• Aucun résultat trouvé

Identification des catégories d’acteurs

Aux fins d’identifier les acteurs du programme de formation continue de la HEP-VD, nous nous sommes appuyé sur les apports de l’ingénierie d’une offre de formation continue. Selon Masingue (2004), les trois familles d’acteurs concernées sont les directions, la hiérarchie ainsi que les individus. Pour Meignant (2003), en référence aux définitions qu’il convoque du métier de Responsable de formation, les partenaires professionnels et institutionnels de la formation sont les cadres responsables ainsi que les les supérieurs hiérarchiques des utilisateurs. En conclusion, nous avions quatre catégories d’acteurs à rencontrer!:

• les responsables de la formation!;

• la direction, les cadres responsables!;

• la hiérarchie, les supérieurs hiérarchiques!;

• les utilisateurs.

En vertu des apports de Kaufmann, il ne nous semblait pas y avoir lieu que nous constituions, pour chaque catégorie d’acteurs, un échantillon au sens représentatif du terme!:

L’échantillon!: j’emploie ce terme parce qu’il est largement employé. Il est cependant mal adapté dans une optique qualitative, car il porte en lui-même l’idée de la représentativité et de la stabilité. […] Plus que de constituer un échantillon, il s’agit plutôt de bien choisir ses informateurs. (1996, pp.!43-44)

Dès lors, pour chaque catégorie d’acteurs, nous avons pris le parti de n’interviewer qu’un représentant stratégique et central, un témoin privilégié (Quivy & Van Campenhoudt, 2000). Cela nous paraissait faire davantage sens, plutôt que de constituer un échantillon représentatif d’acteurs ordinaires, d’interroger les quelques personnalités à la tête de chacune des catégories respectives!: des «!personnes qui, par leur position, leur action ou leurs responsabilités, ont une bonne

connaissance du problème!» (Quivy & Van Campenhoudt, 2000, p.!65). En outre, le corpus constitué à travers ces quatre entretiens nous paraissait respecter les règles de l’exhaustivité, de non-sélectivité, de représentativité, d’homogénéité et de pertinence (Bardin, 2003).

À travers ces entretiens, nous avons visé à recueillir «!une objectivité qui réside en une mise en perspective de subjectivités plurielles!» (Schurmans, 1997, p.!106). Et s’agissant de personnes avec lesquelles nous avions des contacts professionnels plus ou moins directs, nous allions mettre à profit notre relative facilité à les atteindre. Sur ce point, relevons que nous estimons négligeables les éventuels biais que cette proximité professionnelle a pu générer, en regard de l’avantage que nous a procuré, en termes de richesse des apports, le niveau hiérarchique et le caractère central des personnes auxquelles nous avions l’opportunité d’avoir accès.

Responsables de la formation

Nous avons contacté les Responsables de la direction de l’IFC de la HEP-VD, dans le but qu’ils nous décrivent de quelle façon ils pilotent l’édition des programmes de formation continue. Nous cherchions à recueillir le point de vue institutionnel de l’IFC, davantage que les points de vue personnels respectifs de ses deux responsables, c’est pourquoi nous avons sollicité un entretien collectif avec ces deux personnes. Nous avons en effet jugé plus pertinente et plus efficiente leur rencontre simultanée au cours d’un entretien unique, plutôt que deux entretiens similaires séparés qui nous fourniraient peu ou prou les mêmes réponses.

Direction, cadres responsables

Au prestataire de formation, il convenait d’associer le service employeur des enseignants à l’école obligatoire. Contact a donc également été pris avec le Directeur général de la DGEO19, afin de saisir l’implication de cette Direction dans l’élaboration des contenus de ce document.

Nous aurions souhaité associer à cet entretien le Directeur général adjoint de l’enseignement obligatoire en charge des ressources humaines ainsi que la Directrice générale adjointe de l’enseignement obligatoire en charge de la pédagogie!;

cette modalité d’entretien nous semblait être la mieux à même de nous permettre de recueillir l’avis institutionnel complet de la DGEO. En effet, selon le Directeur général lors de notre prise de contact, c’étaient ces deux personnes davantage que lui qui étaient en relation avec la HEP-VD pour la question de son programme de formation continue. Toutefois, il n’a pas été possible de trouver une plage-horaire durant laquelle nous pourrions mener un entretien collectif à quatre.

Plutôt que de solliciter trois entretiens similaires séparés, nous avons préféré nous réserver, si nécessaire, la possibilité de demander des compléments d’informations à ces deux Directeurs généraux adjoints, cette modalité nous semblant potentiellement d’un apport plus fécond avec de possibles réponses à d’éventuelles questions spécifiques et ciblées.

Hiérarchie, supérieurs hiérarchiques

Les Directeurs d’établissements, à titre de supérieurs hiérarchiques des utilisateurs, nous semblaient susceptibles d’être ou de devenir des partenaires de l’édition du programme de formation continue de la HEP-VD. Il nous semblait dès lors intéressant de nous entretenir avec quelqu’un les représentant pour appréhender leur point de vue sur cette offre.

Nous aurions pu constituer un échantillon représentatif de Directeurs d’établissements, en vue de connaître le point de vue de cette corporation vis-à-vis de l’offre de formation continue de la HEP-VD. Toutefois, nous nous sommes rapidement rendu compte du grand nombre d’entretiens que cela représenterait, ceci ayant pour conséquence d’opérer un déséquilibre avec le nombre des autres interlocuteurs rencontrés. En effet, le canton de Vaud dispose d’établissements primaires, d’établissements secondaires, ainsi que d’établissements primaires et secondaires!; cette caractéristiques pouvant avoir un effet sur la représentation que leurs Directions respectives se font de la formation continue. De même, la taille de

l’établissement pourrait s’avérer avoir une influence, ainsi que la situation géographique ou encore le statut

socio-démographique de la population. En outre, une Directrice pourrait ne pas avoir la même sensibilité vis-à-vis de la formation continue qu’un Directeur. Cela nous semblerait dès lors pouvoir constituer une recherche à part entière que de chercher à déterminer le rapport des Directrices et des Directeurs des établissements vaudois de la scolarité obligatoire vis-à-vis de la formation continue des enseignants!; tel n’est pas l’objet de la présente recherche.

L’ADESOV (Association des directeurs d’établissements scolaires officiels vaudois), bien que son caractère soit plutôt syndical, aurait éventuellement été à même de nous fournir un avis représentatif du point de vue des Directeurs des établissements de la DGEO. Toutefois, nous avons pris le parti d’écarter ce souhait de représentativité au profit d’un choix qui nous paraissait davantage dans la logique de notre question de recherche.

Nous avons préféré nous pencher sur une «!bonne pratique!», quand bien même elle serait marginale, de gestion des ressources humaines que sont les rapports entre un Directeur et les enseignants de son établissement. Il nous semblait en effet potentiellement fructueux de sélectionner un Directeur réputé pour avoir mis en œuvre une véritable démarche d’utilisation des ressources formation continue au service de la gestion des compétences des enseignants de son établissement. Nous admettons le caractère arbitraire de ce choix, qui ne prétend aucunement à décrire la norme dans les pratiques des Directeurs des établissements scolaires dans le canton de Vaud. Notre but était d’extraire les indicateurs que cette «!bonne pratique!» pourrait nous fournir quant au pilotage d’une offre et des ressources humaines dans le cadre des établissements scolaires de la DGEO, en tant que supérieur hiérarchique des utilisateurs.

Un Directeur d’établissement nous a semblé constituer ce cas particulier que nous recherchions, se distinguant par la mise en!œuvre!d’une démarche concrète d’utilisation des ressources formation continue dans un processus de gestion des compétences. Il avait pris contact avec nous quelques mois auparavant, car il souhaitait que nous lui transmettions la liste des compétences visées pour les enseignants dans le cadre d’un projet baptisé “École et informatique” – un schéma directeur visant à planifier le développement de l’informatique pédagogique à l’école obligatoire dans le canton de Vaud. Ce Directeur nous avait fait savoir que sa démarche participait d’une volonté de mise à niveau des compétences des

enseignants de son établissement en matière d’informatique pédagogique. Entre-temps, nous avions appris que sa stratégie avait abouti par la mise sur pied de cours de formation continue, afin de concrétiser cette harmonisation des compétences des enseignants de son établissement vers les standards d’École et informatique. Dès lors, c’est ce Directeur que nous avons pris le parti – arbitrairement, nous le reconnaissons à nouveau – de rencontrer.

Utilisateurs

Enfin, les personnes ayant le rapport le plus direct avec le métier d’enseignant à l’école obligatoire ainsi que le programme de formation continue de la HEP-VD sont les enseignants eux-mêmes, en tant qu’utilisateurs. Les enseignants nous semblaient susceptibles d’être ou de devenir des partenaires de l’édition de ce programme, non pas en tant qu’individus mais en tant que corporation. Nous avons jugé intéressant d’appréhender le point de vue d’une entité les représentant, concernant l’offre de formation continue de la HEP-VD. La solution qui nous paraissait la plus efficace était de rencontrer un responsable d’une association d’enseignants. S’agissant d’une recherche portant sur le canton de Vaud, l’association qui nous semblait pouvoir rassembler les points de vue du plus grand nombre d’enseignants est la Société pédagogique vaudoise (SPV)!: il s’agit d’une association professionnelle fédérant onze associations d’enseignants, et qui est membre du Syndicat des enseignants romands (SER). Nous avons dès lors sollicité un entretien avec le Président de la SPV.

Interlocuteurs

La méthodologie employée pour notre étude de cas a donc consisté à mener quatre entretiens semi-directifs avec des personnes possédant des rapports divers à l’offre de formation continue à destination des enseignants à l’école obligatoire, et qui nous semblaient susceptibles d’avoir leur mot à dire concernant son pilotage. Voici la liste des interlocuteurs avec lesquels nous avons mené un entretien pour saisir leur point de vue sur le programme de formation continue de la HEP-VD!:

• Madame Sylviane Tinembart et Monsieur Pierre-Alain Besençon, Responsables de la direction de l’Institut de formation continue à la HEP-VD!;

• Monsieur Daniel Christen, Directeur général de la DGEO!;

• Monsieur Laurent Delisle, Directeur de l’établissement de Chavornay et environs!;

• Monsieur Jacques Daniélou, Président de la Société pédagogique vaudoise.