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La tranquillisation et l’anesthésie sont utilisées pour les actes chirurgicaux bien sûr, et peuvent être très utiles pour les examens stressants et/ou délicats comme les prises de sang, les radiographies. (8)

Le métabolisme des oiseaux est très élevé, l’absorption et l’élimination des produits est également rapide. (8, 140)

La période de jeûne précédant l’anesthésie doit être de courte durée ; pour les grands oiseaux on préconise un retrait de la nourriture 3 à 6 heures avant l’injection des produits. (8, 140) Un oiseau à jeun est exposé aux risques d’hypoglycémie et ses capacités à éliminer les anesthésiques sont diminuées. (140)

Au réveil l’oiseau doit être placé dans un environnement calme et chauffé, attention aux hypothermies, fréquentes.

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Anesthésie fixe

Il est important de bien connaître le poids de l’oiseau, pour éviter les surdosages. Il faut prendre également en considération son état d’obésité, son âge, son degré d’excitation et son état de santé. (140)

Les injections de produits peuvent se faire en intraveineuse (IV) ou en intramusculaire (IM). La voie intra-péritonéale (IP) est à éviter (risque d’injection dans les sacs aériens). (8, 140)

La kétamine pourra être utilisée. Son utilisation seule (à la posologie de 20-30 mg/kg en IM ) n’est pas recommandée, cela entraîne un réveil agité (excitation, manque de coordination…). Elle pourra être associée au diazepam, à la xylazine ou à l’acépromazine. (cf. tableau 12) (8, 140)

L’association tilétamine-zolazepam n’est pas recommandée. Les doses nécessaires sont souvent importantes pour une anesthésie de courte durée, le réveil est prolongé (2-4 heures) et parfois violent. (140)

Anesthésiques Posologie, voie Remarques

Kétamine seule 20-30 mg/kg, IM, IV ou SC Réveil agité Kétamine Xylazine 10-30 mg/kg, IM 2-6 mg/kg, IM

Attention effets cardio- dépresseurs de la xylazine chez oiseaux débilités

Kétamine Diazepam

10-50 mg/kg, IM

0,5-2,0 mg/kg, IM ou IV

Meilleure option chez les oiseaux malades Kétamine Acépromazine 25-50 mg/kg, IM 0,5-1,0 mg/kg, IM

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Anesthésie gazeuse

L’anesthésie gazeuse est la meilleure option. L’induction est rapide, sûre, la profondeur de l’anesthésie est modulable, le réveil est rapide. La pré-anesthésie est souvent inutile. Elle permet des anesthésies chirurgicales ou des anesthésies flash pour des examens complémentaires. (8, 140)

L’induction peut se faire au masque ou avec une caisse à induction (petite enceinte transparente, dans laquelle l’oiseau est placé et reçoit les gaz anesthésiques). On utilisera un circuit de type non ré-inhalatoire. (8, 140)

L’isoflurane est le produit de choix (grande marge de sécurité, induction et réveil rapide, très peu de toxicité tissulaire) ; on peut également utiliser le sévoflurane ou l’halothane. (8, 140)

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Réanimation

En cas de problème (arrêt cardiaque, apnée), couper l’anesthésie si cela est Tableau 12 : Utilisation de divers anesthésiques chez les oiseaux (140)

En cas d’apnée, il est possible de pratiquer une ventilation assistée au rythme d’une ventilation par seconde, en prenant garde de ne pas provoquer de rupture des sacs aériens, d’administrer du doxapram à la posologie de 5 à 7 mg/kg en IV, IM ou sous la langue. (140) En cas d’arrêt cardiaque, tenter un massage cardiaque, administrer de la noradrénaline ou de l’adrénaline à 0,1 à 0,2 ml/kg. (140)

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Analgésie

On dispose de peu de connaissances concernant l’emploi des différentes molécules aux propriétés analgésiques et anti-inflammatoires chez les oiseaux. Leur utilisation se fait par extrapolation de celle chez les carnivores domestiques.

Si les effets indésirables sont relativement facilement mis en évidence, les effets analgésiques restent difficiles à évaluer.

Molécule Posologie

Carprofène (Rimadyl ND) 2-10 mg/kg IV, IM ou SC, 1fois/j

Dexaméthasone 2-4 mg/kg IM, 1fois ou 2 fois/j Flunixine méglumine

(Finadyne ND) 1-10 mg/kg IM

Ketoprofène 2 mg/kg IM

Prednisolone 2 mg/kg VO, 2 fois/j

Butorphanol (Torbugesic ND) 3-4 mg/kg IV ou PO, 3 fois/j

5 . Thérapeutique

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Administration de médicaments

*Par voie buccale Dans l’eau de boisson

C’est certes la méthode la plus pratique et la moins stressante mais c’est aussi la moins fiable. C’est parfois la seule envisageable pour les oiseaux difficiles ou les oiseaux en groupe. (8, 43)

D’une part la dose administrée dépend de la quantité d’eau bue, elle n’est donc pas correctement établie. Cette quantité est modifiée par les conditions environnementales, l’alimentation mais aussi par le médicament lui-même qui peut donner un goût , une couleur ou une odeur à l’eau. D’autre part le pH de l’eau et les minéraux qu’elle contient peuvent modifier les molécules et rendre le médicament inefficace. (8, 13, 43)

Tableau 13 : Molécules anti-inflammatoires utilisables chez les oiseaux (16, 140)

Dans la nourriture

Là encore c’est une méthode pratique mais le dosage est difficile à établir. Les oiseaux malades refusent parfois de manger et ne prennent pas le médicament. Ils peuvent également refuser de manger si le médicament modifie le goût de l’aliment, d’autant que les cacatoès n’avalent pas les aliments directement mais les mâchouillent et qu’ils peuvent se montrer très difficiles. (8, 13, 43) Certains aliments peuvent également modifier l’absorption intestinale des molécules. (43)

Administration par sondage

C’est par voie buccale la méthode la plus efficace mais la moins pratique à mettre en œuvre et la plus stressante pour l’oiseau. Elle permet un dosage exact et une administration correcte des doses. (8, 43)

*Par voie parentérale

Cette voie est la plus efficace, les doses administrées sont connues.

Voie intramusculaire

C’est le voie injectable la plus utilisée. L’injection se fait dans les muscles pectoraux. Elle ne doit pas être effectuée dans les muscles de la cuisse, du fait de l’existence du système porte-rénal. Les produits irritants pouvant engendrer une nécrose musculaire doivent être administrés par une autre voie (8, 43)

Voie sous-cutanée

Par rapport à la voie intramusculaire, la voie sous-cutanée ne présente que peu d’avantages, sauf pour les produits pouvant causer des nécroses musculaires. (43) Elle est souvent utilisée chez les oisillons ou les jeunes du fait de la difficulté de pratiquer une intra- musculaire sur ces oiseaux. (13)

On l’utilise surtout pour réhydratation mais attention la peau des oiseaux est fragile et peu élastique. Les injections peuvent se faire au niveau de la membrane alaire, entre les épaules, au niveau du cou mais alors attention à ne pas injecter les produits dans les sacs aériens (8)

Voie intraveineuse

C’est une voie d’administration efficace mais peu de médicaments sont adaptés et elle est difficile à mettre en œuvre surtout sur un oiseau non anesthésié. Elle se fait dans jugulaire droite ou brachiale. La paroi veineuse est assez fragile, les hématomes se forment facilement. (8, 43)

Voie intra-péritonéale

C’est une voie qui n’est pas sans risques : risque de traverser les sacs aériens, de blesser un organe interne. L’injection doit se faire sur la ligne médiane de l’abdomen. (8)

Voie intra-osseuse

Elle est utilisée pour la réhydratation, la fluidothérapie. Le cathéter est placé dans un os long. (8, 43)

Voie percutanée

Elle est peu utilisée. On l’emploie pour certains traitements antiparasitaires.

*Par voie aérienne : nébulisation, aérosol thérapie

La nébulisation est intéressante dans les cas de pneumonie et d’aéro-sacculite, c’est un traitement adjuvant au traitement principal. Cette technique permet d’administrer des substances directement sur le site d’infection et d’utiliser des molécules toxiques en utilisation systémique (gentamicine par exemple, cf. tableau). (13, 43)

Sa mise en œuvre nécessite l’emploi d’un nébulisateur produisant des gouttelettes (<5µm) d’un fluide véhicule. (13, 43)

Les nébulisations se font sur 15 à 20 minutes 4 à 5 fois par jour.

Molécules Dosage

Erythromycine 100 mg dans 15ml de solution saline Spectinomycine 200 mg dans 15ml de solution saline Sulfadiméthoxine 200 mg dans 15ml de solution saline Enrofloxacine 100 mg dans 10ml de solution saline

*Les topiques

Ils sont utilisés pour les infections localisées : les conjonctivites, les dermatites, les plaies… Les crèmes et pommades doivent être utilisées avec précaution, l’application sur les plumes doit en effet être évitée (modification des différentes propriétés des plumes et de leur rôle, risque d’ingestion par l’oiseau). (13, 43)

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Réhydratation et alimentation forcée

*Réhydratation

La réhydratation peut se faire par voie intraveineuse, sous-cutanée, intra-osseuse ou orale, mais dans les cas de déshydratation sévère ou d’état de choc, les voies sous-cutanée ou orale ne sont que modérément efficaces. (8, 74)

La pose d’un cathéter et d’une perfusion est chez les oiseaux impossible pratiquement. Il est envisageable par contre d’administrer des bolus régulièrement (de 8 à 10 ml, en 5 à 6 fois par jour). (8, 29, 74)

Il est recommandé d’administrer 50 ml par kg et par jour en maintenance, à ce volume de maintenance il faut ajouter le volume de déficit hydrique (pourcentage de déshydratation multiplié par le poids) qui sera donner sur 2 à 3 jours. (29, 74)

Le mieux est d’utiliser du lactate de Ringer. (8)

*Alimentation forcée

Il est parfois nécessaire de gaver des oiseaux qui refusent de s’alimenter ou pour administrer les médicaments.

Le mieux est d’utiliser une sonde de gavage métallique (assez longue, incurvée, dont l’extrémité est arrondie). Les tubes en caoutchouc ou en plastique doivent être évités, ils peuvent être sectionnés par le bec des oiseaux et se retrouver coincé dans le tube digestif. (29)

Avant le sondage, la longueur de sonde à introduire doit être estimée. La sonde est lubrifiée, introduite doucement sur le coté de la bouche, dirigée vers l’oropharynx et glissée dans l’œsophage. Le cou est maintenu droit entre le pouce et l’index pendant cette manipulation. (29)

Chez les cacatoès, un volume de 5 à 10 ml de liquide peut être administré. Il est mieux de faire de petits repas fréquemment. (8, 29)

II . Les maladies infectieuses principales