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3 Facteurs réduisant l’éclosabilité et mortalité embryonnaire

a .

Ponte d’œufs anormaux ou de mauvaise qualité

La ponte d’œufs anormaux peut se produire quand la femelle présente des problèmes génitaux comme une salpingite mais aussi quand elle est atteinte d’affections générales (carences nutritionnelles, maladies rénales ou hépatiques) entraînant une baisse de l’état général.

Les œufs à coquille molle peuvent être pondus dans le cas de certains déficits nutritionnels, notamment en calcium, vitamine A et D3 et différents minéraux ou en cas de métrite. Ces œufs sont pondus avec difficulté car leur progression dans l’oviducte n’est pas aisée. De plus en cas de carence en calcium, les muscles utérins sont souvent amincis et affaiblis. (66)

Des œufs sans jaune sont parfois pondus. Ils sont petits et bien sûr stériles. Cette anomalies peut être la conséquence d’une métrite, du dépôt de l’ovule dans la cavité abdominale ou d’anomalies ovariennes (fibrose, néoplasie, dégénérescence). (66)

b .

Mortalité embryonnaire

La mortalité embryonnaire dépend du moment et de l’importance de l’exposition à un agent tératogène ou d’une anomalie de l’incubation ; ces paramètres étant plus importants que la cause elle-même. (102)

Chez la poule un tiers de la mortalité embryonnaire a lieu pendant la première semaine d’incubation, c’est la première période critique, pour près des deux tiers restant les problèmes se produisent à l’éclosion. Ces proportions seraient valables pour les psittaciformes. (102)

Pendant la première semaine d’incubation de nombreux facteurs peuvent être incriminés : les manipulations brusques de l’œuf, des paramètres d’incubation inadaptés (humidité, température, vibration excessive, tournage des œufs, ventilation trop faible), des infections, des problèmes génétiques, des déficiences nutritionnelles chez la femelle et pour les œufs incubés au nid des problèmes avec les parents ou des températures au nid trop élevées ou trop basses. (31, 102)

Entre la première semaine d’incubation et l’éclosion la mortalité est la plus faible. Les causes de problèmes les plus fréquentes sont les infections, les conséquences de déficiences nutritionnelles chez la femelle pondeuse et en incubateur le problème le plus courant est une mauvaise température (souvent trop élevée). (31, 102)

c .

Problèmes avec les parents

*Environnement

Le couple peut abandonner le nid en cas d’agitation ou de stress, d’infestation du nid par des parasites. Les œufs non couvés doivent être retirés et placés en couveuse. (1)

Les œufs peuvent être cassés par l’agitation des parents dans le nid, les coquilles peuvent être ponctionnées par des griffes trop longues ou déformées. En cas de petite fêlure ou de ponction il est possible de « réparer » la coquille par l’application de vernis à ongle. (1)

*Age des parents

Pour les oiseaux très jeunes ou âgés, l’éclosabilité est réduite. (102)

Pour les jeunes, le tractus génital à la première ponte peut ne pas être assez mature et donner des œufs infertiles. (102)

Dans nature les couples d’oiseaux jeunes pondent plus d’œufs mais ont moins de résultats que les oiseaux plus âgés et plus expérimentés qui pondent moins d’œufs. Ce qui suppose que l’incubation et l’élevage des oisillons est à le fois un processus instinctif et appris. (26, 66) Pour la première couvée on pourra avoir des problèmes d’abandon, de mauvais soins, d’œufs cassés, de petits blessés. Les jeunes sont des parents inexpérimentés, inexpérience plus marquée chez les sujets élevés à la main. (26, 102) Pour les plus âgés, il existe souvent des problèmes de santé sous-jacents révélés par la période de reproduction. La coquille est souvent de mauvaise qualité par exemple. (102)

*Facteurs nutritionnels

L’embryon est isolé dans sa coquille qui doit contenir tout ce qu’il lui faut pour se développer correctement.

Un grand nombre de carences peut entraîner un taux d’éclosabilité faible. Les carences mineures chez la femelle peuvent être révélées au cours de la période de reproduction notamment lorsque plusieurs couvées sont pondues pendant une saison. Si la femelle ne présente pas de problèmes, un grand nombre de vitamines et minéraux peuvent faire défaut dans les œufs, d’où des carences chez l’embryon et une mortalité ou des défauts de développements résultant. (102)

Des parents mal nourris ne font pas d’oisillons robustes et en bonne santé. (66)

d .

Problèmes infectieux, parasitaires et toxiques

*Agents infectieux

Un grand nombre d’agents infectieux peuvent poser problème.

L’infection peut se faire dans l’œuf. La contamination peut avoir lieu au moment de la formation de l’œuf au cours de la progression dans l’oviducte ou alors les germes peuvent traverse la coquille de l’œuf, perméable quelques temps après la ponte (avant la fermeture des pores par le refroidissement qui suit la ponte). (102, 145)

Le risque de développement d’une infection est important dans la première partie de l’incubation, avant la mise en place de la circulation sanguine, en effet en l’absence de vascularisation l’immunité passive de l’embryon n’est pas efficace. (145)

Les germes posant le plus de problèmes sont : (102)

- les salmonelles, cause classique de mortalité embryonnaire et de mort d’oisillons nouveaux-nés ;

- les staphylocoques, pathogènes relativement communs ;

- les streptocoques ; l’entrée des germes dans l’œuf se fait souvent suite à une infection ovarienne, la mortalité est de 20 à 50%, il est important de trouver la femelle porteuse ; - E. coli dont la contamination peut se faire à travers coquille ou dans le tractus génital, la mort se produit assez tardivement dans le processus d’incubation ou peu après l’éclosion ; - Chlamydophila psittaci ; pathogène entraînant la mort des embryons 5 à 12 jours après la ponte.

L’infection fongique la plus commune est comme chez les adultes est l’aspergillose. Elle provoque la mort de l’embryon ou la naissance d’oisillons dyspnéiques et chétifs. (102)

La prévention de ces différentes affections se fait par des bonnes mesures d’hygiène, le retrait rapide du nid des œufs contenant des embryons morts (détection par mirage) et la détection rapide des parents porteurs de germes pathogènes.

*Parasitisme

L’effet des parasites sur les embryons est indirect. Le parasitisme des femelles peut entraîner des carences chez les embryons. (102)

*Substances chimiques

De nombreuses substances chimiques peuvent entraîner une mortalité embryonnaire ou des malformations.

Les herbicides (paraquat, trifluralin) sont hautement toxiques. (102)

De nombreux insecticides posent des problèmes. Les organophosphorés comme le parathion ou le diazinon entraînent diverses malformations comme des scolioses, des lordoses, des réductions de la longueur de la colonne vertébrale, des ossifications incomplètes ou des arrêts de croissance de l’embryon. (102)

Le carbaryl, le malathion (autre organophosphoré) ou la perméthrine posent relativement peu de problèmes s’ils sont utilisés correctement en petites quantités. (102) Certains antibiotiques ne doivent pas être utilisés chez la femelle en période de reproduction. La pénicilline entraîne des hémorragies et des œdèmes de la tête et des membres ; les tétracyclines des arrêts de croissance par inhibition de la minéralisation du squelette ; le chloramphénicol inhibe la croissance sans provoquer de déformations ; les sulfamides posent de nombreux problèmes comme une dégénérescence des tubules urinaires, le développement d’une tête élargie, une hypoplasie du bec… (102)

Le mieux est de limiter au maximum l’emploi de ces différentes molécules.

e .

Problèmes à l’éclosion

Les difficultés à l’éclosion peuvent être la conséquence de plusieurs problèmes. La mortalité autour de l’éclosion est la conséquence de fautes au cours de l’incubation, d’infections, de développement anormal de l’oisillon. (31)

Des difficultés ou une incapacité à sortir de l’œuf sont également la conséquence d’une malposition de l’oisillon dans l’œuf, par exemple un oisillon avec la tête placée à l’opposé de la chambre à air, ou avec la tête placée sous l’aile gauche, position létale. (102)

4 . Problèmes chez les oisillons

a .

Problèmes au nid (sauf infections)

Les oisillons peuvent manquer de soins. Les adultes ne font pas tous de bons parents ; ils peuvent être trop jeunes, malades ou troublés par un environnement bruyant et stressant ou ne pas savoir comment s’y prendre comme de nombreux oiseaux EAM.

Les oisillons peuvent être tués ou blessés par des rongeurs, des serpents ou des mustélidés. Ils peuvent souffrir au nid de mauvaises conditions environnementales comme une chaleur excessive. (26)

De nombreux cacatoès ne pondent que 2 œufs. Le plus jeune des oisillons reçoit souvent moins de soins et meurt. Chez le rosalbin les couvées comptent plus d’œufs (de 3 à 5), et les soins sont apportés à tous les oisillons. (2)

b .

Infections virales

Les infections virales sont les maladies infectieuses les plus communes chez les oisillons. L’évolution des maladies, les symptômes et leur importance dépendent de l’âge du jeune, de son statut immunitaire, de ces conditions physiques, de son statut nutritionnel et des conditions de maintien.

*La maladie du bec et des plumes (PBFD, Psittacine Beak and Feather Disease)

La maladie du bec et des plumes est une maladie majeure chez de nombreux psittaciformes notamment les cacatoès. (126, 132)

La maladie peut avoir différentes évolutions. Chez les oisillons ou les jeunes, les formes sur-aiguë et aiguë sont principalement observées. (132)

La forme suraiguë, particulièrement commune chez les cacatoès, est à suspecter chez des oisillons avec une perte de poids rapide, des signes de pneumonie, d’entérite, de septicémie suivis de la mort de l’oisillon. (132)

La forme aiguë est fréquente chez les jeunes à la suite du remplacement du duvet par la formation des premières plumes, vers 28 à 32 jours d’âge. (132) Le premier signe clinique est le développement de plumes anormales. Les oisillons sont ensuite léthargiques, présentent des régurgitations et meurent. La progression clinique est plus rapide chez les plus jeunes (126, 132)

Le diagnostic se fait par la clinique, les examens histologiques sur des biopsies de plumes, de peau et par des tests ADN (PCR). (126, 132)

Il n’existe pas de traitement spécifique. Le traitement est purement symptomatique et de soutien : lutte contre l’hypothermie, contre la déshydratation, contre les infections secondaires. (40, 132) Le pronostic est toujours sombre, d’autant plus si l’oiseau est jeune.