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BESOINS DE PRISE EN CHARGE DES POPULATIONS

4.1 Z ONAGE DE L ’ EVACUATION ET BESOINS DE PRISE EN CHARGE DES POPULATIONS

4.1.2 Cartographie des zones d’évacuation

Le contexte cinétique ayant été développé, il est temps de présenter la cartographie des zones d’évacuation, pour le scénario R1 (Figure 15) et le scénario R1, 15 (Figure 16).

4.1.2.1 Présentation cartographique des résultats et échelle spatiale pertinente

Notons ici que si notre modèle d’estimation des besoins en évacuation a été développé à l’échelle du bâtiment, les résultats ne peuvent pas être présentés à une telle échelle, pour plusieurs raisons : (a) d’un point de vue visuel, il n’est pas possible de présenter de façon lisible les résultats à une résolution aussi fine sur des cartes départementales ou régionales ; (b) d’un point de vue méthodologique, les incertitudes identifiées dans le développement de notre modèle font qu’il n’est pas pertinent de présenter nos résultats à la résolution des bâtiments ; (c) du point de vue des acteurs de la planification zonale ou départementale, l’échelle du bâtiment n’est pas non plus pertinente. Les consignes d’évacuation sont amenées à être données

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par zones, non pas pour des bâtiments seuls, à l’exception, peut-être, des immeubles de grande hauteur66.

Le choix a donc été fait de présenter les résultats sous la forme d’un maillage très fin du territoire, constitué de mailles carrés de 60 m de côté. La couche de bâti, comprenant l’information relative au zonage de l’évacuation, fait l’objet d’une jointure spatiale avec ce maillage : sur chaque maille, n’est retenu que le zonage le plus péjorant. Pour donner un exemple : si une maille comprend douze bâtiments, dont onze classés en zone D (pas d’impact) et un en zone A (évacuation totale), la maille représentera la zone A. Ce choix permet notamment d’isoler les mailles comprenant des immeubles hauts et des IGH à évacuer dans des zones non concernées par l’évacuation systématique.

4.1.2.2 La cartographie du zonage pour le scénario R1

La Figure 15 représente la cartographie de la doctrine zonale d’évacuation, pour le scénario de référence R1. En rouge, apparaissent les zones d’évacuation totale (en incluant non seulement la zone A mais aussi la zone B, avec évacuation systématique du rez-de-chaussée seulement), en orange et en jaune les zones de maintien en vie dégradée (zone C). En jaune, la vie dégradée est causée par la seule fragilité du réseau d’adduction en eau potable (zone C2) ; en orange, d’autres facteurs peuvent intervenir, en particulier la fragilité du réseau électrique, dont l’effet est a priori plus péjorant pour les conditions de vie des populations (zone C1). En gris, sont figurées les zones habitées non affectées directement par l’inondation. Les zones non coloriées correspondent aux zones non habitées de la région francilienne.

Pour le scénario de référence R1, les zones rouge et orange représentent encore une faible part de l’ensemble de la région, ou de la seule agglomération parisienne. En grande couronne, les zones rouge et orange se dispersent sur divers secteurs riverains de la Seine et de la Marne, en particulier au niveau des confluences (Yonne, Essonne, Orge, Yerres, Oise, par exemple sur la Seine). En petite couronne, la concentration du zonage est beaucoup plus forte : en aval, dans la boucle de Gennevilliers, et en amont surtout, dans le lit majeur de la Seine et dans la boucle de Saint Maur sur la Marne. C’est entre la confluence de la Seine avec l’Yerres, et celle avec la Marne, que la zone rouge (évacuation totale donc) est la plus marquée, que les efforts de l’Etat doivent donc se porter en priorité. La Ville de Paris est, pour ce scénario, encore modérément affectée dans son ensemble, mais lourdement affectée sur certains arrondissements, à l’entrée et au sortir du fleuve dans la ville (XIIe, XIIIe, et surtout XVe arrondissement). La zone jaune ne s’étend pratiquement qu’en Seine-et-Marne, du fait de l’effondrement précoce du réseau d’adduction dans ce département.

66 A lire à ce sujet, sur la pertinence de la résolution de la modélisation spatiale dans le domaine du risque, la référence de Zerger (2002).

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Figure 15. Cartographie des zones d'évacuation en région francilienne et dans le centre de l'agglomération, pour un scénario d'inondation R1 (Données : DRIEE, IGN, SGZDS).

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4.1.2.3 L’effet de seuil du scénario R1,15 sur l’extension des zones de maintien en vie dégradée

L’effet de seuil, entre le scénario R1 et le scénario R1,15, est flagrant dans le zonage de l’évacuation, en particulier dans l’extension des zones de maintien en vie dégradée. La cartographie du scénario R1,15 (Figure 16) illustre en effet, d’abord, l’étendue de la zone jaune sur une très large part de l’agglomération parisienne et la quasi-totalité de la petite couronne. Notons ici que la cartographie de la fragilité de l’adduction d’eau potable ne prend pas en compte l’ensemble de la région francilienne, de telle sorte que cette zone peut être sous-évaluée dans son étendue. Comme dit précédemment, cet impact majeur est à mettre en relation avec le dimensionnement des infrastructures d’adduction d’eau potable, calibrées pour une crue type 1910, sans aucune marge ou presque pour un événement d’ampleur plus élevée. Il faut aussi remarquer que cette cartographie de l’adduction d’eau potable est construite à partir de données disponibles à une résolution communale, ce qui peut expliquer certains résultats étonnants : observons en particulier l’absence d’impact sur une large partie de la Ville de Paris, du fait qu’on considère que l’alimentation de cette dernière en eau potable sera assurée jusqu’au scénario R1,15 (sans tenir compte, donc, de l’interaction du réseau de la ville avec les communes alentour).

La zone orange est aussi plus largement étendue : en grande couronne, cette croissance est marquée dans le département des Yvelines, dans les boucles de la Seine et en aval de la confluence avec l’Oise, et dans le département de l’Essonne en amont de la boucle de Juvisy- Draveil, au niveau de la confluence avec l’Orge. En petite couronne, les impacts sur le Val-de- Marne en scénario R1 sont déjà si marqués qu’il y a peu de différences à signaler avec le scénario R1,15. En revanche, la zone orange croît fortement dans la municipalité de Paris, dans son centre-ville, et les Hauts-de-Seine, en rive droite (Clichy-la-Garenne, Neuilly-sur-Seine, Boulogne-Billancourt) et plus encore en rive-gauche, au sud de la boucle de Gennevilliers. La croissance des zones rouges est moins visible, car plus dispersée dans l’espace : notons que les zones mixtes (rouge et orange) en scénario R1 deviennent des zones d’évacuation systématique (zone rouge uniquement), dans certaines municipalités des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne. A la lecture globale du zonage de l’évacuation pour le scénario R1,15, il faut constater l’impérieuse nécessité pour l’Etat de ne pas focaliser ses efforts sur le seul centre-ville parisien, et le risque concomittant d’une dispersion de ses efforts face à l’étendue géographique des besoins des populations.

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Figure 16. Cartographie des zones d'évacuation en région francilienne et dans le centre de l'agglomération, pour un scénario d'inondation R1.15 (Données : DRIEE, IGN, SGZDS).

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