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CHAPITRE V : RECONCEPTION DE LA RELATION CLIENT/FOURNISSEUR

VI.2 Le point de découplage

VI.2.5 Le délai fournisseur

= . Il est intéressant de voir sur cette courbe que c’est une fonction croissante de

β

obj; cela signifie que le client ne peut pas à la fois diminuer la visibilité qu’il transmet au fournisseur et demander un taux de service plus important (à coût constant) : les deux paramètres sont liés.

Le problème ainsi posé n’est plus d’ordre tactique, c’est un problème stratégique dans le cadre de la définition d’une relation client/fournisseur.

VI.2.5 Le délai fournisseur

Le délai du fournisseur est la somme de ses délais internes. Plus précisément, c’est la somme des délais des étages de production et de transport qui composent sa chaîne logistique depuis le premier étage piloté à la commande (point de découplage) et jusqu’à la livraison du produit au client. En amont du point de découplage, le délai est en principe nul

1 DF βobj F-1(βobj) Plage de Dc Foncion de répart. de DF 1 DF βobj F-1(βobj) Plage de Dc Foncion de répart. de DF

Définition 4. Le délai fournisseur est la somme des délais successifs des activités (ou étages) pilotées à la commande.

Le délai fournisseur n’est souvent pas une donnée triviale, il peut dépendre de plusieurs paramètres plus ou moins complexes et varier en fonction des situations. Notre objectif dans cette partie est d’identifier les paramètres principaux qui influent le délai fournisseur. Pour ce faire, nous allons considérer un étage de la chaîne logistique et nous intéresser au temps que passe un produit à cet étage, c’est ce qui est appelé le temps d’écoulement.

Définition 5. Le délai passé par un produit entre le point d’entrée et le point de sortie d’un étage est appelé le temps d’écoulement à cet étage.

Afin d’appréhender le temps d’écoulement à un étage nous avons bâti un raisonnement qui le décompose en temps élémentaires distincts.

Le temps d’écoulement d’un produit (ou pièce) à un étage est au minimum égal au délai incompressible de « traversée » de l’étage. C’est par exemple, le temps de cycle pour une machine ou le temps de transport pour un étage d’approvisionnement, … Pour une chaîne de production, c’est la somme des temps de cycles des machines successives plus les temps de transfert (convoyage) du produit entre les machines. Nous appellerons ce temps d’écoulement minimum : délai nominal et nous le noterons

D

n. Il sera considéré comme constant dans la suite de nos travaux45.

En l’absence de tout aléa ou contrainte, le temps passé par un produit à un étage élémentaire est exactement égal au temps d’écoulement nominal. Cependant, il arrive qu’un produit dépasse ce temps nominal d’un délai plus ou moins long. C’est le cas par exemple d’une pièce sur laquelle on aura détecté un défaut de fabrication et qu’il faudra retoucher. La pièce aura ainsi passé, à l’étage de production considéré, un délai total qui est égal au délai nominal plus le temps supplémentaire de l’opération de retouche. Nous appellerons ce délai supplémentaire, le temps d’écoulement additionnel. Nous le noterons :

D

a.

45 Dans la réalité, le délai nominal process n’est pas strictement constant. En effet, s’il s’agit d’une machine, le temps de cycle peut avoir une variation naturelle due à la précision de la machine. Si c’est un poste manuel, l’opérateur ne mettra pas forcément le même temps de cycle au dixième de minute près pour chaque pièce. Par ailleurs, entre pièces différentes, les temps de cycles peuvent être différents. Ces variations sont de très faible amplitude en comparaison avec le temps d’écoulement total sur une chaîne de fabrication. Les temps de cycle dans une ligne d’assemblage mécanique sont mesurés en centièmes de minutes, alors que les temps d’écoulement que nous allons étudier se mesurent généralement en heures voire en jours. C’est pourquoi, nous considérerons

Définition 6. Le délai nominal est le temps minimum de traversée d’un étage en l’absence d’aléas et de contraintes du système.

Définition 7. Le délai additionnel est le temps d’écoulement, au-delà du délai nominal, passé par un produit dans un étage.

Ainsi, à chaque étage élémentaire i de la chaîne logistique, le temps d’écoulement d’un produit (ou délai fournisseur à cet étage) noté

D

F(i), se décompose ainsi :

) ( ) ( ) (i ni ai F

D D

D = +

, (

D

a(i)pouvant être nul) E. VI-3

La Figure VI-8 illustre ce raisonnement.

Figure VI-8 : Le temps d’écoulement à un étage de la chaîne logistique.

Le délai fournisseur total est la somme des délais des étages pilotés à la commande :

( )

∑ = +

=

N F i N ni ai F

D D D

D

1 () () 1 ()

, (Nétant le nombre d’étages pilotés à la commande depuis le point de découplage à la livraison au client)

E. VI-4

Notons qu’en toute généralité, les délais supplémentaire Da(i) peuvent être dépendants. Par exemple, si une machine est arrêtée à un étage en aval, elle peut bloquer les processus en amont et générer des temps d’attente. De la même manière, une machine arrêtée, peut causer une pénurie de pièces dans les étages en aval46.

Intéressons nous à présent au temps d’écoulement additionnel. Quels sont les facteurs susceptibles de rallonger le délai fournisseur au-delà du délai nominal process ?

46 Une panne machine a un effet qui se propage le long d’une chaîne de fabrication suivant ce qu’on appelle des phénomènes de blocage et famine. Le comportement des postes successifs peut se résumer ainsi : lorsqu’une machine s’arrête, elle n’enverra plus de pièce vers le poste en aval, celui-ci continuera de fonctionner jusqu’à épuiser les pièces en encours entre les deux machines. Le poste aval se retrouvera en arrêt pour absence de pièce (état de famine). Le poste amont de la machine en panne, quant à lui, continuera à produire des pièces jusqu’à saturer l’encours entre les deux machines. La machine amont sera ainsi bloquée et s’arrêtera (état de blocage). Ce

Temps d’écoulement

nominal Temps d’écoulement additionnel Temps d’écoulement de l’étage

Nous considérons qu’une chaîne logistique peut être décrite par une succession d’étages de production et de transport. Les autres types d’activités (approvisionnement,…) pouvant toujours être ramenés à un étage de production ou de transport ou une combinaison des deux. D’après le raisonnement précédent, en l’absence de tout aléa, le temps d’écoulement d’un produit à un étage est égal :

- au temps process nominal pour un étage de production ; - au temps de transport nominal pour un étage de transport.

En nous appuyant sur l’observation du système de production des usines de mécanique, nous avons identifié les facteurs qui influent sur le temps d’écoulement à un étage. Ces facteurs sont listés dans le tableau qui suit :

Etage de production Etage de transport Temps

d’écoulement nominal

• Temps process nominal • Temps transport nominal

Temps d’écoulement

additionnel

• Problèmes de qualité • Aléas ressources (pannes, …) • Temps de reconfiguration

(non flexibilité des moyens) • Contrainte de capacité • Erreur de produit • Indisponibilité pièces • Désynchronisation avec l’atelier aval • Problèmes de qualité

• Aléas sur le délai de transport (panne, embouteillage, …) • Contrainte de capacité (fréquence ou lot) • Erreur de produit • Désynchronisation avec l’atelier aval

Tableau VI-1 : Les facteurs impactant la valeur du temps d’écoulement à un étage de la chaîne logistique

Ainsi un temps d’écoulement additionnel peut être généré par divers paramètres. Afin d’appréhender le comportement du délai du fournisseur, nous allons décrire chaque élément du Tableau VI-1 et analyser ses conséquences sur le temps d’écoulement et la localisation du PDD. Nous proposerons également des leviers pour réduire ces temps additionnels. Certains leviers relèvent d’une amélioration des processus physiques. Nous exploiterons donc la complémentarité entre l’amélioration de la logistique et l’amélioration des processus physiques pour augmenter la performance de la chaîne logistique (Cf. parag. III.6.1).