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Comme je l’ai évoqué précédemment, c’est au travers de mes deux enquêtes de terrain que j’ai rencontré les personnes avec lesquelles j’ai réalisé des entretiens87. Il y avait alors, dès le départ, une certaine proximité entre ces personnes et moi car nous fréquentions les mêmes lieux : nous étions dans une sorte de « coprésence » pour reprendre le terme de Stéphane Beaud et de Florence Weber (2010). Cette « coprésence » a permis, non seulement d’inscrire, à travers une dynamique temporelle des rencontres, les relations que nous tissions sur un socle de confiance (de par les positions que j’occupais sur mes deux terrains – cette position d’ « aidante »), mais aussi de favoriser des allers et retours entre le temps de l’entretien et le temps de l’écriture de la présente thèse. Mais, il faut souligner ici que les personnes, avec lesquelles je me suis entretenue et que j’ai rencontrées à l’UL-CGT du 19ème, ont pour l'heure été le plus souvent des « oiseaux de passage ». L'« intimité extérieure» (Naepels, 1998)88 devant émerger du terrain a ainsi été rendue

87 Chaque fois qu’il le sera nécessaire, je présenterai par une brève signalétique mes interlocuteurs, leur situation au

moment de l’entretien. Je préciserai de même s’ils avaient une carte de séjour au moment de l’entretien. Pour les détails de leur parcours, je renvoie les lectrices et lecteurs au Guide de lecture biographique.

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parfois difficile, car il se pouvait que je ne les rencontre que deux ou trois fois. Ce qui n'a absolument pas été le cas des entretiens menés avec les personnes rencontrées à « Autremonde ». Là, j'ai éprouvé au quotidien, la présence de ces migrants, la création au jour le jour d'une « intimité extérieure ». C'est donc dans ces contextes que se sont déroulés les entretiens ; le plus souvent dans des rapports quotidiens, qui ont inscrit en réseaux différents liens de parentèles (familiaux, villageois, de voisinage, amicaux et de soutien) entre eux tout d’abord (puisqu’ils vivent pour la plupart dans le même FTM et parce que Karounga et Dramane sont cousins), puis entre eux et moi.

Tenant compte de cela, c’est pour deux principales raisons que j’ai choisi d’explorer mon objet d’étude par la voie des entretiens. La première de ces raisons tient au fait que je voulais comprendre (puisque je choisissais de m’intéresser à l’emploi d’étrangers en France), au plus près, ce que représentait pour eux le travail, quel sens lui attribuaient-ils ? Des questionnaires auraient enfermées ces questions. Je m’attachais davantage à la compréhension de leurs pratiques et leurs représentations du travail qu’à l’explication de conduites. Ensuite, et c’est là la deuxième raison, l’analphabétisme de certaines des personnes rencontrées, ne me permettait pas d’aborder mon objet à partir données collectées par questionnaires, puisque seules sept des personnes interrogées auraient peut-être pu/su y répondre, et dans la mesure où il aurait fallu qu’elles soient habituées, un tant soit peu, à ce genre d’exercice. Et pour cause, les exercices conçus pour les ateliers de français instauraient les limites à mes méthodes d’investigation. Il arrivait souvent de concevoir un exercice que peu d’« apprenant.e.s » comprenaient malgré leurs compétences linguistiques à l’oral.

Pourquoi vingt-huit entretiens ? Il était nécessaire que je puisse m’entretenir à plusieurs reprises avec une même personne, pour combler les manques d’information, pour faire le point sur l’évolution de sa situation professionnelle et administrative. De nombreux allers et retours entre le temps de l’entretien et la fin de mon enquête ont été précieux pour le suivi des trajectoires professionnelles et administratives. Cela explique aussi pourquoi parmi ces vingt-huit personnes une très forte majorité a été rencontrée à l’association « Autremonde ». Inégalement répartis, les entretiens faits, avec des personnes rencontrées à « Autremonde » et les entretiens

parfois se crée dans la relation ethnographique : c'est l'amitié. Il y a là comme un coup de force à vouloir faire d'une relation psychologique, imaginaire, fragile, un acquis décisif dans le processus scientifique d'enquête - alors même que j'ai défini la relation d'enquête par sa disparité subjective, qui s'oppose à la symétrie de la relation amicale. Il me semble pourtant que l'extériorité par rapport aux enjeux sociaux d'une situation rend possible, au hasard de certaines rencontres, l'implication subjective de l'enquêteur dans la relation qu'il crée avec certaines personnes. Une telle relation d'amitié n'est pas nécessairement celle qui fournit le plus grand nombre d'informations (ce que sous-entend au contraire la notion d'informateur privilégié), mais plutôt celle qui permet à l'ethnographe de participer à la situation qu'il cherche à décrire, au plus près d'un sujet, mais de l'extérieur » (1998 : 197).

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faits avec des personnes rencontrées à la permanence de l’UD-CGT, m’ont permis une diversification des profils. En effet, les personnes interrogées recouvrent certaines caractéristiques sociales particulières (elles viennent aux ateliers de français pour certaines raisons dont une arrivée récente en France, un réseau d’interconnaissances qui vient déjà aux ateliers, etc. ; elles viennent à la permanence des « TSP » pour certaines raisons aussi dont la volonté de déposer une demande de titre de séjour, de connaître ses droits et de se syndiquer, parce qu’elles ont fait la grève de 2008-2010, etc.). Et c’est ainsi, dépassant la vingtaine d’entretiens, que j’en suis arrivée à un point de saturation, où plus que les redondances perçues dans les différents entretiens, je ne trouvais plus de nouveaux profils. Il aurait pu être bon d’aller chercher des personnes ayant d’autres propriétés sociales, comme celles qui ne fréquentent que peu les institutions françaises, les syndicats et associations, etc. Seulement, fondant l’essentiel de ma recherche sur la parole, je ne me figurais pas comment je pouvais m’entretenir avec des personnes qui « se cachent », qui veulent se rendre « invisibles ». Et puis, cela aurait été un autre terrain, d’autres relations de confiance à instaurer à travers d’autres cadres relationnels que les cadres associatif et syndical. Pour ma recherche, j’avais besoin de pouvoir porter « […] une

interrogation en profondeur de la vie intérieure des acteurs et leurs dimensions identitaires et personnelles » (Martucelli, De Singly, 2012 : 53). C’était mon exigence empirique. Notons que

je ne me suis entretenue qu'avec des migrants. J'aurais pu ajouter à ces entretiens, d'autres entretiens avec différents acteurs associatifs, privés et institutionnels. Là encore, j'objecterai que m'étant donné pour objectif de comprendre ce qu'est le travail et les rapports au travail qu'entretiennent des migrants « sans-papiers », j'ai souhaité faire parler exclusivement ces acteurs, car :

[…] La voie privilégiée d’accès au terrain relevait d’une certaine implication dans le jeu des rapports sociaux, d’une manière particulière de se déplacer en fonction des situations. Elle comportait certains risques, elle tentait néanmoins d’élaborer une connaissance à partir des « gens » et non de la société française comme auto-référence ; ce qui n’est pas sans intérêt lorsqu’on se propose d’étudier les migrants et d’éviter l’alternative assimilation ou rejet, de pratiquer une certaine réciprocité (Quiminal, 2009b : 128)89.

Je dois, à présent, évoquer les difficultés de compréhension et d’expression en langue française des personnes rencontrées. Autant dans les ateliers de français qu’à la permanence des « TSP », j’ai pu rencontrer des personnes qui maîtrisaient peu, mal ou pas du tout le français. Ne parlant ni le soninké, ni le diaranqué ou le bambara, je devais m’entretenir avec des personnes ayant une connaissance suffisante de la langue française pour qu’elles puissent se raconter. Il fallait aussi qu’elles aient une certaine aisance à s’exprimer. Cette deuxième condition a été

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assez difficile à évaluer avant l’entretien. Aussi, n’a-t-il pas été rare, pendant les entretiens, que certaines personnes me fassent comprendre qu’elles étaient gênées par leur niveau de maîtrise du français. Comme Souanding, (de nationalité malienne, 22 ans et sans emploi au moment de

l’entretien) : « Pour parler [en français], c'est un petit peu dur [il rit de nervosité] ». Toutefois, les

personnes avec lesquelles j’ai souhaité m’entretenir n’ont jamais refusé l’entretien, soit parce qu’elles jugeaient que c’était un service à me rendre puisque je les aidais/soutenais dans leur apprentissage du français ou dans leur démarche de régularisation90, la création de liens visant à avoir dans son entourage une « française »91, soit aussi parce qu’elles y voyaient, sans doute, la naissance d’une amitié, une possibilité de se rapprocher un peu plus intimement, voire une sorte de rendez-vous galant, et. Ce dernier point a pu être un frein dans le choix des personnes. Cela a moins été le cas pour les personnes rencontrées dans les ateliers car je les voyais toutes les semaines et que le groupe des apprenant.e.s assurait à mon égard une sorte de contrôle social de ses membres. Et pour exemple, au début de notre rencontre, Dramane (de nationalité malienne,

32 ans et agent d’entretien en CDD au moment de l’entretien et détenteur d’une carte de séjour espagnole) a clairement montré qu’il s’intéressait à ma personne. Je lui ai poliment signifié que

cela n’était pas mon cas. Il a alors déserté quelques temps les ateliers de français. Pour ce qui est des personnes rencontrées à la permanence des « TSP », cela a été plus difficile. Aussi, alors que j’ai donné mon numéro de téléphone dans le cadre strict de l’activité de la permanence, j’ai pu recevoir des appels téléphoniques tardifs et réguliers, des déclarations de la part de certaines personnes. J’ai alors décidé de ne pas m’entretenir avec certaines d’entre elles pour cette raison (soumise à une extraordinaire ambiguïté ; aussi Cilly (de nationalité malienne, 24 ans et sans

emploi au moment de l’entretien) m’appelle-t-il régulièrement pour me « donner le bonsoir » en

y ajoutant ci et là des « bisous »92).

Enfin, il me faut revenir sur la parole donnée, confiée. A un certain niveau de ma recherche, j’ai pensé qu’il pourrait être pertinent de conduire des focus group avec quelques-unes

90 L’expérience de Catherine Quiminal est décisive à ce sujet, lorsqu’elle fait un retour sur son terrain : « A l’origine du Comité de vigilance contre les expulsions des dirigeants de la grève des foyers, active dans les permanences des anti-raciste, la nature de mon engagement citoyen n’était pas étrangère à cette confiance. Il convient de souligner que ce préalable à la relation d’enquête fut un élément constant de tous mes terrains […] » (2009b : 120).

91 J’en profiterai pour rapporter une petite anecdote. Un lundi de permanence des, un monsieur m’a demandé si je

pouvais l’accompagner à sa convocation à la préfecture. Il avait peur qu’au guichet on lui refuse sa domiciliation. Il voulait donc « quelqu’un de la CGT », en plus de son hébergeur. Nous sommes alors partis tous trois à la préfecture le jour de sa convocation. Tout s’est passé sans encombres et nous avons bu, à la fin, un petit café ensemble. Une à deux semaines plus tard, ce monsieur m’appelle pour me demander si je peux aider son hébergeur car il semble qu’il aurait des arriérés chez EDF alors même qu’il n’a pas l’eau chaude chez lui. J’ai alors été amusée de voir qu’il pouvait penser que parce que j’étais « française », ou tout du moins à la permanence des, je connaissais les moindres méandres des institutions et administrations françaises.

92 C’est parce que Cilly me dit parfois cela (« bisous », voire « gros bisous ») que je souligne l’ambiguïté. En effet,

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des personnes déjà interrogées ou non. Je me suis vite rendue compte que cela n’était pas pertinent : la confiance que nous avions les uns dans les autres ne pouvait suffire à débattre sur la place publique des questions, des problèmes que chacun rencontrait93. Les ateliers de français ont été le lieu d’expérimentation de cette impossible condition. Par ailleurs, j'ai conduit une seule fois un entretien avec deux personnes qui se sont fréquentés dans les ateliers et hors du cadre de ceux-ci : il s'agit de Diadié (de nationalité sénégalaise, 22 ans et sans emploi au moment de

l’entretien) et de Djibril (de nationalité sénégalaise, 34 ans et sans emploi au moment de l’entretien). Lors de l'entretien, Djibril qui s'exprime mieux en français que Diadié prenait le pas

sur les questions posées. Il a été difficile de faire parler Diadié ; Djibril intervenant pour tantôt l'aider à répondre aux questions, tantôt imposer son opinion. Par la suite, j'ai pu revoir Diadié, en des moments plus informels qui m'ont permis de combler les manques de cet entretien.

Deux des personnes interrogées ont refusé que j’enregistre l’entretien : la présence du dictaphone les importunait. Il s’agit de Kone (de nationalité malienne, 41 ans, agent d’entretien

en CDI au moment de l’entretien et régularisé au titre de la « vie privée et familiale ») et de

Boubacar (de nationalité malienne, 25 ans agent d’entretien en CDI au moment de l’entretien et

régularisé au titre du travail). J’ai senti également que Kone et Boubacar refusaient de se livrer à

une interview comme s’ils en avaient fait de nombreuses lors de la grève de 2008-2010 (en effet, ils ont tous deux participé à cette grève). Il apparaissait alors qu’ils voulaient pouvoir contrôler ce qui allait être dit, savoir que rien ne viendrait leur faire défaut, rester dans un seul et unique cadre, celui du café où nous étions. A l’exemple d’Olivier Schwartz lorsqu’il raconte, au sujet des entretiens qu’il a pu faire dans le grand ensemble « Les Ilots », dans le Nord-Pas-de-Calais, que tantôt le magnétophone permettait l’officialisation de la rencontre, de la relation, tantôt, il était une gêne pour la relation privée qui s’établissait, supposant le secret et donc l’absence de magnétophone (1990 : 48). J’ai pris quelques notes, sans trop vouloir que l’entretien prenne des allures d’interrogatoires94. Autrement, dans la plupart des situations, la présence du magnétophone n’a pas été un problème mais certaines des personnes m’ont fait comprendre que le dictaphone pouvait les gêner (elles s’en méfiaient), réitérant par-là la confiance qu’elles me donnaient :

« Donc tu as enregistré les paroles ? […] Tu vas montrer à qui ? [Moi : À personne. C'est pour moi,

pour écouter et réécrire]. C'est bon » [Demba, Sénégalais, 41 ans et sans emploi au moment de l’entretien].

93 Comme l’a très bien montré Mahamet Timera (1996, 1997 in Fassin et al.) dans ses travaux, il existe des

compétitions entre les migrants, mêmes issus d’une même famille. Nous le constaterons au fil de la thèse.

94 Par ailleurs, il est intéressant de noter qu’Anne Gotman et Alain Blanchet (2005) rapprochent l’entretien de

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Les entretiens, soit les vingt-huit menés, Sauf un qui s’est déroulé à la permanence à l’UL- CGT du 19ème (l’entretien avec Wondié, de nationalité malienne, 43 ans, agent d’entretien en

CDI et régularisé au titre du travail au moment de l’entretien), ont suivi le même mode

opératoire : un rendez-vous donné et arrangé au téléphone, suivi d'un appel, de rappel et de l’indication d’un lieu : un café. Je n'ai jamais considéré l'heure des entretiens, l'importance d'un créneau horaire particulier. Finalement, l'horaire a peu importé contrairement aux lieux.

Pour chaque entretien, j'ai noté les relations que j'entretenais avec la personne interrogée et les contextes antérieurs et postérieurs à la rencontre, soit la façon dont l'entretien avait été fixé, le lieu et l'heure, les salutations présentées, les premiers et derniers mots échangés. Tous les entretiens ne se situent pas au même niveau de compréhension, non pas tant sur le plan des discours recueillis, que sur celui du contexte de la rencontre que constitue l’entretien. Essayant de détacher mes différents rôles revêtus au sein d’« Autremonde » et de la permanence des « TSP » de l'UD-CGT de Paris, lors des entretiens (je ne voulais pas être reconnue comme seulement la bénévole bien que ce soit cette position qui m’ait obtenu en grande partie les entretiens), j’ai choisi de prendre un lieu public. Un café me semblait pertinent. Enfin, je n'ai envisagé à aucun moment de tenir les entretiens à mon domicile, non seulement parce qu’avec certaines personnes je savais que cela pouvait devenir problématique par la suite, mais aussi parce que j'entrevoyais déjà un malaise s'installer quant à la situation d'entretien. Assurément, s'installer dans un café pour s'entretenir apparaît comme un bon point d'entrée mais seulement dans la mesure où la relation est déterminée. Dans mon cas, si ce n’est une gêne qui a pu se faire ressentir aux premières minutes de l'entretien sur les thèmes abordés dont l'illégalité et la clandestinité des vies, dans l'entretien se sont superposés différents rôles : celles de personnes discutant autour d'un café, par exemple. Tantôt, nous avons été (mes interlocuteurs et moi) des personnes bavassant autour d'un café95, tantôt la bénévole d'Autremonde et un « apprenant », tantôt une bénévole de la permanence face à un ancien gréviste sans-papiers, et tantôt une jeune femme et un jeune homme. Il y a eu tant de rites d’interaction, de présentations de soi différentes qui seront analysés tout au long de la thèse chaque fois que cela sera nécessaire et utile à la compréhension de mon objet de recherche. Tout comme les refus et les silences (Beaud, Weber, 2010), j'ai tenté d'interpréter, par l'observation de ces situations d'entretien et en notant scrupuleusement les dernières scènes de l'entretien jusqu'à l'au revoir, ce que les personnes comprenaient de ce qui se passait, de ce qu'elles en attendaient96 : elles m’apprenaient quelque

95 Nous nous sommes toujours tutoyés.

96 Je n’ai jamais caché le fait que je m’intéressais à leurs parcours de vie, à leurs conditions d’étrangers en situation

irrégulière. A certaines, je leur disais que c’était pour mes études, à d’autres que c’était pour écrire une sorte de livre, selon les degrés d’entendement que je percevais.

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chose, quelque chose sur elles qu’elles seules savaient. Voici un tableau (1) qui récapitule les grands éléments des situations présentes :

TABLEAU 1.Récapitulatif des situations socio-économiques et administratives des 28 migrants interrogés au moment des entretiens (n = 28)

Pseudonyme Age Nationalité (pays d’origine) Statut matrimonial97 Date d’entrée en France Secteur d’activités et formes de l’emploi Titre de séjour

1 Boubacar 25 Malienne Célibataire 2007 Nettoyage

(CDI)

« Salarié »

2 Cilly 22 Malienne Célibataire 2010 Sans Sans

3 Demba 41 Sénégalaise Célibataire 2009 Sans Sans

4 Diadié 22 Sénégalaise Célibataire 2011 Sans Sans

5 Diaye 25 Malienne Célibataire 2011 Sans Sans

6 Djibril 34 Sénégalaise Marié 2000 /

2011

Sans Sans

7 Doumbe 37 Malienne Célibataire 2000 /

2007

Nettoyage (CDI)

« Salarié »

8 Dramane 32 Malienne Célibataire 2010 Nettoyage

(CDD)

Carte espagnole

9 Fily 30 Malienne Célibataire 2011 Sans Sans

10 Kande 32 Sénégalaise Célibataire 2009 Divers (au

noir)

Sans

11 Karounga 35 Malienne Célibataire 2006 Nettoyage

(CDI)

Sans

12 Koly 31 Malienne Célibataire 2010 Sans Sans

13 Komisouko 23 Mauritanienn e

Célibataire 2009 / 2011

Sans Sans

14 Kone 41 Malienne Séparé 2000 Nettoyage

(CDI)

« Salarié »

15 Mamadou 44 Malienne Marié 2000 Commerce « VPF »

16 Massiré 28 Malienne Célibataire 2008 Restauration

(CDI)

Sans

17 Samba 42 Malienne Célibataire 2006 Nettoyage

(CDI)

« Salarié »

18 Seydou 28 Malienne Célibataire 2008 Sans Sans

19 Sidi 34 Malienne Célibataire 2010 Nettoyage (au

noir)

Sans

20 Silamakan 45 Malienne Marié 2001 /

2006

Sans RCS K

21 Siradji 34 Malienne Marié 2005 Commerce « Salarié

» Pseudonyme Age Nationalité

(pays d’origine)

Staut matrimonial Date d’entrée en France Secteurs d’activités et formes de l’emploi Titres de séjour

22 Sirakhata 23 Malienne Célibataire 2012 Sans Sans

23 Souanding 22 Malienne Célibataire 2012 Sans Sans

24 Souleymane 27 Malienne Célibataire 2011 Restauration

(CDI)

25 Soumaïla Mauritanienn Célibataire 2010 Restauration Sans

81 e (CDI) 26 Soundiata 27 Mauritanienn e Célibataire 2008 Restauration (CDI) « Salarié » 27 Tiecoura 25 Mauritanienn e

Célibataire 2012 Commerce Sans

28 Wondié 43 Malienne Marié 2000 Nettoyage

(CDI)

« Salarié »

Après avoir décrit, comme l’a fait Olivier Schwartz, comment :

[…] dans [mon] travail qui doit tant à la dynamique des rencontres singulières […] Le destin de cette enquête s'est joué dans les arcanes d'une série discontinue d'aventures intersubjectives, dont la logique n'est guère transparente (1990 : 40).

J’aborderai maintenant la conception des entretiens et les contextes immédiats de leur

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