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LES « CLASSES A PARIS » : UN DISPOSITIF EXCEPTIONNEL

II.2 Trois écoles différentes pendant l’année 2012-

II.2.2 L’école B du 19 ème arrondissement

II.2.2.1 Une école plus ouverte

L’école B du 19ème se situe dans le 19ème arrondissement de Paris. C’est la seconde école que

je visite lors de mon premier terrain. L’atmosphère y est très différente de celle de l’école du 6ème. Il y a plus de bruit – on entend les enfants qui courent dehors, qui jouent au football dans

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la cour- et plus de mouvement. L’école est grande, elle s’étend sur plusieurs étages. La classe de CM2 que je suis est située au deuxième étage. L’entrée y est surveillée par une gardienne mais ma présence est vue de manière moins suspicieuse. L’école de la rue du L’école B du 19ème semble moins fermée sur elle-même que celle de l’école du 6ème.

II.2.2.2 Une immersion dans un centre de ressources

L’ensemble de la « classe à Paris » se déroule au centre de ressources multimédia de Paris, situé dans le 12ème arrondissement. Les centres de ressources sont « des espaces d’ateliers thématiques pour les centres de loisirs. Ces ateliers sont assurés par des animateurs aux compétences professionnelles spécifiques. »165 Ils appartiennent à la Ville de Paris et peuvent être ouverts sur le temps scolaire, comme ce fut le cas pour la « classe à Paris ». Les intervenants pour la classe « Histoire de l’informatique et des technologies de l’information : Du Télégraphe à Internet » sont employés par la Ville de Paris. Ils ne se déplacent pas dans l’école. Le but de la classe est d’ « initier aux technologies de l’information et de la communication en expérimentant les différentes techniques et outils liés au multimédia (mail, web, chat, ftp, numérisation, création de documents interactifs). Les élèves utilisent l’outil informatique et l’Internet sans vraiment en connaître l’origine, le fonctionnement et les dangers. La découverte de l’histoire des technologies du l’école B du 19ème de Chappe à

l’Internet va leur permettre de comprendre la genèse, l’évolution et les objectifs des technologies de l’information et de la communication. Les élèves complèteront leurs connaissances en abordant les sujets suivants : -Comment éviter les dangers de l’Internet - Découvrir les techniques d’information et de communication -Contribuer à la validation du B2i. »166 La classe a été conçue à la demande de Carole du BVSPVP pour répondre aux besoins des enseignants en matière de formation des élèves au B2i167.

Le centre de ressource est grand et neuf. Il est accolé à une école primaire et à un collège et était anciennement un collège. Il n’y a pas de bruit dans le bâtiment et deux à quatre

165. Source : Ville de Paris : http://www.paris.fr/pratique/education-cours-pour-adultes/centres-de-

loisirs/les-centres-de-ressources/rub_1944_stand_48126_port_4393

166. Catalogue des « classes à Paris » 2012-2013

167. Le Brevet Informatique et Internet, instauré en 2012, « répond à la nécessité de dispenser à chaque

futur citoyen la formation qui, à terme, lui permettra de faire une utilisation raisonnée des technologies de l'information et de la communication. Cette formation permet également de percevoir les possibilités et les limites des traitements informatisés, de faire preuve d'esprit critique face aux résultats de ces traitements. Elle donne aussi des moyens d'identifier les contraintes juridiques et sociales dans lesquelles s'inscrivent ces utilisations ». Source : http://eduscol.education.fr/cid46073/b2i.html

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animateurs mènent les séances de la « classe à Paris ». Les enfants de cette dernière ont utilisé deux salles équipées de postes informatiques. Ils ont été séparés en deux groupes et utilisaient un ordinateur chacun, parfois un ordinateur pour deux pour certaines activités. Il y avait également des vidéoprojecteurs dans les salles. Le centre de ressource fonctionne dans cette « classe » comme le lieu de dispense du savoir concernant l’informatique. C’est également un lieu bien agencé puisqu’il permet à tous les enfants de pouvoir pratiquer les savoirs informatiques dont il est question. Dans l’école B du 19ème, il n’y a pas assez de postes informatiques pour chaque élève, comme me l’explique Gérard, l’enseignant de cette classe de CM2.

Gérard est un professeur des écoles expérimenté. C’est le seul enseignant rencontré pendant les deux années de terrain. Il est passionné d’informatique et enseigne depuis plusieurs années dans l’école B du 19ème. Il est très calme mais ferme avec les élèves. Il est également très respecté par les élèves qui l’apprécient. Il est conscient que ses élèves ont des niveaux scolaires très différents. C’est pourquoi il considère qu’il faudrait un collège qui s’adapte au niveau des élèves.

Pour cette « classe à Paris », l’immersion dans le dispositif s’est faite presque uniquement dans un bâtiment extérieur à la classe, géré par la Ville de Paris c'est-à-dire le financeur du dispositif. Ma présence dans l’école a été conditionnée par les entretiens et le commencement du projet. L’immersion a donc été particulièrement fractionnée dans l’école B du 19ème.

Cependant, cette dernière m’a semblé plus ouverte vers l’extérieur de l’école que celle du 6ème. L’enseignant en revanche, s’il a proposé que je réalise des entretiens avec les élèves, a affirmé son statut à la fin du projet en m’expliquant qu’il n’était pas nécessaire – manière diplomate de me dire qu’il me l’interdisait- que je cherche à contacter les élèves – j’avais proposé de laisser mon adresse mail, ce qui paraissait plutôt pertinent compte tenu du fait que le projet était informatique- maintenant que le projet était terminé.

Ma présence dans cette école m’a posé deux questions méthodologiques. La première concernait l’immersion. De fait, cette dernière a été particulièrement fractionnée parce qu’elle s’est exclusivement déroulée hors de l’école et ne permettait pas de replacer les interactions entre élèves et enseignants dans l’enceinte scolaire. Toutefois, les entretiens avec les élèves ont permis d’infléchir cette difficulté en faisant de la « classe à Paris » un point de départ vers des discussions liées aux pratiques culturelles, familiales, sociales des élèves. La seconde difficulté méthodologique que j’ai rencontrée dans cette école est liée à la prise de distance

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nécessaire pour acquérir une profondeur analytique à l’égard du terrain. En effet, parce que cette école me rappelait celle que j’avais fréquentée pendant mon enfance et s’inscrivait donc dans l’image que j’avais de l’école primaire, y compris avec des élèves plus proches de mon milieu socioculturel, la prise de recul face à ce terrain a été plus longue que dans d’autres écoles du terrain, comme celle du 6ème arrondissement.

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