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D’une manière générale, les préconisations du CESE portée dans le rapport Pour une politique du spectacle vivant : l’éducation artistique et culturelle tout au long de la vie18 restent d’actualité. S’il faut poursuivre les efforts en direction de la pratique orchestrale à l’école, des disciplines trop peu présentes gagneraient à être largement développées, d’une part en raison de leur intérêt pour les enfants et les jeunes et d’autre part pour leur faible coût de mise en œuvre. Il s’agit du théâtre - qui permet l’interaction et la prise de recul ainsi que l’acquisition des mots pour dire et penser sa vie, ses émotions…-, de la danse - en raison de son caractère universel d’expression non verbale -, des chœurs. Chaque enfant doit avoir accès à une pratique artistique prolongée au cours de sa scolarité. L’accent doit être mis sur les résidences d’artistes dans les établissements scolaires et de formation, inscrites sur la durée en lien avec les éducateur.trice.s. L’élaboration systématique de projets éducatifs territoriaux pourrait contribuer à la diffusion de l’éducation artistique et culturelle dans les quartiers et zones rurales qui en sont éloignées19 et la place des associations culturelles et d’éducation populaire y être renforcée. L’instauration de formations croisées devrait là aussi être privilégiée.

La pratique artistique et culturelle est favorisée lorsque les jeunes s’impliquent dans la vie associative de leur établissement. Il faut la reconnaître, la valoriser et l’accompagner.

18 Conseil économique, social et environnemental, Pour un renouveau des politiques publiques de la culture, avis présenté par Claude Michel au nom de la section de l’éducation, de la culture et de la communication, avril 2014.

19 Comité économique, social et environnemental de la région Pays de la Loire, avis sur La culture pour faire société, 23 mars 2017.

AVISDÉCLARATIONS/SCRUTINRAPPORTANNEXES

Préconisation n° 17

Afin que chaque enfant ait accès à une pratique artistique tout au long de sa scola-rité, Le CESE préconise d’une part de mettre l’accent sur la pratique du théâtre, de la danse et du chant choral à l’école au collège, au lycée et à l’université et d’autre part de poursuivre les efforts en direction de la pratique orchestrale et des arts plastiques. Il recommande également de faciliter le déploiement des résidences d’artistes. A ces fins, les Projets éducatifs territoriaux (PEDT) peuvent être des outils utiles.

Le CESE préconise la reconnaissance, la valorisation et l’accompagnement des initia-tives culturelles menées dans les établissements, par les jeunes eux-mêmes, sous la forme d’aides financières, de reconnaissance des compétences acquises ou d’accom-pagnement spécifique dans l’élaboration des projets.

Après un cursus de près de 8 années, une fois celui-ci terminé, les élèves des conservatoires, cessent trop souvent toute pratique artistique faute d’en avoir anticipé la sortie. Afin que cette formation ne soit perdue ni pour eux ni pour la collectivité, il conviendrait qu’il.elle.s puissent avant la fin de leurs études établir de nouveaux liens sociaux et amicaux à l’extérieur du conservatoire. Afin de ne pas alourdir inconsidérément leur cursus, il conviendrait de combiner dans celui-ci une part d’activité à l’extérieur par exemple en intégrant un orchestre associatif ou un groupe de musique en lieu et place de ceux du conservatoire pendant un semestre.

Préconisation n° 18

Le CESE préconise qu’une pratique amateur extérieure au conservatoire soit inté-grée dans le cursus des élèves de ces institutions avant la fin de leur parcours afin qu’ils.elles n’arrêtent pas leur pratique artistique à la fin de leurs études.

Le développement de la pratique artistique amateur constitue une attente forte du public qui justifieraient que davantage de ressources lui soit consacrées par les établissements publics culturels, en particulier les conservatoires et les écoles d’art. Un plan national pour le développement des pratiques artistiques en amateur20 pourrait être mis en place afin de renforcer la reconnaissance de ces pratiques et les moyens qui lui sont consacrés. Il pourrait notamment prévoir le développement d’espaces et d’équipements publics culturels à travers le territoire, ouverts aux amateur.e.s mais aussi aux professionnel.le.s : cela répondrait à un besoin indéniable et serait de nature à dynamiser la pratique amateur et ses liens avec le monde professionnel. Dans le même esprit, l’ouverture en continu des équipements relevant du spectacle vivant, au-delà de la saison théâtrale, serait également de nature à faciliter l’activité non seulement de troupes d’amateur.e.s, mais aussi de jeunes compagnies.

20 Michel Guerrin, « Bientôt un Brexit culturel », Le Monde, 1er juillet 2016.

Avis

Les établissements publics culturels du territoire, en particulier les conservatoires, se verraient ainsi confier la mission de constituer des pôles de ressources culturelles mises à disposition des acteur.rice.s du territoire, et notamment des amateur.e.s ; ils contribueraient à rendre chacun.e capable de donner le meilleur de lui-même, en offrant matériel, accompagnement et lieux de répétition. Les bibliothèques des conservatoires pourraient être systématiquement accessibles avec une carte de bibliothèque de la ville, par exemple.

Le concept de Maison des pratiques artistiques amateures, telle que celle mise en place par la ville de Paris pour fournir aux artistes amateur.e.s un réseau de lieux et de services permettant la pratique de leur art, leur accompagnement par des professionnel.le.s, la mise en réseau et la rencontre avec les publics, connaît un réel succès et pourrait être développé sur l’ensemble du territoire. Enfin, l’implication des établissements publics culturels dans l’accompagnement des pratiques amateures devrait être renforcée, notamment pour les adultes, là où elle est déjà présente (orchestres amateurs dans les conservatoires), et généralisée à l’ensemble des secteurs culturels. 

Préconisation n° 19

Le CESE préconise de faire des établissements publics culturels les pôles ressources du territoire, notamment au service de la pratique amateur et d’ouvrir les biblio-thèques spécialisées à tou.te.s. Il préconise également de labelliser certains établis-sements en « maisons des pratiques amateurs » ou de dédier un lieu exclusif à cette vocation.

C. Conforter les professionnel.le.s de la culture

L’approfondissement de la démocratisation pour la mise en œuvre d’une véritable démocratie culturelle nécessite d’améliorer la formation et l’insertion des professionnel.le.s de la culture, de soutenir la création et la diffusion et de porter une attention accrue aux inégalités entre les hommes et les femmes dans un contexte budgétaire difficile pour les collectivités locales et de diminution du nombre des emplois aidés.

Formation et insertion professionnelle

L’amélioration des conditions d’activité et d’emploi des professionnel.le.s de la culture est essentielle compte tenu de la dégradation observée et de la fragilité particulière du secteur. Cela passe par une amélioration de leur formation, tant initiale que continue, intégrant notamment une éducation à l’orientation et à la formation tout au long de la vie.

Il importe également de renforcer leur accompagnement dans l’accès à la vie active et le déploiement de leurs projets. L’amélioration des conditions d’emploi, en particulier dans les professions artistiques, devrait également constituer un objectif prioritaire des politiques publiques. Quelques filières, particulièrement vulnérables, pourraient bénéficier plus particulièrement d’un tel accompagnement  : il s’agit notamment de filières émergentes, manquant de visibilité ou peinant à se faire une place (danse, marionnettes, conte, cirque, créations mêlant plusieurs disciplines) ; de professions fragilisées comme celles de plasticien.ne.s, d’architecte, etc.  ; et toutes les filières pour lesquelles le vieillissement

AVISDÉCLARATIONS/SCRUTINRAPPORTANNEXES a un impact sur l’activité (filière voix, artistes de cirque, etc.). Concernant notamment la

filière voix, la disparition des troupes et le trop petit nombre d’ateliers lyriques conduit les chanteur.euse.s formé.e.s en France à s’expatrier et peu reviennent.

S’agissant des filières, des lacunes dans les disciplines proposées par les établissements supérieurs d’enseignement artistique devraient être comblées, par exemple en ce qui concerne les métiers liés aux musiques actuelles ou à la filière voix. Le développement des formations de chef.fe.s de chœurs correspond à un besoin urgent. De même la création d’un diplôme de niveau 3 (niveau identique à celui du diplôme d’université de musicien.ne intervenant.e) de comédien.ne intervenant en ateliers de pratiques artistiques pour les enfants avant 14 ans pourrait accroître la fréquence et la qualité de la pratique théâtrale dans toutes les écoles et permettrait l’initiation au théâtre dans les Conservatoires pour les enfants avant 14 ans.

Préconisation n° 20

Le CESE préconise porter une attention renouvelée à la formation, à la validation des acquis de l’expérience (VAE) et à l’insertion des professionnel.le.s du spectacle vivant :

y en soutenant le développement des filières émergentes (cirque, marionnette, conte, etc.) et les musiques actuelles ;

y en lançant un Plan Chœurs national, en formant des chef.fe.s de chœurs, en accompagnant le passage à la professionnalisation et en prenant en compte le vieillissement de la voix ;

y en accompagnant les professionnel.le.s dont l’activité est modifiée par le vieillissement de leur corps ;

y en créant un diplôme de niveau 3 (Bac+2), accessible par VAE pour les comédien.ne.s des compagnies intervenant en milieu scolaire, en atelier de pratique et d’initiation dans les Conservatoires.

Concernant le ciblage des actions d’accompagnement de la carrière des artistes et notamment pendant les premières années de vie professionnelle, un suivi statistique renforcé de la situation professionnelle des ancien.ne.s élèves de l’enseignement artistique supérieur, toutes disciplines confondues apparaît nécessaire et devrait être porté par un seul établissement par discipline.

Préconisation n° 21

Le CESE préconise de charger un établissement culturel déjà existant, en accord avec ce dernier, de centraliser le suivi statistique professionnel annuel par discipline des ancien.ne.s élèves de l’enseignement supérieur artistique.

Avis

La mise en œuvre des droits culturels ne peut se concevoir sans qu’une attention accrue soit portée aux inégalités entre les hommes et les femmes notamment en ce qui concerne la formation des femmes artistes. D’autres initiatives pourraient être encouragées, telles que des actions de protection et de valorisation de l’héritage artistique et historique des créatrices notamment lors des Journées européennes du patrimoine. D’autre part, la situation n’évoluera que si l’on prend le problème au niveau de la formation.

Préconisation n° 22

Le CESE préconise de lancer un plan d’action national pour la mixité des métiers culturels. Ce plan devrait lutter contre les stéréotypes, mieux faire connaître ces mé-tiers et leurs débouchés et comporter la fixation d’objectifs chiffrés de promotion de femmes aux postes de responsabilités, en particulier aux emplois de direction des établissements publics culturels afin d’atteindre très rapidement la parité, et la fixation de quotas de 50 % de cheffes de chœur et d’orchestre aux concours d’entrée dans les classes de direction.

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