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84 la construction d’une usine à environ six kilomètres de l’embouchure de la rivière Chapecó Le projet reste un certain temps en suspens n’étant pas la priorité pour la région (Itá et Machadinho

étant les deux usines phares). Le processus démarre officiellement en juin 1998 et dès lors se constitue un consortium pour concourir à l’enchère concernant l’emplacement de la future usine. Dès l’obtention de cette dernière par le Consórcio Energético Foz do Chapecó161, les premières

études (EIA et RIMA) débutent en décembre 1999. C’est en 2002 que sont organisées les premières audiences publiques et fin décembre 2002 l’entreprise obtient la Licence Préalable162.

Elle sollicite ensuite la LI163 qui est obtenue deux ans plus tard. Pour commencer le chantier,

il faut attendre la déclaration d’utilité publique164 émise en mai 2006. Auparavant, l’entreprise

modifie ses statuts et ses membres et devient la FCE - Foz do Chapecó Energia. Ces modifications ne retardent pas le début du chantier et, en août 2007, une nouvelle concession est signée avec l’ANEEL, pour une durée de trente ans. Le chantier débute en décembre de 2006 et prévoit une réalisation en cinquante mois. Dans les faits, la construction du barrage a duré moins de quatre ans, une vitesse record pour un barrage au Brésil. La mise en eau se réalise aussi en un temps record car au lieu des quarante jours prévus, il n’en faut que 18 pour que le bassin se remplisse au mois d’août 2010. La première turbine peut démarrer à partir d’octobre-novembre 2010 et la quatrième en mars 2011.

Les deux barrages respectent un calendrier général, avec comme seule variation la vitesse de réalisation et de construction. Ils suivent les mêmes procédures, s’inscrivant tous les deux dans le même contexte législatif et répondent aux mêmes conditions pour le processus de construction.

L

es premiers décideurs pour l’implantation d’usines hydroélectriques sont les instituts gouvernementaux. L’ANEEL est aujourd’hui l’agence qui signe les contrats avec les entreprises qui remportent les enchères. Celles-ci visent à permettre, au plus offrant, la possibilité d’utiliser le lieu d’implantation, préalablement repéré, d’un ouvrage hydroélectrique. L’EPE est aujourd’hui l’entreprise qui référence les lieux d’implantation possibles sur tout le territoire brésilien. Dans le Sud du Brésil, la tâche se complique avec la réduction du nombre de lieux d’implantation possible, principalement en raison de l’utilisation déjà effective de ces lieux. Cette constatation est confirmée par le biologiste J. C. P. Dotto165. Plus généralement, ce sont maintenant des entreprises privées

qui répondent à ces enchères et le plus souvent des consortiums constitués de plusieurs sociétés. Le projet du barrage de Machadinho commence à prendre forme dans les années 1990 et c’est d’abord l’Eletrosul qui s’y intéresse. Mais les modifications structurelles du Secteur électrique brésilien changent la donne et l’acteur historique se retire du projet à la suite de nouvelles règles sur les enchères (ou appel d’offres) d’un lieu de barrage166. Le GEAM, composé de sept

entreprises privées et quatre publiques, gagne l’enchère et signe avec l’Eletrosul le 15 janvier 1997 pour la constitution du Consórcio Machadinho. L’Eletrosul implose ensuite et c’est finalement la Tractebel, entreprise privée, qui reprend la responsabilité. Dès lors, le processus d’implantation s’enclenche et deux entités prennent en charge l’UHE Machadinho :

161. Traduction : Consortium Energétique Foz do Chapecó. 162. cf. Annexe 1.14.

163. cf. Annexe 1.15. 164. cf. Annexe 1.16.

165. Entretien le 8 août 2007, Fepam, Porto Alegre/RS.

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• Le GEAM a la charge de gérer l’implantation de l’usine. Le groupe se transforme le 3 mars 1999 en MAESA (Machadinho Energética S.A.) qui réunit aujourd’hui diverses entreprises : Companhia Brasileira de Alumínio – CBA167, Alcoa Alumínio S/A, Valesul Alumínio S/A,

Votorantim Cimentos Brasil Ltda, Companhia Estadual de Geração e Transmissão de Energia Elétrica – CEEE-GT, Camargo Corrêa Cimentos S/A, Departamento Municipal de Eletricidade – DME-PC168 et Tractebel Energia S/A. Les entreprises intégrant la MAESA

ont beaucoup évolué au fil des années, avec des retraits (Cimento Rio Branco, Copel, Celesc par exemple) et des évolutions de participation. La CBA est propriétaire d’un tiers de la MAESA, mais n’en détenait que 10 % en 1999. En 2007, beaucoup de modifications interviennent au sein de la MAESA, dont l’entrée de la Tractebel à hauteur de 3 %.

• Le Consortium Machadinho est aujourd’hui l’union de la MAESA et de la Tractebel (anciennement Eletrosul). L’entreprise d’origine belge a « la gestion technique de l’implantation puis du fonctionnement et de l’administration de l’usine »169 (STELA NÉSPOLI, PIZZATO, 2007).

La MAESA possède environ 83 % du Consortium, ainsi les entreprises au sein de la MAESA se partagent leur participation. Nous pouvons noter sur le schéma suivant (cf. Figure 1.14) la répartition des divers groupes intégrant actuellement le consortium.

Le groupe d’investisseurs réunis au sein de la MAESA illustre l’intérêt pour le secteur électrique qui permet à la fois la production d’électricité, intéressant pour les industriels, mais aussi la

réalisation de bénéfices. Parmi les compagnies présentent au sein de la MAESA, nous retrouvons d’abord des entreprises d’aluminium : la CBA, l’Alcoa Alumínio, troisième plus grand producteur

167. Traduction : CBA – Compagnie Brésilienne d’Aluminium. 168. Traduction : DME – Département municipal d’électricité.

169. Traduction : « gerenciamento técnico da implantação e em seguida, a operação e manutenção da Usina ».

Machadinho Energética S.A. - MAESA

- Companhia Brasileira de Alumínio - CBA 33 %

- Alcoa Alumínio S/A 31 %

- Valesul Alumínio S/A 10 %

- Votorantim Cimentos Brasil Ltda 7 %

- Companhia Estadual de Geração e

Transmissão de Energia Elétrica - CEEE-GT 7 %

- Camargo Corrêa Cimentos S/A 6 %

- Departamento Municipal de Eletricidade - DME-PC 3 %

- Tractebel Energia S/A 3 %

Tractebel

83,06 % 16,94 %

Consortium Machadinho

UHE Machadinho

Source : MAESA, 2010.

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