sans menaces (propos outrageants, à caractère discriminatoire ou sexuel), Consommation ou trafic de substances illicites (stupéfiants) ou prohibées en milieu hospitalier (alcool), Chahuts, occupations des locaux, nuisances, salissures…

Niveau 2 : Menaces d'atteinte à l'intégrité physique ou aux biens de la personne, menaces de mort, port d'armes (découverte d'armes lors d'un inventaire ou remise spontanée ou présence indésirable dans les locaux) …

Niveau 3 : Violences volontaires (atteinte à l'intégrité physique, bousculades, crachats, coups), menaces avec arme par nature ou par destination (arme à feu, arme blanche, scalpel, rasoir, tout autre objet dangereux), agression sexuelle…

Niveau 4 : Violences avec arme par nature ou par destination (armes blanches, armes à feu, scalpels, rasoir, tout objet dangereux), viol et tout autre fait qualifié de crime (meurtre, violences volontaires entraînant mutilation ou infirmité permanente,)

3.4.3- Typologie : selon la psychodynamique du travail

La théorie de la psychodynamique du travail, Dejours, s’intéresse énormément à la souffrance au travail, entre autres, la violence au travail. Dejours, a écrit : «la violence au travail consiste à agir sur quelqu’un ou le faire agir en sorte qu’il prenne, à son insu, des risques pour sa vie ou celle des autres ». (Dejours, 2007, p. 316).

➢ Violence actionnelle

C’est une violence qui relève de l’action, ou encore de l’action délibérée, voire calculée, impliquant l’exercice de la liberté, de la volonté. La conduite violente est soumise, ici, au principe de réalité. D’un point de vue subjectif, elle est directement liée au sadisme ; c’est-à-dire, le plaisir à faire souffrir ou mourir un tiers. (Dejours, 1999, p. 16).

➢ Violence réactionnelle

Toujours selon le même auteur, cette violence est définie, comme une conduite violente qui est mobilisée par une réaction subjective ; c.à.d. avec volonté ou même quand la personne est « hors de soi ». C’est une violence incontrôlée, en réponse à une situation actuelle, et non pas en différé, c'est-à-dire, après réflexion, voire délibération et volonté de vengeance organisée, sinon, elle est préméditée : « C’est une configuration fréquemment rencontrée en clinique psychiatrique, mais aussi dans le domaine du travail : Conduites de vandalisme, de sabotage, de menace à mains armées contre des salariés, des conduites à caractères médico-légal, suite à des souffrances subies dans le travail ». (Dejours, 1999, p.15).

3.4.4- Typologie : selon l’association des infirmiers du Canada • Violence subie par les professionnels de la santé, de la part d’un tiers,

Ce tiers pouvant être un patient ou ses proches (accompagnants ou visiteurs). Cette violence est orientée vers les soignants en général, et vers les infirmiers en particulier, puisqu’ils sont les premiers interlocuteurs de ces demandeurs de soins.

• Violence perpétrée entre les membres d’une équipe de soin,

Il s’agit, là, d’un type de violence perpétrée entre collègues, désignée par le terme « agression horizontale ». (Quick, 2000).

• Violence commise à l’encontre d’un tiers,

Dans notre cas, c’est la violence commise par le soignant à l’égard d’un patient ou par un membre de sa famille.

Il importe, ici, de constater que ces multiples typologies de la violence renseignent, incontestablement, sur un phénomène complexe, à travers les facettes qui le composent, mais aussi les facteurs qui le sous-tendent. Quoique nous ne voyions que la partie visible de l’iceberg, il serait plus utile d’aller jusque ses fondements, pour mieux le baliser. Nous allons, donc, essayer de passer en revue les principaux facteurs psycho-sociaux, organisationnels, y relevant. Autrement, nous risquerions de passer à la trappe ses répercussions sur la santé physique, mentale et professionnelle de l’infirmier.

Résumé

Lors de ce chapitre, nous avons essayé d’aborder le phénomène de la violence, à travers un enchainement théorique, allant du général au spécifique. Il est à admettre que cerner les frontières de la violence, est une tâche très difficile. Dans la mesure où la confusion, est omniprésente au niveau des vocables, des variables, et des points de vue le concernant. Cette revue de la littérature riche, nous laisse constater qu’il est réellement difficile de rendre compte de la totalité du problème. De ce fait, nous avons choisi de nous concentrer sur les éléments les plus proches de la problématique et des objectifs de notre recherche.

Pour ce faire, nous avons commencé par définir et décrire les RPS, comme cadre général de notre thématique. Ensuite, nous avons défini la violence en général et au travail plus particulièrement. Puis nous avons exposé les différentes approches ayant appréhendé ce sujet, et sous un angle plus approfondi, les modèles ayant analysé la violence au travail. Dans la dernière partie nous-nous sommes intéressés à examiner la palette de typologies portant sur la violence dans son sens le plus large au plus spécifique, qui est la violence contre les infirmiers, dans notre cas.

En dépit de la complexité du phénomène, nous estimons avoir repéré les modèles théoriques, et les typologies, qui cadrent le plus avec notre recherche. A titre de rappel, nous nous sommes inspirés, des modèles conceptuels interactifs, et systémiques, notamment ceux de (Chappell et Martino, et celui de M. Favaro, pour analyser la formation de la violence en milieu de soins. Pour ce qui est de la typologie, nous avons choisi les trois types de violence dirigées envers la personne ; (physique, verbale, et psychologique), dans un contexte externe ; (infirmiers et patient/famille), tout en s’inspirant de la classification de l’ONVH (2011) ; ONVS, (2014) et de l’OMS, (2002), PDT : (Dejours ,1999).

Pour aller plus loin dans la compréhension des fondements et les aboutissants de la violence à l’hôpital, nous allons explorer dans le chapitre suivant, les facteurs, les manifestations et les conséquences qu’engendre la violence chez les infirmiers au service d’urgence, (comme un système organisationnel en milieu de soins).

4- FACTEURS, MANIFESTATIONS ET CONSEQUENCES

DE LA VIOLENCE AUX SERVICES D’URGENCES

« […] « lorsque stress et frustration ne trouvent pas d'autres exutoires, on les « évacue » habituellement en agressant l'une ou l'autre des personnes présentes. ».

(Leymann Heinz, 1996)

L’hôpital en tant qu’entreprise, ou institution sanitaire, à l’intérieur duquel le service d’urgences, est reconnu comme étant un lieu très spécifique, demeure confronté de façon particulière à la violence. A ce titre des chercheurs, décrivent ce qui caractérise l’hôpital en termes de violence « L’hôpital est par nature un lieu hors du commun où la souffrance et l’angoisse ont toujours été présentes. On ne peut donc pas dire qu’il y a plus de violences, mais que leur origine ou leur forme a changé. Ce qui augmente cependant c’est l’aggravation du sentiment d’insécurité ressenti par les personnels de santé. La tolérance face à des violences dont les causes sont parfois mal identifiées ou à des violences gratuites est devenue très faible». (Poupard et Barat, 2014, p.3).

En effet, la violence dans les hôpitaux existe depuis toujours, mais c’est la multiplicité et la complexité, et parfois l’ambigüité des facteurs générant cette violence et leur imbrication qui posent problème. Les facteurs de la violence sont de plusieurs ordres ; organisationnel et situationnel ; (charge du travail élevée, manque de. Personnels, la nature de la maladie et l’intensité de la souffrance ressentie…). Ils sont aussi d’ordre, individuel et socioculturel, (comme par exemple la perception, la tolérance et le vécu de la violence qui constituent des éléments individuels subjectifs qui ont leur poids dans l’émergence, et la gestion de la violence, sur ce lieu particulier de travail. Dans le présent chapitre, nous allons nous focaliser sur certains axes importants afin d’identifier et comprendre ce phénomène de violence, et son ampleur en milieu de soins. Pour ce faire, et en nous étayant, toujours, sur la littérature scientifique, nous avons choisi de relater, d’abord, les perceptions des deux protagonistes de soins par rapport à la violence. Ensuite nous décrirons les facteurs, susceptibles de la générer. Puis, nous présenterons ses principales manifestations. Et enfin, nous exposerons ses conséquences néfastes sur plusieurs niveaux, et nous examinerons, aussi, la tolérance de la violence chez les infirmiers, à travers le système de déclaration, ou de non-déclaration, des actes violents subis par cette population de professionnels.

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