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Présence d’acteurs diversifiés

Dans le document UNIVERSITE MONTPELLIER I (Page 47-50)

1.2. ETAT DE LA FILIERE : CONTEXTE PERFORMANCES ET ENJEUX

1.2.2. Présence d’acteurs diversifiés

Les acteurs de la filière du riz local sont nombreux et variés. En amont de la filière, on note les opérateurs semenciers, les fournisseurs d’intrants, de crédit et de prestataires de services mécanisés. En aval des producteurs, on retrouve, les opérateurs de service récolte et post-récolte, les transformateurs, les commerçants et les consommateurs. Les producteurs constituent le maillon central de la filière. Sur une population agricole rurale estimée en 1998 à 590 722 personnes, 41,41 % s’activent principalement sur l’agriculture au sens strict (RNA, 2000). Par ailleurs, dans le système irrigué, la riziculture représente la principale source de revenus pour les trois quarts de ces producteurs. La part de la région du fleuve dans le revenu national agricole tiré du riz est estimée à 89 % (ISRA, 2007). Le système intensif de production irriguée est appel à de technologies avancées : aménagements hydro-agricoles, forte consommation en intrants, mécanisation en travail de sol et de récolte et transformation

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industrielle et semi-industrielle. Ainsi, ces acteurs sont organisés en mouvement associatif pour la gestion collective de leurs périmètres et pour l‘approvisionnement en intrants à crédit.

La forte présence des structures d’encadrement a permis à la vallée du fleuve, de retrouver une très grande diversité de réalités organisationnelles au niveau des producteurs. On note aujourd’hui prés de 4197 organisations de producteurs (OP) dans la zone dont 2 448 GIE masculins, 98 GIE féminins et 332 sections villageoises (SAED, 2007) dont la majorité s’active principalement sur le riz.

Les opérateurs semenciers agréés interviennent au niveau de la multiplication, du conditionnement et de la distribution des semences de niveau base, R1 et R2. Ils sont pour la plupart fédérés à l’Union Nationale Interprofessionnelle des Semences (UNIS). Ils sont tenus de respecter les normes qualitatives édictées par les services de contrôle de l'État (DISEM).

La majorité de ces opérateurs travaillent sur leurs propres périmètres (plus de 80 %) et le reste sur la base contractuelle. Leur niveau d’équipement est faible et seuls les agréés disposent d’infrastructure de stockage d’une capacité variant entre 3,2 et 6 tonnes avec une moyenne de 3,5 tonnes (Gaye, 1997). Ils produisent des semences évaluées à 3600 t en 2006/07 dont 4 à 6 tonnes arrivent à être certifiées (UNIS, 2008). Le nombre de ces acteurs a augmenté de 22 en 1995 à plus de 30 de nos jours. Ces acteurs contrôlent 67 % des parts du marché des semences. Ils sont concurrencés par un réseau informel et aussi par certains producteurs qui utilisent des semences personnelles. Cependant, les opérateurs agréés assurent aussi une partie du ravitaillement des producteurs de la rive droite (Mauritanie).

La riziculture irriguée est fortement consommatrice d’intrants et notamment en engrais et produits de traitements phytosanitaires. Malgré cela, peu d’opérateurs spécialisés sont impliqués. Les fournisseurs d’intrants rizicoles sont presque tous des commerçants de profession non spécialisés. Ils sont basés en majorité dans les grands centres urbains.

Néanmoins, ils fréquent les marches hebdomadaires «loumas» en zone de production. Les points de vente sont choisis en fonction de plusieurs paramètres dont l’importance des cultures, la présence de grandes organisations de producteurs et l’accessibilité. Par le biais de la CNCAS, ces fournisseurs d’intrants bénéficient des contrats de cession avec des bons de livraison au niveau des OP. Avec la libéralisation du secteur agricole, la distribution des intrants par le secteur privé est plus efficace avec une augmentation accrue des volumes commercialisés (Gaye, 1997 ; Randolph, 1997 ; PNUE/ISE, 2006). Ainsi, l’approvisionnement en intrants agricoles crée un marché intéressant et incite l’implication

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massive de divers intervenants. Cependant, le problème du secteur reste le retard dans la mise à disposition des intrants à crédit auprès des producteurs. Ce retard est largement imputé au mécanisme de financement de la CNCAS (Fall, 2006).

La riziculture irriguée se classe aussi parmi les secteurs de l’agriculture les plus modernes.

Cependant, le niveau d’équipement au niveau des exploitations agricoles reste très faible.

L’outillage léger se limite aux pulvérisateurs manuels. Ceci justifie le nombre limité des distributeurs agrée. Ils sont constitués des artisans qui s’activent principalement dans la réparation et la fabrication de décortiqueuses et petits matériels agricoles. Le matériel lourd est fourni par les grandes maisons de commerce de Dakar. A l’exception de pièces détachées, la concurrence entre industriels et artisans locaux n’existe pratiquement pas. La distribution des produits de la récolte (paddy et sous-produits du riz) est assurée par les commerçants et les riziers qui constituent l’essentiel des circuits de commercialisation.

La production du riz paddy fait intervenir les opérateurs de transformation autour des décortiqueuses villageoises, les mini-rizeries et les rizeries. Les décortiqueuses villageoises ont, en général, une capacité de fonctionnement estimée à 100 sacs de paddy par jour. Elles sont nombreuses en zone irriguée et constituent une capacité globale de transformation estimée à 150 000 tonnes (SAED, 2006). Cela constitue un traitement annuel entre 75 et plus de 80 % de la production locale. Leur coefficient de transformation est estimé entre 55 et 65

% selon la qualité et la variété du paddy (MAE, 2008). Le succès enregistré de ces unités provient du rendement d’usinage élevé (en moyenne 65%), du faible coût de transformation (6-7 CFA/kg de paddy), du prix accessible de l’outil (1 à 5 millions de FCFA) et de sa mobilité (utilisation jusque dans les concessions des producteurs). Néanmoins, le riz issu de ces décortiqueuses rencontre souvent des problèmes de qualité face au riz importé. Le riz est moins "usiné " et notamment n'est pas "poli" comme dans les rizeries industrielles ce qui fait perdre de la matière. En plus, la qualité d'usinage du paddy subit une dessiccation importante lors du stockage aux champs. Cela rend plus difficile le décorticage et diminue le pourcentage de grains non brisés obtenus. Cependant, certaines décortiqueuses permettront un nettoyage satisfaisant du paddy, mais sont dépourvues de trieuse. Cette lacune rend impossible la distinction entre riz entier et brisures. Ainsi, le pourcentage et la taille des brisures de ces décortiqueuses dépendent beaucoup de l'âge et de l'état d'entretien des machines.

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La transformation industrielle est assurée par les mini-rizeries et les rizeries qui sont au nombre de 35 (SAED, 2006). Le rendement à l’usinage de ces unités est aux environs de 67

% avec une légère baisse pour les mini-rizeries. Leur capacité globale de production est à 123 000 tonnes par an. Ceci correspond à un taux de couverture avoisinant les 104 % de la demande de transformation de la vallée en 2005. Ceci montre la surcapacité des unités de transformation par rapport à la demande et laisse entrevoir une rude compétition. Par exemple, entre 1994 et 1999, la production nationale de paddy a augmenté seulement de 6 % alors que la capacité de transformation des mini-rizeries et rizeries ont enregistré un bon de 21

%. Par ailleurs, parmi ces unités, seules quatre des rizeries sont dotées de trieuses permettant une sélection de plusieurs qualités de riz pour le marché. En plus, le coût de transformation y compris la mise en sac est estimé entre 17 et 20 FCFA / kg. La conséquence de cette situation a actuellement conduit à la disparition d’au moins de 49 % de ce parc industriel en compétition avec les décortiqueuses. Par ailleurs, la mini-rizerie, dont les performances en terme de qualité sont potentiellement équivalentes à celles des grandes usines, possède donc un avantage comparatif de coût lorsqu'elle est utilisée en sous capacité.

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