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L’agressivité n’est pas un comportement naturel chez les psittacidés. Les attitudes intimidantes suffisent à gérer les conflits. (50, 142)

Les morsures et comportements agressifs sont souvent difficiles à modifier tant que la cause initiale n’est pas déterminée. Il y a de nombreuses causes pour les oiseaux et en particulier pour les perroquets à commencer ou à continuer à mordre. (34)

On peut dégager trois grands moments dans la vie de l’oiseau pendant lesquelles les morsures et les agressions pourront se produire plus particulièrement. (81)

Les mordillements constituent un comportement naturel chez les psittaciformes, mais ces mordillements doivent être contrôlés, leur bec puissant pouvant infliger des blessures plus ou moins importantes. (91) Lorsque l’oiseau est tout jeune, il se sert de son bec pour

explorer les choses qui l’entourent. Après 2-3 mois il commence à mâchouiller tout ce qu’il trouve. (81) C’est en particulier le cas des rosalbins qui ont tendance à beaucoup mordiller les mains de leur propriétaire quand ils sont tout jeunes. Il est important d’apprendre aux jeunes oiseaux à ne pas se servir de leur bec dans les démonstrations d’affection ou les jeux. (67, 81, 91) On a longtemps conseillé de tapoter le bec de l’oiseau, de saisir le bec et de l’agiter doucement ou de souffler dans la face de l’oiseau. Ces techniques peuvent être efficaces mais la méthode la plus efficace selon C. Davis, pour le jeune comme pour l’adulte, est d’agiter légèrement le bras quand l’oiseau y est perché et qu’il montre un comportement indésirable (mordillement des vêtements, des bijoux, des mains ou comportement agressif). On évite ainsi toute confrontation, la personne ne devient pas une menace pour l’oiseau. (33)Il est important également de fournir à l’oiseau des éléments à mâchouiller de texture et de couleur différentes. (67)

Les comportements d’agression, les morsures accompagnées de cris peuvent se manifester lorsque l’oiseau prend de l’assurance et tente d’établir son territoire et de tester la dominance du propriétaire. Le comportement de l’oiseau peut alors être très impressionnant. Dans la nature ces comportements ne servent qu’à intimider. Si le propriétaire se laisse avoir par cette démonstration de force, l’oiseau se place comme le dominant et les problèmes peuvent commencer. Il est donc important de toujours garder la position de dominant et de toujours contrôler la situation. (81)

Le troisième moment propice aux agressions est lié à la maturité sexuelle et aux période de reproduction. L’oiseau se choisit souvent une personne au sein de la famille qu’il considère comme son ou sa partenaire. Des agressions peuvent alors se produire envers les autres membres de la famille, mais aussi envers la personne-partenaire. Les périodes de reproduction peuvent engendrer des modifications de comportement avec des agressions pouvant être dues à la protection du couple oiseau-partenaire et à la frustration sexuelle. (81)

En dehors de ces périodes, les agressions peuvent être engendrées par de nombreuses causes. L’oiseau peut mordre par peur, quand il se croit agressé mais par jeu, lors d’excitation importante, par manque d’attention ou encore lorsque ses habitudes sont perturbées (repas en retard, repos insuffisant, réveil brutal…). (34, 91)

Dans tous les cas il est important d’identifier la cause des morsures avant de mettre en place des mesures correctrices, de distinguer les morsures suite à une réaction instinctive (peur) ou à une agression. Il faut rester maître de la situation, tout en évitant les confrontations et en restant une personne de confiance pour l’oiseau. Il convient d’éviter tout ce qui pourrait provoquer les morsures. (33, 91)

4 . Les cris

C’est une des plaintes les plus fréquentes des propriétaires de ces oiseaux aux cris stridents et puissants. (34)

Les cacatoès avec les amazones et les aras sont les psittaciformes les plus bruyants et posant le plus de problème de ce type. Cette prédisposition des cacatoès vient en partie du fait qu’ils sont très demandeurs et qu’ils expriment leurs besoins d’interactions ou d’affection en faisant excessivement de bruit. (34) Cependant les rosalbins seraient les moins prédisposés à poser des problèmes de cris persistants. Leur développement au nid (pas d’indépendance forte entre les parents et leurs jeunes, et entre les membres de la couvée) en font en effet des cacatoès plus indépendants et plus confiants que les autres.

Les cris sont un mode de communication naturel chez les oiseaux. Il est important de chercher et de comprendre leurs significations. Cette non-connaissance de l’oiseau nous fait souvent croire que notre cacatoès est un « crieur pathologique » alors que ces cris sont la manifestation normale d’un problème d’installation de l’oiseau, d’un sentiment d’inconfort ou d’insécurité. Notre réaction est alors mal appropriée et constitue souvent un renforcement négatif qui amène notre compagnon à plumes à devenir un « crieur pathologique ». (50)

Les cris à l’aube et au crépuscule sont un comportement normal et naturel, ils sont donc difficiles à contrôler. (34) On peut tenter de contrôler ces cris, de baissant graduellement leur intensité en offrant de la nourriture, un nouveau jouet quelques minutes avant le début des cris. Ces diversions ne doivent jamais avoir lieu une fois que les cris ont commencé, cela renforcerait ce comportement. (34) Il est également possible de couvrir la cage la nuit et de retirer la couverture une fois le soleil levé, ainsi le passage de la nuit au jour se fait brusquement et le stimulus de la luminosité croissante est éliminé. (81)

Par contre il ne faut en aucun cas crier pour réprimander l’oiseau, on ne ferait que renforcer les cris, les cris du propriétaire étant alors considéré comme une réponse.

Les cris pour attirer l’attention de leur propriétaire sont fréquents chez les cacatoès. Il est essentiel de ne pas répondre à ces demandes par de l’attention, ne serait-ce qu’un regard (même dur) ou de crier après l’oiseau pour le faire taire, cela ne ferait que renforcer ce comportement. L’oiseau doit être ignoré et l’attention donnée une fois le silence revenu. (33, 34, 81)

Il est possible de couvrir la cage dès le début des cris et de la garder couverte jusqu’à l’arrêt de ceux-ci ou d’isoler l’oiseau dans une pièce à part. Pour être efficace l’isolement de l’oiseau doit être total, c’est-à-dire sans possibilité de regarder par une fenêtre, de se regarder dans un miroir, d’être distrait par un autre animal, un poste radio ou une télévision. (34) L’isolement ne doit durer que cinq minutes après la fin des cris, il est inutile d’isoler l’oiseau plus de quinze minutes en tout. (81)

Il existe la vieille méthode du pistolet à eau. Le jet d’eau ne doit jamais être dirigé vers les yeux, les oreilles ou les narines. (34)

Toutes les punitions doivent être établies calmement et systématiquement. (34) Ces cris peuvent être évités en portant de l’attention avant ou en procurant à l’oiseau assez de jouets et temps de liberté. (81)

Les cris peuvent également être le fait d’oiseau exprimant sa joie, au retour de son propriétaire par exemple. Ce comportement ne doit pas être réprimandé, bien au contraire il renforce les liens entre l’oiseau et la personne. Pour minimiser les cris la personne doit retourner à l’oiseau sa bienvenue. (67, 91)

Les cris expriment également le mal-être, en cas de changement de situation comme un nouvel environnement, après une adoption ou un achat. Les punitions sont alors inefficaces et renforcent le sentiment d’insécurité et d’inconfort de l’oiseau. Dans ce cas il faut rassurer l’oiseau, s’armer de patience et de douceur. Les changements d’endroit pour la cage par exemple devront se faire progressivement. (33, 37, 91)

Il est important de noter une diminution de la fréquence ou de l’intensité des cris, cela peut également traduire un problème de santé. (81)

Comme pour les comportements agressifs, il faudra bien veiller à identifier la causes des cris avant d’envisager de les corriger, et ainsi de pouvoir agir efficacement et éviter les erreurs aggravant le problème.

5 . L’attache à une personne et empreinte sexuelle

L’oiseau peut montrer une préférence envers une personne en particulier. Il peut alors se montrer agressif envers les autres personnes. Ce comportement doit être réfréné, les agressions pouvant entraîner d’importantes blessures. (34) La personne considérée comme partenaire doit limiter les contacts avec l’oiseau et encourager les contacts entre l’oiseau et les autres membres du foyer. (33)

Ce comportement pose aussi problème si la personne visée par un attachement excessif venait à ne plus pouvoir s’occuper de l’oiseau. (33)

L’empreinte sexuelle est une forme d’attachement importante, les cacatoès étant monogames. En milieu domestique ils peuvent s’attacher à une personne mais aussi à un objet inanimé comme un jouet, une image dans un miroir ou même un perchoir. Ce comportement peut se manifester par des régurgitations ou des masturbations vers la source d’affection. (34)

Pendant la période de reproduction, la frustration sexuelle peut entraîner un comportement agressif, du picage ou une activité excessive de nettoyage des plumes d’un éventuel autre oiseau. (34)

Ce comportement se traite par renforcement négatif et traitement médical si nécessaire (cf. 5ème Partie.IV.7. Traitement des comportementaux). (34)

6 . Le picage

Le picage peut résulter de différents problèmes : des infections cutanées, l’ennui, l’habitude, des déficits nutritionnels ou la frustration sexuelle. (34) Il est important d’éliminer les causes parasitaires (parasites externes ou internes), nutritionnelles, et infectieuses avant d’envisager un trouble du comportement, rechercher notamment chez les cacatoès la maladie du bec et des plumes. (33, 91)

Dans le cas de picage dû à un problème comportemental, les plumes ne sont pas décolorées ni déformées, elles sont abîmées par l’oiseau dans les zones que celui-ci peut atteindre avec son bec, les plumes de la tête restent intactes. (91)

Chez les cacatoès le picage d’origine comportemental est fréquent. Ces oiseaux ont en effet besoin de contacts, d’attention de la part de leur propriétaire. (33, 68)

Le picage comportemental apparaît souvent suite à un stress important, un événement particulier ou à l’ennui ou la solitude mais peut aussi découler de la frustration sexuelle, de conditions de captivité inadaptées…

Les causes sont nombreuses et variées (12, 33, 35, 81, 91, 106):

- l’ennui : dans la nature les oiseaux sont presque toujours en activité, en captivité la vie est beaucoup moins mouvementée. Le mâchouillage des plumes apparaît alors comme une activité de substitution.

- la solitude : les cacatoès sont des oiseaux programmés pour vivre en groupe, ils peuvent souffrir d’anxiété de séparation, l’isolement de l’activité familiale ou l’absence du propriétaire étant alors difficilement supportée.

- le manque d’attention.

- la peur et l’anxiété : le picage apparaît comme une activité anxiolytique.

- un changement des habitudes : le changement (emplacement de la cage, arrivée d’un nouvel animal de compagnie, d’un nouveau membre dans la famille…) est source de stress et de peur pouvant entraîner du picage.