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Les maladies fongiques chez les oiseaux sont principalement des mycoses internes, les mycoses externes (les teignes) sont rares.

Elles se développent souvent à la suite d’une immunodépression, d’une antibiothérapie longue et/ou mal menée ou d’un mauvais état général.

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L’aspergillose

L’aspergillose est une cause relativement commune de troubles respiratoires. Les oiseaux en bonne santé ne sont pas atteints, même exposés à une grande quantité de spores. C’est une infection opportuniste. La sensibilité à l’infection augmente avec le stress, les mauvaises conditions physiques et d’entretien, l’administration prolongée d’antibiotiques ou de corticoïdes, l’exposition à des irritants respiratoires, un état de malnutrition ou de carences, ou le développement de maladies chroniques. (20, 101, 119)

Cette maladie est causée par un champignon saprophyte du genre Aspergillus envahissant les tissus respiratoires. On isole en particulier Aspergillus fumigatus. (20, 101)

La maladie peut évoluer de façon aiguë ou chronique. (101, 133)

L’évolution chronique représente la forme classique, c’est souvent une infection secondaire. (101, 133) Chez les psittaciformes, l’infection se limite souvent à l’appareil respiratoire haut : atteinte nasale et/ou sinusale. (101, 119) Elle peut aussi s’étendre à la trachée et aux poumons. (119) les signes cliniques ne sont présents qu’après une évolution relativement importante des lésions. On observe des signes spécifiques dépendant du site d’infection et de l’étendue des lésions (jetage, narines bouchées, changements de voix, réticence à parler, claquements respiratoires ; tachypnée, dyspnée plus ou moins sévère, intolérance à l’effort en cas d’atteinte pulmonaire et des sacs aériens) et des signes non spécifiques (abattement, vomissements, perte de poids progressive). (101, 133) Les lésions de type granulomateux se situent au niveau de la bifurcation trachéale, des sacs aériens thoraciques et abdominaux, on peut également retrouver des granulomes sur la peau, sur les muqueuses du jabot et de l’œsophage. (133)

La forme aiguë se développe lorsque l’oiseau est exposé à une très grande quantité de spores fongiques, qu’il est maintenu dans de mauvaises conditions. Cette forme est souvent fatale, l‘oiseau est nettement abattu, anorexique et en dyspnée sévère. La colonisation des poumons est rapide et massive. De multiples granulomes miliaires sont retrouvés à l’autopsie dans l’appareil respiratoire. (101, 133)

Le diagnostic ante mortem est difficile. La clinique, l’apparition des problèmes et leur évolution donnent une suspicion qu’il faut confirmer par des examens complémentaires. L’analyse hématologique révèle une leucocytose marquée. (101, 119, 133) Les radiographies ne montrent aucune modification en début d’évolution, par la suite on peut observer des images bronchiques, une augmentation locale de la densité pulmonaire et des sacs aériens. (101, 119) L’endoscopie et la laparoscopie permettent de visualiser les lésions : plaques ou nodules blancs à la surfaces des sacs aériens, dans la trachée. La confirmation se fait par la sérologie, l’histopathologie ; la sérologie est peu utilisée du fait de la contamination facile des échantillons. (101, 119, 133)

Le traitement est difficile, il doit être débuté le plus précocement possible et d’une manière agressive. Il faut associer un traitement local et général. Le traitement spécifique de la mycose peut être complété par un traitement de soutien (fluidothérapie, oxygénothérapie, gavage, antibiothérapie). (101, 119)

Dans le traitement local, le débridement des lésions accessibles est possible, ensuite on utilise des techniques telles que la nébulisation, l’irrigation nasale, les lavages trachéaux ou des sacs aériens. (101, 119, 133) L’amphotéricine B est utilisée en traitement local à 1 mg/kg en intra-trachéale ou dans les sacs aériens deux fois par jour ou en aérosols. (119, 133) Elle est également utilisée par voie intra-veineuse pour initier le traitement par voie générale. L’itraconazole, la flucytosine et le fluconazole sont des fongistatiques pouvant être utilisés pour poursuivre le traitement par voie générale pendant plusieurs mois. (119) (cf. tableau 18)

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La candidose

La candidose est une maladie opportuniste, affectant le tube digestif la plupart du temps, touchant plus particulièrement les jeunes, notamment le oiseaux EAM et les individus immunodéprimés, en général suite à un traitement antibiotique de longue durée. (101, 119)

Candida albicans est retrouvé de manière normale dans le tube digestif des oiseaux en faible quantité. La maladie se déclare lors d’une multiplication anormale du micro- organisme suite à un déséquilibre de la flore intestinale (maladies gastro-intestinales, antibiothérapie prolongée ou mal conduite), un état de stress important, de mauvaises conditions hygiéniques ou une immunodépression. (20, 101, 119, 133) Chez les oisillons élevés à la main, le développement d’une candidose peut être le résultat d’une mauvaise gestion de l’environnement et du nourrissage : fluctuations de la température ou de l’humidité dans la couveuse, texture, température ou composition non adaptée de l’aliment. (75)

Le développement excessif des Candida se fait surtout dans l’intestin grêle, le jabot, le proventricule et le ventricule mais on peut retrouver des lésions de candidose au niveau du cloaque, de l’appareil respiratoire, de la peau, de la glande uropygienne, du bec et des yeux. (101)

L’ingluvite mycosique est fréquente chez les jeunes, ils sont non immunocompétents et leur flore intestinale est immature. Cette ingluvite se manifeste par de l’inappétence, des régurgitations, une stase dans la jabot, un épaississement de la paroi du jabot. Les jeunes oiseaux ont une croissance ralentie. (101, 119, 133)

Dans l’atteinte du proventricule, du ventricule et de l’intestin grêle, les oiseaux présentent des vomissements, de la diarrhée, une perte de poids. Dans les cas chroniques d’entérite fongique, un état de malnutrition peut se développer par diminution de la motilité intestinale et de l’absorption des nutriments. (101, 119)

Le diagnostic est basé sur les commémoratifs d’une maladie sous-jacente ou d’une immunodépression, sur la visualisation de lésions, l’identification d’un grand nombre de levures sur un frottis, une cytologie et une culture positive. La culture ou l’identification sur un frottis ne sont pas interprétables seules car c’est un hôte normal du tube digestif des oiseaux. (20, 101)

L’endoscopie est utilisable pour visualiser les lésions dans le tube digestif haut : hyperhémie, exsudat mucoïde pour les infections superficielles, muqueuse épaissie et recouverte d’une exsudat mucoïde pour les infections profondes. (20, 101)

Le traitement de l’ingluvite se fait par la vidange du jabot et son lavage avec de la chlorhexidine diluée et d’antifongique. (133)

Dans les cas d’infections superficielles du tube digestif, la nystatine est utilisée par voie orale à 300000 unités/kg/12h pendant 10 jours. Pour les infections profondes ou dans les cas de résistance, on utilise du kétoconazole ou du fluconazole. (101, 133)

Dans les cas d’infections localisées (cutanée, oculaire ou orale) il est possible d’utiliser de l’amphotéricine B sous forme de pommade (à 3%). (101) (cf. tableau 18)

L’administration de chlorhexidine dans l’eau de boisson est une aide à la prévention de la candidose chez les jeunes pendant une antibiothérapie et chez les adultes pendant une antibiothérapie prolongée. (119)

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Autres

*Cryptococcus

C’est une maladie fongique rare chez les psittaciformes. (101, 119) *Dermatophytes

Les teignes sont rares chez les becs crochus. Les infections par Trichophyton sp. sont toutefois possibles. On observe alors une perte de plumes, une peau épaissie et squameuse. (119)