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c – La vision par transmission d’ἐνέργειαι, une nouvelle théorie visuelle ?

A la façon des néoplatoniciens, Philopon considère la lumière, acte du diaphane, comme distincte du diaphane en acte, milieu illuminé288. Il est le commentateur d’Aristote le plus clair à ce sujet, peut-être à cause de son intérêt prononcé pour la physique. Cette distinction lui permet comme aux autres néoplatoniciens de rapprocher Aristote de Platon, mais lui donne également la possibilité d’utiliser beaucoup d’exemples pris dans la réalité physique pour critiquer les autres théories visuelles. Philopon se propose d’établir par réfutation que la lumière n’est pas un corps et que la vision ne se réalise pas par l’émission d’un corps depuis l’organe visuel. Ainsi, il se livre à une longue exposition critique des ὁρατὰ διὰ τὸ ἔχειν χρῶµα ὁρατὰ γίνεται, οὕτω καὶ τὸ διαφανὲς ὅταν ἔχῃ φῶς, ὁρατὸν γίνεται. ἐπεὶ οὖν µὴ ἔχει οἰκεῖον χρῶµα τὸ διαφανὲς ἀλλὰ ἀλλότριον, εὐλόγως προστίθησι παρὰ τίνος τοῦτο ἔχει· τῇ γὰρ τοῦ πυρὸς παρουσίᾳ ἢ τοῦ ἄνω σώµατος ἡλίου καὶ σελήνης καὶ ἀστέρων ». 286 Ibid., 324.1-13. 287 Ibid., 324.15-22. 288 Ibid., 324.25-35 : « Εἰπὼν τί ποτέ ἐστιν τὸ διαφανές, ὅτι τὸ ὁρατὸν µέν, οὐ δι’οἰκεῖον δὲ χρῶµα ὁρατὸν ἀλλὰ δι’ἀλλότριον, µετῆλθεν εἰς τὸν περὶ φωτὸς λόγον, καί φησι φῶς εἶναι τὴν τοῦ διαφανοῦς ἐνέργειαν, καθό ἐστι διαφανές, ἀντὶ τοῦ τὸ εἶδος καὶ ἡ τελειότης αὐτοῦ. ∆υνάµει γὰρ ὄντος τοῦ διαφανοῦς ἐπιγενόµενον τὸ φῶς καὶ εἰδοποιῆσάν τε καὶ τελειῶσαν αὐτὸ ἐποίησεν αὐτὸ ἐνεργείᾳ διαφανές. ἔστι γὰρ ἐν ἀέρι καὶ ὕδατι καὶ τοῖς τοιούτοις ἡ τοῦ διαφανοῦς φύσις, ἥτις φωτὸς µὴ ὄντος οὐκ ἔστιν ἐνεργείᾳ διαφανής (οὐ γὰρ ἂν ὀψόµεθά τι <δι’> αὐτοῦ τῶν χρωµάτων), τοῦ δὲ φωτὸς παρόντος ἴσχει τὸ οἰκεῖον εἶδος καὶ τὴν τελειότητα. ∆ιὸ φωτὸς παρόντος δι’ἀέρος µὲν ἢ δι’ὕδατος ὁρῶµεν, διὰ γῆς δὲ οὐκέτι, µὴ ἐχούσης ἐν ἑαυτῇ δηλονότι δυνάµει τὴν τοῦ διαφανοῦς φύσιν ».

différentes théories visuelles antiques. Il donne le plan de sa démonstration : il établit d’abord que ni la lumière ni le flux visuel ne sont des corps, puis il examine la théorie d’Aristote et répond aux objections qui peuvent y être faites.

α – Réfutations des théories présentant la lumière comme un corps : attraits de l’optique géométrique.

1 – le processus visuel : ni intromissioniste, ni émissioniste, ni combinaison des deux.

α - contre la théorie intromissioniste : Philopon examine la thèse intromissioniste des épicuriens et des atomistes pour qui la vision s’effectue par la réception par l’œil d’effluves ou de particules émises par les objets. En effet, il est difficile de penser que tout le ciel puisse rentrer dans l’œil en même temps (1) ou que le trajet du ciel à la terre soit trop grand pour être parcouru par un corps sans qu’il ne mette un certain temps (2). L’argument est celui d’Aristote ; Philopon y ajoute deux précisions de nature astronomique : le calcul de la distance de la terre au ciel et une comparaison avec le mouvement le plus rapide qui existe, celui de la sphère des fixes qui s’effectue en l’espace de deux signes zodiacaux (Philopon fait le calcul de la distance à parcourir)289.

β - contre la théorie extramissioniste : La théorie extramissioniste conçoit la vision comme une émission depuis l’œil d’un flux en direction des objets. Philopon présente deux arguments : (1) si les rayons visuels sont des corps, il faut qu’ils traversent ou coupent un corps (l’air médian), c’est-à-dire que les objets ne pourraient pas être vus comme continus, mais seraient uniquement vus comme divisés en parties290. Cette objection a été résolue par Ptolémée pour qui le cône visuel est continu291 ; (2) il est impossible qu’une partie aussi petite que l’œil, et même la pupille, puisse émettre un flux visuel qui s’étende aux dimensions d’un

289 Ibid., p. 325.7-19 : « Πῶς γὰρ οἷόν τε ἐστιν ἀχρόνως σῶµά τι τοσαύτην κινηθῆναι διάστασιν ; ∆έδεικται γὰρ δύο ζῳδίων διάστηµα εἶναι τὸ ἀπὸ τῆς γῆς µέχρι τοῦ οὐρανοῦ. ἡ γὰρ ἀπὸ τοῦ κέντρου ἴση ἐστὶ τῇ τοῦ ἑξαγώνου πλευρᾷ † τῶν δύο ζῳδίων τὸ διάστηµα εἶναι. Καὶ τριπλασιεφέβδοµός ἐστιν ἡ περίµετρος τῆς διαµέτρου· ἔστι δὲ τὸ ἀπὸ τοῦ κέντρου τὸ ἥµισυ τῆς διαµέτρου. ∆ῆλον οὖν ὡς τῆς ὅλης διαµέτρου τέσσαρα ἐχούσης ζῴδια καὶ πρός, ἐπειδὴ ἡ περίµετρος δώδεκα ἔχει, τὸ ἥµισυ τῆς διαµέτρου δύο ἂν ἔχοι ζῴδια καὶ πρός. Πῶς οὖν οἷον τε σῶµα ἀχρόνως τοσοῦτον κινηθῆναι διάστηµα ; αὐτὴ γοῦν ἡ ὀξυτάτη τῶν κινήσεων, λέγω δὴ ἡ τῆς ἀπλανοῦς, ἐν δύο ὥραις τὸ ἑκτηµόριον τοῦ παντός, λέγω δὴ τὰ δύο ζῴδια, κινεῖται. Πῶς οὖν οὐκ ἄλογον τὰ ἐκπεµπόµενα σώµατα ἐκ τῶν ὄψεων καὶ τῆς ἀπλανοῦς ὀξυκινητότερα ὑποτίθεσθαι ; ». 290 Ibid., p. 325.20-25.

291 A. Lejeune, op. cit., p. 81 : « Quant à l’hypothèse des écarts entre les rayons visuels, Ptolémée la considère comme absurde. Si un petit objet peut tomber entre deux rayons visuels voisins, on ne s’explique pas pourquoi un objet de grandes dimensions, placé à la même distance, apparaît avec netteté puisque le cône visuel n’en peut apercevoir que des points séparés par des espaces vides de toute sensation. Cette conception trop matérielle fausse d’ailleurs la représentation géométrique et lui enlève toute rigueur. Les rayons visuels ne perçoivent séparément que des points, donc des parties de l’objet qui, par définition, sont dénuées de toute dimension : l’objet devrait apparaître dépourvu de toute étendue ou, c’est tout comme, n’apparaîtrait pas du tout. Non seulement les faits observés, mais la simple logique exigent que le flux visuel soit considéré comme un continu ».

quart du ciel292. La mention de la pupille est inexistante chez Euclide, mais introduite par Ptolémée293, puis universellement reprise notamment à l’époque de Philopon.

La confrontation des deux objections montre que Philopon juxtapose des arguments sans souci de les historiciser : il reprend des innovations de Ptolémée d’un côté, puis ignore la réponse de ce mathématicien sur un autre problème que lui-même soulève. Cela démontre peut-être une connaissance indirecte ou une méconnaissance de l’œuvre de celui-ci par Philopon. La théorie visée, bien qu’appelée de façon très générale émissionisme, est en réalité la théorie de l’émission du rayon visuel, qui n’est pas encore nommé, c’est-à-dire que toute émission depuis l’œil quelle que soit la théorie à laquelle elle appartient est conçue à la manière géométrique, ce qui est déjà une amorce de syncrétisme.

γ – contre une combinaison d’émission et d’intromission (la théorie du Timée) : Cette théorie est traitée par Philopon comme une variante de la théorie précédente, comme une réponse au deuxième argument avancé par lui contre l’émissionisme. En effet, Philopon dit qu’« ils » ont proposé de combiner extramission et intromission : des effluves émises par les objets viendraient à la rencontre du flux émis par l’œil, comme les lumières issues des corps célestes permettent leur appréhension par la vue294, ce qui permettrait de reconnaître les partisans du Timée, cependant les philosophes visés sont les mêmes que ceux qui ont été étudiés plus haut, il est possible que soient visés de manière générale tous les partisans d’une thèse émissioniste, qu’elle soit physique et platonicienne ou géométrique et euclidienne. Philopon fait deux objections aux partisans de cette théorie mixte :

_ objection de nature épistémologique : Si la vision se réalise quelque part entre l’œil et l’objet, comment les astronomes pourraient-ils connaître la taille des étoiles, leurs mouvements, leurs distances, conjonctions et récessions295? L’impossible perception des distances est une objection classique faite à la théorie de Platon, mais Philopon est le seul à l’appliquer au cas précis de l’astronomie et des étoiles, ce qui n’est pas extrêmement

292 Jean Philopon, op. cit., p. 325.25-35.

293 A. Lejeune, op. cit., p. 53 : « Pupilla n’a pas le sens anatomique d’ouverture diaphragmée par l’iris, sans quoi Ptolémée ne la comparerait pas à un petit miroir convexe. C’est l’image de cette ouverture qui apparaît comme un petit cercle noir sur la prunelle. Le passage indique donc nettement que le sommet du cône visuel est situé à l’intérieur de l’œil, au centre de la sphère dont la pupille est une calotte, mais il ne précise pas si cette sphère coïncide avec le globe oculaire tout entier » ; p. 54-55 : « il est probable qu’il a été amené à cette localisation non pas par des raisons d’ordre anatomique, mais par une nécessité d’ordre théorique qu’il n’est pas bien difficile de retrouver ». Cf. Ptolémée, L'Optique de Claude Ptolémée dans la version latine d'après l'arabe de l’Émir

Eugène de Sicile, ed. A. Lejeune, Louvain : Bibliothèque de l'Université, 1956, p. 65.

294 Jean Philopon, op. cit., p. 325.33-35 : « ἀλλὰ πρὸς ταῦτά φασιν ὅτι ἀπάντησίς τις γίνεται τῶν ὅρατῶν πρὸς τὰς ὄψεις· φῶτα γάρ τινα ἐκπέµπονται ἐκ τῶν οὐρανίων, ἅτινα προαπαντῶντα ταῖς ὄψεσι τὴν ἀντίληψιν ἑαυτῶν παρέχεται ».

295 Ibid., 325.35-326.1 : « Πρὸς δὲ τοῦτό φαµεν, ὅτι εἰ µὴ αὐτοῖς τοῖς οὐρανίοις προβάλλει ἡ ὄψις, ἀλλὰ τοῖς φώτοις τοῖς ἐξ αὐτῶν ἐξιοῦσι, πόθεν ἴσασιν οἱ ἀστρονόµοι τὰ µεγέθη τῶν ἄστρων ; πόθεν τὰ ἀποστρήµατα, τὰς συνόδους τε καὶ ἀποστάσεις, καὶ ὅσα ἄλλα περὶ τῶν οὐρανίων ἀποδεικνύουσιν ; ».

pertinent, car il est plus facile d’évaluer la distance à laquelle se trouvent les objets qui nous entourent que celle des étoiles. L’utilisation de φαµεν pour introduire cette remarque semble garantir une intervention personnelle de Philopon dans la publication du commentaire d’Ammonius, au moment où il évoque la théorie extramissioniste de la vision.

_ les particules de lumière qui viennent à la rencontre de l’émission visuelle peuvent être : (1) corporelles, - Philopon utilise ici les arguments qu’il reprendra contre ceux qui disent que la lumière est un corps -, (2) incorporelles, dans ce dernier cas, le concept d’émission visuelle n’est plus nécessaire, l’activité incorporelle ira de toute façon jusqu’à l’organe visuel et les partisans de cette théorie seront en fait d’accord avec Aristote296.

Philopon prépare manifestement une réconciliation de l’optique géométrique avec la théorie aristotélicienne. Avant d’en arriver là, il examine les différentes possibilités concernant la nature de l’émission visuelle.

2 – la nature d’une éventuelle émission visuelle : elle ne peut pas être un corps.

Philopon examine de façon plus générale les différentes possibilités d’émission : l’émission d’un corps ou l’émission de quelque chose qui n’est pas un corps et qui est « comme les mathématiciens semblent le dire, des lignes ».

_ si l’œil envoyait quelque chose sous forme de lignes (pour les mathématiciens), les lignes toucheraient les objets en des points et les objets visibles seraient vus comme un ensemble de points297. L’objection, mentionnée auparavant par Philopon, est traditionnellement faite à Euclide par les physiciens, mais Ptolémée l’avait déjà résolue.

_ Si l’œil envoyait un corps, la pupille devrait être percée, ce qui est faux, sinon le liquide s’écoulerait, ou alors le corps émis devrait passer à travers un corps, ce qui est impossible, ou encore par des pores. Or, l’existence des pores est niée par le De generatione, si le courant visuel devait passer par des pores, les objets ne pourraient pas être vus comme continus, la masse séparant les pores empêcherait la perception de certaines parties de l’objet298.

_ l’émission d’un flux incorporel n’est pas concevable non plus. Philopon reprend le véhicule, ὄχηµα, concept néoplatonicien utilisé comme « support » de l’âme : le flux devrait 296 Ibid., 326.2-9 : « ἔπειτα τὰ φῶτα ταῦτα ἐξ αὐτῶν ἐξιόντα ἀνάγκη ἢ σώµατα εἶναι ἢ ἀσώµατα. Εἰ µὲν οὖν σώµατα εἶεν, τοῖς αὐτοῖς λόγοις ἐλεγχθήσονται οἷσπερ ἐφεξῆς τοὺς σῶµα εἶναι λέγοντας τὸ φῶς ἐλέγξοµεν· εἰ δὲ ἀσώµατον, τίς χρεία τῆς ἐκποµπῆς τῶν ὄψεων καὶ τῆς προαπαντήσεως ; εἰ γὰρ ὅλως ἀσώµατοί εἰσιν ἐνέργειαι, καὶ µὴ προαπαντήσεως γινοµένης ἥξουσι µέχρι τῶν ὄψεων, καὶ οὕτω τὰ αὐτὰ τῷ Ἀριστοτέλει λέξουσι περὶ τῶν ὄψεων καὶ τοῦ φωτός, ὡς µικρὸν ὕστερον εἰσόµεθα ». 297 Ibid., 326.9-15. 298 Ibid., 326.15-26.

avoir son propre véhicule ou non. S’il a son véhicule, il s’agit d’un corps, les arguments vus plus haut s’appliquent ; s’il n’a pas de véhicule, il doit alors évoluer dans un autre substrat et la perception, qui est une sorte de vie, donnerait vie aux milieux traversés299.

Pour Philopon, la conclusion s’impose : il n’y a aucune émission visuelle depuis l’œil, de quelque nature qu’elle puisse être.

3 - la nature de la lumière : elle ne peut pas être un corps.

Comme Philopon a montré qu’il n’y pas d’émission visuelle de quelque nature que ce soit, il doit maintenant établir la nature de la lumière, qui, d’après lui, est incorporelle :

_ la lumière apparaît soudainement, d’un seul coup, de façon instantanée : aucun corps ne peut le faire. Philopon donne deux exemples d’échelle différente : le soleil qui est d’un seul coup dans tout l’hémisphère au dessus de la terre et une lampe allumée qui illumine une pièce d’un seul coup300.

_ si c’est un corps, elle a un mouvement : il y a deux mouvements simples : en ligne droite (1) ou en cercle (2). Si le mouvement s’effectuait en ligne droite (1), il aurait lieu vers l’avant ou vers l’arrière. Mais en fait, écrit Philopon, la lumière « est vue bouger » vers le haut, vers le bas, à droite, à gauche301. Or, les corps ne se déplacent que de haut en bas ou de bas en haut. L’argument est le même que chez Simplicius, mais ce dernier est très attentif à ne pas parler de mouvement de la lumière, fût-ce dans toutes les directions, et de dire clairement qu’elle est vue instantanément partout302. Mais le mouvement éventuel de la lumière n’est pas circulaire non plus (2) : les faits le montrent de façon évidente. Philopon rappelle la preuve du déplacement rectiligne de la lumière303 donnée par Héron et reprise, par exemple, par Théon d’Alexandrie304 dans sa recension de l’optique d’Euclide. Philopon s’approprie un élément 299 Ibid., 326.26-37. 300 Ibid., 327.1-6 : « εἰ γὰρ σώµα ἦν, πῶς πάλιν οἷον τε ἦν σώµατος οὕτως ἀθρόαν γενέσθαι τὴν κίνησιν ; ἅµα γὰρ ὑπὲρ τὸν ὅρίζοντα γέγονεν ὁ ἥλιος, καὶ ἐξαίφνης ἀχρόνως ὅλον τὸ ὑπὲρ γῆν ἥµισφαίριον καταπεφώτισται. Καὶ εἰ λύχνον καλύψας εἰσαγάγω εἰς οἶκον, εἶτα ἐξαγάγω τοῦ καλύµµατος, ἀθρόον ὅλος ὁ οἶκος φωτίζεται ». 301 Ibid., 327.7-12 : « ἁπλαῖ δὲ κινήσεις δύο, ἡ κατ’εὐθεῖαν καὶ ἡ κατὰ κύκλον. Εἰ µὲν οὖν ἐπ’εὐθείας κινεῖται τὸ φῶς, ἢ ἄνω κινούµενον οὐ κινηθήσεται ἐπὶ τὸ κάτω, ἢ κάτω κινούµενον ἐπὶ τὸ ἄνω οὐ κινηθήσεται· νῦν δὲ καὶ ἄνω καὶ κάτω καὶ δεξιᾷ καὶ ἀριστερᾷ ὁρᾶται κινούµενον. Πᾶν δὲ σῶµα εὐθυφορικὸν ἢ τὴν ἐπὶ τὸ κάτω κινεῖται κίνησιν ».

302 Simplicius, op. cit., p. 134.13-20.

303 Jean Philopon, op. cit., 327.15-22 : « δεικνύουσι δὲ καὶ οἱ τὰ ὀπτικὰ µετιόντες ἐναργῶς ὅτι κατ’εὐθεῖαν τὸ φῶς πρόεισιν, καὶ οὐ κατὰ κύκλον. Εἰ γὰρ σανίδα τρήσῃ ἢ ἐντοµήν τινα ἐν αὐτῇ ποιήσῃς, καὶ εἰς µὲν τὸ ἕτερον µέρος τῆς σανίδος κατὰ τὴν ἐντοµὴν ὑφάψῃς λύχνον, ἐν δὲ τῷ ἑτέρῳ µέρει ἄλλην σανίδα στήσῃς, γενήσεται τὸ διὰ τῆς ἐντοµῆς εἰσιὸν φῶς τοῦ λύχνου εἰς τὴν ἑτέραν σανίδα. ἐὰν οὖν ἀπὸ τοῦ φωτὸς τοῦ γενοµένου ἐν τῇ σανίδι ἀποτείνῃς εὐθεῖαν, διαβιβασθήσεται διὰ τῆς ἐντοµῆς ἐπὶ τὸν λύχνον, ὥστε κατ’εὐθεῖαν δηλονότι ἡ τοῦ φωτὸς γίνεται κίνησις ».

304 Euclide, Opticorum recensio Theonis, catoptrica cum scholiis antiquis, ed. I. L. Heiberg, Leipzig : Teubner, 1895, p. 146 : « ἐκφανέστατα δὲ τούτων πάντων τοῦτο ἐπὶ τῶν κατασκευαστῶς γινοµένων θεωρεῖσθαι συµβαίνει. Λύχνου γὰρ ὁπωσδηποτοῦν κειµένου εἰ προστεθείη τούτῳ πτυχίον ἔχον ἐπιτοµὴν λεπτοῦ πριονίου,

fondamental de l’optique géométrique en le détournant : destinée à montrer que la lumière se propage en ligne droite, l’expérience ne sert plus qu’à démontrer que sa trajectoire n’est pas circulaire. Si la lumière avait un mouvement, il s’agirait d’un mouvement en ligne droite, mais l’hypothèse du mouvement en ligne droite a déjà été écartée, donc la lumière n’est pas un corps. La discussion sur le mouvement de la lumière est présente également chez Simplicius, mais Philopon l’a beaucoup plus développée, il avait probablement à tenir compte de la prégnance de la théorie géométrique à Alexandrie.

_ un corps ne peut pas traverser un corps. Philopon expose toutes les absurdités que, selon lui, une telle théorie engendrerait : soit la lumière couperait l’air, soit elle le traverserait par ses pores et la lumière ne serait donc pas partout dans l’air, certaines parties de l’air seraient éclairées, d’autres ne le seraient pas. Il ne pourrait pas y avoir à la fois air et lumière, on respirerait air et lumière, ou soit air, soit lumière et on respirerait ce qui est illuminé par soi. Là où le vent souffle se ferait l’obscurité (variante de l’argument (I) de Thémistius), puisque le vent chasserait le corps de la lumière pour venir à sa place305.

_ les partisans de la théorie précédente peuvent contourner les difficultés énoncées plus haut en considérant la lumière comme un « corps immatériel » (ἄυλον σῶµα 328.14) pouvant pénétrer un corps. Philopon propose une série d’objections : le ciel pourrait passer à travers un tamis, et même si l’on admet cette absurdité, la lumière pourrait passer non seulement à travers l’air, mais à travers n’importe quel corps, même à travers des corps solides comme la terre306, donc nous pourrions voir à travers la terre lorsque le soleil est sous la terre307.

_ si la lumière était un corps et traversait le corps de l’air, l’ensemble devrait devenir plus dense et épais, mais en fait, au contraire, l’air devient d’une texture plus fine quand il reçoit la lumière308, argument (3) de Thémistius et (ii) de Simplicius.

ὥστε καὶ τὴν ἐπιτοµὴν κατὰ µέσου τοῦ λύχνου πίπτειν, τῷ δὲ πτυχίῳ τούτῳ κατὰ τὰ ἕτερα µέρη παρατεθείη πτυχίον ἔγγιον, ᾧ προσπεσεῖται ἡ αὐγὴ ἡ διὰ τῆς ἐντοµῆς φεροµένης, πάντως τὴν προσπίπτουσαν αὐγὴν τῷ πτυχίῳ εὐθείαις γραµµαῖς περιεχοµένην εὑρήσοµεν καὶ τὴν ἐπιζευγνύουσαν τό τε µέσον τοῦ λύχνου καὶ τὴν ἐντοµὴν τοῦ πτυχίου κατὰ τὴν αὐτὴν εὐθεῖαν οὖσαν » ; Euclide, La recension de l’optique par Théon, traduction P. Ver Eecke, Paris : Blanchard, 1959, p. 54 : « D’ailleurs tous ces faits s’observent de la façon la plus manifeste dans des conditions que l’on obtient artificiellement. Ainsi, par exemple, si, en disposant une lampe de n’importe quelle manière, l’on place devant celle-ci un petit panneau muni d’une fente pratiquée à la fine scie, de telle sorte que la fente tombe suivant le milieu de la lampe, et si l’on met, en outre, de l’autre côté du petit panneau, et très près de lui, un petit panneau sur lequel tombera la lumière introduite à travers la fente, on découvre indubitablement que la lumière projetée sur le petit panneau est entourée de lignes droites, et que la ligne qui relie le milieu de la lampe et la fente du petit panneau est dans une même droite ».

305 Jean Philopon, op. cit., 327.25-34. 306 Ibid., 328.14-20.

307 Ibid., 328.20-21 : « διὰ τί οὖν µὴ καὶ ὑπὸ γῆν ὄντος τοῦ ἡλίου ὁρῶµεν ὑπὲρ γῆν, τοῦ φωτὸς καὶ διὰ τῆς γῆς χωροῦντος ; »

_ impossible également est l’hypothèse d’une lumière solaire due à des rayons suspendus au soleil et « qui illuminent par le passage de leur mouvement sans nécessité de mouvement depuis au-dessus jusqu’à la terre », puisque, quand il y a un nuage, le soleil n’est plus visible, mais l’endroit concerné sur terre est toujours illuminé309.

Philopon en conclut que ni la lumière ni le flux visuel ne sont des corps. Philopon manifeste un intérêt particulier pour l’optique géométrique, il semble en particulier connaître l’œuvre d’Héron ou la recension de l’Optique d’Euclide par Théon.

Le but de Philopon paraît être de concilier la théorie d’Aristote qui fournit un fondement solide à son astronomie avec les dernières avancées de l’optique géométrique : il remplace en effet les rayons visuels partant de l’œil, qu’utilisent les géomètres, par les ἐνέργειαι d’Aristote, dont il affirme qu’elles se propagent en ligne droite dans le sens inverse des rayons visuels des géomètres. Il a besoin de garder l’incorporalité et l’achronicité de la lumière pour fonder la possibilité de l’observation astronomique. Les avancées scientifiques réalisées après l’œuvre d’Aristote, et surtout les avancées de l’optique géométrique (découverte de l’égalité des angles d’incidence et de réflexion, loi probablement inconnue d’Aristote) rendent délicate sur bien des points l’explication de la théorie aristotélicienne de la vision, la seule à retenir d’après Philopon.

β – Une présentation de la théorie d’Aristote ou mise en place d’une théorie personnelle de Philopon ?

Contrairement aux autres commentateurs néoplatoniciens, Jean Philopon s’est parfois opposé, sur des sujets cruciaux, à la pensée du Stagirite. Il est cependant loin de se cantonner à une attitude de refus systématique, au contraire, il dialogue avec la pensée du fondateur du Lycée et a semblé à certains en être moins éloigné qu’il ne le paraît ou qu’il ne l’affirme. Concernant la théorie visuelle, son commentaire présente le même type d’évolution que d’autres commentaires néoplatoniciens, il faut maintenant considérer le problème du degré de fidélité de Philopon envers la théorie aristotélicienne.

Après avoir passé en revue toutes les autres théories visuelles (fausses), Philopon en vient à présenter la seule vraie théorie à son avis, celle d’Aristote. Son explication de la théorie d’Aristote repose sur une utilisation « dynamique » du diaphane, entendu comme « ce qui a le pouvoir de transmettre les couleurs » (διαπορθµευτικὴν δύναµιν), ce qui, dans la pensée du Stagirite, n’implique pas l’idée de mouvement ; mais le diaphane est lui-même incolore, sinon sa couleur propre empêcherait la perception de la couleur des objets : Philopon

compare alors l’action de l’air diaphane à celle du verre blanc transparent310. Il avait donc développé précédemment son explication du comportement du diaphane dans un corps solide transparent à dessein. Certain(e)s actes / actualisations des objets visibles sont donc dans l’air sans que celui-ci n'en soit affecté311. En effet, les couleurs ne se mélangent pas entre elles et deux personnes différentes peuvent voir en même temps les mêmes couleurs, car les couleurs agissent sur l’œil sans affecter le diaphane, uniquement chargé de transmettre la couleur à l’œil312. Philopon explique comment, dans ce cas, la couleur affecte la vision :

Καὶ οὐ δεῖ ζητεῖν, πῶς ἡ ἐνέργεια τοῦ χρώµατος χωρήσασα ἀπὸ τοῦ ἰδίου ὑποκειµένου ἀφικνεῖται πρὸς τὴν ὄψιν· ἐν ὑποκειµένῳ γὰρ γίνεται τῷ ἀέρι, καὶ οὕτω δι’αὐτοῦ δρᾷ εἰς τὴν ὄψιν, ὥσπερ καὶ ἡ τοῦ τέκτονος ἐνέργεια χωρεῖ διὰ τοῦ σκεπάρνου εἰς τὸ ξύλον, καὶ εἰς µὲν τὸ ξύλον δρᾷ σχηµατίζουσα αὐτὸ τοιῶσδε ἢ τοιῶσδε, εἰς δὲ τὸ σκέπαρνον οὐδὲν τοιοῦτον δρᾷ οἷον ἐν τῷ ξύλῳ. ὥσπερ οὖν ἐπὶ τούτων, οὕτω καὶ ἐπὶ τοῦ φωτὸς λέγοµεν ἐνέργειάν τινα ἀσώµατον ἐκπέµπεσθαι ἐκ τοῦ φωτιστικοῦ σώµατος εἰς τὰ διαφανῆ πεφυκότα ταύτην ὑποδέχεσθαι313.

Philopon définit l’air comme le substrat grâce auquel l’activité des couleurs exerce une action sur la vision. Il donne l’exemple du charpentier qui agit sur la hache qui agit sur le bois (Simplicius évoque quant à lui l’image du levier314). Philopon se représente les différentes actions comme successives et s’étendant de proche en proche, comme la chaleur du feu qui s’étend en échauffant les corps qui lui sont adjacents et qui à leur tour font de même315. L’exemple du feu offre surtout à Philopon une transition pour expliquer la propagation de la lumière dans l’univers à partir de la sphère du soleil : l’action se répand de sphère contiguë en sphère contiguë, sans atteindre immédiatement les plus éloignées316. Cependant l’activité a 310 Ibid., p. 329.5-11 : « Λέγοµεν οὖν πρῶτον περὶ τοῦ ὁρᾶν ἑπόµενοι Ἀριστοτέλει, ὅτι ἔχει τὸ διαφανές, ὁ ἀήρ, διαπορθµευτικὴν τῶν χρωµάτων δύναµιν αὐτὸς ἀχρωµάτιστος ὤν. Εἰ γὰρ εἶχεν οἰκεῖόν τι χρῶµα, ἐνεπόδισεν ἂν αὐτῷ πρὸς τὸ διαπορθµεῦσαι τὰ ἄλλα χρώµατα. ἀµέλει ἐὰν ᾖ ὕελος ἄχρους, πάντα διαπορθµεύει τὰ χρώµατα· ἐὰν δὲ χρωσθῇ τινι χρώµατι, οὔτε πάντα διαπορθµεύει (οὐδὲ γὰρ τὰ ἀµυδρότερα διαπορθµεύει) οὔτε ἀκριβῶς ». 311 Ibid., 329.14-16 : « ἐνέρειαι οὖν τινες ἐκ τῶν ὁρατῶν ἐγγίνονται ἀπαθῶς ἐν τῷ ἀέρι µὴ χρωννύουσαι αὐτόν, ἐπεὶ µηδὲ πέφυκε χρώννυσθαι ». 312 Ibid., 329.16-30. 313 Ibid., 329.30-37.

314 Simplicius, op. cit., p. 136.5-17.

315 Jean Philopon, op. cit., 329.38-330.4 : « καὶ ὥσπερ τὸ πῦρ καὶ πόρρω που κείµενον ἡµῶν θεραίνει ἡµᾶς, οὐ τῷ αὐτὸ φοιτᾶν πρὸς ἡµᾶς, ἀλλὰ τῷ αὐτὸ µὲν τὸν προσεχῆ ἑαυτῷ ἀέρα θερµαίνειν πεφυκότα πάσχειν ὑπὸ πυρός, ἐκεῖνος δὲ θερµανθεὶς γίνεται τοιοῦτος ὡς δύνασθαι καὶ αὐτὸς τὰ παρακείµενα ἑαυτῷ θερµαίνειν, καὶ τοῦτο µέχρι παντὸς γίνεται, καὶ οὕτω καὶ τὰ πορρωτάτω τοῦ πυρὸς θερµαίνεται, καὶ πρώτως µὲν ἐκ τοῦ πυρός (…) ». L’exemple est encore une fois présent également chez Simplicius, op. cit., p. 136.20-37.

316 Jean Philopon, op. cit., 330.4-14 : « προσεχῶς δὲ καὶ κατὰ δεύτερον λόγον ἐκ τῶν παρακειµένων, οὕτω δὴ καὶ τῶν διαφανῶν σωµάτων ἐφεξῆς κειµένων (αἵ τε γὰρ σφαῖραι ἅπτονται ἀλλήλων, καὶ ἐγεξῆς τῆς ἐσχάτης σφαίρας ἅπτεται ὁ περὶ ἡµᾶς ἅπας ἀήρ, καὶ ἐφεξῆς τούτου τὸ ὕδωρ) προσεχῶς οὖν ὁ ἥλιος εἰς τὸ παρακείµενον αὐτῷ σῶµα καὶ ἁπτόµενον αὐτοῦ δράσας ποιεῖ αὐτὸ ἐνεργείᾳ διαφανές, ἐκεῖνο δὲ τοιοῦτο γενόµενον ἴσχει δύναµιν, ὥστε καὶ δρᾶν εἰς τὰ πλησίον καὶ ποιεῖν αὐτὰ τοιαῦτα, καὶ οὕτω µέχρι τῶν ἐσχάτων πρόεισιν ἡ

lieu d’un seul coup, comme lorsque l’on tire sur une corde, toute la corde est mue, car ses parties sont continues, tous les corps de l’univers sont en contact les uns avec les autres317. Suivant l’exemple de Simplicius, Philopon utilise paradoxalement trois exemples corporels et se produisant dans le temps pour faire comprendre l’actualisation aristotélicienne. Effectivement, la chaleur du feu nous parvient non par déplacement du feu mais par succession d’actions, ici d’échauffements, sur des corps adjacents, mais la succession se fait ici dans le temps. L’exemple de la corde est également un peu biaisé par le fait que les morceaux de la corde ne représentent en réalité qu’un seul corps et non plusieurs corps adjacents, mais le but était de montrer la simultanéité des actes qui n’apparaissait pas dans le cas du feu318.

Philopon peut alors conclure sur la nature de la lumière. Celle-ci n’est pas un corps, mais l’actualisation ou l’état d’actualité du diaphane :

ἔστιν οὖν τὸ φῶς οὐ σῶµα, ἀλλ’ἡ τοῦ διαφανοῦς ἐνέργεια, ᾗ διαφανες ἐστιν, ἥτις γίνεται ὑπὸ τοῦ ποιητικοῦ. Ποιητικὸν δὲ πρώτως µὲν καὶ κυριώτατα ὁ ἥλιος, δευτέρως δὲ ὅσα τῷ µετασχεῖν ἀπορροίας τινὸς τῆς ἐξ ἐκείνου καὶ αὐτὰ φωτιστικὰ γέγονεν, ὥσπερ ἥ τε σελήνη καὶ τὰ λοιπὰ ἄστρα καὶ τὸ πῦρ· τὴν γὰρ πρώτην τοῦ φωτὸς πηγὴν ἐν ἡλίῳ ὁ θεὸς ἐναπέθετο319.

Il donne comme Thémistius et Simplicius320 une liste hiérarchisée (même si elle se limite à deux éléments) de ce qui est capable de mettre le diaphane en acte : d’abord le soleil, qui est appelé « fontaine de lumière établie par Dieu », puis ce qui partage une effluence (ἀπορροίας τινὸς, le terme est platonicien) et devient soi-même capable d’illuminer, comme la lune (Philopon pourrait alors faire allusion à la réflexion de la lumière solaire) et les autres étoiles fixes. Contrairement à Thémistius, il ne donne une fois encore que des exemples astronomiques.

Philopon examine ensuite les objections à la théorie d’Aristote, ce qui l’amène à en préciser certains points. Il doit en effet montrer que cette théorie peut expliquer tous les φωτιστικὴ δύναµις, οὐ τῆς τοῦ ἡλίου ἐνεργείας ἀµέσως εἰς τὰ ἔσχατα φοιτώσης, ἀλλὰ τῶν πλησίον καὶ πρώτως πασχόντων δυναµένων καὶ αὐτῶν εἰς τὰ δεκτικὰ τὴν ὁµοίαν ἐνεργεῖν ἐνέργειαν ». 317 Ibid., 330.14-19 : « εἰ δ’ἀθρόα γίνεται ἐν πᾶσιν ἡ ἐνέργεια, οὐ θαυµαστόν, ὁπότε ἀσώµατός ἐστιν ἡ ἐνέργεια. Καὶ ὥσπερ εἰ σχοίνου τις µακρᾶς καὶ διατεταµένης τὸ ἀκρον κινήσειε, πᾶσα ἡ σχοῖνος ἀχρόνως συγκινεῖται διὰ τὴν τῶν µορίων συνέχειαν, τοῦ προτέρου κινοῦντος τὸ ἐχόµενον, οὕτω δεῖ νοεῖν καὶ ἐπὶ τῆς τοῦ φωτὸς ἐνεργείας γίνεσθαι, διὰ τὸ πάντα ἐφεξῆς τὰ τοῦ κόσµου σώµατα ἀλλήλων ἅπτεσθαι ».

318 Cette utilisation biaisée d’exemples corporels a été mise en évidence par J. C. de Groot, « Philoponus on De