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6.2- Fondements théoriques du coping et présentation du modèle de Lazarus & Folkman (1984)

La notion de coping est un concept qui tire son origine depuis le 19è siècle, et qui a été largement étudiée dans le domaine de la biologie, et l’éthologie, (notamment avec le recours à la théorie évolutionniste de Darwin). Elle est associée au concept de mécanismes de défense, tel que développé par la psychanalyse. (Bruchon-schweitzer, 2001).

Selon le modèle transactionnel du stress de Lazarus & Folkman (1984), les stratégies d’adaptation, ou de coping constituent des mécanismes psychologiques, que l’individu met en œuvre pour minimiser ou maitriser les effets psychiques et physiques néfastes, qui pourraient surgir lors de sa confrontation à des évènements ressentis ou vécus comme dangereux ou menaçants. Ces auteurs définissent ces stratégies comme : « l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux, toujours changeants, que déploie l'individu pour répondre à des demandes

internes et/ou externes spécifiques, évaluées comme très fortes et dépassant ses ressources adaptatives ». (Lazarus & Folkman, 1984, p.141).

Au regard de cette définition, et d’après, bruchon-schweitzer, on constate que l’individu n’est pas passif face aux situations stressantes et difficiles qu’il rencontre dans sa vie quotidienne. Le stress ressenti est, alors, lié à la situation stressante et à la réponse mobilisée pour y faire face. Il s’agit, donc, d’un processus interactif entre le sujet et son environnement. Et cette interaction est changeante et spécifique. Partant de cette constatation, on peut admettre qu’il ne s’agit pas de considérer une stratégie comme toujours adaptée ou inadaptée, ou encore efficace ou inefficace, car tout dépend de la situation, mais aussi de certains critères, tels que ; l’équilibre émotionnel, santé physique, bien-être... Ces critères sont étroitement liés au choix de la stratégie. L’individu peut alors, être protégé contre un état émotionnel négatif, tout en affectant sa santé physique : (addiction à certaines substances enivrantes, alcoolisme, tabagisme…) et le contraire peut s’avérer vrai aussi. (Bruchon-schweitzer, 2001).

6.2.1- Coping et adaptation : quelles ressemblances ?

Comme on l’avait cité plus haut, le coping est un terme affilié à la théorie Darwinienne de l’évolution des espèces. Cette théorie qui considère que l’individu, en se trouvant face à une situation menaçante et dangereuse, réagit par des réponses, qu’elles soient innées ou acquises, afin de survivre. Généralement il choisit soit l’attaque, soit la fuite. (Ibid). Afin de différencier les deux concepts (Lazarus et Folkman 1984, p.283), ont mis en exergue certains points de divergence, que nous résumons dans le tableau. (cf. Annexe 3).

En quoi consistent ces stratégies de coping ou d’ajustement, et comment elles sont classées ? 6.2.2- Taxonomie des stratégies de coping : Classifications multiples

Nombreuses, sont les recherches qui ont étudié les stratégies de coping, pour faire face à des situations stressantes. Selon la littérature, il existe une divergence entre les auteurs, concernant la définition et la classification de ces stratégies. Deux stratégies générales, ont fait l’objet de consensus des chercheurs, comme, par exemple, celles conçues par Lazarus & Folkman, (1984), à savoir ; coping centré sur le problème, et coping centré sur l’émotion. A ces méta-stratégies, d’autres plus spécifiques, comme le soutien social ou l’évitement, ont été incluses selon certains modèles hiérarchiques, mais qui nécessitent plus d’exploration et d’analyses confirmatoires. Mais englober le coping « dispositionnel » et le coping « situationnel », dans un même outil d’évaluation, n’existe toujours pas.

Ce constat de disparités entre les chercheurs, a bien été démontré à travers un article de synthèse, par De Ridder (1997), qui a recensé des échelles de coping comportant entre 10 et 118 items, suite à certaines études. L’auteur, explique la variabilité des résultats sur le coping, par plusieurs éléments. Il renvoie, essentiellement, cette variabilité, au type de démarche empruntée par le chercheur ; (inductive ; Démarche de Patterson et Mc Cubbin, (1987), il s’agit de regrouper par analyse factorielle ou analyse de contenu les diverses réponses de coping observées). La deuxième démarche, est connue comme hypothético-déductive ; (celle de Lazarus et collaborateurs, ils partent d’un modèle théorique préétabli et tendent, ensuite, à vérifier sa compatibilité avec les résultats empiriques). La disparité provient aussi de la variété des situations, et de définitions, prises en considération par les auteurs. Certains d’entre eux se focalisent sur les caractéristiques cognitives et comportementales des individus, àl’instar de De Ridder (1997). Alors que d’autres se centrent, plutôt, sur les caractéristiques de la situation Mc

CRAE, (1984, cité dans Bruchon-schweitzer, 2001). Par conséquence, une hiérarchisation de stratégies de coping semble être difficile à « comparer et à synthétiser » selon (Dupain, 1998). Afin de mieux comprendre ces deux stratégies, (Paulhan & Bourgeois, 1998) les définissent comme :

▪ Le coping centré sur le problème (appelé aussi coping actif), dont le but est «de réduire les exigences de la situation et/ou d’augmenter ses propres ressources pour mieux y faire face ». Ils considèrent qu’à ce type de coping, des stratégies comme «la vigilance » et la « confrontation », peuvent être associées.

▪ Le coping centré sur l’émotion (Appelé coping passif), qui tente de mieux gérer les réponses émotionnelles générées par la situation. Aux quelles les auteurs, associent certaines stratégies comme ; (l’évitement, activités sportives, jeux, relaxation, loisirs) ; la fuite (consommation de drogues ou de médicaments) ; ou encore, la minimisation, l’acceptation, la prise de distance, l’humour et la réévaluation positive).

D’autres chercheurs comme Suls et Fletcher, (1985), et après une méta-analyse de 43 recherches ayant étudié le coping, parviennent à dégager deux grandes catégories de coping, qui rejoignent la première classification, mais en adoptant d’autres terminologies, à savoir : • Stratégies « évitantes » (avoidant coping), qui comportent les réponses de coping suivantes

: distraction, diversion, répression, faible vigilance, évitement, déni, attitude défensive, fuite, fatalisme, résignation, coping « passif », ...

• Stratégies « vigilantes » (vigilant coping), qui regroupent : attention, sensibilité, vigilance, implication, réévaluation, attitude non défensive, coping « actif », ...

• Il y a une ressemblance entre stratégies évitantes et coping centré sur l’émotion et des stratégies vigilantes avec le coping centré sur le problème. (Bruchon-schweitzer, 2001). 6.2.3- Le coping par la recherche de soutien social

La première classification, telle que fondée par Lazarus et Folkman, a conduit à la conception de l’instrument d’évaluation des stratégies de coping ; la Way of Coping Checklist (WCC), qui était composé initialement de 67 items. L’outil était fondé, essentiellement, sur deux types de coping à savoir le coping centré sur le problème, et celui centré sur l’émotion. Cependant un autre coping qui est connu, par la recherche de soutien social, a constitué un point de divergence entre les chercheurs, concernant sa classification. Le débat, était en rapport avec le fait de le considérer comme stratégie de coping à part entière ou l’intégrer dans une méta-stratégie (Décamps, 2011). A ce titre, des auteurs à l’instar de Parker et Endler, affirment que le soutien est une ressource sociale perçue (évaluation secondaire) et on ne peut pas la supposer comme stratégie d’ajustement, (Parker et Endler, 1992), alors que d’autres comme, Greenglass, par exemple, estimaient que le fait de rechercher de l’aide est bel et bien une stratégie de coping qui nécessite des efforts, pour l’obtenir. (Greenglass, 1993).

En ce qui concerne le modèle de Lazarus et Folkman, et selon la Way of Coping Checklist (WCC), la recherche de soutien social est étudiée comme un coping important qui permet, autant que les autres stratégies, de faire face, à un événement stressant.

A la lumière des résultats de la littérature, on peut constater qu’en dépit de cette disparité de conceptions, de classifications concernant les stratégies de coping, l’objectif commun et évident vers lequel convergent tous les auteurs est que le coping est une stratégie permettant à l’individu de mieux maitriser son environnement, quand il est source de stress, et de mieux contrôler et

gérer ses émotions négatives induites par cet environnement. Toutes ces données nous amènent à poser la question : y- aurait-il des stratégies de coping plus efficaces que d’autres ?

6.2.4- L’évaluation primaire et secondaire relatives au coping

Parrocchetti, explique, deux types d’évaluation, face à une situation stressante, le sujet, se lance dans un processus cognitif continu par lequel il cherchera à évaluer son rapport à son environnement. On parle, alors, d’évaluation primaire lorsque le sujet évalue la situation stressante, et on désigne par évaluation secondaire, quand ses ressources sont mobilisées pour y faire face. Il importe d’indiquer que ce processus est dynamique et pourra constituer un lieu de réévaluation constante, au niveau de la situation et des ressources du sujet. (Parrocchetti, 2012).

➢ L’évaluation primaire

Il s’agit du sens donné à la situation et la façon de mesurer l’impact de celle-ci sur soi. En effet, c’est la nature de l’évaluation qui va mobiliser des stratégies cognitives ou émotionnelles particulières. Chaque sujet, procèdera à une manière différente d’évaluation. On peut, par exemple, considérer un même événement stressant, pour quelqu’un, comme un défi, avec tout le cortège d’émotions qui pourraient l’accompagner ; (excitation, joie, fierté…), alors que pour d’autres, ce même évènement, serait évalué comme une menace, ou une perte, avec le sentiment de honte, de colère, de tristesse…. (Lazarus & Folkman, 1984).

➢ L’évaluation secondaire

Durant cette phase d’évaluation secondaire, le sujet cherchera à trouver des solutions afin de faire face à une situation. Dans cette évaluation, chacun va envisager des moyens pour gérer la situation avec tout ce qu’elle entraine comme effets néfastes. Ceux qui disposent de ressources suffisantes vont, plutôt, choisir les stratégies vigilantes basées sur l’affrontement du problème, et la façon de le maitriser. Et ceux qui se sentent vidés ou incapables de la gérer, choisiront l’évitement, la demande de l’aide et du soutien, ou la recherche de moyens de distraction …). (Lazarus & Folkman, 1984).

6.2.5- Les déterminants du coping

En se référant au modèle transactionnel de Lazarus et Folkman, (1984), le coping, constitue un processus changeant. Et ce, en fonction de l’évaluation faite par l’individu, ou en fonction de la situation. La question de déterminants du coping, a constitué un point de divergence entre les auteurs, certains les considèrent comme dispositionnels (caractéristiques relatives à la personne, sur le plan cognitif et émotionnel), pour d’autres, ils sont situationnels (tel que le type du problème, sa contrôlabilité, ...). (Lazarus & Folkman, 1984).

6.2.5.1- Les déterminants dispositionnels du coping

Les partisans de cette thèse, comme Costa et al, (1996), supposent que les stratégies de coping sont déterminées par des caractéristiques stables de la personnalité de l’individu, et ce n’est pas forcément en rapport avec les situations. Ces auteurs considèrent que c’est plutôt la façon dont les individus perçoivent et interprètent les évènements. (Cohen et al, 1983). Et c’est ainsi que chacun préfère telle ou telle stratégie, et pas une autre. (Bruchon-Schweitzer, 2001).

a. Les déterminants cognitifs de l’évaluation et du coping

l’individu attribue les évènements qu’il subit, comme venant de l’extérieur, (destin, hasard…), ou, plutôt, comme les conséquences de ses comportements. En fonction de telle ou telle perception de la situation, le sujet choisira une stratégie centrée sur le problème, ou centrée sur l’émotion. En plus de ces déterminants cognitifs, il existe aussi, (l’auto-efficacité perçue, optimisme, impuissance apprise, …). (Parrocchetti, 2012).

b. Les déterminants conatifs de l’évaluation et du coping

Comme les déterminants cognitifs, les déterminants conatifs ont, aussi, leur rôle dans l’évaluation et le choix des stratégies de coping face à une situation stressante. (Kobasa et al, 1982), citent l’exemple de l’endurance, qu’ils décrivent comme un trait de personnalité, donnant au sujet l’impression qu’il maitrise la situation, et que les problèmes qu’il confronte, ne sont que des défis à relever, et non pas des menaces. Costa et al, supposent que certains traits de personnalité peuvent prédire l’évaluation et le choix de coping. A ce propos, ils citent l’exemple de l’anxiété, la dépression et l’hostilité…qui sont souvent associées à des stratégies centrées sur l’émotion. En revanche, le fait d’être agréable, consciencieux, avoir le sens de la cohérence et de la résilience…, fait que l’évaluation de la situation et le choix de coping seront déterminés par un style de coping centré sur la résolution du problème. (Costa et al, 1996, p. 51), A partir de ces constations, ces auteurs, concluent que l’évaluation et le coping sont déterminés, en grand partie, par les caractéristiques psychosociales stables chez les personnes, et ne dépendent pas de situations changeantes de l’environnement. Et c’est cet aspect stable chez l’individu qui expliquerait la consistance temporelle, qui caractérise les réponses de coping d’une situation à une autre. (Bruchon-Schweitzer, 2015).

6.2.5.2- Les déterminants situationnels et transactionnels du coping

Comme nous l’avons déjà indiqué plus haut, l’évaluation, qu’elle soit primaire ou secondaire, ainsi que le coping, constituent des processus transactionnels. Selon le point de vue de certains chercheurs, ces processus sont liés à la fois à des caractéristiques psychosociales de l’individu, mais aussi, à des caractéristiques inhérentes à la situation confrontée. Exemple ; la contrôlabilité, la durée, la nature de la menace, la présence ou non de soutien social. Partant de cette idée, même l’évaluation lors du coping est dépendante de la variable situationnelle. (Bruchon-Schweitzer, 2015).

6.2.6- Efficacité des stratégies de coping selon les chercheurs

Selon, Lazarus et Folkman, évaluer l’efficacité d’une stratégie de coping, dépend de ses effets fonctionnels pour contrôler ou résoudre un problème, mais aussi, dépendrait du degré de réduction du stress et son impact négatif sur le bien-être physique et psychique du sujet dans des situations de stress et de détresse. (Lazarus et Folkman, 1984, p.188).

A la question de savoir si une stratégie de coping serait plus efficace qu’une autre, Suls et Fletcher (1985), nous répondent en disant : «il est plus fonctionnel en général de recourir à une stratégie de coping, quelle qu’elle soit, qu’à aucune, surtout si les stratégies disponibles sont variées et flexibles. ». Ces auteurs ont décrit quelques particularités, concernant chaque type de coping. Ils concluent, suite au recensement des recherches qu’ils ont synthétisé dans leur étude, que les deux principales stratégies de coping sont telles que décrites plus haut. (Suls et Fletcher, cité dans Bakkour, 2004).

6.2.6.1- Le degré d’efficacité des stratégies évitantes

Les auteurs soulignent que l’utilisation de cette stratégie, est susceptible de jouer un rôle protecteur, contre les situations stressantes, notamment dans l’immédiat, (par exemple, lors de l’annonce du diagnostic d’une maladie grave). Cependant, le coping centré sur l’émotion, entre autres l’évitement, semble être relativement moins efficace que celui centré sur le problème (stratégies vigilantes), surtout quand la situation de détresse persiste. A ce propos, les auteurs, Payne et Firth-cozens (1987), supposent, effectivement, que les stratégies centrées sur l’émotion, déforment l’évaluation de la situation, et génèrent souvent des réactions dysfonctionnelles, sur le plan émotionnel et somatique. (Bakkour, 2004).

Lazarus et Folkman (1984), considèrent que les stratégies émotionnelles, (Comme la répression), peuvent protéger l’estime de soi et réduire la détresse chez l’individu, en particulier dans des situations incontrôlables. Une étude, avancée par, Greer et al, (1979), a démontré, également, ce rôle protecteur des stratégies émotionnelles, utilisées (immédiatement après l’annonce du diagnostic), par des femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique, et dont la survie était évaluée dix ans après. Inversement, ces mêmes stratégies s’avèrent nocives pour le bien-être de ces femmes à un plus long terme. Paradoxalement, Cousson-gélie (1997), affirme que les stratégies vigilantes ou, orientées vers la résolution de problème, pourraient, à long terme, générer des effets négatifs sur la qualité de vie de ces femmes. (Bakkour, 2004).

6.2.6.2- Le degré d’efficacité des stratégies Vigilantes

Dans ce même ordre d’idées, plusieurs études congruentes avec le constat d’une efficacité plus élevée pour les stratégies vigilantes, et la multitude des exemples dans les études, le confirment. Holahan et Moos (1986), ont démontré lors d’une cohorte effectuée sur des sujets ayant été confrontés à des évènements stressants fréquents durant une année, et ils ont conclu que ceux qui ont préféré le recours aux stratégies évitantes, (résignation, fatalisme, inhibition), ont subi des conséquences psychosomatiques, de type maux de tête, maux d’estomac…, contrairement à ceux qui ont recouru aux stratégies vigilantes, (recherche d’informations, participation aux traitements) qui manifestaient moins d’anxiété. Schmidt (1988), est parvenu aussi à la même conclusion, en travaillant sur des patients ayant subi des interventions chirurgicales.

L’évaluation des stratégies de coping dans le domaine professionnel, (Etude réalisée sur 200 sujets), a fait ressortir selon Koleck et al. (2000) que le coping centré sur le problème est plus enclin à favoriser la satisfaction professionnelle et l’accomplissement personnel, que l’autre type de coping. Bakkour, 2004).

Pour récapituler toutes ces données sur le degré d’efficacité des deux types de coping. Il convient de rappeler, qu’en plus des caractéristiques citées plus haut sur la contrôlabilité de la situation, sa durée dans le temps, et son utilisation à court ou à long terme par rapport à l’évènement stresseur, d’autres facteurs peuvent aussi être impliqués, dans la variabilité de l’efficacité, à savoir ; les caractéristiques individuelles de la personne, ainsi que le degré de perception ou de vécu de certaines situations... On constate, alors, qu’il n’y a pas, un coping efficace en soi, et que chaque type de stratégie peut être relativement fonctionnel et efficace, en fonction de plusieurs facteurs situationnels, ce qui rendrait plus clair que le coping est un processus transactionnel dynamique entre l’individu et son environnement, tel que cela a été démontré par le modèle de Lazarus et Folkman, et les autres chercheurs, sur cette question.

6.2.7- Instruments de mesure du coping

Nous allons présenter, dans cette partie, une petite description de certains instruments d’évaluation de coping, tout en focalisant sur ceux qui sont reconnus pour leurs qualités psychométriques, sachant que nous avons utilisé, pour notre recherche un de ces outils, et qui est le plus utilisé et reconnu dans la littérature, pour ses qualités psychométriques, à savoir la CISS de Endler et Parker, (1990).

Il convient de rappeler qu’il existe, de nos jours, une vingtaine d’outils mesurant les stratégies de coping, selon une synthèse faite par De Ridder, (1997). On va donc aborder une description succincte de deux outils, seulement, qui sont les plus connus et les plus utilisés selon la littérature internationale. Il s’agit des deux échelles disponibles en français, la CISS et la WCC-R4. (En ce qui concerne notre recherche, nous avons opté pour le choix de la CISS, et ce, pour toutes ses qualités psychométriques que nous décrirons dans la partie méthodologique).

6.3- Les stratégies d’adaptation utilisées par les infirmières selon la

littérature : y’a-t-il des spécificités au métier ?

Certaines catégories professionnelles sont réputées être touchées par beaucoup de stress. Le corps infirmier en fait partie, puisque ces soignants sont appelés à intervenir face à la maladie, et à la mort, pour soigner, prendre soin et sauver des vies humaines. Ces professionnels de la santé, apprennent, lors de leur travail, à développer des défenses, conscientes et inconscientes, pour se préserver contre les affects négatifs, et les situations stressantes, qu’elles proviennent des conditions du travail, de la violence des patients, ou d’autres …). (Bakkour, 2004). A ce propos, Grebot (2010), utilisait le terme ; « cuirasse émotionnelle », pour désigner les mécanismes de défense inconscients, comme «la distanciation émotionnelle », « l’évitement » … pour se protéger contre les émotions négatives et leurs effets sur la psyché et le soma. (Grebot, 2010).

Une situation de stress, est une situation unique pour chaque individu. Vivre cette situation dépendrait et diffèrerait en fonction de plusieurs facteurs, relatifs à sa culture, ses représentations, son histoire personnelle, ses expériences, sa personnalité, ses valeurs (Formarier, 2012, p.139). Pour Le compte et Lefebvre, (1986), l’individu tente, de gérer cette situation en mobilisant des ressources et des mécanismes de manière consciente et inconsciente. Et en abordant dans notre sujet d’étude le coping tel qu’utilisé par les soignants et les soignés, on se rend compte que la littérature prouve que le recours à ces stratégies d’adaptation concerne aussi bien les professionnels de la santé que les patients. Dans cette même lignée, les auteurs, mettent l’accent sur les mécanismes de défense et les coping utilisés par le patient dans une

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