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Comme on l’a vu plus haut les rosalbins ont un régime très varié qui leur permet de trouver tous les nutriments dont ils ont besoin.

Selon son état physiologique l’oiseau adapte son régime alimentaire à ses besoins. Remarque : les différents pourcentages sont donnés par rapport à la matière brute.

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Besoins de base

L’alimentation doit apporter différents nutriments à l’oiseau : des glucides, des protéines, des lipides, des vitamines, des minéraux et des éléments traces (oligo-éléments) et de l’eau.

*Besoin énergétique

L’énergie est apportée principalement sous forme de glucides et de lipides, les protéines sont rarement utilisées comme source d’énergie.

Parmi les glucides, seuls les sucres simples et l’amidon sont utilisables par les oiseaux. (77) Les oiseaux ne digèrent pas la cellulose, mais elle est nécessaire en faible quantité pour le transit intestinal et la consistance des selles. Un apport de 4 à 6 % de fibres est suffisant. (9)

L’alimentation distribuée aux oiseaux apporte en général suffisamment de glucides. Ceux-ci peuvent être stockés sous forme de graisse par l’oiseau, surtout chez un animal ne faisant pas beaucoup d’exercice.

Un apport de 55 à 68% est recommandé. (17)

Les lipides représentent la forme essentielle de stockage de l’énergie dans l’organisme. En entretien un taux de 4 à 7% de matières grasses est suffisant.

En captivité, les lipides sont trop souvent apportés en excès. Cet apport trop important combiné au manque d’exercice entraînent de l’obésité, des stéatoses hépatiques, de l’athérosclérose. C’est d’autant plus vrai pour le rosalbin qui est sujet à l’obésité et au développement de lipomes. (9, 77)

Les lipides sont également source d’acides gras essentiels, comme les acides linoléique, arachidonique ou palmitique. Ils doivent être apportés par l’alimentation ; leur carence provoque chez les jeunes des troubles de la croissance et de l’emplumement. Les besoins pour ces acides gras sont peu importants. Ils sont présents en quantité suffisante dans les graines généralement distribuées. (9, 77, 116)

Le besoin énergétique varie selon l’activité de l’oiseau et les conditions environnementales (température notamment). Un oiseau en volière extérieure exposé aux intempéries, aux variations de température et disposant d’un espace suffisant pour voler aura un besoin énergétique beaucoup plus important qu’un oiseau en cage dans une pièce chauffée. (86)

Physiologiquement l’oiseau mange selon ses besoins énergétiques. La quantité d’aliment ingérée est régulée selon les besoins énergiques de l’oiseau et selon le niveau énergétique de l’aliment consommé. Quand l’aliment est fourni ad libitum, l’oiseau ne consomme normalement que ce dont il a besoin pour couvrir ses besoins en énergie. Ainsi

plus l’aliment distribué est riche en énergie, plus on expose l’oiseau à différentes carences en protéines, vitamines ou minéraux et oligo-éléments. (77, 86, 116)

Cette capacité à se réguler selon le niveau énergétique de l’alimentation n’est toutefois pas toujours parfaite avec des animaux maintenus en captivité. Le manque d’exercice, l’ennui et la disponibilité de l’alimentation souvent distribuée à volonté entraînent souvent les oiseaux à consommer plus qu’ils n’en ont besoin. (86)

*Besoin en protéines

Les protéines sont nécessaires à la croissance, au développement et au renouvellement des tissus.

Les protéines sont présentes dans de nombreux aliments. Il faut surtout veiller à la qualité de ces protéines, à leur valeur biologique, qui varie selon leur digestibilité et leur composition en acides aminés. On compte chez les oiseaux au moins 10 acides aminés essentiels : l’arginine, l’histidine, l’isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la thréonine, le tryptophane et la valine ; l’histidine et la proline serait synthétisées mis en quantité insuffisante. (9, 86)

En général les protéines d’origine végétale sont de moins bonne valeur biologique que celles des produits d’origine animale. Un régime constitué exclusivement de graines peut conduire à des déficiences en lysine, en méthionine et en tryptophane. Ces acides aminés devront être apportés par des compléments alimentaires ou par une alimentation variée. (9, 77, 116)

Chez les psittacidés granivores de grande taille un taux protéique de 12 à 15% est correct pour des animaux en maintenance, un apport plus important est nécessaire pour les jeunes en croissance, les femelles en période de ponte et les adultes en période de mue. (9, 86)

Les carences en protéines ou en acides aminés essentiels sont cause de retard de croissance et de défauts d’emplumement chez les jeunes, de perte de poids et de troubles de la reproduction chez les adultes. (77)

*Besoin en vitamines

On distingue les vitamines liposolubles (les vitamines A, D, K et E) et les vitamines hydrosolubles (les vitamines B, la vitamine C, l’acide folique). Ces dernières ne sont pas du tout produites par l’organisme, et le stockage de la plupart d’entre elles est relativement court ; elles devront donc être apportées régulièrement par l’alimentation ou par une supplémentation. (9, 116)

Les besoins sont faibles mais les carences peuvent avoir des répercussions majeures.

Les vitamines suivantes doivent être apportées par l’alimentation :

- la vitamine A : elle est essentielle pour la croissance, la protection des épithéliums, et joue un rôle important dans la vision. De nombreux problèmes de carences ou d’excès sont rapportés chez les oiseaux de compagnie concernant cette vitamine. L’alimentation apporte des pigments caroténoïdes (notamment des béta-carotènes) convertis en vitamine A qui est stockée dans le foie. La plupart des graines ne contiennent pas de carotène, mais on en

- la vitamine D3 ou cholécalciférol : elle intervient dans le maintien de l’équilibre Ca/P de l’organisme. Elle est synthétisée au niveau de la peau sous l’action de rayons ultraviolets, puis traverse la peau ou est ingérée lors du toilettage. (9, 116) Si les oiseaux sont régulièrement exposés à la lumière directe du soleil et hors période de croissance et de reproduction, la complémentation est inutile. (78) Dans le cas contraire un apport d’environ 1000 UI de vitamine D3 est recommandé. (9)

- la vitamine E : elle joue un rôle important d’antioxydant. Son action nécessite la présence de sélénium. On veillera donc à apporter ces deux éléments en quantité suffisante. On trouve cette vitamine dans le feuillage de nombreuses plantes, dans les graines riches en graisse. Chez les poules on recommande un apport de 10 à 25 UI de vitamine E. (116) - les vitamines K : la vitamine K1 intervient dans la coagulation sanguine. Cette vitamine est synthétisée par les micro-organismes de la flore digestive. Un traitement antibiotique mal conduit ou prolongé peut conduire à des carences. Les plantes vertes constituent alors un bon apport en vitamine K1. (9, 77)

- la vitamine B1 (la thiamine) : on la trouve en faible quantité dans la verdure et les fruits, et en quantité importante dans le péricarpe des céréales, mais celui-ci n’est pas consommé par les oiseaux décortiquant les graines. (9)

- la vitamine B2 (riboflavine) : Elle est souvent en quantité insuffisante dans les alimentations proposées. Elle est synthétisé par les parties vertes des plantes, on en trouve dans l’œuf. (116)

- la vitamine B6 (pyridoxine) : cette vitamine est essentielle dans de nombreuses réactions du métabolisme des acides aminés et de l’ammoniac. Sa carence est rare, les graines en sont en effet une bonne source, comme la verdure et le jaune d’œuf. (116)

- la vitamine B12 (cyanocobalamine) : c’est une vitamine très peu synthétisée par les plantes, mais produite par les micro-organismes du tube digestif. (78, 116) Toutefois on ne peut pas considérer cette production comme suffisante. On pourra donc supplémenter l’alimentation surtout pour des animaux nourris avec beaucoup végétaux. (116)

- la vitamine PP (nicotinamide) Elle est apportée par les céréales. Elle peut également être synthétisée à partir du tryptophane, mais le millet diminue cette conversion (interférence avec la leucine dont le millet est riche). (116)

- L’acide pantothénique : c’est un constituant de la coenzyme A. On le trouve en quantité suffisante dans les graines (céréales). (116)

- la biotine : elle est présente les œufs et les céréales à l‘exception de l’orge et du blé. Lors du rancissement des graisses elle pourrait être détruite ; ce qui augmente la quantité devant être apportée. De même avec les aliments présentant des moisissures qui produiraient un anti-métabolite de la biotine. (9, 116)

- l’acide folique : De nombreux aliments en contiennent, notamment les parties vertes des plantes et les graines. Mais certains aliments constituent des inhibiteurs de l’acide folique : les pois, les haricots grains, le chou et l’orange. (9)

- la vitamine C (acide ascorbique) : il agit comme cofacteur essentiel dans de nombreuses réactions enzymatiques et comme antioxydant. La plupart des oiseaux en synthétisent en quantité suffisante à partir du glucose. (9, 116)

*Besoin en minéraux et oligo-éléments

L’apport en minéraux et oligo-éléments est souvent peu élevé, mais il est nécessaire pour le bon fonctionnement de l’organisme.

- le calcium : un apport 0,1% semble suffisant en maintenance, 0,5% en période de ponte, 1% en croissance (116) En règle générale, les graines sont carencées en Ca. Dans la nature le grit calcaire, des coquilles d’œufs ou de mollusques constituent un apport en calcium. En captivité, on utilise souvent les os de seiche, les coquilles d’huîtres ou de la poudre d’os. (9) - le phosphore : Son métabolisme est lié à celui du calcium. Le rapport phosphocalcique optimum pour les oiseaux est compris entre 1,4 et 1,8. (78)

- les autres minéraux (magnésium, potassium, chlore et sodium) : ces minéraux sont apportés en quantité suffisante par l’alimentation de manière générale, les carences sont rares. (9)

- les oligo-éléments (cuivre, fer, iode, manganèse, sélénium, zinc) : l’alimentation constitue une source suffisante, là aussi les carences sont rares. On a pu observer chez l’oiseau de compagnie des carences en iode et en manganèse. (77)

*Besoin en eau

Les oiseaux ont moins besoin d’eau que les Mammifères. Ils ne transpirent pas (absence de glandes sudoripares), les plumes limitent les pertes par évaporation et l’élimination des déchets azotés sous forme d’acide urique consomme moins d’eau que celle sous forme d’urée. (9, 86)

La quantité d’eau bue dépend de la taille, du sexe (formation de l’œuf demandant beaucoup d’eau), de l’alimentation (besoin augmenté avec alimentation sèche, sans végétaux ou riche en protéines), de la quantité perdue par la respiration et par l’évaporation au niveau de la peau (variant la température extérieure). (86)

Les grandes espèces doivent toujours disposer d’eau fraîche quelles que soient les conditions. L’eau sera renouvelée quotidiennement, et contenue dans des récipients faciles à nettoyer.

b .

Besoins et particularités selon l’état physiologique

Selon le stade physiologique les besoins alimentaires peuvent varier avec une augmentation des besoins en certains nutriments. On peut distinguer quatre catégories d’oiseaux :

- les adultes à l’entretien

- les adultes en période de ponte

- les adultes en période de nourrissage des oisillons - les jeunes en croissance.

*Adultes à l’entretien

*Adultes en période de ponte

Les besoins des femelles sont accrus : besoins plus importants en protéines, en vitamines et en minéraux pour assurer la production d’œufs de qualité. (78)

Les carences bénignes entraînent une diminution de la qualité des œufs (faible éclosabilité, coquilles fragiles surtout avec un régime déficitaire en calcium et/ou en vitamine D) et une mortalité plus importante des oisillons. (78)

*Adultes en période de nourrissage des oisillons

Là encore les besoins sont globalement augmentés.

Les premiers jours les oisillons sont alimentés par la mère avec le « lait de jabot », substance régurgitée composée d’aliments digérés et d’une substance sécrétée par le proventricule contenant des morceaux de muqueuse desquamée (riche en protéines). Ce lait est progressivement remplacé par des graines ramollies et prédigérées. Dans la nature la « prédigestion » des graines se fait pendant le retour des parents au nid. En volière le retour au nid est très rapide, les graines n’ont pas le temps d’être prédigérées, d’où un risque de surcharge du jabot chez les oisillons pouvant être mortelle. (78)

On fournira donc aux parents des aliments riches en protéines, et un mélange de graines trempées ou germées. (78)

*Croissance

La période de croissance demande une attention toute particulière. Les besoins doivent être couverts correctement sous peine d’être confronté à des problèmes de croissance pouvant persister et handicaper l’oiseau à vie.

On veillera à fournir une alimentation variée, équilibrée, avec des protéines de qualité, sans excès de matières grasses. (78)

Le type d’alimentation aura également une influence sur l’acceptation des aliments chez l’adulte. (78)

La plupart du temps on utilise deux types d’alimentation : un régime pour la période de reproduction et de croissance et un autre pour les oiseaux en maintenance. Un régime différent pour les oiseaux en période de mue serait souhaitable. (86)