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Les changements climatiques comme révélateurs des vulnérabilités liées aux modèles de développement

III- b Quelle contribution des touristes aux émissions carbone de la Tarentaise-Vanoise ?

Cette évaluation se fait à l'échelle de l'APTV dans le cadre de la mise en place du PCET Tarentaise-Vanoise.

Extrait n°23

Bilan carbone de la Tarentaise-Va�oise, l’e�se��le des ��issio�s �a��o�e

Source Rapports et Études : APTV, 2013, "PCET Tarentaise-Vanoise, bilan carbone", Asder, Inddigo

Au vu de l’i�po�ta��e tou�isti�ue de la vallée Tarentaise, le bilan carbone du territoire a été dissocié e� deux pa�ties, �elui des tou�istes d’u�e pa�t et de l’aut�e �elui des ��side�ts pe��a�e�ts (Cf. ext�ait n°23). Sur la totalité des émissions, les touristes représentent 67%. Cet élément nous permet d'appu�e� �ot�e p�opos, de l’i�po�ta��e d’a�al�se� les �od�les de d�veloppe�e�t pou� �ett�e e� place des politiques climatiques. Cet extrait n°23 est également révélateur de la mono-activité liée au tou�is�e d’hive� su� la vall�e de la Ta�entaise. Nous allons regarder maintenant les différents postes d’��issio� de CO₂, �es do���es pe��ett�o�t de �o�p�e�d�e les �hoix des �lus pou� les politi�ues climatiques sur ce territoire analysé dans la partie III.

81 La place du transport

Le transport est le premier secteur d'émission de gaz à effet de serre sur la vallée de la Tarentaise (Cf. ext�ait �°�4�, il �ep��se�te 4�% des ��issio�s totales de C�₂ de l’e�se��le de la vall�e. Qua�t aux tou�istes, ils �ep��se�te�t ��% des ��issio�s de C�₂ li�es aux t�a�spo�ts.

Extrait n°24

Émissions de GES liées aux transports sur la vallée de la Tarentaise-Vanoise

Source Rapports et Études : PCET Tarentaise-Vanoise, bilan carbone : Asder er Inddigo

Tous les transports ne contribuent pas de la même manière aux changements climatiques. L'avion est le mode de transport le plus émetteur de GES (68%), ensuite viennent la voiture (30%) et le bus/autocar (2%). Ces données factuelles seront à mettre en lien avec les stratégies touristiques des stations de sports d'hiver, notamment la montée en gamme des stations et la recherche d'une clientèle internationale. Comme nous l'avons mentionné, les calculs questionnent uniquement les touristes et non le tourisme. La personne qui prend sa voiture pour monter travailler en station est affiliée aux résidents permanents, or son emploi est lié au tourisme, il est donc difficile d'évaluer exactement la part du tourisme dans les émissions. Ces stations ont été construites en phase avec les représentations de la modernité des années 1950-1960 (Wosniak, 2002), où la voiture était gage d’��a��ipatio� so�iale, ce qui en fait des destinations touristiques principalement accessibles en voiture. De plus, nous le verrons dans la troisième partie de ce travail, le transport demande une gouvernance multiscalaire et multi-acteurs, ce qui renforce la difficulté dans la prise de décisions pou� di�i�ue� l’utilisatio� i�dividuelle de la voitu�e.

Le second poste d'émissions de GES en lien direct avec le tourisme concerne l'immobilier (essentiellement lié aux émissions de CO₂ asso�i�es au �hauffage�, et �ota��e�t �elui de loisi�s.

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N�a��oi�s, la pa�t d’��issio�s li�es à l’i��o�ilie� �este t��s i�f��ieu�e à la pa�t li�e aux t�a�spo�ts (8% contre 49%).

La part du résidentiel6 dans les émissions de GES

Le secteur résidentiel pa�ti�ipe à hauteu� de �% aux ��issio�s de CO₂ su� la vall�e de la Ta�e�taise, dont 61% sont liés aux touristes (Cf. extrait n°25), là aussi la part du tourisme dans les émissions est directe. Ce secteur est renforcé par la vétusté des bâtiments construits dans la phase de croissance immobilière à partir du milieu des années 1960-1970 (Fablet, 2014).

Extrait n°25

Émissions de GES liées au résidentiel sur la vallée de la Tarentaise-Vanoise

Source Rapports et Études : PCET Tarentaise-Vanoise, bilan carbone : Asder er Inddigo

La rénovation de l'immobilier de loisirs est un enjeu central des stations, tant sur plan de l'adaptation à la demande touristique que sur l'aspect énergétique et climatique (atténuation et adaptation). Les stations de sports d'hiver telles que nous les avons définies dans le premier chapitre sont des lieux de s�jou�, �e �ui de�a�de de s'� �e�d�e, d’� loge� �ais �gale�e�t d’� t�ouve� u� �o���e i�po�ta�t de se�vi�es dispo�i�les. L’aspe�t loge�e�t est fo�da�e�tal à p�e�d�e e� �o�pte, �ous l’avo�s d�jà �o�t�� et �ous le ve��o�s de �a�i��e e��o�e plus sp��ifi�ue da�s la suite de �e t�avail. L’i��o�ilie� de loisi�s est u� des pilie�s de la �o�st�u�tio� des statio�s de spo�ts d’hive�, �’est �gale�e�t l’u�e de

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ses plus importantes faiblesses. La rénovation des bâtiments très consommateurs en énergie, plus aux �o��es de la �lie�t�le a�tuelle, est l’u�e des p�o�l��ati�ues �e�t�ales de �es desti�atio�s touristiques.

Da�s le ���e o�d�e d’id�e, u�e desti�atio� tou�isti�ue de s�jou� de�a�de �gale�e�t d’avoi� des i�f�ast�u�tu�es telles �ue des �agasi�s (lo�atio� de �at��iel de spo�t, d’ali�e�tatio�, et�.�, des restaurants, et des bars, etc., regroupés par les techniciens sous le terme de secteur tertiaire. Il est bien entendu que ce secteur ne regroupe pas u�i�ue�e�t les �o��e��es e� statio� �ais l’e�se��le de ceux présents dans la vallée.

L’appo�t du secteur tertiaire dans les émissions de GES.

Extrait n°26

Émissions de GES liées au secteur tertiaire sur la vallée de la Tarentaise-Vanoise

Source Rapports et Études : PCET Tarentaise-Vanoise, bilan carbone : Asder er Inddigo

L’e�se��le du se�teu� te�tiai�e �ep��se�te �% du �ila� �a��o�e total, les ��issio�s li�es aux touristes sont de 73%, et concernent principalement les cafés-restaurants (Cf. extrait n°26). Par ailleu�s, les diff��e�tes �tudes de satisfa�tio� de la �lie�t�le e� statio�s de spo�ts d’hive� �o�t�e�t �ue l’att�ait p�i��ipal est leu� do�ai�e skia�le. Nous allo�s do�� voi� �uelle est la pa�t des do�ai�es skiables dans les émissions de gaz à effet de serre.

84 Les domaines skiables

Extrait n°27

Émissions de GES liées aux stations/domaines skiables sur la vallée de la Tarentaise-Vanoise

Source Rapports et Études : PCET Tarentaise-Vanoise, bilan carbone : Asder er Inddigo

Sur les domaines skiables (Cf. extrait n°27), éléments récréatifs phares de la vallée de la Tarentaise, le poste le plus émetteur de GES est le damage des pistes dû aux machines (80%), ensuite viennent les remontées mécaniques représentant 17%, et les installations de neige de culture à hauteur de 3%. Sachant que le damage prend une place de plus en plus importante dans les stations, notamment �o��e �o�e� d’assu�e� l’e��eige�e�t su� u� �axi�u� de pistes, �e poste d’��issio�s �is�ue do�� d’aug�e�te� da�s les années à venir. Les domaines skiables ne représentent qu'une infime partie du bilan total (0,5%), cependant ce chiffre serait peut-être à relativiser en ce qui concerne les besoins énergétiques. Ce n'est donc pas la station en tant que telle qui va avoir des répercussions en termes d'émissions de GES, mais ses infrastructures. Il y a donc une ambigüité à mesurer la part relative des do�ai�es skia�les �o��e u� ��uipe�e�t isol�, alo�s �u’il �o�stitue le �e�t�e ���e du dispositif de l’att�a�tivit� tou�isti�ue autou� du�uel toutes les i�f�ast�u�tu�es d’h��e�ge�e�t et d’a��essi�ilit� convergent.

La part des immobilisations

Dans ce même ordre d'idées, les immobilisations7 nécessaires à la venue des touristes et des personnes pour travailler en station représentent le 2ème poste d'émissions de GES après les transports (Cf. extrait n°28). Ce sont les effets indirects du tourisme, puisque lorsque nous regardons de plus p��s, à �� % �’est l’e�t�etie� des �outes �ui ��et le plus de GES. C’est do�� �ie� à �ett�e en lien avec le tourisme.

85 Extrait n°28

Émissions de GES liées aux immobilisations sur la Tarentaise-Vanoise

Source Rapports et Études : PCET Tarentaise-Vanoise, bilan carbone : Asder er Inddigo

Nous ne sommes pas en accord avec les répartitions faites entre touristes et résidents (Cf. extrait n°28) concernant les immobilisations, notamment sur les routes. Leur entretien est lié à leur utilisatio�, plus les auto�o�ilistes s’e� se�ve�t et plus il faut les ��pa�e�, �e ph��o���e est a��e�tu� par les �o�ditio�s �li�ati�ues de �o�tag�e. L’e�t�etie� se�ait �ie� �oi�d�e si elles �’�taie�t f���ue�t�es �ue pas les ��side�ts pe��a�e�ts, et les ��issio�s de CO₂ se�aie�t �oi�s i�po�ta�tes. Même avec ce mode de calcul, les touristes représentent 39% des immobilisations, notamment sur les bâtiments.

C’est do�� aux �olle�tivit�s te��ito�iales de g��e� les effets ��fastes de leu� �od�le de développement dominant : les spo�ts d’hive�. La �a�i��e do�t est �o�st�uit le �ila� �a��o�e �e permet pas une représentatio� glo�ale de l’i�pa�t du tou�is�e su� le te��itoi�e, il e� d��oule�a u�e prise en charge extrêmement sectorisée des conséquences des changements climatiques dans les politiques territoriales.

Dernier élément important à noter, le bilan énergétique final8 est également questionné dans le diagnostic territorial. En effet, nous avons commencé à démontrer que la problématique énergétique devenait de plus en plus prégnante dans la lutte contre les changements climatiques ; nous

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reviendrons dans le troisième �hapit�e su� �et aspe�t. À l’��helle de l’APTV, 31% de l'électricité finale est consommée par le secteur résidentiel, 27% par le secteur tertiaire, 25% par l'industrie, 25% par l'agriculture et 16% concernent le transport. Nous n'avons pas d'indications supplémentaires sur les questions énergétiques.

Le bilan carbone effectué pour la mise en place du PCET de Tarentaise-Vanoise nous permet de mettre en évidence les liens entre le modèle touristique et la problématique climatique, comme le mentionne le tableau 8.

Tableau n°8

Tableau de synthèse des émissions carbone de Tarentaise-Vanoise

Sur le Total Part des résidents Part des touristes

Total des émissions 100% 33% 67%

Transport 49% 9% 91%

Résidentiel 8% 39% 61%

Tertiaire 3% 27% 73%

Domaine skiable 0,5%

Immobilisation 10% 61% 39%

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