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Nous avons décrit dans le premier �hapit�e les spo�ts d’hive� �o��e le �od�le de d�veloppe�e�t �ui s’est i�pos� à la suite de la Se�o�de Gue��e �o�diale. Le p�o�essus de �ode��isatio� de la �o�tag�e, voulu pa� l’État via les spo�ts d’hive�, a pu s’i�pose� su� le te��itoi�e �ota��e�t pa��e que le contexte socioéconomique était favorable. Les deux grands secteurs économiques de �o�tag�e �ue so�t l’ag�i�ultu�e et l’i�dust�ie so�t alo�s e� difficulté. Au vu des conditions g�og�aphi�ues et topog�aphi�ues, peu d’a�tivit�s se��le�t pouvoi� s’i�pla�te� su� le te��itoi�e. À la fi� de la Se�o�de Gue��e �o�diale, les te��itoi�es de �o�tag�e su�isse�t u�e vague d’exode �u�al, entrainant un fort dépeuplement des vallées. Il est nécessaire de trouver un moyen de fixer la populatio� lo�ale. Da�s u� ���e te�ps, l’��e�ge��e du tou�is�e depuis la fi� de ��ème siècle devient avec le temps un phénomène sociétal. La montagne voit apparaitre une nouvelle pratique venue de Norvège : le ski. Ce sont les militaires en lien avec les premières fédérations de ski (f���ue�t�es pa� des �ota�les �itadi�s� �ui vo�t �o�t�i�ue� à diffuse� �e �ouveau spo�t. C’est à pa�ti� de 1930 que vont être mis au point des lieux spécifiqueme�t d�di�s aux spo�ts d’hive�. Le ski moderne est né, quelques timides aménagements commencent à se mettre en place dans des sites de �asse altitude sa�s �u’il � ait fo����e�t de �e�o�t�es ���a�i�ues. L’a���l��atio� vie�d�a à la fi� de la Seconde Guerre mo�diale, lo�s�ue l’État souhaite �ue les spo�ts d’hive� devie��e�t u� v��ita�le marché. De là des documents de planification vont être mis en place, dans une volonté de �ode��isatio� de la �o�tag�e, pa� sa ���a�isatio� et la �o�st�u�tio� d’h��e�ge�e�t tou�istique. La plus g�a�de pa�tie des statio�s de spo�ts d’hive� se�a �o�st�uite e�t�e les a���es ���� et ����, entrainant à partir des années 2000 le besoin de rénovation de cet immobilier. Dans un même temps, la décentralisation va donner de plus en plus de poids aux collectivités locales, les rendant �espo�sa�les de leu� d�veloppe�e�t, de leu� deve�i�, de la gestio� de l’h��itage des statio�s. La de�a�de tou�isti�ue est deve�ue l’i�jo��tio� la plus fo�te, diffi�ile�e�t d�fi�issa�le, pou� les territoires touristiques. Ce sont donc des territoires « de projet » qui émergent dans les années 1980 da�s u� �o�texte de �eve�di�atio� lo�ale. C’est l’��e de l’h�pe��ode��it�, �ui a fait suite à u�e importante crise dans les années 1970-1990, basée sur la réalisation de soi et le récréatif, nouveau pa�adig�e de pe�s�e �o��eptualis� da�s les �tudes su� le tou�is�e pa� l’exp��ie��e tou�isti�ue. Les

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Nous avo�s e�suite a�al�s� l’aut�e fo��e i�po�ta�te agissa�t su� les te��itoi�es, �elle des changements climatiques. Cette perturbation va venir impacter les territoires à partir des années 1980 de deux manières :

1- En tant que perturbation du climat nécessitant une adaptation et une atténuation pour lutter �o�t�e les �ha�ge�e�ts �li�ati�ues d’o�igi�e a�th�opi�ue.

2- Par la mise en place de politiques climatiques.

Le chapitre deux avait pour ambition de mo�t�e� le dou�le lie� e�t�e tou�is�e et �li�at. C’est pourquoi il nous a semblé fondamental de revenir sur les impacts des changements climatiques à l’��helle �o�diale puis lo�ale. Les �ha�ge�e�ts �li�ati�ues so�t do�� u� ph��o���e li� aux �odes de développement industriels et postindustriels. Quelles seront les répercussions de ce phénomène su� les statio�s de spo�ts d’hive� ? À l’��helle eu�op�e��e, puis�ue �elle-ci nous permet de mettre en ava�t les logi�ues de �o��e�t�atio�, la fia�ilit� de l’e��eige�e�t naturel ne serait plus assurée pour les stations de basse altitude ; en Savoie celle-ci est évaluée à 1200 mètres actuellement. Sur ce même territoire, 90% des domaines seraient fiables avec une augmentation de 2°C de la température, pour un réchauffement de 4°C la fiabilité serait de 71%. Ce regard sous la focale de l’e��eige�e�t est li� à u� a�gu�e�tai�e p�i��ipale�e�t ��o�o�i�ue ; �epe�da�t d’aut�es �is�ues sont identifiés sur les territoires de montagnes, notamment pour les populations locales et les ��os�st��es. E� �o�tag�e, l’aug�e�tatio� des te�p��atu�es est sup��ieu�e de �,5°C pa� �appo�t à la normale de 1960-1990 et de 1,85°C par rapport à la normale de 1981/2010 sur la Savoie. Les évolutions de température ont donc très fortement impacté les territoires de montagne. Un palier a �t� ide�tifi� au d��ut des a���es ����, p��iode où l’e��eige�e�t a fo�te�e�t di�i�u� pou� e�suite se stabiliser1, d’où le d�veloppe�e�t de la �eige de �ultu�e, �ui au�a des ��pe��ussio�s su� les ressources hydriques. Mais �’est u� lie� à dou�le se�s e�t�e tou�is�e et �li�at �ue �ous souhaito�s �o�t�e�. Le tou�is�e des spo�ts d’hive� est u� fa�teu�, �o��e tous les aut�es se�teu�s d’a�tivit�s, d’��issio�s de GES ; de ce fait il contribue également aux changements climatiques. Il est à noter qu'en Tarentaise, 67% des émissions de GES sont dues aux touristes, le lien est donc important. Da�s u� t�oisi��e �hapit�e, �’est l’i�stitutio��alisatio� du ph��o���e �li�ati�ue �ui �ous a i�t��ess�e. Nous avo�s vu �ue l’��e�ge��e des politi�ues �li�ati�ues vie�t de l’��helle i�te��atio�ale, ava�t tout o�ie�t�e ve�s l’att��uatio�. Ce �’est �ue da�s u� se�o�d te�ps �ue les politi�ues �li�ati�ues se so�t diffus�es jus�u'à l’��helo� lo�al. Qua�t à l’adaptatio�, �otio� aux d�fi�itio�s et à l’application encore floues, elle en est à ses balbutiements, puisque la question

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pollutio� et d’e�vi�o��e�e�t, les �ha�ge�e�ts �li�ati�ues o�t �t� �e�o��us �o��e u� p�o�l��e de d�veloppe�e�t. Aujou�d’hui, via le �appo�t ���4 du GIEC, u�e �ouvelle pe�spe�tive s’est ouve�te pour la problématique climatique, celle de la décarbo�isatio� de l’��o�o�ie. Ce �hoix est possi�le par la dissociation entre les stratégies socioéconomiques et politiques des émissions de GES ainsi que la « transition énergétique ». Les politi�ues �li�ati�ues �e so�t pas �est�es à l’��helle i�te��atio�ale, �ie� au �o�t�ai�e leu� t�adu�tio� est �ultis�alai�e, �ota��e�t pou� pe��ett�e l’appli�atio� du Protocole de Kyoto. Dès 2004, La première génération de plans climat nait sur la base du volontariat. La ���atio� d’u� PCET ava�t le d��ut ���� �tait o�ligatoi�e dans les collectivités de plus de 50 000 ha�ita�ts. Fo��e est de �o�state� �u’au �ilieu de l’a���e ���� seule�e�t �/� des te��itoi�es �o��e���s o�t agi da�s �e se�s. Ces pla�s �epose�t su� u� �o���e i�po�ta�t d’o�ga�is�es intermédiaires et des outils méthodologi�ue de l’État, puis�ue �es ��thodologies so�t e��ad��es pa� la Co�f��e��e des Pa�ties pou� le suivi des ��issio�s de GES. Ces pla�s �’�ta�t pas �o�t�aig�a�ts, quelle place prendront-ils dans les autres plans territoriaux (SCOT, Charte de PNV, etc.) ? À l’��helle i�te��atio�ale, l’adaptatio� aux �ha�ge�e�ts �li�ati�ues �este e��o�e diffi�ile�e�t app�op�ia�le pa� les acteurs concernés par ces plans.

La figure n°6 permet de faire une synthèse des évolutions dans les trois grands domaines questionnés dans cette première partie, à savoir les sports d'hiver, la montagne et le climat. Cette frise montre également la transversalité des paradigmes, notamment sur la prise en charge des territoires. Ces territoires ont connu depuis les soixante dernières années beaucoup de bouleversements socioéconomiques, politiques et environnementaux. Néanmoins leur trajectoire spécifique doit être comprise dans un contexte plus global, pe��etta�t d’��lai�e� les p�o�l��ati�ues actuelles auxquelles ils sont confrontés.

124 Source : A. Bonnemains

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s'est construit dans les Alpes du Nord �’est pas issu d’u�e volo�t� des �olle�tivit�s lo�ales dans leur phase d’i�dust�ialisation, �ais �ie� d’u�e a��itio� �tati�ue.

Depuis les lois de décentralisation, particulièrement la loi Montagne, les communes ont la charge de la gestion et de l’o�ga�isatio� du tou�is�e su� leu� te��itoi�e. Elles so�t do�� h��iti��es des modèles de développement « Top down » lancés pa� l’État, ce qui est particulièrement visible pour les stations de Tarentaise de haute altitude, pensées en rupture avec leur territoire support. Dans un contexte de concurrence internationale et nationale très fort, les statio�s doive�t s’adapte� à la demande touristique. Le tourisme comme phénomène sociétal est le miroir de ces transformations, et de �es �ouvelles exige��es, o� l’e�p�ise spatiale, ��o�o�i�ue, so�iale et e�vi�o��e�e�tale des statio�s de spo�ts d’hive� est te��ito�ialis�e. L’att�a�tivit� vie�d�ait do�� de la �apa�it� des a�teu�s locaux à mettre en place des projets de territoire, demandant la mise en place de prospective. Un autre secteur demande également de produire de la prospective, celui des politiques climatiques, qui sont aussi au départ issues de logiques « top down » venant des instances internationales. C’est �ai�te�a�t aux �olle�tivit�s lo�ales de �e�e� la lutte et l’adaptatio� face aux changements climatiques, puisque les conséquences de ces changements sont déjà visibles et le seront de plus en plus.

Les outils utilisés, comme les diagnostics et la prospective territoriale, sont similaires pour le tou�is�e et le �li�at. Co��e�t vo�t do�� s’a�ti�ule� �es deux �o�posa�tes des politi�ues pu�li�ues territoriales ?

Trois liens importants entre tourisme et climat prennent forme dans cette première partie :

1- Les changements climatiques ont un impact sur le tou�is�e puis�u’ils modifieront en partie le territoire support, donc son attractivité. Et dans un lien à double sens, les changements climatiques (particulièrement par le transport) contribuent aux émissions de gaz à effet de serre, qui sont elles-mêmes à l'origine des changements climatiques.

2- Les impacts du tourisme comme ceux des changements climatiques doivent être pris en charge pa� les �olle�tivit�s lo�ales. C’est la �uestio� de la gestio� de p�o�l��ati�ues glo�ales à l’��helle locale.

3- Le climat et le tourisme so�t �ai�te�a�t deux do�ai�es de l’a�tio� pu�li�ue te��ito�ialis�e, demandant la mise en place de plans d’a���age�e�t do�� de p�ospe�tive.

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Quelles vulnérabilités et résiliences pour quel modèle de

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