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Amélioration des conditions de détention

Certains comportements gênants exacerbés ou certains troubles du comportement sont directement liés à une inadaptation des conditions de vie de l’oiseau à son instinct naturel. La remise en cause de ces conditions et leur amélioration si nécessaire peuvent parfois suffire à endiguer le problème.

*Amélioration de l’environnement

Les conditions d’installation ont été vu plus haut (cf. 3èmePartie. III. Habitat et environnement).

Il faut en particulier veiller au bon choix de la cage, à sa bonne localisation (proximité des activités familiales) et à la mise à disposition de nombreuses distractions (jouets, sorties hors de la cage, moments d’interactions avec des personnes…).

*Amélioration des conditions d’entretien

Des troubles physiques ou comportementaux surviennent également lors de mauvaises conditions d’entretien : alimentation mal adaptée, hygiène défectueuse, ou rythme de vie perturbé (manque de sommeil par exemple).

L’alimentation doit être équilibrée mais aussi correctement distribuée (cf. 3ème partie. III. Alimentation). La nourriture pourra être dissimulée ou mélangée à des gros cailloux par exemple pour forcer l’oiseau à chercher et à trier. On pourra également mettre à disposition des aliments difficiles à manger comme des graines entières.

L’entretien de l’espace de vie de l’oiseau doit être effectué régulièrement. (cf. 3ème partie.V.1. Entretien de la cage ou de la volière)

*Amélioration et entretien des relations avec les personnes

L’établissement et le maintien d’un lien affectif entre l’oiseau et son propriétaire sont primordiaux pour le bien-être psychologique d’un grand psittaciforme.

Dans un premier temps il faut gagner la confiance de l’oiseau et la conserver. Une fois le contact bien établi, le propriétaire doit rester autoritaire, ferme et sûr de lui mais ne jamais se montrer agressif ou asservir l’oiseau. Tous mauvais traitements ou négligences altèrent rapidement les relations et parfois de manière définitive, les psittaciformes ayant un bonne mémoire. (50)

Les cacatoès vivant en groupe dans la nature, ils ont besoin d’être entourés, d’avoir des contacts et des attentions régulières.

Les cacatoès ont besoin de contact direct, d’échanges de caresses, de paroles douces, de petits jeux. Ces interactions peuvent être augmentées par la multiplication des phases de jeux ou d’apprentissage de tours. Ces échanges interactifs doivent toujours être à l’initiative du propriétaire et ne jamais se produire au même moment de la journée pour ne pas risquer de créer de rituel. (8)

Lors des activités quotidiennes du propriétaire, il est également important d’interagir avec son oiseau. On peut par exemple laisser l’oiseau perché à proximité et lui parler, le regarder de temps en temps, lui gratouiller le cou au passage tout en faisant autre chose. (8)

L’oiseau doit également disposer d’un minimum d’indépendance. On pourra le laisser libre hors de la cage, sur son aire de jeu par exemple, mais toujours en contact visuel avec le reste de la famille. (8)

Si tout se passe bien avec la personne préférée, les cacatoès peuvent se montrer agressifs envers les autres personnes du foyer. Il est important que l’oiseau puisse être manipuler et câliner par les différentes personnes du foyer. Pour faire accepter une personne à un cacatoès, celle-ci doit prendre l’oiseau pendant quelques instants puis le reposer, la personne préférée restant à proximité. Dès que l’oiseau se laisse faire calmement, il doit être récompensé. L’exercice doit être répété régulièrement. (33)

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Thérapie comportementale

La thérapie comportementale est mise en place une fois l’origine des troubles du comportement bien établie. Elle consiste à renforcer les comportements acceptables et à ignorer ou éviter les comportements indésirables. (67)

Pour être efficace toute la cellule familiale doit adhérer à cette thérapie. Les différents exercices et les interactions avec l’oiseau doivent se faire avec calme et fermeté. Les perroquets étant très sensibles à l’état émotionnel de leur propriétaire, il faudra éviter les contacts avec l’oiseau si on est nerveux, irrité ou fatigué. (33)

La thérapie comportementale utilise les notions de renforcements positif et négatifs, d’extinction et d’isolement de l’oiseau.

Les notions de renforcements positif et négatif ont déjà été traitées plus haut (5ème partie.III.3 Renforcements positif et négatif)

L’extinction tend à diminuer la probabilité d’apparition d’un comportement gênant, à supprimer tout renforcement contingent à une réponse apprise non souhaitable. Par exemple ne pas accourir vers l’oiseau quand il crie ou s’arrache les plumes, ne pas crier pour faire taire un oiseau ou ne pas s’éloigner d’un oiseau qui tente de nous intimider, mais rester à proximité sans le regarder et en restant détendu.

L’isolement de l’oiseau est une sorte de punition qui consiste à isoler l’oiseau d’une manière physique, visuel et auditif. Celui-ci est installé dans un endroit sombre, calme, sans aucune distraction. Il y restera entre 5 et 15 minutes, après un retour au calme.

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Traitement médical

Aucune des molécules citées ci-dessous ne possèdent une AMM pour les psittacidés.

*Hormones sexuelles

Elles sont indiqués lors de picage lié à la frustration sexuelle et pour atténuer l’agressivité au cours de la saison de reproduction. Le traitement hormonal doit toujours être associé à une thérapie comportementale.

On pourra utiliser les molécules suivantes (8, 91) : - acérate de delmadinone (1mg/kg en IM)

- acétate médroxyprogestérone (25-50 mg/kg en IM, injection éventuellement renouvelée 5 à 6 semaine plus tard) : procure un effet calmant sur les oiseaux mais peut causer de l’obésité, de la polyuro-polydipsie ou des problèmes hépatiques.

- acétate de mégestrol (2,5 mg/kg par voie orale pendant 7 jours puis 1 à 2 fois par semaine).

*Psychotropes : tranquillisants et anti-dépresseurs (cf. Tableau 7)

Différents tranquillisants et psychotropes peuvent être utilisés dans les troubles du comportement chez les psittaciformes, notamment lors de picage psychogène. Ces molécules seront bien sûr associées à une thérapie comportementale et après une remise en cause des conditions de détention de l’oiseau.

Molécule Posologie et voie d’administration Indications et remarques

Diazepam

- 0,6 mg/kg/j IM ou IV

- 5 mg/ml dans eau de boisson ou 2 gouttes de la solution à

10mg/2ml diluées dans 30ml d’eau de boisson

-en traitement de courte durée -sédation et ataxie

Antagoniste de la dopamine :

- halopéridol

- 0,4 mg/kg/j PO

-utilisés car les neuropeptides comme la dopamine interviennent dans les auto-mutilations

-effets antipsychotiques et sédatifs et inhibition de l’agitation psychomotrice

Phénobarbital - 3 mg/kg/12h PO -sédation et incapacité à se percher Antidépresseurs tricycliques : - doxépine - amitryptyline - clomipramine - 0,5 - 2,5 mg/kg/12h PO - 1 - 5 mg/kg/12h PO - 0,5-1,0 mg/kg/12h PO -propriétés antihistaminiques, anticholinergiques et d’anesthésique local

Naltrexone - 1,5 mg/kg/j PO -antagoniste opioïde

Fluoxetine - 0,4 mg/kg/j PO -antidépresseur

-pas de sédation décrite

Tableau 7 : Molécules utilisables dans les troubles du comportement (12, 16, 91)

CINQUIEME PARTIE