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31 ans au moment de l'entretien, arrivé en France en 2010, Malien, De Gouméra, du cercle de Kayes dans la région de Kayes, Soninké. Au Mali, mère décédée, père ancien conseiller du village, un frère décédé en 2012 et un grand frère qui travaille dans une banque villageoise. Des oncles, des tantes, des cousin.e.s en France et un enfant depuis mi-2013. Divorcé. Scolarisé à

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l'école française pendant six ans. Sans titre de séjour au moment de l’entretien mais a obtenu une carte « vie privée et familiale » à la fin de l’année 2014 et toujours au 1er juin 2015. Père d’un enfant français. Vit dans un foyer du 11ème arrondissement de Paris.

Koly est arrivé en France en 2010. Je l’ai rencontré à la formation de Français à Objectifs Spécifiques à « Autremonde ». Koly est venu en France en avion, depuis Bamako avec un visa Schengen hollandais. S’il est venu en France, c’est parce que ses amis en France l’ont incité à partir. Ils lui écrivaient des lettres dans lesquelles ils décrivaient tout ce qu’ils avaient en France, comment ils évoluaient. Par manque d’argent et de soutien, Koly a alors décidé d’arrêter ses études et d’envisager un départ pour la France.

Lors de notre entretien, Koly n’avait encore trouvé aucun travail en France. Il faisait parfois des déménagements, pour rendre service. Koly me disait qu’il avait du mal à trouver du travail parce qu’il n’avait aucun titre de séjour. Il me disait aussi qu’on lui avait déjà proposé des emplois dans le bâtiment. Il les avait tous refusé car il craignait pour sa sécurité. Politisé, il espérait que l’élection de François Hollande change sa situation. Il avait fait campagne dans le Nord, avec un ami. Il attendait le « changement ».

Vivant dans un foyer du 11ème arrondissement de Paris, Koly ne s’y sentait pas à son aise. Il trouvait les habitants « idiots » et ne supportait plus qu’ils le traitent de fainéant parce qu’il ne travaillait pas, ne se levait pas tous les matins. Il pensait à partir, revenir au pays. Mais bientôt père d’un enfant, il savait qu’il ne pouvait pas repartir au Mali. C'est en 2012 que Koly a rencontré la mère de son enfant. C'est une jeune femme qui vit dans le Nord de la France. Ils se sont mariés. Quelques temps avant la naissance de leur fils, en septembre 2013, Koly et cette jeune femme se sont séparés et ils sont maintenant divorcés. Entre eux, les relations sont hostiles et Koly a senti qu'il avait dû arracher son droit de visite pour voir son enfant. En cette même année 2013, Koly a décidé d'accepter un emploi sous le nom d'un autre. Il a travaillé quelques mois dans la manutention.

Depuis qu’il a obtenu son titre de séjour à la fin de l’année 2014, Koly me dit qu'il respire. Il a trouvé un emploi dans le commerce. Il est préparateur de commande pour des épiceries biologiques, près d’Orly. Sa situation le satisfait peu à peu. Entretenant des relations difficiles avec la mère de son enfant, il rêve d'avoir la garde de son enfant pour pouvoir le voir grandir. Dès qu’il le peut, il me dit qu’il fait les allers-retours dans le Nord pour voir son fils.

Il caresse le rêve de monter un jour sa propre entreprise, peut-être de déménagement.

Kande, entretien réalisé le 26 janvier 2013

32 ans au moment de l'entretien, arrivé en France le 20 septembre 2009, Sénégalais, de Goudiry, du département de Goudiry dans la région de Tambacounda, Soninké. Au Sénégal, parents, des frères et des sœurs. En France, des oncles et cinq grands frères du même père, tous régularisés. Certains sont mariés et ont des enfants. Son père a quatre femmes et la mère de Kande a eu quatre enfants. Mais la plus grande des filles est décédée. Au pays, il reste alors qu’une petite sœur et un petit frère. Le père de Kande a vécu entre 30 et 40 ans en France. Il travaillait comme agent d’entretien à la Mairie de Paris. Il est rentré au Mali à l’âge de la retraite. Célibataire. Jamais scolarisé. Sans titre de séjour au moment de l'entretien et au 1er juin 2015. Vit dans un foyer du 20ème arrondissement de Paris.

Kande n’était pas dans les ateliers que j’animais à Autremonde, mais nous nous croisions au local de la rue de la Fontaine au roi et pendant les sorties que les bénévoles organisaient. Je me souviens que nous l’avions attendu pendant plus d’une heure, lors d’une sortie à la patinoire. Ce fut comme le moment de notre première rencontre.

C’est le 20 septembre 2009 que Kande est arrivé en France. Il est venu depuis Dakar avec un visa Schengen français. C’est son père qui lui a demandé s’il voulait venir en France. Kande lui a répondu oui. Son père a organisé son départ en lui achetant le billet et le visa.

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Si Kande est venu en France, c’est pour le travail. Il m’a dit qu’il était venu ici pour gagner sa vie. Et pour cela, la France est un meilleur pays que le Mali.

La famille de Kande est dans le commerce au Mali. Mais il n’y a pas travaillé. Il était coffreur dans le bâtiment. Il a travaillé dans ce secteur de 2002 à 2008.

Début 2010, Kande a trouvé un poste de coffreur, sous le nom d’un autre, pendant trois ans, soit de début 2010 à fin 2012. Il était employé par une agence intérimaire. Depuis la fin de ce contrat, Kande n’a trouvé pas d’autres emplois. Il vit de petits travaux au noir.

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