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Portrait sociodémographique de la diversification ethnique

3.3.2 Un quartier ethniquement pluriel

3.3.2.2 Portrait sociodémographique de la diversification ethnique

L’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et l’un des plus multiethniques de tout le Canada. Il se classe, par exemple, « au troisième rang des arrondissements affichant la plus importante concentration d’immigrants au sein de sa population » (Mémoire sur les quartiers culturels, 2011, p. 3). En ce qui concerne le secteur de Parc-Extension, comme nous venons de l’observer, 65% de la population du quartier Parc-Extension est immigrant ou résident non permanent, soit 2,6 fois plus que dans la RMR de Montréal. Les chiffres rassemblés dans le tableau 2 mettent également en valeur quelques autres données révélatrices de la forte prégnance de l’immigration dans la population du quartier : presque les

maternelle autre que le français ou l’anglais (66%), 24% sont des immigrants arrivés depuis 10 ans ou moins, 10% des habitants n’ont de connaissance ni de l’anglais ni du français. Se dessine donc déjà un portrait d’une population d’immigration relativement récente et largement allophone.

Tableau 2 : Comparatif sur l’immigration Parc-Extension / RMR de Montréal (Données compilées à partir des Recensements 2011 et 2016 et de l’ENM 2011, Statistiques Canada)

Montréal (RMR) Parc-Extension Pourcentage d'immigrants (nés à l'extérieur du Canada) et de non résidents permanents (2016) 25,10% 65,10% Pourcentage de population des minorités visibles (2016) 22,60% 63,50% Pourcentage de non citoyen Canadien (2016) 7,80% 21,60% Pourcentage de nouveaux immigrants (entre 2006 et 2016) 10,00% 23,90% Pourcentage de population de langue maternelle autre que le Français ou l'anglais (2016) 22,50% 66,40% Pourcentage la population n'ayant de connaissance ni de l'anglais ni du français (2016) 1,60% 9,70%

Figure 3: Répartition des minorités visibles dans Parc-Extension (Données compilées

à partir du Recensement 2016, Statistiques Canada) Figure 2 : Origines des immigrants à Parc-

Extension et dans la RMR de Montréal (Données compilées à partir du Recensement

Le graphique 2 sur les origines des immigrants à Parc-Extension et dans la RMR de Montréal et le graphique 3 sur la répartition des minorités visibles du quartier44 démontrent assez bien l’origine diverse de l’immigration. De plus, seulement 36 % des habitants de Parc- Extension ne sont pas issus d’un groupe appartenant aux minorités visibles ce qui contribue certainement à construire la perception d’un lieu ethnique et « exotique ». On note ensuite que les immigrants originaires d’Asie du Sud dominent assez largement (35 % des habitants déclarent faire partie d’une minorité visible sud-asiatique). Les personnes originaires d’Asie sont d’ailleurs surreprésentées parmi les immigrants du quartier comparativement au reste de la RMR de Montréal (46% contre 28%), contrairement aux immigrants venus des autres continents qui sont eux présents dans des proportions plus faibles que dans la RMR de Montréal.

L’origine des nouveaux immigrants affichée dans le graphique 4 confirme la tendance : 47% des nouveaux immigrants sur la période 2006-2016 sont originaires d’Asie du Sud. Sujet de notre recherche, l’immigration sud-asiatique fera l’objet d’une analyse encore plus détaillée un peu plus tard. En ce qui concerne les autres immigrants, on peut noter une immigration significative venue d’Afrique et notamment des pays arabes, et que cette immigration est plutôt récente : 26% des nouveaux immigrants sur la période 2006-2016 en sont originaires. Au contraire, l’immigration venue d’Europe s’est quasi complètement tarie : seulement 5% des nouveaux immigrants sur la période 2006-2016. Sur une tendance encore plus longue, le graphique 1 évoqué un peu plus tôt met bien en valeur l’évolution des langues maternelles des habitants de Parc-Extension sur 20 ans (1996-2016). On y remarque ainsi que la langue grecque anciennement majoritaire a été supplantée par les langues sud-asiatiques à la fin des années 1990 et qu’elle a continuellement baissé depuis. En plus de l’importance des langues sud-asiatiques, on note également la hausse de la langue arabe, alors que l’espagnol et les langues créoles sont relativement stables.

Cela confirme donc les informations données un peu plus tôt dans notre survol l’historique de l’immigration du quartier. Il reste cependant intéressant de noter que, selon le recensement de 2016 de Statistiques Canada, 4 950 habitants parmi les 28 000 de Parc-Extension sont encore d’origines grecques, soit 17%. À titre de comparaison, c’est significativement moins que les 9 610 habitants originaires d’Asie du Sud, mais cela reste quasi équivalent à la l’addition des personnes originaires des Caraïbes (1 700), d’Amérique latine centrale et du sud (1 425),

44 Bien que controversées, les statistiques portant sur les minorités visibles nous semblent ici pertinentes

d’Afrique du Nord (1 430) et d’Afrique Centrale et de l’Ouest (1 020). Tout ceci permet de soutenir que si la dynamique actuelle du quartier n’est pas en sa faveur, la communauté grecque reste encore de nos jours une composante extrêmement importante du quartier Parc- Extension.

En grande partie conséquence de l’origine des immigrants, la répartition des religions dans Parc-Extension mise en exergue dans le graphique 5 démontre une grande diversité religieuse du quartier où une majorité de chrétiens (46%) cohabitent notamment avec 23% de musulmans, 13% d’hindous et 6% de sikhs. Une autre donnée importante à noter est la grande importance de la religion dans le quartier puisque seulement 10% de sa population ne déclare aucune appartenance religieuse, quand ce chiffre atteint 18% pour la grande région de Montréal (Statistiques Canada, Recensement et ENM 2011).

Figure 4 : Origines des nouveaux immigrants depuis 2006 à Parc-Extension

(Données compilées à partir du Recensement 2016, Statistiques Canada)

Figure 5 : Appartenance religieuse des habitants de Parc-Extension (Données compilées à partir du Recensement 2011

Concernant le type d’immigration, le graphique 6 met bien en valeur que, quand plus de la moitié (55%) des immigrants de la RMR de Montréal sont des immigrants économiques, ceux- ci ne représentent seulement qu’un peu plus d’un quart de l’immigration à Parc-Extension (28%). Au contraire les réfugiés y sont proportionnellement quasi deux fois plus représentés que dans la RMR de Montréal et l’immigration parrainée par la famille y est aussi bien plus importante (39% contre 28%). Les données exposées dans le graphique 7 montrent les différences hommes/femmes sur ce point. Le graphique expose ainsi que les femmes sont plus représentées que les hommes dans les catégories des parrainés et des immigrants économiques secondaires alors que c’est le contraire concernant les réfugiés et les immigrants économiques principaux. Très probablement conséquence du type d’immigration et notamment du parrainage familial, l’âge des immigrants de Parc-Extension à leur entrée au Canada (Recensement 2016, Statistiques Canada) montre que le nombre de femmes arrivées entre 15 et 24 ans est 24% supérieur à celui des hommes arrivés dans cette tranche d’âge, alors dans toutes les autres tranches d’âge, c’est le nombre d’hommes qui est supérieur ou

Figure 6 : Comparatif des types d’immigration à Parc-Extension et dans

la RMR de Montréal (Données compilées à partir du Recensement

2016, Statistiques Canada)

Figure 7 : Différences hommes/femmes dans les types d’immigration à Parc-Extension (Données compilées à partir du Recensement 2016, Statistiques Canada)

quasi équivalent à celui des femmes. Ces données peuvent donc laisser supposer que l’immigration du quartier est plus à l’initiative des hommes que des femmes, au moins chronologiquement (les hommes entrent au Canada en premier puis parrainent leurs femmes).

3.3.2.3 Données sociodémographiques sur la population sud-asiatique

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