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a Les conséquences actuelles et à venir des changements climatiques à l'échelle mondiale

Les changements climatiques comme révélateurs des vulnérabilités liées aux modèles de développement

I- a Les conséquences actuelles et à venir des changements climatiques à l'échelle mondiale

Les changements climatiques d’o�igi�e a�th�opi�ue so�t esse�tielle�e�t li�s aux ��issio�s de GES, parmi eux il en est un qui est particulièrement étudié : le dioxyde de carbone : « La concentration du dio��de de �a��o�e a aug�e�t� de 4� % depuis l’�po�ue p��i�dust�ielle. Cette aug�entation s’e�pli�ue e� p�e�ie� lieu pa� l’utilisatio� de �o��usti�les fossiles et e� se�o�d lieu pa� le �ila� des ��issio�s dues au� �ha�ge�e�ts d’utilisatio� des sols. » (Résumé à l'intention des décideurs, rapport n°5 du GIEC groupe III, 2014, p9). Les cha�ge�e�ts �li�ati�ues s’o�se�ve�t e� pa�tie su� l’aug�e�tatio� des te�p��atu�es à l’��helle du glo�e (Cf. ext�ait �°��.

Extrait n°8

Extrait du rapport n°5 du GIEC, groupe III, sur les anomalies observées de températures moyennes en surface de 1850 à 2012 relatives à la période 1961-1990

Source Rapports et Études : Résumé à l'intention des décideurs, rapport n°5 du GIEC groupe III, 2014

Les conséquences des changements climatiques sont avérées et visibles actuellement :

« Le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. L’at�osph��e et l’o��a� se so�t ���hauff�s, la �ouve�tu�e de �eige et de gla�e a di�i�u�, le �iveau des �e�s s’est �lev� et les �o��e�t�atio�s des gaz à effet de se��e o�t aug�e�t�. » (Rapport du GIEC 2014, résumé aux décideurs groupe I, p2). Les répercussions sur l'environnement physique et naturel sont mesurables et quantifiables :

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1- La température a augmenté de 0,8°C par rapport à la période préindustrielle et de 0,5°C entre 1979 et 2010.

2- La montée du niveau de la mer est de +20 cm par rapport à la période préindustrielle (avec un rythme de 1,7 cm par décennie au cours du XXème siècle et +3,2 cm entre 1990 et 2010).

3- Il est à noter également une acidification des océans (25% d'augmentation de l'acidité par rapport à la période préindustrielle).

4- Les vagues de chaleur ont touché dans les années 2000 10% de la surface du globe.

5- Les écosystèmes terrestres et marins naturels ont déjà subi de nombreux dommages (avancée de certains évènements printaniers, blanchiment des coraux, etc.).

6- Enfin les écosystèmes terrestres anthropisés sont également impactés (la production agricole notamment).

Le lien avec les évènements extrêmes est également établi dans ce dernier rapport. Le système climatique est extrêmement complexe, ce qui rend difficile sa modélisation et la compréhension de ses �volutio�s �ota��e�t da�s ses possi�les ��t�oa�tio�s. C’est la rapidité du phénomène qui a���e les s�ie�tifi�ues à ti�e� la so��ette d’ala��e su� les �o�s��ue��es des �ha�ge�e�ts �li�ati�ues et les possi�ilit�s d’e��alle�e�ts.

Extrait n°9

Extrait du rapport n°5 du GIEC, groupe III, su� l’�volutio� du �a�teau �eigeux de l’h��isph��e No�d au printemps

Source Rapports et Études : Résumé à l'intention des décideurs, 5ème rapport du GIEC, groupe III, 2014, p8

Ce�tai�es ��pe��ussio�s des �ha�ge�e�ts �li�ati�ues peuve�t tou�he� les spo�ts d’hive� :

1- Le manteau neigeux dans l'hémisphère nord (Cf. extrait n°9) : « On peut affirmer, avec un degré de �o�fia��e t��s �lev�, �ue l’�te�due du �a�teau �eigeu� de l’h��isph��e No�d a diminué depuis le milieu du XXe si��le. L’�te�due du �a�teau �eigeu� de l’h��isph��e No�d a diminué de 1,6 [0,8 à 2,4]% par décennie pour mars et avril, et 11,7 [8,8 à 14,6]% par décennie pour juin au cours de la

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p��iode 196�−��1�. Au �ou�s de �ette p��iode, l’�te�due du �a�teau �eigeu� da�s l’h��isph��e No�d �’a pas �o�t�� d’aug�e�tatio� statisti�ue�e�t sig�ifi�ative, �uel �ue soit le �ois » (GIEC, Groupe 1, 2014, p7).

2- La fonte du permafrost pouvant déstabiliser les infrastructures.

3- La fonte des glaciers : « La perte de glace moyenne des glaciers des diverses régions du monde, en excluant les glaciers situés à la périphérie des calottes glaciaires, était très probablement de 226 [91 à 361] Gt an-1 pou� la p��iode 19�1−���9, et t��s p�o�a�le�e�t de ��� [14� à 41�] Gt a�-1 pour la p��iode 199�−���9 » (GIEC, Groupe I, 2013, p7).

C'est notamment l'impact sur le paysage qui est interrogé à travers ces modifications climatiques, cet indicateu� est i�t��essa�t �ais �e �o��e��e �u’i�di�e�te�e�t les spo�ts d’hive�.

Deux échelles de temps sont exposées dans les rapports du GIEC : Court/moyen terme (d'ici à 2040) et le long terme à l'horizon 2100. Il serait encore possible, si des efforts importants sont fournis de la part de tous les États, de limiter le réchauffement d'ici 2040 à 2°C, cependant le réchauffement climatique atteindra en 2100 4°C. Les mesures d'atténuation, devraient être mises en place très rapidement, celles-ci n'auront pas d'impa�t su� le �ou�t et �o�e� te��e, du fait du te�ps d’i�e�tie du CO₂ da�s l'at�osph��e. C'est do�� à pa�ti� de ����-2040 et particulièrement à la fin du 21ème

siècle que les effets des politiques de lutte contre les changements climatiques montreront leur efficacité. Il est donc fondamental de comprendre les modèles socioéconomiques qui ont favorisé �es ��issio�s pou� alle� ve�s des politi�ues d’att��uatio� et d’adaptatio� aux �ha�ge�e�ts climatiques. Les impacts actuels déjà mentionnés seront accentués dans le futur, liés notamment à l'augmentation de la température. « Il est t��s p�o�a�le �u’au �ou�s du XXIe si��le, l’�te�due et l’�paisseu� de la �a��uise a��ti�ue �o�ti�ue�o�t à di�i�ue�, de ���e �ue l’�te�due du �a�teau �eigeu� de l’h��isph��e No�d au p�i�te�ps, au fu� et à �esu�e de l’aug�e�tatio� de la te�p��atu�e �o�e��e à la su�fa�e du glo�e. À l’��helle �o�diale, les gla�ie�s �o�ti�ue�o�t de pe�d�e de leu� volume » (GIEC Groupe I, 2013, p7). L'extrait n°10 met en avant les projections futures à 2100 de la te�p��atu�e �o�e��e à la su�fa�e du glo�e ai�si �ue l’�te�due de la �a��uise da�s l’h��isph��e Nord en septembre.

58 Extrait n°10

Extrait, du rapport n°5 du GIEC, groupe III, sur les évolutions passées et futures (1950 à 2100) des températures moyennes à la su�fa�e du glo�e et l’�te�due de la �a��uise de l’h��isph��e No�d e�

septembre

Source Rapports et Études : Résumé à l'intention des décideurs, 5ème rapport du GIEC, groupe III, 2014

Nous entrons ici dans le domaine de la prospective, les outils utilisés sont des scénarios, puisque l'évolution future du climat est conditionnée en partie par les émissions de gaz à effet de serre, qui sont le résultat de choix socioéconomiques, politiques et technologiques. Il faut nous arrêter sur ces scénarios et sur le besoin de planification qu'ils nécessitent. Les scénarios proposés par le GIEC ont évolué dans le temps, particulièrement entre le 4ème et le 5ème rapport. Il nous semble que ce changement mérite notre attention, puisque les modifications futures du climat sont liées aux politiques actuelles.

Les scénarios socioéconomiques du 4ème rapport du GIEC

De 1996 à 2007, ce sont les scénarios socioéconomiques qui doivent "contribuer à l'évaluation des conséquences climatiques et environnementales des émissions futures de gaz à effet de serre, ainsi que des options stratégiques d'atténuation et d'adaptation" (Rapport spécial du GIEC, Scénario d'émission, résumé à l'intention des décideurs, groupe III, 2000, p5). Ce sont donc quatre grands scénarios qui ont été développés afin de modéliser les évolutions climatiques futures.

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Tableau n°6 et Extrait n°11

Les quatre grands scénarios développés pour le GIEC pour le rapport n°4 A1

-Croissance économique très rapide

-Population mondiale maximale milieu du siècle et après diminution

-Nouvelles technologies plus efficace intégrées rapidement

-Convergence entre les régions

-Interactions culturelles et sociales accrues

-Baisse des inégalités régionales dans les revenus/hab. A1F1 : utilisation massive des énergies fossiles A1T : autre énergie que fossiles

A1B : équilibre entre les deux

A2 -Monde hétérogène

-Autosuffisance et préservation des identités locales -Croissance continue de la population mondiale -Développement économique régional

-Évolution technologique et croissance économique fragmentées et lentes

B1

-Monde convergeant solutions mondiales -Pour la population mondiale comme A1 -Économie de service et d'information -Technologie propre

-Pas d'initiative pour le climat

B2

-Solutions locales viabilité économique et sociale et environnementale

-Même augmentation de la population mondiale que dans A2 -Niveau intermédiaire de développement économique -Développement technologique moins rapide et divers que dans B1 et A1

-Protection de l'environnement et de l'équité sociale régionale

Source Rapports et Études : Rapport spécial du GIEC, Scénario d'émission, résumé à l'intention des décideurs, groupe III, 2000, p13

Les émissions de gaz à effet de serre sont provoquées par le développement économique, la démographie mondiale, le développement technologique ainsi que la « convergence des politiques mondiales » (Cf. tableau n°6 et extrait n° 11). Nous souhaitons insister sur ces éléments car ils auront comme conséquence la mise en place de politiques de planification à différentes échelles spatiales.

60 Les scénarios du 5ème rapport du GIEC

La question énergétique n'était pas encore centrale dans le précédent rapport, elle le deviendra dans les nouveaux scénarios : les P�ofils �ep��se�tatifs d’�volution de concentration (RCP) « Les scientifiques ont défini ex ante des p�ofils �ep��se�tatifs d’�volutio� de �o��e�t�atio� de gaz à effet de serre, d'ozone et de précurseurs des aérosols représentatifs d’u� a���oisse�e�t du �ila� énergétique : les RCP ». Dans un même temps des scénarios socioéconomiques ont été développés (SSP). « Le principe repose sur une architecture en matrice, qui définit pour les cinq familles de scénarios d'évolution socioéconomique (nommées SSP1 à SSP5) les efforts à consentir à l'échelle mondiale pour parvenir aux profils de concentrations correspondants à chacun des RCP. (…� Cette approche novatrice a la particularité d'isoler la décision prise du point de vue du climat de toutes les autres décisions : politiques, sociales et économiques » (S��th�se Di�e�tio� g����ale de l’��e�gie et du climat, 2013, Découvrir les nouveaux scénarios RCP et SSP utilisés par le GIEC, p9).

Extrait n°12

Les scénarios utilisés par le GIEC pour le rapport n°5

● Le SSP1 (faible défi d'adaptation, faible défi d'atténuation), décrit un monde marqué par une forte coopération internationale, donnant la priorité au développement durable ;

● Le SSP� (d�fi d'adaptatio� �o�e�, d�fi d’att��uatio� �o�e��, d���it u� �o�de �a�a�t��is� pa� la pou�suite des tendances

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● Le SSP3 (défi d'adaptation élevé, défi d'atténuation élevé) dépeint un monde fragmenté affecté par la compétition entre pays, une croissance économique lente, des politiques orientées vers la sécurité et la production industrielle et peu soucieuses de l'environnement.

● Le SSP4 (défi d'adaptation élevé, faible défi d'atténuation) est celui d'un monde marqué par de grandes inégalités entre pa�s et e� leu� sei�. U�e �i�o�it� � se�ait �espo�sa�le de l’esse�tiel des ��issio�s de GES, �e �ui rend les politiques d’att��uatio� plus fa�iles à �ett�e e� pla�e ta�dis �ue la plus g�a�de pa�tie de la populatio� �este�ait pauv�e et vul���a�le au changement climatique.

● Le SSP5 (faible défi d'adaptation, défi d'atténuation élevé) décrit un monde qui se concentre sur un développement

traditionnel et �apide des pa�s e� voie de d�veloppe�e�t, fo�d� su� u�e fo�te �o�so��atio� d’��e�gie et des

technologies émettrices de carbone ; la hausse du �iveau de vie pe��ett�ait d’aug�e�te� la �apa�it� d’adaptatio�, �ota��e�t g�â�e au �e�ul de l’ext���e pauv�et�.

Source Rapports et Études : S��th�se Di�e�tio� g����ale de l’��e�gie et du �li�at, ��1�, D��ouv�i� les �ouveau� s���a�ios RCP et SSP utilis�s par le GIEC

« À la fin du XXIe si��le, l’aug�e�tatio� de la température à la surface du globe sera probablement supérieure à 1,5°C pa� �appo�t à l’�po�ue alla�t de 1��� à 19��, pou� tous les RCP sauf le RCP 2,6. Il est p�o�a�le �u’elle d�passe�a �°C selon les RCP 6,0 et RCP 8,5, et il est plus probable qu’i�p�o�a�le �u’elle d�passe�a �°C selon le RCP 4,�. Da�s tous les RCP e�visag�s à l’e��eptio� du RCP 2,6, le réchauffement se poursuivra après 2100. Il continuera à présenter une variabilité interannuelle à d��e��ale et �e se�a pas u�ifo��e d’u�e ��gio� à l’aut�e » (Rapport du GIEC 2014, résumé aux décideurs groupe I, p18). Il est donc bien question de prospective, sous-tendue par la quantification des GES émis, celle-ci étant retranscrite à travers des trajectoires d'émissions qui sont décrites. Quel est le but de cette déconnexion entre les émissions et les choix politiques, économiques et sociaux ? Comment expliquer ce changement dans les scénarios ? Une des modalités de réponse est peut-être technique : dans un premier temps les modèles climatiques sont construits, le consensus est déjà difficile à trouver sur ce point-là ; puis sont intégrés les éléments socioéconomiques. Les données exposées sont extraites des résumés à destination des décideurs, ce qui implique un consensus des politiques internationales avant la publication du rapport. Il nous a semblé primordial d'expliciter ces scénarios, afin de bien montrer le lien qui existe entre les changements climatiques et les trajectoires politiques, économiques et sociales. Dans un même temps celles-ci sont également influencées par les évolutions du climat, nos modèles de développement étant basés sur les ressources naturelles, notamment sur les combustibles fossiles et autres, les sociétés devront nécessairement prendre en

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compte les transformations dans les modes de gestion. À travers ces scénarios on observe une forme de glisse�e�t, la �uestio� �li�ati�ue ap��s avoi� �t� u� p�o�l��e d’e�vi�o��e�e�t et de pollution à un niveau international a réussi à émerger en tant que problème de développement, renvoyant à des questions notamment de croissance économique. Actuellement, elle prend une nouvelle forme, celle d’u�e p�o�l��ati�ue ��e�g�ti�ue disso�i�e des �hoix politi�ues et so�io��o�o�i�ues. Mais comment modéliser des évolutions politiques et sociales sur des territoires subissant des impacts différenciés des changements climatiques ? Comment modéliser les effets des changements climatiques sur des organisations et structures territoriales reflétant des modèles de développement spécifiques ? Et notamment quelles seront les �o�s��ue��es pou� les statio�s de spo�ts d’hive� ?

I-b Les effets envisagés des changements climatiques sur les stations de sport d'hiver

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