• Aucun résultat trouvé

Chap. 4 Les stratégies de pêche aujourd’hui

4.3 Quelles rationalités pour l’effort de pêche ?

4.3.2 L’ajustement des efforts de pêche

Malgré la plus grande efficacité du matériel, les pêcheurs ne manquent pas de remarquer que « le poisson était facile [à attraper] autrefois » (« nimora fiany taloha »). D’une façon générale, ils notent une baisse de plusieurs de leurs captures. A technique équivalente, cette diminution des rendements leur paraît particulièrement manifeste à propos des poissons de récifs, des requins, des coquillages commerciaux (burgaux, casques rouges) et des holothuries.

Ils attribuent ces changements à plusieurs facteurs différemment mis en avant selon les types d’espèces considérés. On peut citer la méfiance et la fuite des espèces cibles face à des engins dont elles ont appris à se méfier (pour les espèces dites « intelligentes »), la plus grande efficacité des engins de pêche modernes dont ils postulent qu’elle influe sur la dynamique des populations, ou encore, pour les plus traditionalistes, les comportements arrogants des pêcheurs et le dévoiement des règles ancestrales (comme par exemple l’abandon des offrandes collectives faites à la mer, cf. chap 9).

Pourtant conscients des moyens à mettre en œuvre pour accroître leur rendement à court terme (jouer sur la sélectivité des engins, intensifier les pratiques), nous observons que les pratiques de certains pêcheurs font plutôt état d’une autolimitation, d’une réaffectation, voire d’une diminution significative des efforts déployés pour pêcher.

(1) Un effet d’autolimitation des moyens mis en œuvre : le cas de filets maillants

a) Le cas des filets maillants monofilament (sennes et filets droits)

Dans le cas de la pêche des poissons de récifs avec les filets maillants, les pêcheurs ont rapidement mis en oeuvre plusieurs innovations techniques permettant d’améliorer leur rendement. Il y a d’abord eu une réduction de la taille des mailles des filets droits. De 5 cm de taille standard de la maille étirée dans les années 1970, la plupart des filets monofilament sont aujourd’hui passés à des mailles étirées de 1,5 à 3 cm. La longueur des filets utilisés a aussi été augmentée au sein de nombreuses unités de production. Enfin, il faut signaler que les espaces exploités avec ce type d’engin, autrefois circonscrits aux zones de faible profondeur (< à 3 m de fond), ont depuis le début des années 2000 été étendus vers les fonds sableux et algaux de l’extérieur de l’ensemble récifal (cf. carte 10, chap 3.2). En allongeant les cordages utilisés, les pêcheurs exploitent désormais par 10 à 15 m de fond des stocks de poissons migrateurs venus frayer dans la zone (chirocentridae, clupéidae…).

Cependant, différents éléments montrent que l’extensification et l’intensification sont soumises à des seuils. Les pêcheurs se fixent des limites qui ne leur paraissent pas intéressantes à dépasser. Les enquêtes sur les choix techniques et sur le matériel de pêche montrent par exemple que les pêcheurs les mieux équipés et qui diversifient le plus leurs pratiques de pêche possèdent rarement des filets de moins de 3 cm de maille étirée. Ils considèrent qu’il existe suffisamment de ressources et de types d’activités pour ne pas avoir à exploiter des petits poissons qu’ils considèrent péjorativement comme du « poisson d’enfants » (fianajà) ou de la « friperie » (fripery) connotant l’idée de poisson de second choix.

Ces seuils sont toujours susceptibles d’être réévalués comme le montre la diminution progressive des tailles de maille des filets droits ces 40 dernières années (plus significativement observées chez les spécialistes). Mais loin d’être accessoires, ces

représentations jouent un rôle fondamental dans l’organisation des activités. On peut aussi escompter que cette autolimitation favorise la « co-viabilité » (Cury et Fréon, 2002) des systèmes d’exploitation et des systèmes biologiques en facilitant le renouvellement des stocks et le report de l’effort de pêche sur d’autres activités lorsque la ressource se fait rare.

Lorsque la lagune de Bevoalavo s’est coupée de la mer, les implantations sarà du pourtour de la lagune ont été désertées pendant près d’un ou deux ans avant que n’y prolifèrent les poissons libatse (pomadasys sp.). Cette opportunité attira de nouveau les fileyeurs sarà dont certains délaissèrent même la pêche au requin. Pendant les deux années qui suivirent (vers 1996-97), les récits de vie montrent qu’ils furent nombreux à s’y réimplanter pour exploiter presque exclusivement cette espèce. La taille des poissons diminuant, la taille des mailles des filets fut progressivement ajustée jusqu’à ce que les pêcheurs estiment que cette pêche n’était plus intéressante. Aujourd’hui, ces poissons continuent pourtant d’être exploités (à l’aide de filets d’un centimètre de maille étirée) mais seuls les Mahafale d’Ampalaza et uniquement trois Sarà s’intéressent encore régulièrement à cette pêche.

L’influence de cette autolimitation dans le système de pêche d’Ambohibola apparaît d’autant plus prégnante lorsqu’on observe ce qu’il se passe ailleurs sur le littoral, notamment en périphérie urbaine. Si les rendements de pêche au filet apparaissent peu différents, voire supérieurs, de ceux d’Ambohibola (Vasseur et al., 1988, Laroche et Ramananarivo, 1995), il faut remarquer que les engins de pêche qui y sont utilisés sont beaucoup moins sélectifs. Les sennes y abondent et les filets utilisés sont très souvent de petites mailles et de longueur bien supérieure que dans notre zone d’étude (Vasseur et al., 1988). A Ambohibola, il arrive certes aux résidents de s’associer aux pêcheurs étrangers venus du nord pour faire quelques coups de sennes de plage (mailles inférieures à 1,5 cm avec parfois ajout d’une poche moustiquaire) mais ils n’en possèdent pas et n’envisagent pas d’en acquérir.

Le nombre d’opérations par sortie de pêche semble aussi nettement inférieur à Ambohibola que dans la baie de Tuléar. Une sortie au filet à Ambohibola fait généralement l’objet d’un à deux coups de pêche au maximum réalisés en deux heures de temps95. Il y a une vingtaine d’années à Tuléar, Vasseur et al. (1988) faisaient déjà référence à des sorties de pêche au filet

95 Pour des pêches conduites en pirogue (pratiques caractéristiques des pêcheurs spécialistes). En revanche, ceux qui privilègient la pêche active à pied avec un seul pan de filet (plutôt les polyvalents) réalisent généralement plus d’une dizaine de coups de pêche par sortie.

maillant qui représentaient une moyenne de 7 à 8 coups de pêche sur plus de 5 à 6 heures de temps.

Les faibles rendements moyens observés par sortie et par pêcheur doivent donc être interprétés comme la conséquence d’une limitation volontaire des moyens de production mis en œuvre, et non comme le signe d’une surexploitation et de la dégradation du milieu si souvent mise en avant face à l’effort de pêche accru des pêcheurs périurbains (ibid.).

b) Accumulation et usage des filets

Un autre point qui apparaît tout à fait significatif de la corrélation entre revenus et effort de pêche concerne les stratégies d’investissement. Quelque soit le type de filets, les pêcheurs constituent leurs filets en associant plusieurs pans (anenjy). Pour chaque sortie, ils peuvent réadapter la longueur du filet aux spécificités de la pêche en ajoutant ou en ôtant des pans. La facilité de séparation et d’association de ces engins contribue à favoriser la variabilité quotidienne des partenariats et des techniques privilégiées (pour s’adapter aux changements des contextes sociaux ou écologiques). Associer son filet à celui d’un autre peut se faire le temps d’une sortie seulement.

Pour les jarifa et ZZ, les pans de filets mesurent entre 15 et 30 m en moyenne. Les foyers les mieux dotés possèdent jusqu’à dix pans de ces engins mais rarement plus. Cependant, les filets montés et utilisés (qui associent généralement deux unités de production collant leur filet et partageant les gains en deux) dépassent rarement cinq anenjy (3,8 en moyenne, 9 au maximum). Les engins qui sont calés au large dépassent donc rarement 100 à 150 m de long. Les pêcheurs les mieux équipés gardent ainsi en réserve des pans de filets qu’ils utilisent en cas de perte de leur propre filet ou qu’ils prêtent à d’autres unités de production qui ont perdu le leur. Ils n’exigent pour cela aucune contrepartie. La solidarité prévaut là encore à ce niveau.

On peut s’interroger sur le sens de cette limitation. Selon une logique capitaliste, les pêcheurs n’auraient-ils pas plutôt intérêt à utiliser l’ensemble de leurs pans de filets simultanément et à augmenter leurs moyens de production en investissant dans l’achat de matériel plutôt que dans des maisons et autres biens de consommation ? Avec plus de pans de filet, ils optimiseraient alors leurs efforts de pêche et leurs taux de capture. Entre autres, ils pourraient utiliser leurs pans restants pour faire travailler à leur compte d’autres unités de pêche comme le font

certains petits entrepreneurs urbains indépendants ou mareyeurs (ailerons, langoustes) venus au village avec plusieurs engins pour s’associer avec des pêcheurs locaux.

La logique des pêcheurs semble moins mécaniste et mathématique que celle-là. Afin de préserver la souplesse de composition des équipes et de s’adapter rapidement aux contextes sociaux (conflits, hakeo, multiactivité des acteurs…), les pêcheurs privilégient la constitution de petites unités de pêche et l’utilisation de techniques appropriées (faible besoin en force de travail, matériel limité). Elles apparaissent moins sources d’incertitude et de risque aux yeux des pêcheurs car plus faciles à maîtriser (à tous points de vue : règles de partage, choix techniques, organisation des activités…). Prendre le risque de diriger d’autres équipes, c’est aussi augmenter les sources de conflits potentiels et d’apport exogène de hakeo.

Par ailleurs, il ne serait pour eux pas pertinent d’étendre leur filet au-delà d’une certaine taille. Il deviendrait compliqué de les manier et, en balayant de plus grandes étendues marines, des filets trop longs risqueraient de s’accrocher sur les pierres qui jalonnent le fond. De plus, les pêcheurs considèrent que ce qui est essentiel, c’est de tenter sa chance en posant un filet puisque les résultats escomptés dépendent avant tout de l’état de grâce ou de désaveu vis-à-vis de la surnature. On voit par exemple que les pêcheurs qui associent leur filet sont impliqués à parts strictement égales dans le partage des gains, et ce qu’elle que soit la taille et le nombre des pans de filets qu’ils mettent en commun. L’important dans ce mode de partage reste donc l’investissement humain, en termes de force de travail (pour vérifier les filets) mais aussi de rapports spirituels avec les forces surnaturelles du territoire (ancêtres et autres entités) garantissant le maintien de la chance au sein de l’unité de pêche.

Entre les unités de production, il n’y a donc pas de course à l’équipement. Tout juste certains foyers sécurisent-ils leur activité en mettant en réserve un certain nombre de pans de filet de secours. On retrouve le même type de logique avec la pêche au filet maillant. Pour ces filets, les anenjy mesurent habituellement entre 25 et 50 m. La longueur des assemblages utilisés est de 3,7 anenjy en moyenne et excède rarement 10 anenjy (dans moins de 7% des sorties de ce type). L’usage des plus longs assemblages concerne les pêches réunissant le plus de pêcheurs (au-delà de 4 pêcheurs utilisant 2 pirogues). Manier de plus grands filets implique de mobiliser une plus grande force de travail. Or, réunir plus de pêcheurs est compliqué à organiser pour des résultats plus incertains.

(2) Corrélations entre revenus et efforts de pêche des unités de production

En s’intéressant à l’effort de pêche des différents types d’unité de production, plusieurs corrélations peuvent être dégagées. Elles mettent en avant une diminution de l’effort de pêche parallèlement à l’augmentation des revenus globaux de l’unité de production. De tels phénomènes ont été mis en évidence dans d’autres contextes halieutiques comme dans le cas de la pêche crevettière dans la baie d’Ambaro au Nord-Ouest de Madagascar (Goedefroit, 2001). L’auteur émet alors l’hypothèse de l’existence d’un « seuil de satiété » (les besoins ressentis des pêcheurs) plus rapidement atteint lorsque les prix d’achat des crevettes augmentent et qui induirait alors de façon concomitante une diminution du niveau d’activité des unités de pêche (ibid. : 167).

Combinaisons d’activités à l’échelle de l’unité de production

Rôle des membres au sein de l’unité de production

Comme nous le signalions au début de ce chapitre, le modèle d’organisation type de la production qui prévalait autrefois voyait hommes, femmes et enfants travailler en mer. S’il est encore d’actualité dans les unités de production à moindre investissement matériel, en revanche, au sein des unités de production les plus spécialisées dans l’utilisation des filets, tout particulièrement chez les pêcheurs de requin, les femmes (mais aussi les enfants) ne sont presque plus impliquées dans les activités de pêche en mer. Sur les 93 femmes résidentes qui déclaraient que la pêche était leur travail, seules 46 ont effectivement été enregistrées lors des suivis de débarquements avec des taux d’activités nettement supérieurs pour les femmes appartenant aux unités de production à faible investissement matériel.

On note aussi accessoirement que les membres de ces foyers ne s’occupent plus guère de la cueillette du bois de feu ou de matériaux de construction mais rémunèrent plutôt d’autres villageois pour les approvisionner. Dans ces foyers, ce sont les femmes qui se consacrent tout particulièrement à des activités commerciales d’ampleur variable (vente de café, vente au détail de denrées alimentaires, mareyage de chair de requin écoulé à Tuléar…). Les enfants sont aussi scolarisés plus longtemps (particulièrement les filles) et ne s’impliquent que plus tard dans les activités de pêche du foyer. Il y a donc une diminution de l’effort de pêche à

l’échelle des unités de production qui ont les meilleurs revenus puisque le nombre de leurs pêcheurs potentiellement actifs diminue.

Taux de sortie annuel des différentes unités de production et de leurs membres

Mais cette diminution du temps consacré à la production s’observe aussi à l’échelle de chacun des actifs de ces unités de production aux forts revenus. Les suivis de débarquements comme les suivis économiques de notre échantillon de ménages montrent qu’au sein des foyers les plus spécialisés, les sorties en mer se font rarement plus de deux jours sur trois en moyenne. A l’opposé, dans les foyers de pêcheurs les plus polyvalents qui n’utilisent que peu les filets, des sorties en mer sont entreprises avec une plus grande intensité (environ 4 jours sur 5 en moyenne chez les plus actifs).

Outre la diversité des pratiques auxquelles ils ont recours, les polyvalents n’hésitent pas à mettre en oeuvre des techniques à faible rendement quand ils ne peuvent pratiquer leurs activités favorites. Lors des jours de mauvais temps des marées de mortes-eaux par exemple, seuls les polyvalents continuent d’être actifs et pêchent à la petite ligne dans le lagon, chassent la tortue ou plongent à proximité du débarcadère pour rechercher des holothuries. Ils acquièrent ainsi des ressources alimentaires et monétaires complémentaires.

A l’échelle individuelle, le taux de sortie moyen par pêcheurs (nombre de sorties réalisées par rapport au nombre de jours de pêche considérés) n’excède pas 55 %, soit environ une sortie tous les deux jours. Au-delà de 45 ans, le taux de sortie est globalement inférieur à 30 % alors qu’il atteint plus de 75 % chez les actifs de 16 à 45 ans. En comparant les taux de sorties des pêcheurs appartenant à des unités de production à faible investissement avec des pêcheurs appartenant aux unités de production à fort investissement spécialisées dans les pêches aux filets, on constate que les premiers présentent des taux de sorties supérieurs de 15 à 20% à ceux des seconds. Qu’il s’agisse des jeunes pêcheurs adolescents, des pêcheurs adultes ou des anciens, les écarts au sein de chaque tranche d’âge restent du même ordre selon qu’ils appartiennent à l’un ou l’autre de ces types d’unités de production.

L’effort de pêche déployé par sortie

En analysant l’effort de pêche sur un plan plus qualitatif, on peut constater qu’au cours de sorties en mer a priori similaires, les moyens mis en œuvre par les spécialistes et les polyvalents ne sont pas les mêmes. La façon de conduire les différentes activités diffère en effet sensiblement entre les pêcheurs les plus spécialisés qui appartiennent aux foyers les plus riches, et les autres.

Par exemple, les premiers utilisent fréquemment plusieurs pans de filets monofilament de façon passive (mananjake), calés le plus souvent au début du jusant et récupérés à marée basse. Cette pratique passe pour de la négligence et de l’indolence auprès des autres pêcheurs plus polyvalents qui lui préfèrent la pêche active à pied (hazatomboke) avec un seul pan de filet. Elle renforce l’image de vezompotake qui est associée à ceux qui pêchent passivement en raison de l’absence de rabattage actif qui optimiserait la quantité de capture et du manque de soin apporté au matériel (qui, sans surveillance, risque d’être détérioré par le courant et les rochers).

On peut encore constater que contrairement aux spécialistes, les pêcheurs les plus polyvalents valorisent de nombreuses prises accessoires pour la vente ou l’autoconsommation. Par exemple, le détail des gains enregistrés dans les cahiers de suivis de ménage montre qu’ils commercialisent des produits extrêmement divers et ne négligent presque aucune capture : congres et murènes (moins valorisés que le poisson), toutes catégories d’holothuries, ingrédients (volohazo) pour les préparations magiques des sorciers (étoiles de mer, ventouse de rémora, gorgone…)… Pour l’autoconsommation, ils valorisent de nombreux produits récoltés en mer (raie torpille, coquillages, diodon…) dénigrés par les autres pêcheurs.

En plongée, les spécialistes, contrairement aux pêcheurs plus polyvalents, négligent de nombreuses captures (comme les holothuries ou certains coquillages à faible valeur commerciale) pour ne cibler que les langoustes et plus accessoirement les poulpes. Par ailleurs, les polyvalents associent souvent plusieurs types d’activités lors d’une même sortie96.

96

Nos suivis de débarquements ont souvent été bien en peine de rendre compte de cette pluriactivité et de cette mixité technique lors d’une même sortie de pêche. Les pêcheurs ne signalent en effet pas toujours qu’ils se sont arrêtés aux abords du platier pour harponner un ou deux poissons et pêcher à pied, qu’ils ont mis une ligne de traîne à l’eau lors de leurs trajets ou qu’ils sont allés plonger pendant une petite demi heure. Ce n’est qu’avec le temps et la participation à plusieurs sorties que ces pratiques nous sont pleinement apparues.

Lorsqu’ils sortent au-delà du lagon, ils mettent à profit leurs trajets pour faire de la ligne de traîne ou s’arrêtent pour faire un peu de plongée. L’affrètement de leur pirogue comprend aussi souvent des harpons de chasse. En revanche, les spécialistes emportent rarement des lignes appâtées ou des harpons lorsqu’ils sortent au large alors que les zones exploitées et parcourues pourraient leur offrir de nombreuses opportunités (palangrotte, ligne de traîne, plongée au retour…).

L’un des équipiers d’une unité de pêche au requin particulièrement spécialisée, aujourd’hui spécialiste lui-même mais habitué autrefois à faire de la ligne et de la pêche à pied, nous signalait le manque d’engouement de ces équipiers pour aller pêcher à la ligne ou plonger après avoir relevé les filets. Il regrettait ainsi l’attitude passive de ces derniers qui « n’attendent que le requin » (« mandin’akio avao ereo »).

Conclusion : Logiques sociales et maîtrise de l’incertitude