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Offre des services financiers et performance de la CNCAS

Dans le document UNIVERSITE MONTPELLIER I (Page 195-199)

CHAPITRE IV : TYPOLOGIE DES PRODUCTEURS ANALYSE DES BESOINS ET STRATEGIES DE FINANCEMENTDES BESOINS ET STRATEGIES DE FINANCEMENT

5.1. CARACTERISATION DE LA CNCAS

5.1.3. Offre des services financiers et performance de la CNCAS

Du fait que certaines informations primaires ne sont pas toujours disponibles, nous utilisons dans cette partie des données secondaires. En première partie, cette section évalue la situation de l’épargne à terme (DAT) des unions de producteurs de la vallée en 2003 et 2006. Ensuite, on traitera de l’offre de crédit de la CNCAS au niveau national et au niveau de la zone d’étude. Selon le rapport de la CNCAS publié par la BCEAO (2005), la CNCAS intervient principalement sur quatre grands secteurs : l’agriculture à hauteur de 75 %, l’agro-industrie 10

%, service 10 % et commerce 5%. Cette répartition montre l’ancrage de la CNCAS sur le financement de l’agriculture. Dans ces financements, la culture du riz dans toutes ses composantes (production, investissement..) occupe la première place avec 55 % des volumes accordés. Suivent ensuite, les autres activités avec 45 % dont notamment la culture de tomate.

Dans la rubrique « autres activités », on note également la présence d’autres secteurs de l’agriculture (pêche, élevage et agroforesterie) dans la zone irriguée. La part des investissements sur le secteur agricole est estimée en moyenne à 10 % et concerne notamment la réhabilitation des aménagements et les matériels agricoles tels que les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, les batteuses, etc. Ainsi, la CNCAS est fortement impliquée dans le secteur agricole de la zone.

La CNCAS collecte également l’épargne rurale. Celle-ci constituée des dépôts à terme (DAT) des unions de producteurs (tableau 5.1). Ces dépôts à terme constituent l’épargne préalable ou capital social des unions. Cela constitue une sorte de garantie collective qui participe à la consolidation de la caution solidaire sur le crédit. Sur l’étendue de la zone irriguée en 2003, le volume total de l’épargne des unions est estimé à 720 millions FCA. Il accroît de près de 10

% en 2006. Ces résultats montrent l’effort de collecte d’épargne rurale de la CNCAS, mais néanmoins ceci reste faible. Ce volume d’épargne aurait pu être plus important si le potentiel cultivable était mis en valeur. En effet, sur les superficies de mises en valeur potentielle de 35 000 et 55 000 hectares par campagne, seules 20 à 25 000 ha sont en réalité emblavées pour diverses raisons (vétusté des aménagements, manque de crédit, insuffisance de rentabilité, etc.) selon MAE (2008). Ceci a des incidences sur l’augmentation du capital social, donc de la constitution de l’épargne. Toutefois, cette collecte d’épargne de la CNCAS est largement plus élevée que celle constatée dans les institutions de la microfinance. En réalité, la CNCAS affiche un taux d’intérêt à l’épargne en moyenne de 2,5 % par an compris entre celui pratiqué par les mutuelles (2,38 %) et des IMF à crédit direct (3,68 %).

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Tableau 5.1 : Situation de l’épargne DAT de l a CNCAS en 2003 et 2006

Union Djeleus Thiagar 470 135 000 000 494 144 450 000

Union Dagana Commune 611 8 000 000 642 8 800 000

Source : (CNCAS, 2003 et 2006) in mémo SAED, 2006.

L’offre de financement de la CNCAS au niveau national est estimée à 38 milliards FCFA de crédits à court terme en 2004 (BCEAO, 2005). Ceci représente 73 % du montant global des encours de prêts évalués à 52,7 milliards en 2004 au niveau national (tableau 5.2). Ces crédits à moyen terme représentent 13 % du volume des encours et ceux à long terme constituent plus de 2 %. On constate cependant un montant important des impayés qui représente 12 % des volumes des prêts, soit près de 6 milliards FCFA. Ceci est plus élevé que le taux moyen de 3,5 % constaté dans toutes les autres banques financières (BCEAO, 2005). Ainsi, l’enveloppe des encours de prés de 53 milliards de la CNCAS représente 6,2 % du montant global de toutes les banques au Sénégal en 2004. De même, le rapport indique que les fonds disponibles

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de la CNCAS pour son financement s’élèvent à 72 milliards FCA soit également 6 % du montant global des banques de 1 256 milliards FCFA (idem).

Tableau 5.2 : Situation des prêts de la CNCAS et part des banques au Sénégal en 2004

CNCAS Banque Leader Toutes banques

Type de crédit Million

En matière de crédit agricole, l’évolution des crédits de campagne de la CNCAS pour l’agriculture irriguée de 1998 à 2007 est présentée dans le tableau 53. On rappelle que les deux principales cultures irriguées couvertes par le crédit agricole de la CNCAS sont le riz (en hivernage) et la tomate (en contre saison). L’offre de ce crédit est passée de 2,7 milliards FCFA en 1998 à plus de 3 milliards FCFA en 2000, puis redescendue à 1,6 milliards deux années après. Cette évolution en dents de scie démontre qu’il n’y a aucune stabilité de cette offre qui dépend de plusieurs paramètres. D’une part, il y a l’effet des niveaux des impayés.

Plus le crédit est remboursé, plus on constate un accroissement du volume de l’offre de crédit.

Par contre, plus les impayés augmentent, plus l’offre globale se rétrécit. Le deuxième paramètre dépend de la réponse apportée par les partenaires financiers aux appels de fonds de la CNCAS. L’engagement de ces partenaires est aussi fortement lié au niveau des remboursements. Malgré l’effort de l’Etat pour diminuer les taux d’intérêt, le niveau de remboursement reste faible. Les taux d’intérêt ont fortement varié depuis son implantation dans la région. De 15 % en 1989, il a évolué à 17 % en 1991, puis à 17,5 % en 1993 pour redescendre à 12,5 % en 1996 et 7,5 % depuis 1997 (MAE, 2008). Ceci n’a pas amélioré, pour autant, l’évolution du taux des remboursements. Le niveau est même critique en 2007 avec un taux des impayés de 50 %. Cette situation semble être encouragée par l’épongement des dettes en 2002 et en 2004 par l’Etat. En effet, à chaque situation de mauvaise campagne agricole ou d’invasion de criquets ou d’inondation ou de toute autre catastrophe, les producteurs attendent de l’Etat pour annuler les dettes.

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Anis, la rigidité des interventions de l’Etat dans le système financier pose la problématique de déréglementation (subvention dans les taux d’intérêt, suppression des dettes paysannes, etc..).

Ces différentes approches contribuent à la méfiance des partenaires financiers. Ceci se traduit par les difficultés souvent rencontrées par la CNCAS dans la mobilisation annuelle des fonds (Ndiaye, 2004). De même, la faible attention portée sur la mobilisation de l’épargne (même si la dynamique est meilleure que celle des banques classiques) compromet la viabilité de l’institution financière et renforce sa dépendance de l’extérieur (idem, 2004). Egalement, on se pose des questionnements sur la gestion rigoureuse de l’institution (faible niveau de remboursement avec l’implication des politiques dans la gestion des impayés et même dans la distribution du crédit, etc.). Tout ceci crée des dysfonctionnements qui jouent en défaveur de l’augmentation de l’offre de crédit de la CNCAS pour la satisfaction des besoins de financement du secteur agricole. Il crée également le retard observé dans la mise à disposition des crédits de campagne avec une mobilisation difficile des fonds auprès des partenaires.

Tableau 5.3 : Evolution de l’offre de crédit CNCAS de 1998 à 2007

Année

Total/an 2 566 813 878 144 383 281 2 718 120 878 2368480714 92

2004/2005 CSC 0 0 0 0 0

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