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Commémoratifs

Lorsque l’on reçoit en consultation un animal exotique quel qu’il soit, il est important de connaître sa provenance, son statut légal et sanitaire.

Il est important et surtout pour les élevages ou les personnes possédant de nombreux oiseaux et des espèces différentes de connaître l’historique de l’élevage, sa conduite, de savoir s’il y a eu de nouveaux arrivants, des problèmes de santé dans le passé…(34)

Les commémoratifs sont importants pour connaître les conditions d’entretien de l’oiseau, les conditions dans lesquelles il vit (type de cage, taille, aménagement, sortie à l’extérieur etc.), son environnement (pièce aérée, avec des courants d’air, exposition au soleil etc.), la structure du groupe (membre de la famille, présence d’autres animaux etc.), et son alimentation (quoi, quand et comment). (8, 69)

Les oiseaux cachent longtemps leurs problèmes de santé, quand un oiseau paraît malade, soit il traîne son problème depuis longtemps et le processus pathologique est avancé, soit la maladie évolue de manière aiguë. L’interrogatoire peut permettre de déceler quelques détails dans le comportement de l’oiseau montrant que quelque chose n’allait pas depuis déjà quelques temps (changement dans la façon de se percher, changement de comportement, modification dans l’abreuvement ou l’alimentation etc.). (69, 75)

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Examen clinique

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Examen à distance

L’examen à distance nous apporte de nombreuses informations. Il est important de ne pas négliger cette étape de l’examen clinique. Il s’effectue avant les manipulations stressantes qui pourraient modifier de manière notable les attitudes et le comportement de l’oiseau.

Il nous permet d’observer le comportement de l’oiseau (dépression etc.), son attitude (ailes tombantes, faiblesse etc.), sa façon de se percher, de respirer (ouverture du bec, battement de la queue etc.), de se déplacer, l’état de son plumage... (10, 69)

Les oiseaux sont connus pour dissimuler les signes d’une maladie, c’est un réflexe de survie pour ne pas représenter un proie facile dans la nature. Il est pour cette raison toujours mieux d’observer l’oiseau sans être vu, l’oiseau laissera apparaître plus facilement les signes d’une maladie s’il ne sent pas observé. (10, 75)

Regarder dans le fond de la cage pour inspecter les fientes. Les fientes sont constituées de fèces (partie solide, de couleur vert foncé à noir), d’urine (partie liquide, claire) et de cristaux d’urate (partie blanche, de consistance pâteuse). Noter les modifications de volume, de consistance, de couleur, la quantité d’urate ou de liquide, la présence de sang, de graines non digérées. Attention à ne pas prendre en considération les fientes produites pendant la consultation, le stress qu’elle engendre chez l’oiseau entraîne une diarrhée qu’on peut qualifier « de stress » et qui n’est pas significative. (69, 75, 112)

ii .

Examen rapproché

L’examen clinique doit être méthodique et réalisé avec ordre comme pour n’importe quel animal. (voir tableau 9)

c .

Examens complémentaires

i .

Prélèvement sanguin Le prélèvement peut se faire :

- par ponction à la veine brachiale (face interne de l’aile, l’oiseau étant placé sur le dos, aile étendue) ; attention à la formation rapide d’hématome (compression de 2-3 minutes). (8, 43) - par ponction à la jugulaire droite : veine la plus accessible, attention là encore à la formation rapide d’hématome, compression difficile à cet endroit (8, 43)

- par coupe d’une griffe : pour avoir quelques gouttes de sang (mauvais prélèvement pour un examen hématologique). (8, 43)

Il peut être nécessaire de tranquilliser l’oiseau : anesthésie flash avec isoflurane ou anesthésie avec kétamine 20-30 mg/kg. (8)

Le volume de sang prélevé (en ml) est de 0,01% du poids de l’oiseau (en gramme). (8)

Examen, aspect normal Anomalies Poitrine,

masse musculaire

Palper les muscles pectoraux et la carène. Les muscles doivent être fermes, rebondis avec un tissu sous- cutané très peu adipeux.

Obésité

Maigreur : carène proéminente Repérer des plaies chez oiseaux avec les ailes mal coupées ou chez les jeunes maladroits

Etat

d’hydratation

Aspect de la peau, des yeux Déshydratation quand peau sèche, yeux secs

Bec et cire Forme, couleur, intégrité, qualité de la kératine, état des marges, affrontement correct des mandibules Fine poudre blanche chez les cacatoès

Problèmes pouvant être signe d’un mauvais entretien, d’une maladie systémique (PBFD), d’un problème alimentaire (hypovitaminose A), d’un traumatisme

Cavité orale Ouverture du bec à l’aide d’un pas d’âne

Couleur des muqueuses, congestion, exsudat, mucosités, plaies, ulcères… Narines Claires, rondes, dégagées Obstruction, jetage, déformations,

bruits respiratoires, éternuements, Oreilles Inspection des conduits auditifs Polypes, néoplasie, infection Yeux et

annexes

Yeux ronds, clairs, humides et brillants

Utilisation d’un ophtalmoscope Ulcère décelé avec fluorescéine

Possible cataracte chez l’oiseau âgé Masse, gonflement des paupières, des sinus, chassie

Cou Palpation de la région du cou, du jabot, de son contenu

Transillumination

Recherche masse ou épaississement paroi du jabot

Emphysème sous-cutané quand rupture des sacs aériens

Auscultation cardiaque et respiratoire

Rythme cardiaque, fréquence (150- 300 battements par minute)

Fréquence respiratoire (30-45 mouvements par minute)

Apporte souvent peu d’informations

Bruits cardiaques atténués si obstacles (sacs aériens encombrés), bruits anormaux, surajoutés (crépitements, sifflements)

Abdominale Palpation abdominale (foie normalement non palpable)

Distension abdominale

Recherche masses, d’organomégalie Plumes et

peau

Inspection soigneuse de toutes les plumes, sur tout le corps

Plumes : lisses, brillantes, non abîmées

Peau : douce, souple, transparente

Révélateurs de nombreux problèmes : nutritionnels, infectieux, parasitaire, mauvais état général ; Picage surtout chez les cacatoès Membres

(pattes, pieds et ailes)

Palpation des muscles, des os Examen des pieds, des griffes, de la face plantaire

Fracture, malformation, abcès

Cloaque Plumes autour devant être propres, lisses

Examen de la muqueuse par légère éversion avec un coton tige humidifié

Diarrhée, inflammation, papillome…

Glande uropygienne

Symétrique, lisse Possible abcédation, néoplasie,

dysfonctionnement

Tableau 9 : Conduite de l’examen clinique rapproché chez l’oiseau (8, 10, 43, 111)

ii .

Hématologie

Il est important de noter la numération et la morphologie des cellules blanches, la morphologie et la taille des hématies. (51)

Hématies 1,9 à 5,9 millions/mm3

Thrombocytes 20000 à 10000 /mm3

Leucocytes 12000 à 40000 /mm3

iii .

Biochimie

Les valeurs des différents paramètres ne sont pas connues pour toutes les espèces et varient selon les âges. (43)

Paramètre Augmentation Diminution

Glucose

> 6 g/dl

Si stress, maladie, corticoïdes, diabète sucré

< 1 g/dl Hypoglycémie

Calcium

> 12 mg/dl

Augmentation pendant ponte, quand hyperprotidémie, lipémie, déshydratation, tumeur

< 8 mg/dl

Maladie nutritionnelle, intoxication au plomb

Acide urique > 15 –150 mg/dl Maladie rénale, goutte

Quand maladie hépatique très avancée

Urée

> 5 mg/dl

Elévation rare, quand déshydratation Créatinine

> 0.7 mg/dl

Augmentation quand les lésions rénales sont sévères

LDH (Lactate déshydrogénase) > 150 –15000 UI/l Dommages musculaires, hépatiques ou cardiaques

Quand maladie hépatique très avancée CPK (Créatinine phosphokinase) > 600 - 25000 UI/l Augmentation souvent artéfactuelle ; dommages musculaires, ou cardiaques AST (Aspartate aminotransaminase) > 30-15000 UI/l Dommages musculaires, hépatiques ou cardiaques

Quand maladie hépatique très avancée

Cholestérol

> 500 mg/dl

Augmentation quand mauvaise alimentation, trouble hépatique

< 100 mg/dl Maladie du foie Tableau 10 : Hémogramme d’un oiseau. (8)

iv .

Autres prélèvements

* Ecouvillons : au niveau de la bouche, du cloaque, de la trachée, des choanes, du jabot (43) * Grattage, calque : de plume, d’écailles, de peau, de corne

* Par ponction, aspiration

Au niveau de masse, d’organe (43) Lavage trachéal, du jabot (43) * Analyses d’urines ou de fèces

* Biopsie : de peau, de divers organes après endoscopie ou laparoscopie

v .

Imagerie

*Radiographie

Les appareils couramment utilisés par les vétérinaires ne sont pas toujours adaptés aux animaux de petite taille, ils sont souvent trop puissants. (43)

Les radiographies de contraste pourront être utilisées pour explorer le tube digestif ou effectuer des urographies. (43)

*Echographie

Cette technique d’imagerie médicale peut s’avérer utile mais son emploi est limité par présence des sacs aériens.

*Endoscopie

C’est un équipement indispensable pour un vétérinaire aviaire. Il permet bien souvent d’éviter des chirurgies lourdes, des laparotomies exploratrices. Il permet des examens visuels du jabot, du proventricule, de la trachée, des sacs aériens, du cloaque et de la cavité abdominale. (43)

Un arthroscope de 1,9 à 4 mm de diamètre pourra être utilisé.