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5 Étude des paramètres temporels

5.3. Le contrôle temporel de la tenue consonantique : le cas de /p/ dans les syllabes cibles

5.3.2. Tenue consonantique dans le contexte /pi/

Après l‟observation des divergences au niveau de la durée consonantique dans /pi/ (cf.

figure 40), nous avons remarqué que : a) la tenue consonantique, dans ce contexte, a tendance à être légèrement allongée en voix chuchotée par rapport à la voix modale.

Cette prolongation est entre 3% et 7%. Elle est faible lorsque /pi/ porte T2 ou T3 (3%), et relativement importante lorsque /pi/ porte T1 ou T4 (7%). b) La divergence dans les tenues consonantiques moyennes montre que la tenue consonantique a tendance à se réduire sur T2 et à augmenter sur T4, par rapport à la tenue consonantique sur T1 ou sur T3. En voix modale, elle est de 144 ms sur T2 et de 150 ms sur T4, alors qu‟en voix chuchotée, elle est de 150 ms sur T2 et de 162 ms sur T4. c) Les CA dans les deux modes de phonation sont tous positifs, à l‟exception de celui sur T4 en voix modale (-0,05). Ils sont proches les uns des autres sur le même ton, notamment sur T2 et T3. Cela signifie que les tenues consonantiques soient souvent en dessous de leur médiane.

TC dans /pa/ T1 T2 T3 T4

T1 ns ns ns

T2 ns ns

T3 ns

T4

* = p ≤ 0,05

** = p ≤ 0,01

*** = p ≤ 0,001 ns = p > 0,05

133

Figure 40 : Les moyennes interindividuelles et les coefficients d‟asymétrie de la distribution des valeurs des tenues consonantiques dans /pi/ chez l‟ensemble des sujets : voix modale vs voix chuchotée.

Une analyse Two-Way ANOVA a été effectuée sur les tenues consonantiques dans /pi/, avec ton et mode de phonation comme facteurs analysés et sujet comme variable aléatoire. Selon les résultats de cette analyse, ni le ton ni le mode de phonation n‟a d‟effet significatif sur la tenue consonantique (F(1,104) = 2,508, p = 0,1165 pour le facteur mode de phonation, F(3,104) = 0,4880, p = 0,6914 pour le facteur ton). Les résultats confirment, d‟ailleurs, une absence d‟interaction entre les deux facteurs.

Tableau 26 :Significativité des divergences des tenues consonantiques dans /pi/ entre les quatre tons en voix modale.

Tableau 27 : Significativité des divergences des tenues consonantiques dans /pi/ entre les quatre tons en voix chuchotée.

Les résultats des analyses One-Way ANOVA des tenues consonantiques dans /pi/, dans les deux modes de phonation, sont présentés dans les tableaux 26 et 27. Ces analyses ont été effectuées avec ton comme facteur analysé, et sujet comme variable aléatoire.

Les résultats des analyses montrent que les divergences au niveau de la tenue

Tenues consonantiques dans /pi/ en voix modale et en voix chuchotée

134 5.3.3. Tenue consonantique dans le contexte /pu/

Les Moy Inter et les CA des tenues consonantiques dans /pu/ (cf. Figure 41) montrent que : a) la tenue consonantique dans ce contexte a tendance à être légèrement allongée en voix chuchotée par rapport à la voix modale. Cette prolongation varie entre 6% et 7%. b) Les divergences au niveau de la tenue consonantique démontrent que cette variable a tendance à se réduire sur T4 et à augmenter légèrement sur T3, comparée à sa valeur sur T1 ou sur T2. En voix modale, elle est de 151 ms sur T4, et de 157 ms sur T3. En voix chuchotée, elle est de 164 ms sur T4, et de 168 ms sur T3. c) Les CA sont positifs dans les deux modes de phonation. En voix modale, les CA sont proches d‟une valeur nulle lorsque /u/ porte T3 ou T4. Ils indiquent des distributions des tenues consonantiques relativement équilibrées autour des médianes sur ces deux tons, alors qu‟en voix chuchotée, ceci est le cas des distributions des tenues consonantiques sur T1 et T2.

Figure 41 : Les moyennes interindividuelles et les coefficients d‟asymétrie de la distribution des valeurs des tenues consonantiques dans /pu/ chez l‟ensemble des sujets : voix modale vs voix chuchotée.

Selon les résultats de l‟analyse Two-Way ANOVA des tenues consonantiques dans /pu/, avec ton et mode de phonation comme facteurs analysés et sujet comme variable aléatoire, ni le mode de phonation ni le ton n‟a d‟effet significatif sur la tenue consonantique (F(1,104) = 3,646, p = 0,0592 pour le facteur mode de phonation, F(3,104) = 0,1266, p = 0,9441 pour le facteur ton). De plus, une absence d‟interaction entre les deux facteurs a été observée dans cette analyse.

166 166 168

Tenues consonantiques dans /pu/ en voix modale et en voix chuchotée

TC moyenne dans /pu/ en VC TC moyenne dans /pu/ en VM Coeff Asym TC dans /pu/ en VC Coeff Asym TC dans /pu/ en VM

135

Tableau 28 : Significativité des divergences des tenues consonantiques dans /pu/ entre les quatre tons en voix modale.

Tableau 29 : Significativité des divergences des tenues consonantiques dans /pu/ entre les quatre tons en voix chuchotée.

Les résultats des One-Way ANOVA des tenues consonantiques dans /pu/, dans les deux modes de phonation, sont présentés dans les tableaux 28 et 29. Ces analyses ont été effectuées avec ton comme facteur analysé et sujet comme variable aléatoire. Les résultats des analyses n‟ont pas rapporté de divergence significative au niveau de la tenue consonantique entre les tons et ce, dans les deux modes de phonation.

5.3.4. Comparaison des tenues consonantiques dans les trois contextes syllabiques En comparant les tenues consonantiques dans les trois contextes /pa/ /pi/ /pu/, nous constatons une tendance générale de divergence dans cette variable. C‟est-à-dire que la tenue consonantique dans /pa/ est plus longue que celle dans /pi/, alors que cette dernière est souvent plus longue que la tenue consonantique dans /pu/. Cette tendance se manifeste en voix modale ainsi qu‟en voix chuchotée.

La figure 42 illustre cette tendance en voix modale, avec les Moy Inter et les CA présents. Les valeurs en moyenne montrent que la tenue consonantique dans /pa/ est relativement allongée sur T3 (157 ms), et relativement réduite sur T4 (151 ms). Dans /pi/, elle est plus allongée sur T4 (150 ms), et légèrement réduite sur T2 (144 ms).

Dans /pu/, elle est plus longue sur T1 (124 ms), et légèrement réduite sur T2 (119 ms).

En outre, les CA en voix modale sont positifs dans tous les contextes syllabiques, à l‟exception du CA dans /pi/ sur T4. Ils sont relativement élevés sur T1 et T3, et sont relativement bas sur T2 et T4. Cela indique que les distributions des tenues consonantiques sont souvent au-dessus de leur médiane et ce, dans tous les contextes

TC dans /pu/ T1 T2 T3 T4

136

et sur tous les tons, sauf dans /pa/ sur T4. Les distributions des valeurs sont d‟ailleurs plus équilibrées autour de leur médiane sur T2 et T4, par rapport à celles sur T1 et T3.

Figure 42 : Comparaison des tenues consonantiques dans les trois contextes /pa/ /pi/ /pu/ en voix modale, sur une base des moyennes interindividuelles et des coefficients d‟asymétries de la distribution des valeurs chez l‟ensemble des sujets.

Nous avons effectué une analyse Two-Way ANOVA des tenues consonantiques dans les trois contextes syllabiques en voix modale, avec contexte et ton comme facteurs analysés et sujet comme variable aléatoire. Ses résultats montrent que le contexte a un effet significatif sur la tenue consonantique (F(2,156) = 25,86, p < 0.0001). En revanche, aucun effet significatif n‟a été rapporté de la part du ton sur la tenue consonantique (F(3,156) = 0,0459, p = 0.9869), et aucune interaction entre les deux facteurs n‟a été observée.

Tableau 30 : Significativité statistique dans les divergences des tenues consonantiques entre les contextes syllabiqueset entre les tons en voix modale.

Le tableau 30 présente une analyse Two-Way ANOVA plus détaillée des effets du contexte syllabique et du ton sur la tenue consonantique en voix modale (avec sujet comme variable aléatoire). En observant ce tableau, nous constatons que les divergences au niveau de la tenue consonantique entre /pa/ et /pi/, ainsi qu‟entre /pa/ et /pu/, sont significatives, et ce, notamment entre /pa/ et /pu/. Entre /pi/ et /pu/, aucune divergence significative n‟a été rapportée. En ce qui concerne l‟effet du ton, les modale dans les contextes /pa/ /pi/ /pu/

TC dans /pa/ en VM

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divergences au niveau de la tenue consonantique sont davantage significatives sur T2 et T3.

La figure 43 présente les Moy Inter et les CA des tenues consonantiques dans les trois contextes syllabiques en voix chuchotée. Dans /pa/, la tenue consonantique est légèrement allongée sur T3 (168 ms en moyenne), et légèrement réduite sur T4 (164 ms en moyenne). Dans /pi/, elle est plus longue sur T4 (162 ms en moyenne) et sur T2 (150 ms en moyenne). Dans ces deux contextes, les divergences au niveau de la tenue consonantique en fonction du ton sont similaires à celles en voix modale. Quant aux divergences dans /pu/, les tenues consonantiques moyennes sur T1 et T2 sont relativement basses (127 ms), et sont relativement longues sur T3 et T4 (131 ms). Les CA de la tenue consonantique dans les trois contextes sont tous positifs, ce qui indique des distributions des valeurs davantage au-dessus de leur médiane. Il est à signaler que dans /pa/ et /pi/, les CA sont plus élevés sur T1 et sont plus bas sur T2, alors que dans /pu/, le CA est plus bas sur T1 que le CA sur les autres tons. Cela montre que dans /pa/

et dans /pi/, les tenues consonantiques sont plus souvent au-dessus de leur médiane sur T1, tandis que leurs valeurs sont distribuées de manière plus équilibrée autour de leur médiane sur T2. Dans /pu/, la distribution des tenues consonantiques est proche d‟une distribution équilibrée autour de sa médiane.

Figure 43 : Comparaison des tenues consonantiques dans les trois contextes /pa/ /pi/ /pu/ en voix chuchotée, sur une base des moyennes interindividuelles et des coefficients d‟asymétries de la distribution des valeurs chez l‟ensemble des sujets.

Selon les résultats de l‟analyse Two-Way ANOVA des tenues consonantiques dans les trois contextes syllabiques en voix chuchotée, avec contexte et ton comme facteurs chuchotée dans les contextes /pa/ /pi/ /pu/

TC dans /pa/ en VC

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tenue consonantique (F(2,156) = 17,34, p < 0.0001), nonobostant le ton n‟a pas d‟effet significatif sur la tenue consonantique (F(3,156) = 0,1334, p = 0.9400). Par ailleurs, les résultats nous confirment une absence d‟interaction entre les deux facteurs.

Tableau 31 : Significativité statistique dans les divergences des tenues consonantiques entre les contextes syllabiqueset entre les tons en voix chuchotée.

Le tableau 31 présente une analyse Two-Way ANOVA plus détaillée des effets du contexte syllabique et du ton sur la tenue consonantique en voix chuchotée (avec sujet comme variable aléatoire). Ce tableau nous permet de constater que seules les divergences au niveau de la tenue consonantique entre /pa/ et /pu/ sont significatives.

Entre /pa/ et /pi/, ainsi qu‟entre /pi/ et /pu/, aucune divergence significative n‟a été rapportée. En ce qui concerne l‟effet du ton, la significativité des divergences au niveau de la tenue consonantique est semblable d‟un ton à l‟autre.

5.4. Le contrôle temporel de la durée syllabique : le cas des trois syllabes cibles dans les deux modes de phonation

5.4.1. Durée syllabique de /pa/

Dans notre recherche, nous avons mesuré deux paramètres temporels du niveau syllabique : la durée de la syllabe cible et le ratio voyelle/consonne dans la syllabe cible, qui sont également analysés dans la section suivante.

Cette section est consacrée à l‟étude des durées syllabiques dans les trois contextes syllabiques en voix modale et en voix chuchotée. Les études des segments, présentées dans les dernières sections, nous ont apporté des renseignements sur l‟effet du ton au niveau segmental. Nous considérons que l‟étude de la durée syllabique nous permettra d‟avoir une vision plus claire sur l‟effet du ton au niveau syllabique.

Les Moy Inter et les CA des durées syllabiques de /pa/ sur les quatre tons dans les deux modes de phonation sont présentés dans la figure 44.

Ton pa vs pi pa vs pu pi vs pu

T1 ns * ns

T2 ns * ns

T3 ns * ns

T4 ns * ns

* = p ≤ 0,05

** = p ≤ 0,01

*** = p ≤ 0,001 ns = p > 0,05

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À l‟observation de ces données, nous avons remarqué que : a) la durée syllabique de /pa/ a tendance à être allongée en voix chuchotée, par rapport à la voix modale. Cette prolongation est entre 13% et 15%. b) Les durées syllabiques moyennes montrent qu‟en voix modale, cette variable a tendance à se réduire sur T1 (319 ms) et sur T3 (320 ms) alors qu‟elle est allongée sur T2 (332 ms). En voix chuchotée, elle est allongée sur T2 (380 ms) et réduite sur T1 (364 ms), comparée à sa valeur sur T3 ou sur T4 (370 ms). c) En voix modale, les CA sont tous positifs, à l‟exception de celui sur T2 qui s‟approche d‟une valeur nulle. Cela démontre qu‟en voix modale, sur T1, T3 et T4, la durée syllabique est souvent produite en dessous de sa médiane. Quant à la voix chuchotée, les CA sont positifs sur T1 et T2, nul sur T3 et négatif sur T4, indiquant que dans la voix chuchotée, la distribution des durées syllabiques est souvent en dessous de sa médiane lorsque /a/ porte T1 ou T2, et souvent au-dessus de sa médiane lorsque /a/ porte T4.

Figure 44 : Les moyennes interindividuelles et les coefficients d‟asymétrie de la distribution des valeurs des durées syllabiques de /pa/ chez l‟ensemble des sujets : voix modale vs voix chuchotée.

Les résultats de l‟analyse Two-Way ANOVA des durées syllabiques de /pa/, avec ton et mode de phonation comme facteurs analysés et sujet comme variable aléatoire, montrent que le ton n‟a pas d‟effet significatif sur la durée syllabique (F(3,104) = 0,5010, p = 0,6825). En revanche, le mode de phonation aurait un effet significatif sur la durée syllabique (F(1,104) = 28,20, p < 0,0001). De plus, les résultats de la même analyse confirment une absence d‟interaction entre les deux facteurs.

364

Durées syllabiques de /pa/ en voix modale et en voix chuchotée

DS moyenne de /pa/ en VC DS moyenne de /pa/ en VM Coeff Asym DS de /pa/ en VC Coeff Asym DS de /pa/ en VM

140

Tableau 32 :Significativité des divergences des durées syllabiques de /pa/ entre les quatre tons en voix modale.

Tableau 33 : Significativité des divergences des durées syllabiques de /pa/ entre les quatre tons en voix chuchotée.

Les résultats des analyses One-Way ANOVA des Moy Inter des durées syllabiques de /pa/ dans les deux modes de phonation (avec ton comme facteur analysé, et sujet comme variable aléatoire), présentés ci-dessus dans les tableaux 32 et 33, n‟ont pas rapporté de divergence significative en tenue consonantique entre les tons, et ce, dans les deux modes de phonation.

5.4.2. Durées syllabiques de /pi/

En observant la figure 45, qui présentent les Moy Inter et les CA des durées syllabiques de /pi/ sur les quatre tons et dans les deux modes de phonations, nous avons constaté que : a) la durée syllabique de /pi/ en voix chuchotée a tendance à être allongée, par rapport à la voix modale. Cette prolongation varie entre 13% et 18%. b) La durée syllabique moyenne a tendance à se réduire sur T3 et à augmenter sur T2. En voix modale, elle est de 308 ms sur T3, et de 333 ms sur T2. En voix chuchotée, elle est de 347 ms sur T3, et de 381 ms sur T2. c) Les CA sont positifs sur T1 et T3, ce qui indique des distributions en dessous de leur médiane. Le CA sur T4 est négatif, indiquant une distribution davantage importante au-dessus de sa médiane. En voix chuchotée, les CA sont tous positifs, celui sur T3 étant le plus élevé. Cela signifie que les distributions des durées syllabiques sont souvent au-dessus de leur médiane, notamment lorsque /i/ porte T3.

141

Figure 45 : Les moyennes interindividuelles et les coefficients d‟asymétrie de la distribution des valeurs des durées syllabiques de /pi/ chez l‟ensemble des sujets : voix modale vs voix chuchotée.

Dans l‟analyse Two-Way ANOVA effectuée sur les durées syllabiques de /pi/ (avec ton et mode de phonation comme facteurs analysés et sujet comme variable aléatoire), nous avons remarqué que le ton n‟a pas d‟effet significatif sur la durée syllabique (F(3,104) = 1,827, p = 0,1473). En revanche, le mode de phonation a un effet significatif sur la durée syllabique (F(1,104) = 29,36, p < 0,0001). Les résultats de la même analyse confirment une absence d‟interaction entre les deux facteurs.

Tableau 34 :Significativité des divergences des durées syllabiques de /pi/ entre les quatre tons en voix modale.

Tableau 35 : Significativité des divergences des durées syllabiques de /pi/ entre les quatre tons en voix chuchotée.

Les résultats des analyses One-Way ANOVA des Moy Inter des durées syllabiques de /pi/ dans les deux modes de phonation (avec ton comme facteur analysé, et sujet comme variable aléatoire), présentés ci-dessus dans les tableaux 34 et 35, n‟ont pas rapporté de divergence significative en durée syllabique entre les tons, quel que soit le mode de phonation employé.

Durées syllabiques de /pi/ en voix modale et en voix chuchotée

142 5.4.3. Durées syllabiques de /pu/

La figure 46 montre les Moy Inter et les CA des durées syllabiques de /pu/ dans les deux modes de phonation. L‟observation de cette figure nous amène à constater que : a) la durée syllabique a tendance à être allongée en voix chuchotée, par rapport à la voix modale. Cette prolongation est entre 11% et 14%. b) La durée syllabique a tendance à se réduire sur T3 et T4 et à augmenter sur T2. En voix modale, sa moyenne est de 312 ms sur T3, de 316 ms sur T4, et de 335 ms sur T2 ; tandis qu‟en voix chuchotée, sa moyenne est de 357 ms sur T3, de 352 ms sur T4 et de 384 ms sur T2. c) Les CA dans les deux modes de phonation présentent des tendances similaires. Ils sont tous positifs, plus élevés sur T3 et proches d‟une valeur nulle sur T2 et T4. Cela indique une distribution importante en dessous de la médiane lorsque /u/ porte T3, et des distributions équilibrées autour des médianes lorsque /u/ porte T2 ou T4.

Figure 46 : Les moyennes interindividuelles et les coefficients d‟asymétrie de la distribution des valeurs des durées syllabiques de /pu/ chez l‟ensemble des sujets : voix modale vs voix chuchotée.

Les résultats de l‟analyse Two-Way ANOVA des durées syllabiques de /pu/, celle avec ton et mode de phonation comme facteurs analysés et sujet comme variable aléatoire, montrent que le ton n‟a pas d‟effet significatif sur la durée syllabique (F(3,104) = 1,830, p = 0,1468). Le mode de phonation a toutefois un effet significatif sur la durée syllabique (F(1,104) = 25,50, p < 0,0001). Aucune interaction entre les deux facteurs n‟a été observée dans l‟analyse.

Durées syllabiques de /pu/ en voix modale et en voix chuchotée

DS moyenne de /pu/ en VC DS moyenne de /pu/ en VM Coeff Asym DS de /pu/ en VC Coeff Asym DS de /pu/ en VM

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Tableau 36 : Significativité des divergences des durées syllabiques de /pu/ entre les quatre tons en voix modale.

Tableau 37 : Significativité des divergences des durées syllabiques de /pu/ entre les quatre tons en voix chuchotée.

Les tableaux 36 et 37 présentent les résultats des analyses One-Way ANOVA effectuées sur les Moy Inter des durées syllabiques de /pu/ dans les deux modes de phonation, avec ton comme facteur analysé et sujet comme variable aléatoire. Les résultats montrent que les divergences au niveau de la durée syllabique ne sont pas significatives entre les tons, quel que soit le mode de phonation employé.

5.4.4. Comparaison des durées syllabiques dans les trois contextes syllabiques

Nous avons effectué une analyse contrastive des durées syllabiques dans les trois contextes /pa/ /pi/ /pu/ dans les deux modes de phonation, et les figures 47 et 48 illustrent respectivement les résultats en voix modale et en voix chuchotée, avec les Moy Inter et les CA des durées syllabiques présents.

En observant la figure 47, nous avons remarqué que les durées syllabiques sont allongées sur T2 et sont relativement réduites sur T3, par rapport à leurs valeurs sur les autres tons. De plus, les durées syllabiques moyennes sur T2 nous amènent à constater qu‟elles sont similaires dans les différents contextes (332 ms pour /pa/, 333 ms pour /pi/ et 334 ms pour /pu/). Sur T1 et T3, les durées syllabiques moyennes de /pi/ sont plus réduites (315 ms sur T1 et 308 ms sur T3) que celles de /pa/ et de /pu/. Les CA sont majoritairement positifs dans les trois contextes, à part les valeurs dans /pi/ sur T2 et T4. Cela montre que les distributions des durées syllabiques sont nettement au-dessus de leur médiane, à l‟exception de celles de /pi/ sur T2 et T4, qui sont encore plus en dessous de leur médiane. Par ailleurs, en comparant les CA des trois contextes, nous avons remarqué qu‟ils présentent en général des valeurs plus basses sur T2 et des

DS de /pu/ T1 T2 T3 T4

144

valeurs plus élevées sur T3. Ce fait signale que sur T2, les distributions des valeurs des

valeurs plus élevées sur T3. Ce fait signale que sur T2, les distributions des valeurs des

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