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La Théorie du Marché "efficient"

L'ouvrage de Burton Gordon Malkiel, publié en 1973 et intitulé "A Random Walk Down Wall Street" a engendré de nombreuses polémiques en ce sens où l'auteur y argumente du fait que la formation des cours est largement le fruit d'un processus chaotique qui tient du hasard en particulier sur de courtes périodes de temps. Cette théorie remet en question indirectement le travail d'un très grand nombre de gestionnaires professionnels, en ce sens où elle avance qu'un primate aux yeux bandés ferait aussi bien en matière de gestion de portefeuille et de sélection de valeurs que le plus averti des financiers. L'un des principaux arguments de l'auteur est qu'il est impossible de "battre le marché" et donc que les petits porteurs seraient bien mieux inspirés de détenir des parts de fonds indiciels qui sur le long terme seront supposés excéder les performances de portefeuilles activement gérés, y compris par des professionnels, ne serait-ce qu'en raison des frais de transactions et autres frais financiers. Warren Buffet répond aux tenants de la "théorie des marchés efficients" par une question: "Si vous êtes si malins, pourquoi suis-je si riche ?". Il est clair que cette interrogation suffit à battre en brèche la crédibilité de cette approche, ainsi que les incroyables succès sur le long terme d'intervenants célèbres comme Lynch, Graham, Neff, Miller, ou encore Stan Drukenmiller qui géra le fond Quantum de Georges Soros, ou bien Bill Lipschutz, architecte de formation qui devint le trader de devises le plus renommé de chez Salomon Brothers. En fait, si nous avons abordé ce sujet, ce n'est certes pas pour polémiquer car ce qui a été dit de l'approche des marchés par phase devrait vous avoir prouv que les tendances existent et que les marchés n'obéissent pas vraiment au hasard, mais pour souligner certains des aspects qui découlent de l'approche de Malkiel, et qui peuvent présenter un intérêt pour l'investisseur individuel, en particulier en raison de l'apparition sur les marchés européens de nouveaux produits comme les trackers (ETFs Exchange Traded Funds) qui sont bien connus des opérateurs US. Contrairement à ce que Malkiel pourrait laisser penser à son lecteur, il n'existe pas de marché mais des marchés, eux-mêmes caractérisés par leurs indices, indices larges comme le SP500 ou de petites capitalisations comme le RUSSEL 2000, ou bien plus étroits comme le Nasdaq 100 (NDX) qui regroupe les 100 plus grosses valeurs de technologies, ou très étroits comme le CAC40 ou encore davantage le Dow Jones (30 valeurs seulement !). Comment prétendre ou penser que le marché puisse être indifférement approché par un indice contenant 2000 valeurs comme le RUSSELL 2000 ou par une autre qui n'en contiendrait que 30 ! De plus les indices ressemblent à des portefeuilles, ils sont gérés naturellement et des valeurs y sont très régulièrement ajoutées ou retirées. En ce sens, ils sont le reflet d'une ingénierie financière, et non l'expression "naturelle" du marché. Chacun de ces indices connaît des croissances et des fortunes diverses, bien que nous retrouvions encore ici le ratio essentiel rentabilité / risque qui fera que les marchés les plus risqués se seront avérés les plus rémunérateurs pour l'investisseur, technologies, petites capitalisation, grosses capitalisations. Nous reviendrons sur ces aspects par la suite.

Il est clair que l'emergence de produits financiers permettant "d'acheter" à frais très réduits des indices - pour simplifier - (ou plus exactement les titres les composant dans les proportions de la composition des indices), que sont les trackers redonnent un intérêt à l'approche de Malkiel. Il devient en effet possible de "panacher" différents trackers pour composer un portefeuille diversifié, voire même de vendre à découvert ces produits pendant les périodes de baisse afin de justement surperformer le marché !

Les Trackers, également dénommés Exchange Traded Funds ou «ETF», sont de nouveaux produits financiers négociables en France sur les marchés d'Euronext. Les Trackers sont des sortes de fonds indiciels, négociables en bourse, qui se sont considérablement développés aux États-Unis ces dernières années. Ces produits offrent la performance d'un indice ou d'un panier d'actions en reproduisant leur performance et allient les avantages des actions (simplicité, cotation continue, …) à ceux des fonds traditionnels (accès à un vaste choix de valeurs, diversification). Euronext a créé plusieurs Trackers pour lancer cette offre de nouveaux produits financiers : sur le CAC 40 (e.g. Master Share CAC 40, Sicovam 41761) et sur les indices européens. Les frais de transaction, les échelons de cotation et les modalités d’ordres disponibles sont identiques aux actions.

Les Trackers permettent donc aux investisseurs d'investir sur les sous-jacents composant un indice, leur utilisation est très simple et il n’y a pas de valeur temps (contrairement aux produits dérivés ou options). Ces produits répliquent donc aussi parfaitement que possible l’évolution du sous jacent sur lequel ils sont bâtis. De même leur cotation est assurée en continu et permet une négociation facile et à tout moment compte-tenu de la liquidité de ces produits. De plus, deux teneurs de marché assurent en permanence une fourchette d’achat/vente dans le carnet d’ordres. Étant composés d’actions, les Trackers versent également un dividende à leurs détenteurs.

En ce sens ils constituent de parfaits instruments d'investissement indiciels qui seraient adoubés par les tenants de la théorie des marchés efficients ! Comme nous l'avons déjà indiqué, il est possible de travailler la baisse d’un marché puisqu’il est possible de les vendre à découvert (avec effet de levier). Ce faisant, ces Trackers seront utilisés comme une alternative à la vente à découvert de très nombreux titres sur les marchés baissiers par nos systèmes experts en ligne TExSOL® car ils éviteront ainsi des frais de report toujours très pénalisant à la baisse car ils représentent une part significative sur quelques mois des espoirs de gains sur les dites ventes à découvert. Au-delà de cette discussion sur les Trackers, nous retiendrons qu'il existe des marchés (certains pouvant même en un sens se caractériser par les modes d'intervention possibles, e.g. le report sur le SRD), des indices eux- mêmes construits sur des hypothèses précises, et que nos systèmes experts TExSOL® vont utiliser ces marchés et ces indices comme "univers du discours", c'est à dire comme ensemble de valeurs éligibles pour prendre des positions, le but principal étant de battre l'indice ou le marché de référence, on dira "surperformer" la référence. Après ce panorama rapide de l'analyse par phase des marchés, qui nous l'espérons, aura convaincu plus d'un qu'il n'y a pas grand chose qui aille au hasard en bourse - contrairement aux dires de Malkiel, mais que tout est dans la tendance primaire et dans la phase dans laquelle l'on se trouve, il est désormais temps de peaufiner quelques concepts d'analyse technique pour mieux comprendre dans la partie consacrée à nos solutions informatiques, le comportement de TExSOL®.