• Aucun résultat trouvé

autorités publiques locales et régionales : objectifs, moyens,

1 M ETHODOLOGIE & E TAT DE L ’ ART

1.1 I NTRODUCTION METHODOLOGIQUE

1.1.1 Originalité & Intérêt scientifique

1.1.2.3 Recueil des données d’entretiens

Aux données écrites récoltées, aux données d’observation, il faut enfin rajouter les entretiens, qui constituent une source complémentaire d’informations, certes disponible en plus petit volume (au vu du nombre d’entretiens conduits), permettant toutefois d’approfondir l’analyse et l’interprétation. L’entretien de recherche se définit comme un entretien entre deux personnes, l’interviewer (le chercheur) et l’interviewé, conduit par le premier pour faire en sorte que le

Date de l'observation (mars 2016) Nom de l'observateur Acteur observé

Heure de début Prénom Si autre, préciser

Heure de fin Téléphone observateur Lieu de l'observation (adresse) Email observateur

Nombre de personnes présentes dans la cellule de crise Description de la cellule de crise (aménagement, organisation, Faits marquants (organisationnels, ambiance …)

Remontée, traitement, redescente d'information, cartographie, communication vers l'extérieur. Répartion des rôles au sein de la cellule de crise

(chef de salle, secrétaire, opérateur cartographie, opérateur crisorsec, …)

Déroulement de l'observation (facilité d'accès, d'insertion, contact avec les joueurs, liberté

d'observation…) Remarques

187

second produise un discours linéaire sur une thématique définie (Blanchet et al., 1987). Ce discours est ainsi co-construit par le chercheur et l’interviewé. Ce discours est aussi nécessairement biaisé, par l’interviewé, qui fait part des événements qu’il a vécus – événements qui sont nécessairement déformés par divers filtres perceptifs, sociologiques, culturels, et par l’interviewer, du fait de ces mêmes filtres et des choix faits dans la sélection, l’analyse et l’interprétation des informations contenues dans le discours de l’interviewé.

Les entretiens conduits dans le cadre de la thèse ont été, soit libres, soit semi-directifs. Les premiers ont été conduits, soit à titre exploratoire, soit sur une thématique spécifique (comme les évacuations par exemple, ou la relation entre des questions d’urbanisme et de gestion de crise) ; les seconds ont été conduits afin d’identifier les dispositifs de gestion de crise dans la prise en charge des populations en cas d’inondation majeure, à partir d’une grille d’entretien ad hoc (Tableau 23)69. Il faut compter in fine 23 personnes ou groupes de personnes ayant fait

l’objet d’un ou plusieurs entretiens (dont 13 personnes ayant fait l’objet d’un entretien semi- directif, le reste comprenant des entretiens libres). Les entretiens semi-directifs ont été menés avec des acteurs agissant au sein ou en relation directe avec des entités coordinatrices de la gestion de crise (services municipaux, services préfectoraux, conseil départemental). A l’instar d’autres études (Texier, 2009), dont la méthodologie a inspiré notre propre grille d’entretiens, les acteurs interrogés sont à la fois considérés comme des porte-paroles de leurs organisations et comme des individus avec leur expérience propre, également prise en considération donc.

Thèmes Sous-thèmes

Expérience professionnelle Parcours professionnel et fonction actuelle (ou dernière fonction si retraité)

Stratégie de gestion de crise et prise en charge des populations en cas d’inondation

Stratégie générale de l’organisation et coordination avec les autres acteurs Stratégie générale d'alerte, d'évacuation et d'hébergement-ravitaillement

Stratégie spécifique destinée aux populations vulnérables (de l'alerte à l'hébergement) Fonctionnement des services internes Retour à la normale - reconstruction Opinion personnelle

Construction de la stratégie de gestion de crise

Historique et évolutions de la stratégie Services, personnes moteurs

Difficultés, résistances

Co-construction de la stratégie ? Exercices et retours d’expérience ? Evolutions futures ?

Tableau 23. Grille d'entretiens semi-directifs.

Les entretiens, en particulier les entretiens semi-directifs, se sont tenus dans la mesure du possible selon les principes retenus par Blanchet et al. (1987)70 :

- La prise de contact donne lieu à l’émission d’un contrat initial, dans lequel l’interviewer dit à l’interviewé les motifs et l’objet de sa demande. Ce contrat permet d’expliciter l’objet de la recherche, la thématique que l’on souhaite aborder avec l’interviewé, les

69 Pour certaines interviewés, la grille a pu être adaptée : c’est notamment le cas pour la DRIEE, qui est en charge de l’après-crise plus que de la gestion de crise stricto sensu.

188

raisons pour lesquelles on sollicite cet entretien. L’intermédiaire pour la prise de contacts joue un rôle majeur dans la relation imaginaire que l’interviewé entretient avec l’intervieweur : dans le cadre de la thèse, le choix de l’intermédiaire a dû faire l’objet à plusieurs reprises d’une réflexion préalable (il faut en effet noter la chance d’avoir eu plusieurs intermédiaires de qualité, au sein de l’EPTB-SGL, de l’administration préfectorale et du conseil départemental de l’Essonne, et du SGZDS).

- L’explicitation d’une consigne inaugurale en début d’entretien : cette consigne, qui doit être claire et non contradictoire avec le contrat émis lors de la prise de contact, est une instruction déterminant la thématique abordée dans le discours de l’interviewé. Dans le cadre des entretiens semi-directifs, cette consigne est complétée par l’enchaînement des thèmes identifiés dans la grille d’entretien établie précédemment (Tableau 24 – les sous- thèmes servent à orienter la discussion en cas de digressions, ou de difficultés à produire un discours).

Outre les consignes, l’intervieweur peut faire des interventions permettant d’interpréter ou de compléter les propos de l’interviewé. Celles-ci ont lieu suivant deux registres : un registre modal (la forme) et un registre référentiel (le fond), et peuvent être déclaratives ou réitératives, selon le discours tenu par l’interviewé. Ce dernier peut en effet tenir un discours narratif (rendant compte d’événements passés), informatif (apportant un commentaire neuf sur un thème neuf), démonstratif (afin d’établir le processus logique de la détermination des faits) (Blanchet et al., 1987). Les interventions déclaratives sont plus adaptées aux discours narratif ou descriptif, les interventions réitératives de l’interviewer au discours informatif. Les interventions déclaratives visent à compléter le discours de l’interviewé, à entraîner une réaction de ce dernier : pour ce faire, il est possible de faire des reformulations généralisantes, conclusives, voire de faire des déclarations incertaines et hâtives, de faire une déduction logique, d’interpréter le discours de l’interviewé (en allant dans son sens ou contre lui). Les interventions réitératives visent à manifester à l’interviewé que l’intervieweur l’écoute, et à lui faire part d’une demande d’explicitation. Il faut alors distinguer ce qui relève de la réitération écho, de ce qui relève de la réitération reflet. La première consiste en une répétition de ce qui vient d’être énoncé : technique vite repérable, elle peut agacer ou à l’inverse soumettre le discours de l’interviewé aux desiderata de l’intervieweur, qui sélectionne une partie du discours en en faisant l’écho, permettant ainsi de mettre en évidence, le cas échéant, le manque de cohérence de ce discours. La seconde (la réitération reflet) vise à refléter l’attitude de la personne interviewée, en insistant sur le registre modal, en mettant l’accent sur la reformulation des sentiments de la personne interviewée (« ce que je sens, c’est que ça vous paraît, etc. »), sur des relances en miroirs. Cette réitération permet de mettre en lumière la sincérité du discours, d’orienter ce dernier vers des pensées intimes.

Outline

Documents relatifs