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Du point de vue de la DGEO

Le Directeur général de la DGEO précise que d’un point de vue managérial, on ne procéderait pas comme on le fait dans la réalité actuelle. En effet, c’est la demande qui devrait générer l’offre, le programme de formation continue de la HEP-VD s’appuyant sur des besoins formulés par le système scolaire, lesquels émaneraient d’un cahier des charges. Selon le Directeur général de la DGEO, dans un modèle plus pur de management, la DGEO, comme toute entreprise, disposerait de crédits pour la formation continue, qu’elle gérerait selon ses propres priorités. Elle pourrait verser les crédits de formation continue aux utilisateurs de la formation ainsi qu’à l’institution scolaire, laquelle irait acheter de la formation continue auprès des prestataires de service qui font des offres, éventuellement dans une forme de concurrence à la suite d’appels d’offres.

Le système scolaire entrerait dès lors dans une relation davantage client-fournisseur avec les institutions de formation. Il serait dès lors dans l’intérêt de la HEP-VD de mettre en avant ses compétences dans les domaines qui nécessitent de la formation et d’assumer les formations qu’on lui achète (DGEO, ll.!22-23,!28-36, 39-41 et 75-81).

Dans le cadre d’un dispositif de formation continue théorique qui pourrait être le plus performant possible, le Directeur général de la DGEO préconiserait que des crédits de formation continue soient alloués aux établissements, suffisants pour inciter les enseignants à faire valoir leurs droits et répondre à leurs devoirs en termes de jours de formation continue annuels.

Les enseignants exprimeraient leurs besoins prioritaires en exerçant leurs capacités réflexives!; si nécessaire, ils recourraient à l’appui d’un supérieur hiérarchique, par exemple leur Directeur ou un doyen, lequel, de par sa position méta, serait en mesure de lui indiquer les éléments qui pourraient l’enrichir dans sa réflexion. Cette démarche aboutirait à l’inscription à des formations continues ciblées, dans des lieux d’excellence comme la HEP-VD ou d’autres institutions tertiaires (DGEO, ll.!224-236).

Du point de vue du Directeur

Le Directeur interrogé imagine que les partenaires suivants pourraient être consultés de manière à élaborer une offre de formation continue de la HEP-VD!:

• la DGEO, à travers sa Direction pédagogique et peut-être certaines de ses autres Directions générales, du fait que les formations proposées relèvent essentiellement de la pédagogie, mais parfois également d’aspects RH, par exemple!;

• bien que ce Directeur ne se déclare de loin pas syndicaliste, il estime que les syndicats d’enseignants pourraient posséder une bonne vision des besoins des enseignants en matière de formation continue!;

• les formateurs de la HEP-VD seraient selon lui les mieux placés pour connaître les limites de leurs apports aux étudiants en formation initiale!;

• il pense que les praticiens formateurs auraient également une bonne connaissance des manques et des besoins ciblés des étudiants qu’ils ont accompagnés, et qui sont devenus des enseignants!;

• enfin les Directions connaîtraient selon lui les besoins vus de l’interne des établissements (Dir., ll.!55-57 et 71-76).

Selon le Directeur interrogé, la consultation des Directeurs ne pourrait apporter qu’une proportion restreinte des contenus du programme de formation continue de la HEP-VD. Cela dépendrait également selon lui de l’orientation de chaque Directeur, lui-même se décrivant comme plutôt administratif, d’autres étant davantage axés sur la pédagogie. Un autre apport toutefois qu’il verrait de la part des Directeurs d’établissement serait constitué par les demandes de formations négociées qu’ils formulent (Dir., ll.!127-137)!:

Je sais que plusieurs établissements font appel à la HEP pour des formations négociées. Ne serait-ce que tenir un catalogue de toutes les formations négociées qu’il y a au travers des quatre-vingt-dix établissements, ça pourrait déjà donner une idée de ce qui se fait ailleurs […]. Souvent ce qui est être utile dans un établissement, on retrouve un peu les mêmes problématiques un peu partout. Alors à partir du moment où une formation négociée a été mise sur pied, peut-être qu’elle devrait figurer comme ayant existé et puis qu’elle est réalisable. Ça, ce serait déjà une forme de consultation qui à mes yeux ne serait pas inintéressante. (Dir., ll.!78-83)

La vision idéale par ce Directeur du pilotage de la formation continue se rapporte toutefois davantage à sa fonction au sein de son établissement qu’au programme de formation continue de la HEP-VD. Il verrait, comme cela se fait dans les grandes entreprises, un adjoint de Direction qui aurait, entre autres tâches, celle de responsable RH. Cette personne pourrait mener un entretien avec chacun des enseignants de l’établissement, tirer des bilans de ces entretiens et effectuer un réel suivi de chacun. Par ailleurs, d’autres adjoints seraient chargés de l’administration, des finances, etc. Ceci nécessiterait de conférer au statut des doyens un nouveau rôle en termes de compétences et de reconnaissance hiérarchique!: d’enseignants chargés de Direction, ils deviendraient des personnes de Direction auxquelles on pourrait éventuellement donner de l’enseignement. Le Directeur interrogé considère cette démarche comme envisageable, voire souhaitable. Terminons avec la description finale qu’il fait de cette vision (Dir., ll.!170-183)!:

Donc on peut rêver là!? […] Un petit peu comme dans une grande entreprise, ou un petit peu comme à la DGEO, à savoir un Directeur général, et puis après des Directeurs généraux adjoints avec des domaines spécifiques dont un RH. Et puis on pourrait mettre, dans le cadre des RH, des entretiens avec les enseignants!; et […] c’est durant cet entretien que la formation continue serait discutée. Donc […] l’employé ou l’enseignant vient avec ses souhaits de formation continue, et l’employeur vient avec les siens – s’il estime qu’il y a en a, en tout cas ils sont ciblés. Ça permettrait au RH d’avoir une vue d’ensemble, et puis de savoir quelle est la formation continue générale qu’il faut offrir à l’ensemble ou en tout cas par groupes!; et puis dans les cas un peu plus difficiles, ça permet de tout de suite poser sur la table un programme de formation continue qui est ciblé. C’est un peu l’utopie, mais ce serait bien. (Dir., ll.!369-378)

Du point de vue de la SPV

De l’avis de la SPV, les partenaires de l’IFC pour le pilotage de l’offre de formation continue de la HEP-VD devraient être les représentants associatifs, les Directeurs d’établissements ainsi que les services employeurs!:

• La SPV ni ne revendique la parité des décisions avec l’IFC, ni ne disposerait des forces nécessaires pour un tel dispositif.

Elle ne demande pas davantage comme partenariat que d’être consultée au sujet des propositions du programme de formation continue de l’année suivante.!Par ailleurs, la SPV souhaiterait développer son rôle d’organisateur, de coorganisateur et de promoteur de la formation continue, en s’associant à la HEP-VD ainsi qu’à la DGEO lors d’opérations spéciales de formation. Le fait que la SPV soit davantage partie prenante dans le cadre de ces grandes actions de formation donne caution aux enseignants!; le message ne devient plus uniquement celui de l’employeur ou de l’Institut de formation, mais également celui de la profession, ce qui participe de promouvoir la formation continue qui ne semble plus venir uniquement d’en haut. La formation acquiert dès lors un caractère de nécessité davantage que d’obligation (SPV, ll.!31-33, 48-49, 141-148 et 151-160).

• Pour le Président de la SPV, la dimension établissement acquiert un rôle important par rapport à la formation continue. Les Directeurs d’établissements, étant au plus près des enseignants, devraient être consultés pour l’élaboration de l’offre de

sur les plans pédagogique et professionnel. Tenant compte du contexte local, il pourrait mettre en place une stratégie projectuelle pour atteindre des objectifs, ce qui donnerait sens à la formation continue par rapport à des projets spécifiques d’équipes ou de l’établissement. Le Directeur pourrait désigner une personne en charge sous sa

responsabilité, par exemple un répondant de la formation continue en établissement ou un doyen, qui fasse débattre au sein de l’établissement de la nécessité de la formation continue. L’attribution de moyens, notamment financiers, pourrait conduire à octroyer davantage d’autonomie à la dimension établissement, afin que les Directeurs puissent financer des formation continues professionnalisantes pour leurs enseignants (SPV, ll.!25-26, 50-51, 56-57, 367-370, 376-377, 393-407 et 412-414).

• Pour le Président de la SPV, la DGEO doit également être partenaire de l’IFC de la HEP-VD dans le cadre de l’élaboration de son programme de formation continue. De plus, du fait que les moyens d’enseignement sont harmonisés au plan cantonal, si ce n’est romand, la responsabilité de cette part de la formation reviendrait à la DGEO, qui devrait être l’instigateur de la mise sur pied d’actions de formation lors de l’introduction de nouveaux moyens d’enseignement!; tout en faisant preuve de circonspection, les formations continues décrétées du haut n’étant pas les plus efficaces. En outre, la DGEO devrait mettre en place des vecteurs de motivation pour faire participer les enseignants à des formations continues professionnalisantes!; par exemple, se donner les moyens nécessaires afin que chaque formation continue suivie apporte des crédits, lesquels, accumulés, aboutissent à une certification conduisant à une revalorisation salariale!; ou au minimum donner quittance d’une reconnaissance pour les formations continues professionnalisantes suivies par les enseignants (SPV, ll.!34-44, 57-58, 382-392 et 407-412).

• Enfin, au plan de la HEP-VD, la SPV souhaiterait qu’il y ait davantage de synergies avec les autres Hautes écoles

pédagogiques, afin que les enseignants vaudois puissent bénéficier de pôles de compétences spécifiques qui existeraient dans les autres cantons (SPV, ll.!370-373).

Alors, les enseignants, en lien avec leur Direction, leurs doyens, leur répondant de la formation continue en établissement ainsi qu’entre eux seraient en mesure de mettre en lumière les éléments à améliorer ou orienter différemment. Cette

dynamique de projet dans laquelle ils s’engagent les conduirait à s’interroger dans quelle mesure ce que propose la HEP-VD peut répondre à leurs besoins. Ce dispositif à l’interne de l’établissement pourrait favoriser la prise de conscience chez les enseignants, dès leur sortie de la HEP-VD, que la formation continue constitue une composante intégrante de leur métier (SPV, ll.!416-421, 427-431, 487-489 et 499).

Concluons avec la vision émise par le Président de la SPV quant à une forme idéale du pilotage de la formation continue!:

Un pilotage qui fasse peu ou prou appel à une consultation dont le rythme et le niveau est à trouver avec les professionnels. Pour le catalogue de la HEP, pilotée, comme je l’ai dit, autour des besoins de l’établissement. Qui fasse vraiment partie de la profession au sens où plus personne se poserait la question de savoir si il doit faire de la formation continue ou pas, mais plutôt l’inverse, c’à-dire de se dire!: «!Mais j’ai déjà eu deux jours de congé, est-ce que je ne pourrais pas en obtenir un troisième!?!». Qui mette en contact les collègues autour d’un projet, ça j’en reviens à l’établissement. […] Et une formation continue qui soit reconnue par l’employeur. Un monde dans lequel la formation continue serait non seulement promue mais accompagnée par l’employeur. Ce qui me frappe, c’est que quand on parle avec des psys, des logos en milieu scolaire, des toubibs, des policiers, il m’apparaît toujours que c’est une composante de leur job, qui vient pas en plus de leur job, mais qui fait partie de leur job!; et c’est sans doute à quoi on devrait arriver, et dans ce sens-là que l’employeur facilite les choses en offrant parfois peut-être plus sur temps d’enseignement – je sais que c’est une revendication qui choque […]. Et dans ce cadre-là, il faudrait vraiment tout mettre en œuvre pour que les collègues voient une amélioration de leur pratique, donc de leur aisance dans la profession, de leur bien-être dans la profession grâce à la formation continue, vécue comme une respiration positive et qui apporte quelque chose, et non pas en tout cas comme une obligation. […] Si l’employeur pouvait faire un petit geste de plus, parfois financier, pour des collègues qui se forment ailleurs qu’à la HEP, et ben ce serait sans doute une chose meilleure. Également que les offres de l’employeur précèdent les difficultés, ou les réformes, ou les grands mouvements, plutôt que les accompagnent ou viennent comme emplâtre à la fin […]. Tout ça, évidemment, est ma parole, bien ambitieux. Ça serait un peu un idéal. Dans nos grands principes43, on a mis!: «!L’institution donne

43 Voir «!Annexe 9!: Document SPV “Formation continue”!» p.!121

décharge régulièrement à l’enseignant de la gestion sa formation continue, l’enseignant rend compte de sa formation continue!»!: «!OK, Monsieur ou Madame, vous avez fait les choses. OK. Bravo.!» On demande rien de plus, mais rien que ça. (SPV, ll.!490-523)

Du point de vue de la HEP-VD

Pour les Responsables de l’IFC de la HEP-VD, la notion de formation continue nécessiterait d’être affinée (HEP, l.!321)!:

L’enjeu, ce serait que de ce rôle de supermarché de la formation, on arrive à un centre de ressources. Il faudrait qu’on fasse ce glissement-là jusqu’au bout […]. Ça va avec la professionnalisation du métier d’enseignant, avec la formation tout au long de la vie. C’est vraiment cette idée d’arrêter de percevoir la formation comme un médicament qui permet de soigner, mais plus comme une ressource qui permet de développer. (HEP, ll.!308-313)

En effet, les Responsables de l’IFC de la HEP-VD spécifient que leur Institut n’offre pas exclusivement des prestations de formation, mais également de l’accompagnement ou du coaching. Dès lors la notion de centre de ressources leur semble à mettre en avant, et un outil Internet de présentation de l’offre leur semblerait participer de cet esprit.

Les Responsables de l’IFC de la HEP-VD présentent leur vision d’avenir de l’offre qui ne se ferait plus à travers un document papier mais qui mettrait à profit Internet. Ce nouvel outil entrerait davantage dans une logique clients car il soutiendrait les enseignants dans l’analyse de leurs besoins et faciliterait leurs choix. Pour commencer, l’enseignant devrait s’inscrire pour devenir client de l’IFC de la HEP-VD – «!comme on s’inscrit quand on va la première fois sur easyJet!». Il en résulterait un ensemble de fiches qui permettraient aux Responsables de l’IFC de la HEP-VD d’avoir une gestion et un suivi individualisés de leurs «!clients!» (HEP, ll.!70-75, 78-80, 310-311 et 313-314)!:

Actuellement si on veut contacter tous les maîtres de latin du canton, on n’a pas le moyen, on n’a pas ce fichier-là.

Or si tous les maîtres du canton – enfin les maîtres qui en avaient envie – du canton s’inscrivaient chez nous, et qu’ils cochaient la case «!J’enseigne le latin!», nous on a après un outil pour aller les retrouver. (HEP, ll.!76-78)

La complexité de l’offre, qui ne peut pas proposer des cours de formation spécifiques à chaque secteur et à chaque discipline, fait que l’outil Internet pourrait signaler des formations qui soient au plus près aux besoins des enseignants (HEP, ll.!83-84)!:

Si on pouvait offrir un outil aux enseignants qui leur permette de dire, par exemple!: «!Moi, j’aimerais aller plus loin avec l’outil informatique!; et puis en même temps dans ma classe, j’aimerais travailler la différenciation!; et puis on même temps j’aimerais faire ci…!» ils pourraient définir ces critères-là, et puis l’outil pourrait leur sortir les unités de formation ou les propositions de formation qui sont liées avec ça, mais aussi qui sont liées à leur degré

d’enseignement, mais aussi celles qui au niveau romand existent, mais aussi les formations certifiées qui existent […]

etc. C’est-à-dire qu’à partir d’une série de choix de l’enseignant, on pourrait lui offrir toute la panoplie. (HEP, ll.!84-90) Cet outil pourrait donc aider les enseignants à préciser leur demande, puis leur faire une série de propositions – également dans les Instituts de formation continue des autres cantons romands. Les informations concernant les cours pourraient être mieux détaillées que dans le programme de formation continue dans sa forme actuelle. Enfin, outre constituer un soutien pour l’enseignant dans ses choix, cet outil aurait le potentiel de faire remonter des éléments de pilotage aux Responsables de l’IFC de la HEP-VD. Ces derniers ont fait une demande – qui se situe au plan romand –!à leur Conseil de Direction pour aller vers la conception d’un tel outil informatique (HEP, ll.!91-96)!:

Parce que les quelques statistiques qu’on construit ici à la main ne sont rien par rapport à ce qu’un outil de ce type-là pourrait nous faire remonter comme informations pour le pilotage. (HEP, ll.!96-98)

Mis à part cet outil, les Responsables de l’IFC de la HEP-VD ont pour objectif de construire des liens plus serrés avec les établissements scolaires et de construire un partenariat plus fort avec les Directeurs d’établissements. Du fait que la dimension établissement a tendance à se développer et à gagner en autonomie, ils envisagent d’aller à la rencontre des collectifs, de participer aux régionales de Directeurs pour leur présenter l’offre, percevoir leurs besoins et recueillir leurs retours d’informations. Ils envisagent également de renforcer encore les relations avec les répondants de la formation continue en établissement (HEP, ll.!417-427).