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82 présente pas de grand centre urbain affecté, comme peut l’être Chapecó/SC De manière générale, on retrouve des municipes plus importants en terme de population dans l’état du Santa Catarina, avec

des centres urbains plus grands (Chapecó/SC, Campos Novos/SC) que dans le Rio Grande do Sul.

L

es deux barrages sont distants d’environ 130 kilomètres et leurs conditions d’installation sur le fleuve sont comparables. Les caractéristiques de construction de la retenue sont assez semblables, sachant que celle de Machadinho est plus ancienne de neuf ans que celle de Foz do Chapecó. Néanmoins, chaque barrage a ses spécificités :

• Machadinho :

 Taille : la hauteur de la retenue est de 126 mètres pour une longueur de 700 mètres environ. Le volume de terre et de roche enlevé est de plus de 4 millions de m3.

 Aire : La surface totale de la retenue est de 79 km2, avec une aire inondée de 56,7 km2. En

comparaison, le lac du barrage d’Itaipu est de 200 km2, celui de Sobradinho157 (Nordeste) de

plus de 4 000 km2 et celui des Trois Gorges, en Chine, de plus de 1 000 km2. L’eau stockée

dans la retenue représente environ 3,3 km3. (Sobradinho plus de 30 km3)

 Production : le potentiel de production est de 1 140 MW, ce qui en fait la 20e plus

importante usine au Brésil, loin derrière le complexe de Tucuruí (Pará) et l’UHE d’Itaipu (Paraná). La production d’électricité est assurée par trois turbines de type Francis, de 386 MW chacune. Les brochures de présentation de l’usine affirment qu’elle peut satisfaire 40 % de la demande en électricité du Santa Catarina et 25 % de la consommation du Rio Grande do Sul.

• Foz do Chapecó:

- Taille : la hauteur du barrage est de 48 mètres. Elle est donc inférieure à celle de Machadinho, car en aval les pentes sont plus modérées. La longueur du barrage est de 892 mètres.

- Aire  : Le lac de Foz do Chapecó occupera une surface de 79,2  km2, dont une aire

nouvellement inondée de 39 km2, car l’emprise fluviale antérieure était de 40 km2.

- Production : l’usine offre un potentiel de 892 MW, réparti entre quatre turbines, elles aussi du type Francis. FCE estime que l’usine pourra répondre à 27 % de la demande d’électricité pour le Rio Grande do Sul et à 44 % pour le Santa Catarina.

- Ces deux barrages du sud intègrent le Système électrique brésilien et participent à la production nationale. Ils ont une diffusion indéterminée de leur énergie, car celle-ci rejoint le réseau global du pays, faisant partie d’une interconnection générale. Elles s’oriente probablement vers le sud, notamment vers l’est des états.

Une caractéristique commune est la rapidité de construction. Le projet de barrage de Machadinho est ancien, mais sa réalisation fut longtemps retardée pour diverses raisons. La première ébauche date de la fin des années 1970 et le barrage intègre le projet de 22 barrages, dans le bassin de l’Uruguay, présenté au début des années 1980. Il a une place centrale dans le projet car il doit être le premier barrage en construction, avec celui d’Itá. La première étude sur le futur lieu de construction du barrage de Machadinho est le projet basique réalisé entre 1982 et 1984. L’étape suivante est la validation du projet basique, en 1986 par le DNAEE . Pendant plusieurs années le projet est en suspens à cause des difficultés financières et de la restructuration du Secteur. Jusqu’au 30 septembre 1993 se déroule l’initiation de l’opération commerciale de l’usine, c’est-à-dire la mise en vente officielle de la concession. Différentes raisons économico-politiques engendrent un retard,

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imputable aussi aux premières réactions des populations face à ce projet de barrage. La reprise du projet a lieu en 1995 quand l’Eletrosul ouvre une licitation pour une sélection d’entreprises. Celle-ci vise à la constitution d’un consortium d’entreprises ayant pour charge d’implanter et d’exploiter l’UHE de Machadinho. L’histoire concrète du barrage de Machadinho commence le 15 janvier 1997 avec l’acquisition de la concession par le GEAM (Grupo de Empresas Associadas Machadinho)158 qui disparaît rapidement pour laisser place au Consórcio Machadinho159. Entre

1997 et 1999, ce dernier voit évoluer constamment les entreprises constituantes et leur niveau d’implication. Le 4 mars 1999 est constituée la MAESA (Machadinho Energética S.A.), actuel conglomérat qui a créé et qui gère l’usine et le barrage.

Dans un premier temps, le Consórcio Machadinho se concentre sur les premières phases de la réalisation du projet :

• Les études environnementales fondamentales, que sont l’EIA et le RIMA, commencent au milieu des années 1990. La première audience publique est réalisée en juin 1997. Elle est suivie en septembre 1997 par la diffusion du calendrier de construction du barrage et de l’usine. La validation des études permet l’obtention, pendant un an, en septembre 1997, de la première licence environnementale accordée par l’IBAMA (la Licence Préalable - LP). Sur demande de l’IBAMA, un complément à l’EIA est réalisé. La déclaration d’utilité publique du terrain du chantier du barrage intervient ensuite en novembre 1997. Elle permet alors à l’entreprise de commencer les expropriations et à faire migrer les premières familles.

• L‘étape suivante est l’obtention de la Licence d’Installation (LI), en février 1998, pour une validité de 180 jours. Dès le 2 mars 1998, les travaux de construction du barrage peuvent commencer. La même procédure de déclaration d’utilité publique est ensuite mise en route par l’ANEEL pour la retenue. Les indemnisations sont négociées, les migrations de populations peuvent donc commencer. Une fois les populations déplacées, le cours du fleuve peut être détourné en octobre 1999.

• La dernière licence, la Licence d’Opération (LO), est accordée pour une période de quatre ans. Elle fait suite à un contrôle environnemental du site et à une vérification des équipements de l’usine. Elle est accordée par l’IBAMA fin août 2001 et permet la mise en fonction de l’UHE Machadinho. La mise en eau du barrage peut commencer lorsque toutes les familles sont déplacées (le 28 août 2001). L’UHE Machadinho est opérationnelle : pour sa première turbine en février 2002 et pour sa troisième et dernière turbine, le 12 juillet 2002160. Depuis,

l’UHE de Machadinho fonctionne quasiment sans interruption. On remarque que pour la période 2005 – 2007, l’usine n’avait pas officiellement de LO, car son renouvellement n’est intervenu qu’en novembre 2007, pour six années.

Pour le barrage de Foz do Chapecó, les étapes sont les mêmes, selon le calendrier « typique » de réalisation d’une usine hydroélectrique voulu notamment par l’IBAMA et l’ANEEL. Les prémices d‘un projet de barrage, dans la région de Foz do Chapecó, remonte à une usine envisagée dans les années 1970 : Itapiranga. Elle devait être la dernière de la partie nationale de l’Uruguay, mais est encore en phase d’étude. Le projet d’usine d’Iraí était lui aussi proche du futur lieu d’installation de Foz do Chapecó. Il devait affecter et déplacer tout le village de São Carlos/SC. Les trop nombreux effets socio-environnementaux qu’aurait eu l’usine d’Iraí provoquent l’abandon du projet. Suite à cet échec et à la révision des études d’Iraí, naît l’idée de

158. Traduction : GEAM – Groupe d’Entreprises Associées Machadinho. 159. Traduction : Consortium Machadinho.

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