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Les sports d’hiver comme levier de la modernisation de la montagne alpine

III- a Post ou hypermodernité ?

Que revêt la postmodernité ? Ce paradigme reste encore relativement flou dans les sciences hu�ai�es f�a�çaises et pa�ti�uli��e�e�t da�s la g�og�aphie, �’est ava�t tout au �o�de a�glo-saxon que nous devons son émergence. Le postmodernisme à ses débuts était basé sur une analyse des discours et de la production scientifique, la modernité se voulait rationnelle par une adéquation pa�faite e�t�e l’o�jet et le dis�ou�s (Besse, ���4�. Les pe�seu�s post�ode��es o�t d��ut� u�e

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critique de ces discours, en montrant �u’ils �e pouvaie�t e� au�u� �as �efl�te� u�e v��it� puis�u’ils étaient liés par de multiples enjeux, notamment de pouvoir (Besse and al, 2004). C’est la �eve�di�atio� de la su�je�tivit� da�s la p�odu�tio� de �o��aissa��e. C’est u�e postu�e de �elativis�e par rapport à la création du savoir qui est recherchée de la part des auteurs postmodernes. Dans un même temps, il faut opérer une recontextualisation des savoirs, ce qui permet la revendication de la science comme construction sociale, puisque celle-ci doit être comprise dans les contextes où elle est fabriquée (Besse and al, 2004). Au départ, le postmodernisme est une posture intellectuelle de la part du chercheur.

Pou� le g�og�aphe, la post�ode��it� se t�aduit p�i��ipale�e�t pa� u�e ��affi��atio� de l’espace dans le social, « �’est en effet non seulement dans les sciences sociales, mais aussi dans la société elle-même, où l’espa�e pose de plus e� plus de p�o�l��es, soulève de plus en plus de questions » (Besse and al, 2004, p15). Selon nous, la postmodernité permet de questionner la production sociale de l’espa�e et la �eve�di�atio� du lo�al, �e �ui �evie�t à pa�le� de te��itoi�e da�s toutes �es di�e�sio�s. « La prise en compte de la dimension territoriale traduit une mutation profonde dans la démarche géographique : pa�le� de te��itoi�e au lieu d’espa�e, �’est soulig�e� �ue les lieu� da�s les�uels s’i�s��ive�t les e�iste��es hu�ai�es so�t �o�st�uits pa� des ho��es à la fois pa� leu� a�tio� te�h�i�ue et pa� les dis�ou�s �u’ils tie��e�t à leu� p�opos. Les �elations que les groupes nouent avec le milieu ne sont pas simplement matérielles : elles so�t aussi d’o�d�e s���oli�ue, �e �ui les �e�d ��fle�ives » (Claval, 1995, p4). Cette pensée nous amène à comprendre les processus sociaux qui sont en place derrière les dynamiques territoriales.

C’est �ie� pa� la post�ode��it� �ue le te��itoi�e a pu ��e�ge� pa� u�e �e�ise e� �uestio� des a��ie��es fo��es de p�ise e� �ha�ge du lo�al. Nous souhaito�s d��o�t�e� �ue l’�tude des statio�s touristiques et de la construction politique du climat montre une convergence vers le local, vers le te��itoi�e. De �e fait, le te��itoi�e doit p�e�d�e e� �ha�ge des p�o�l��ati�ues glo�ales à l’��helle locale, ce que nous nommerons la « glocalisation ».

La postmodernité se veut une rupture par rapport à la modernité sur la majorité de ses aspects : d’u� point de vue idéologique, le « progrès » ne serait plus le moteur du développement. « Le Progrès, g�a�d ��the p�ovide�tiel de l’Occident avait envahi la planète entière dans la seconde moitié du XXème siècle. Il assurait la �eilleu�e so�i�t� possi�le à l’Ouest, u� ave�i� �adieu� à l’Est, et au Sud l’��a��ipatio�, soit pa� la d��o��atie de l’ouest, soit pa� le so�ialis�e de l’Est. L’illusio� du p�og��s �o�çue �o��e u�e loi de l’Histoi�e s’est dissip�e à la fois da�s les d�sast�es de l’Est, les ��ises de l’Ouest, les ��he�s du Sud, da�s la d��ouve�te des �e�a�es de tous ordres, notamment nucléaires et ��ologi�ues, pla�a�t su� toute l’hu�a�it�, et l’i�vasio� de l’ho�izo� du futu� pa� u�e e�t�ao�dinaire incertitude. Ainsi la perte du futur assuré, jointe à la précarité et aux angoisses du présent, engendre des reflux vers le passé, c'est-à-dire vers les racines culturelles, éthiques, religieuses et nationales »

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(Morin, 2012, p29). La conjugaison des différentes crises économiques, sociales, écologiques à partir des années 1970 montre une volonté de rupture et de remise en question du système. Le « progrès » a eu comme conséquence de standardiser les pratiques, les façons de vivre, les identités ; a contrario, le postmodernisme revendique le droit à la différenciation et à la personnalisation. Chaque individu doit être porteur de sa réalisation, de sa construction identitaire.

La question de fond est donc : peut-on réellement parler de rupture, et s’il � a eu �e�ise e� �uestio� de la �ode��it�, �u’e� est-il aujou�d’hui ? Nous allons montrer dans la deuxième grande partie de ce t�avail �ue �ette p��iode de �e�ise e� �uestio�, loi� d’avoi� �t� u�e �uptu�e, a �e�fo��� le �od�le que nous pouvons observer da�s les statio�s de spo�ts d’hive� de haute altitude de Ta�e�taise. Ce �ue �ous pouvo�s �o��e� l’h�pe��ode��it�, la �e�ise e� �uestio� de la post�ode��it� a laiss� place à la radicalisation de la modernité. En ce sens, le développement durable peut être analysé comme un concept postmoderne, mais celui-ci permet une intégration des dimensions e�vi�o��e�e�tales et so�iales da�s l’��o�o�ie, �epe�da�t �elle-�i �’a ja�ais �t� aussi d���gul�e et mondialisée.

Le postmodernisme conceptualise la rupture avec la modernité, quant à l'hypermodernité, elle permet de mettre en avant la radicalisation et le renforcement de la modernité suite aux remises en question des années 1970-1980 (Cf. tableau n°5). « Alors que le concept de postmodernité a été employé par nombre d’auteu�s pou� t�adui�e u�e �upture avec la modernité (une postmodernité), on �o�sid��e �ue les faits �u’ils a�al�se�t �el�ve�t e� ��alit� de la pou�suite de la �ode��isatio�. Les crises observées sont certes des indices de mutations profondes. Celles-ci se jouent toutefois au sein ���e de la �ode��it� ��ui s’e�te�d �o��e p�o�essus i�a�hev��, �u’elles �e �e�ette�t pas e� �ause, �ais �u’elles fo�t e�t�e� da�s u�e phase �ouvelle, plus " avancée ", plus " radicale ", une " troisième modernité " ou ce que François Ascher nomme en définitive "l’h�pe��ode��it�"» (Hatt, 2011, p73). L'enjeu est bien de montrer comment le modèle des stations de sports d'hiver s'est renforcé et radicalisé à partir de ces remises en questions.

44 Tableau n°5

Transformation sociétale entre modernité-postmodernité et hypermodernité Modernité Postmodernité Hypermodernité Aménagement du

territoire

Centralisé, étatique Décentralisation Territorial-Local

Économie Fordiste-Industrielle-Productive Globalisation- Stagnation Financiarisation de l’��o�o�ie-Gestion-Concentration Architecture Fonctionnelle-Standardisée-Rationnelle

Qualitative Néo-régionale, pastiche

Tourisme

Massification- Standardisation-O�ie�tatio� pa� l’off�e

Différenciation-Coproduction

Marketing Expérience touristique

Idéologie Progrès Risque

Contextualisation-Radicalisation

Les études sur la demande touristique que nous vous présentons sont révélatrices du fait que lo�s�ue �ous pa�lo�s d’exp��ie��e tou�isti�ue, �ous so��es �ie� da�s �ette �ep��se�tatio�. Mais �’est en même temps la dissolution des liens forts au profit des liens faibles, dans une société où porter la réalisation de soi sans les structures historiques (famille, travail, etc.) laisse de côté toute une catégorie de la population. En ce qui concerne les territoires il en est de même, le paradigme de postmodernité demande la mise en scène de la station, il faut se différencier pour rester attractif da�s la �o�p�titio� �atio�ale et i�te��atio�ale. C’est à pa�ti� de la stag�atio� de la �o�so��atio� ou des taux de d�pa�t e� va�a��e, da�s �ot�e �as aux spo�ts d’hive�, �ue �ette logi�ue de diff��e��iatio� va p�e�d�e le pas, ���a�t toute u�e a��ada de �ouveaux ��tie�s. Le passage d’u� pilotage pa� la de�a�de tou�isti�ue et �o� plus pa� l’off�e est u�e illust�ation de cette rupture. C'est à partir des années 1980, avec la stagnation des départs au ski notamment et la très forte concurrence entre les destinations, que la demande touristique est prise en compte et analysée (Wosniak, 2002). C'est à partir des entretiens effectués avec les acteurs des stations que la prégnance de la demande touristique nous est apparue. Nous �ous so��es de�a�d� d’où ve�aient des discours aussi homogènes sur la �lie�t�le, d’où la ���essit� de questionner les études sur ce sujet. Cette partie souhaite mettre en avant les pensées dominantes concernant la demande touristique et donc le paradigme de l'hypermodernité.

Dans un premier temps nous allons nous pencher sur une comparaison dans le temps des études sur la demande touristique de mo�tag�e. Il �ous faut d’a�o�d expli�ue� l’��e�ge��e de �es do�u�e�ts. À pa�ti� de ����, u� p�e�ie� �appo�t à l’i�itiative du SEATM est publié sur « la gestion économique des statio�s de spo�ts d’hive� », mettant en avant les difficultés financières des communes supports de stations de ski. À la suite de la reconnaissance des difficultés des stations, un rapport de la SEMA-METRA en 1987 fait date : « Étude des loisi�s de �o�tag�e, les �a��h�s des spo�ts d’hive� », il met en

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avant la nécessité de piloter les statio�s pa� la de�a�de et �o� plus pa� l’off�e (Woz�iak, �����. Ces études viennent à la suite des problèmes financiers émergeant dans les communes supports de stations de ski ai�si �u’à la �uestio� de la fia�ilit� de l’e��eige�e�t. À partir de cette période, poussé par des problèmes de rentabilité économique et l'émergence de l'hypermodernité, s'opère un renversement "de regard" : celui de la construction de la massification d'une offre vers des analyses portant sur la demande touristique.

Dans cette comparaison, nous allons particulièrement nous attarder sur les études suivantes inscrites dans la période plus récente des années 1990-2011 : Ce choix est justifié par la réalisation des premières études sur les stations créées ex �ihilo : ���� l’�tude COFREMCA « Pour un �epositio��e�e�t de l’off�e tou�isti�ue de loisi� da�s les Alpes f�a�çaises ». À la suite de ce rapport, Atout France édite le premier carnet de route de la montagne : « De l’��oute des �lie�ts à l’a�tio� marketing » en 1999. Ensuite le bureau d'études Socio-Vision publie en 2008 une enquête intitulée : « Les Français et la montagne ». Un nouveau carnet de route de la montagne en 2011, fait ensuite ��ho à l’�tude Socio-Vision.

La comparaison entre ces études nous semblait fondamentale afin de bien comprendre le �as�ule�e�t d’u� d�veloppe�e�t pilot� pa� l’off�e ve�s la de�a�de tou�isti�ue. Da�s u� p�e�ie� te�ps �ous avo�s �o�st�uit la s��th�se de l’�tude COFREMCA de 1993, de cette manière nous pouvons la comparer avec celle de 2008, cela nous permet d’app��he�de� les �volutio�s pointées par �e �u�eau d’�tudes.

Encadré n°1

La s��th�se de l’�tude de ���� : Pou� u� �epositio��e�e�t de l’off�e Tou�is�e-loisirs des Alpes françaises.

Cette étude a comme base conceptuelle une analyse en termes de courants socioculturels définis comme : « Une forme de sensibilité, une valeur, qui se diffuse dans la population, en se substituant progressivement à

une sensibilité antérieure, qui tend ainsi à se raréfier » (Étude COFREMCA, 1993, p20). L’aug�e�tatio� du

niveau de complexité et la demande croissante de diversité dans l'offre touristique serait à l’o�igi�e de �es transformations dans les choix de la clientèle : « schématiquement, on passe de demandes simples, massives,

homogènes, répétitives, à des demandes multiples, complexes, moins répétitives » (ibid., p29). C'est donc la

notion de diversification qui devient centrale, motivée par l'adaptation à la demande touristique. Les stations �e so�t pas da�s u�e d�sadaptatio� �assive de l’off�e tou�is�e-loisirs, mais il � a u� d�fi�it d’adaptatio�. L’off�e de �e�tai�es statio�s se�ait t�op �igide, �a� �as�e su� u� �o�op�oduit, �e�fo�ça�t la ���essit� de diversification.

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Pou� l’hive� : Les chiffres clefs de 1992-93 : 3000 remontées mécaniques (RM) dans les Alpes du Nord ; 1200 km2 de pistes ; �,5 �illia�ds de f�a��s de �hiff�e d’affai�es ; 100 stations et 1350 000 de lits touristiques. Il est d�jà �uestio� de la ���essit� d’u� �ha�ge�e�t : « La montagne, dans son ensemble, prenait alors conscience

que les comportements de la clientèle avaient évolués alo�s �ue l’off�e tou�isti�ue �tait �est�e su� u� �od�le

do�i�a�t fig�, �e�da�t l’off�e pa�tielle�e�t d�sajust�e pa� �appo�t au� atte�tes �ouvelles » (Etude COFREMCA, 1993, p10) « Nous vivons une époque de profonds changements so�io�ultu�els. Il �’est pas e�ag��� de pa�le� d’u�e �utatio� du tissu so�ial et des �e�talit�s » (Étude COFREMCA, 1993, p19). Ce qui est recherché dans la pratique du ski ce sont les émotions fortes et solitaires avec une prise de risque importante. La convivialité n'est pas encore identifiée comme une préoccupation, ni la �e�he��he de se�s et d’ha��o�ie, �e �ui �otive�ait serait le plaisir immédiat et intense.

Pou� l’été : De 1988 à 1991 part de la fréquentation de la montagne durant la période estivale a stagné 1988 : 15,2%.

1989 : 14,9%. 1990 : 14,9%.

1991 : 16% de la f���ue�tatio� su� l’a���e.

L’off�e se se�ait �toff�e su� u� �od�le �a��ha�d (ave� des te��is, pis�i�es, etc.) avec comme territoire support la station. Les touristes venant à la �o�tag�e l’�t� souhaite�aie�t p�i��ipale�e�t p�ati�ue� des a�tivit�s �o� �a��ha�des, de�a�da�t l’« appropriation » d’u� te��itoi�e �ie� plus vaste �ue la statio�. Il s’agi�ait à la fois de développer des produits plus soft, plus adaptés à leur sensibilité, pour aboutir à des propositions claires et bien organisées sans pour autant être contraignantes. On voit se profiler les premières problématiques liées à la saiso� d’�t�. Il est d�jà �uestio� d’u� d�sajuste�e�t e�t�e la saiso� hive��ale et la saiso� estivale dû, selon les auteu�s, à u�e visio� t�op �est�i�tive de l’off�e et de la de�a�de.

Les �l��e�ts d’�volutio�s e�t�e ���� et les �tudes a�tuelles �e�tio���es da�s �ette s��th�se nous permettent de mettre en avant l'émergence des nouvelles représentations et des pratiques de la clientèle. Nous parlons de la clientèle puisque les représentations de cette époque voyaient une homogénéité dans les demandes touristiques : En 1993, les touristes cherchaient autant des efforts ph�si�ues �u’i�telle�tuels, �e �ui est discuté dans les études plus récentes (Étude COFREMCA, 1993). Cet élément renvoie à la part du récréatif, qui a pris une place de plus en plus importante dans nos sociétés de loisirs. Un autre point semble avoir changé par rapport à 1993, il ne semblait pas y avoir d’i�t���t pou� le « tout compris » : la préférence est de se rendre chez chaque prestataire alors �u’aujou�d’hui o� voit appa�aître un ensemble de cartes « tout compris », de packages. Ces éléments sont devenus extrêmement importants notamment pour les résidences de vacances. La question de la rupture avec le quotidien �’est pas p��g�a�te da�s l’�tude de 1993 alors que dans les études plus récentes elle semble avoir une grande importance. Selon cette étude de 1993, il �’� avait pas de nécessit� du �o�fo�t, pe��etta�t la �uptu�e ave� le �uotidie� alo�s �u’aujou�d’hui le confort serait

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primordial pour la satisfaction de la clientèle. En 1993, 51% des Français désiraient ne pas se priver et s’auto�ise� à satisfaire leurs envies, il y avait en quelque sorte un pilotage du budget des dépenses touristiques par ces envies. Est-�e e��o�e v�ai aujou�d’hui ? Les termes de ludique et de convénience rentrent dans le vocabulaire à partir des années 2000 et sont devenus centraux avec notamment l'émergence du marketing qui devient prépondérant à partir des années 2000. Les différents points évoqués prennent leur sens à travers la notion d'expérience touristique.

II-� L’expé�ie��e tou�isti�ue e� statio� de spo�ts d’hiver

Après une période de massification et de standardisation des pratiques liées à leur démocratisation, le tourisme actuel est défini comme opposé au tourisme de masse standardisé, ne répondant plus à l’i�jo��tio� a�tuelle de �e�he��he d’auto�o�ie et de réalisation de soi (Kaufman, 2004) ; en effet le tou�is�e doit pe��ett�e a�tuelle�e�t à l’i�dividu de se ��v�le� à lui-���e. L’exp��ie��e tou�isti�ue a comme vocation de donner du sens, de la valeur à ce que vit l’i�dividu (K�eziak, F�o�hot, 2011), �’est u�e �e�he��he d’��otio�. Celle-ci se fonde sur trois aspects :

« 1- Elle �l’e�p��ie��e tou�isti�ue� est partagée, puisque « l’�t�e e�se��le », la convivialité et le pa�tage d’��otio�s au sei� du g�oupe, à diff��e�ts �iveau� so�t au �œu� de la satisfa�tio� des touristes.

2- Elle �l’e�p��ie��e touristique) se construit dans une collaboration entre les touristes et la station, dont le rôle est à la fois de leur éviter les écueils et de leur proposer un éventail de services avec lesquels ils créent la valeur de leur séjour, dans un processus de coconstruction.

3- Enfin elle �l’e�p��ie��e tou�isti�ue� se vit da�s la du��e, puis�ue les tou�istes s’i��e�ge�t da�s l’e�p��ie��e de se�vi�e pe�da�t plusieu�s jou�s, au �ou�s des�uels le ski et l’�tat mental de déconnexion en résultant, le " flow ", jouent un rôle central » » (Kreziak, Frochot, 2011, p11).

L’exp��ie��e tou�isti�ue se �o�st�uit e� pa�tie su� la pe�so��alisatio� de l’off�e tou�isti�ue, puis�ue l’i�dividualis�e est l’u�e des caractéristiques de la société postmoderne (Chevalier, 1994) ou de « la société liquide » (Baumann, ���7�. Les va�a��es so�t aujou�d’hui o�ie�t�es ve�s l’ex�eptio��el et le développement de soi, d’où la �e�he��he d’u� tou�is�e pe�so��alis�. Les nouvelles technologies ont joué un rôle central dans cette personnalisation de l’off�e tou�isti�ue, �ota��e�t pa� le �iais d’i�te��et où les �lie�ts �he��he�t l’off�e �ui leu� �o�vie�t le �ieux. C’est la �otio� de « sur mesure » ou « la de�a�de de pe�so��alisatio� de l’off�e �ui �a�a�t��ise aujou�d’hui les �appo�ts des consommateurs à la production et à la distribution » (DGCIS, 2010, p82). La personnalisation de l’off�e tou�isti�ue vie�t d'u�e volo�t� de la pa�t de la �lie�t�le d’��happe� à la �assifi�ation et à la �a�alisatio�. C’est l’e�vie d’�t�e �o�sid��� da�s la sp��ifi�it� de ses besoins, afin de renforcer son autonomie et sa réalisation individuelle.

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Le se�o�d �l��e�t pa�ti�ipa�t à l’exp��ie��e tou�isti�ue est la �otio� de �op�odu�tio� du s�jou� entre la clientèle et les professionnels du tourisme. « En devenant plus autonome et plus mature, le �o�so��ateu�, à l’oppos� d’u� �o�so��ateu� passif, devie�t de plus e� plus u� �o�so��ateu� « coproducteur » de l’off�e, �’est-à-dire partie prenante active de la démarche de conception et de p�odu�tio� de l’off�e » (DGCIS, 2010, p19).

Les clients sont de plus en plus exigeants sur la qualité des prestations touristiques, notamment l’aug�e�tatio� du �o�fo�t et l’i�po�ta��e des �oûts e�gag�s pou� pa�ti� e� va�a��es. Ils o�t également de plus en plus conscience de leurs droits et de leur pouvoir économique. En allant plus loin dans la réflexion, certains auteurs ont développé le concept de culture touristique personnelle (Laplante, 1997) qui permettrait de « ��ha�ilite� d�fi�itive�e�t l’e�p��ie��e tou�isti�ue �o��e fait culturel majeur de plusieurs styles de vie tout à fait caractéristiques de notre époque. Du point de vue culturel, le tourisme ne se limite plus à quelques es�apades au �ou�s d’u�e a���e pou� se �ha�ge� les idées et �ha�ge� d’ai�. Il est i�t�g�� à la vie et à la culture de l’ho��e �ode��e » (Laplante, 1997, p103). Selon cet auteur, le tourisme fait partie des modes de vie de l’i�dividu �o�te�po�ai�, pa� �o�s��ue�t �’est u� aspe�t fo�da�e�tal à p�e�d�e e� �o�pte da�s l’a�al�se de la so�i�t� a�tuelle. Enfin, on trouve dans la litt��atu�e l’a�gu�e�t selo� le�uel l’expérience touristique ne peut être effe�tive sa�s l’�l��e�t �e�t�al �u’est la �uptu�e ave� le �uotidie�.

Rupture avec le quotidien et retrouvailles en famille

Les vacances ont une fonction de distanciation avec le quotidien, le lieu touristique doit permettre à l’i�dividu de s’i��e�ge� �o�pl�te�e�t da�s �e �o�e�t de d�te�te et de �et�ouvailles fa�iliales. Cette coupure se concrétise à travers la mobilité : on part de chez soi pour se rendre dans un autre lieu, hors du �uotidie�. Il �esso�t, d’ap��s l’�tude d’Isa�elle F�o�hot et Do�i�i�ue K�eziak su�

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