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CHAPITRE III :LE PILOTAGE DES FLUX

IV.4 La conduite d’un état des lieux

IV.4.2 Le déroulement de l’état des lieux

IV.4.2.4 Etape 4 : la consolidation et la validation

Une fois le rapport d’EDL rédigé, il est transmis aux interlocuteurs de l’usine afin qu’ils valident les informations contenues avant diffusion. C’est là l’occasion d’une nouvelle consolidation des résultats. Des modifications sont apportées au document pour intégrer les remarques, corrections et suggestions des opérationnels. Le rapport d’état des lieux est ensuite diffusé dans sa version finale aux membres du site et à l’équipe projet.

IV.4.2.5 Etape 5 : la restitution et la communication des résultats

- En usine : sous forme d’une réunion plénière à laquelle participent des représentants des différents départements. Les conclusions du rapport sont présentées et discutées avec les opérationnels.

- En comité de pilotage du projet de reengineering. L’objectif est d’arriver à partir de plusieurs états des lieux à définir les grandes lignes directrices du travail de reconception. Nous allons dans les chapitres V et VI présenter comment ont été exploités les résultats des EDL pour réaliser le reegineering du pilotage des flux des usines de mécanique.

IV.4.3 Les supports d’analyse

Divers types de supports peuvent être utilisés dans la conduite d’un EDL. La littérature est riche d’outils de visualisation des flux (diagrammes, cartographies, …) et de méthodes d’analyse (arêtes de poissons, les « 5 pourquoi », …). D’une manière générale, tout ce qui peut aider à décrire simplement des processus et des flux ou peut contribuer à structurer les sujets d’un diagnostic terrain peuvent être des supports utiles.

Dans notre cas d’étude, nous avons mis en place trois supports qui nous ont été utiles dans la conduite des EDL et qui ont contribué à structurer nos interviews et visites terrain ainsi que la formalisation des rapports écrits. Ces outils sont : la grille d’analyse, le planning détaillé et les diagrammes de flux.

IV.4.3.1 La grille d’analyse et l’agenda détaillé

La grille d’analyse définit et structure les différents thèmes à observer lors de la réalisation de l’EDL. Elle sert à structurer et animer les échanges lors des séances d’analyse de l’équipe transverse. Elle sert également de trame à la rédaction du rapport d’EDL. On a constaté un gain de temps appréciable par rapport à la toute première analyse conduite sans grille précise.

La grille d’analyse liste, de manière assez macroscopique, les thèmes à aborder lors d’un EDL. Elle définit le cadre général des échanges.

Nous présentons ici, à titre indicatif, la grille utilisée pour notre étude de cas (Figure IV-2). La structure générale nous semble être assez générique pour être transposable à d’autres secteurs d’activité. Cependant, les appellations, le découpage, les noms des rubriques,…doivent être adaptés à chaque contexte pour tenir compte de la terminologie propre de l’entreprise.

Notons que la grille peut tout à fait être structurée autrement, ce qui importe est de bien intégrer les questions fondamentales listées dans le paragraphe IV.4.2.3.

Notons aussi que la structuration de la grille a été modifiée et complétée à mesure de notre prise de recul sur les sujets abordés lors des EDL. La grille reste un document « vivant » à enrichir par les différentes expériences de terrain.

Figure IV-2 : La grille d’analyse

La grille de la Figure IV-2 est structurée de la manière suivante :

- Une première partie traite de la caractérisation du contexte du système à l’étude : caractérisation du produit fabriqué et du système de production.

- La partie suivante aborde l’environnement aval de la chaîne logistique : quels sont les clients (nombre, localisation, temps de transport, …) ? Comment expriment-ils leurs besoins en produits (nature de la demande, horizon de visibilité) ?

- La méthode de pilotage de flux appliquée aux différents étages de la chaîne logistique est étudiée en remontant les maillons de l’aval vers l’amont. Une fois le point de découplage localisé, à chaque étage, on se pose les questions suivantes : quelle est le mode de pilotage de flux appliqué, quelles sont les informations utilisées ? les contraintes ? ….

- La partie suivante aborde les éléments connexes au pilotage de flux et nous l’avons centrée sur deux thèmes :

o Le système d’information o Les indicateurs de performance.

1. Caractéristiques générales _________________________________________________________________

1.2 Le produit ____________________________________________________________________ 1.3 Le système industriel ___________________________________________________________

2. La logistique aval______________________________________________________________________

2.1 Les clients ____________________________________________________________________ 2.2 L’expression des besoins clients __________________________________________________

3. La logistique interne ___________________________________________________________________

3.1 Les flux physiques______________________________________________________________ 3.2 Le pilotage des flux de production ________________________________________________

3.2.a Le pilotage de l’étage N_______________________________________________________

3.2.b Le pilotage de l’étage N-1 _____________________________________________________

3.2.b Le pilotage de l’étage 1 _______________________________________________________

4. La logistique amont ____________________________________________________________________

2.1 Le réseau de fournisseurs _______________________________________________________ 2.2 L’expression des besoins en composants et matières vers les fournisseurs _______________

5. Le système d’informtion ________________________________________________________________ 6. Les indicateurs de performance __________________________________________________________ 7. Synthèse des résultats __________________________________________________________________

7.1 Vision globale du pilotage des flux de la chaîne logistique mécanique ___________________ 7.2 Points forts et points à améliorer _________________________________________________ 7.3 Potentialités de progrès _________________________________________________________

- La logistique amont décrit le réseau de fournisseurs et le mode de pilotage des approvisionnements.

- La dernière partie de la grille, comporte les conclusions de l’analyse : c’est une synthèse du fonctionnement global de la chaîne logistique avec une identification des points forts et limites des modes de fonctionnement en vigueur.

Le second support que nous avons utilisé est l’agenda détaillé. Il définit le planning et le déroulement de l’EDL, dans sa phase terrain. Il comprend plusieurs volets :

1. volet planning : définit les dates et plages horaires de réalisation de chaque visite terrain et interview.

2. volet grille d’analyse : reprend les éléments de la grille d’analyse en détaillant les différents sujets élémentaires à regarder et les organise suivant le moyen de les observer ou collecter : visites terrain ou interview par thème. Il spécifie également les documents ou données quantitatives et qualitatives à collecter pour chaque sujet élémentaire.

3. volet participants : définit pour chaque sujet le ou les participants souhaités du site industriel. Ces personnes accompagneront les visites terrain et/ou répondront aux interviews.

Etat des lieux pour le projet Cible Logistique Mécanique Site : usine de XYZ

Participants centraux : XXX, YYY, ZZZ, …

Horaire Sujets à traiter Documents à collecter Participants souhaités

usine 1er jour : jour/mois/année

Matin Visite des lignes d’assemblage

Configuration de ligne (s) et fonctionnement - flux principal organes

- flux secondaires : prépa, encyclages - Flux (FIFO ?)

- gestion des CR, CJ, retouches (zone d’expertise) - modes d’approvisionnement postes

- gestion de la diversité Gestion des POE - Réception - Stockage - Typologie de flux Gestion des PF - stocks PF

- gestion des expéditions (préparation des images camions, …)

Points particuliers à observer : - mise en chaîne - baptême organes

- faire schéma des flux : assemblage

- Temps requis assemblage, usinage (fabrication, logistique) - Aspect organisationnel : périmètres fabrication /

logistique

- Plan d’implantation de l’usine - … - Mr X, chef d’atelier assemblage … - Mme. Y, responsable du département logistique … - …

Après-midi Programmation de la production - cycle mensuel de programmation - cycle hebdomadaire/journalier - clients

- principes de programmation/ordonnancement - principes d’expéditions/protocoles d’expéditions - contraintes d’optimisation de remplissage des camions - gestion des relances de produits rebutés

- gestion des retouches

2ème jour : jour/mois/année

Matin ….

Après-midi ….

Tableau IV-1 : Extrait de l’agenda détaillé

IV.4.3.2 Les diagrammes de flux

Les diagrammes de flux sont, de notre point de vue, un outil indispensable à la réalisation de l’analyse de l’existant. Les diagrammes, comme l’ensemble des outils de visualisation des flux ou processus, sont des outils puissants qui offrent plusieurs avantages :

- Les diagrammes sont un outil de vulgarisation et de synthèse qui facilite grandement la compréhension.

- L’état des lieux fait appel à des participants d’horizons et de métiers différents ayant chacun son langage propre et une base cognitive liée à son métier ; les diagrammes constituent un langage commun permettant les échanges entre les différents participants.

- Les schémas pour être compréhensibles doivent être les plus simples possibles, ils incitent donc à prendre du recul afin de ne retenir que l’information essentielle et supprimer les détails secondaires.

- Enfin, les diagrammes de flux permettent de synthétiser sur un objet unique des informations disparates, interdisciplinaires et permettent donc de matérialiser des visions globales.

Ainsi, appréhender les flux physiques et les modes de pilotage mis en place dans l’usine sera facilité par l’utilisation de schémas de visualisation des flux.

Il existe plusieurs formalismes connus afin de représenter des processus ou des flux et qu’il est intéressant d’utiliser. Un exemple connu est celui des symboles normalisés ANSI28

qui permettent de tracer des diagrammes et logigrammes plus ou moins complexes pour représenter des processus ou des flux. Pour notre part, nous avons adopté un formalisme très simple emprunté à la littérature sur les chaînes logistiques et décrit dans [Liberopoulos et Dallery, 1999]. Rappelons que nous nous intéressons aux flux physiques et flux d’information qui circulent le long d’une chaîne logistique.

Dans ce formalisme, une chaîne logistique est décrite comme une série de maillons clients/fournisseurs. Chaque étape élémentaire de la chaîne logistique, ou étage de

production, est composé d’un stock d’entrée, une activité et un stock de sortie. L’activité pouvant être de production, de transport ou d’approvisionnement. Pour chaque étage de production, on représente les stocks par un triangle et l’activité par une ellipse comme l’illustre la Figure IV-3.

Figure IV-3 : Représentation d’un étage de production

Les flux physiques et d’information s’échangent entre les étapes. Notons qu’afin de simplifier les schémas, on ne représentera que le stock de sortie à chaque étape, qui représentera alors le stock de produits intermédiaires entre étapes (la somme des stocks : en sortie de l’étape amont et l’entrée de l’étape aval). La Figure IV-4 est une représentation d’une chaîne logistique à l’aide de ce formalisme.

Un avantage important de ce formalisme est qu’il permet de naviguer entre plusieurs niveaux de détail. Puisque nous pouvons agréger plusieurs étages de production en un seul étage. Ainsi, on peut avec ce même formalisme représenter toute une chaîne logistique étendue où les différents étages sont les usines, les fournisseurs et les clients. De la même manière, on peut se focaliser sur une chaîne locale d’une ligne d’assemblage composée d’une série de machines et transports intermédiaires.

Notons que cette représentation est purement « logique » : les stocks d’entrée et de sortie peuvent ne pas correspondre à un stock physique ; ou inversement correspondre à plusieurs stocks physiques dans des endroits différents. Le passage d’une entité d’une zone à l’autre est un passage purement logique et pas nécessairement physique. Par exemple, le stock de sortie d’une étape et le stock d’entrée de l’étape suivante peuvent correspondre au même magasin physique.

Figure IV-4 : Formalisme de représentation des flux physiques d’une chaîne logistique

Transport Usinage 1 Assemblage Usinage 2 Assemblage Stock

IV.5 Résultat de l’état des lieux appliqué au cas