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DEVANT LE TEMPS

PASSION ET SACRIFICES

I. Robert Bresson : âme pour âme

2. Le Journal d’un curé de Campagne : « Tout est grâce »

Ainsi nous assistons du dedans à ce spectacle surhumain : la folie de la Croix telle que la vit au jour le jour

un petit prêtre en agonie avec son Dieu…

François Mauriac

Pour rappeler l’intention du Journal, qui mieux que Bernanos et son franc-parler peuvent en suggérer l’esprit :

« J’ai résolu de faire le journal d’un jeune prêtre, à son entrée dans une paroisse. Il va chercher midi à quatorze heures, se démener comme quatre, faire des projets mirifiques, qui échoueront naturellement, se laisser plus ou moins duper par des imbéciles, des vicieuses ou des salauds et, alors qu’il croira tout perdu, il aura servi le bon dieu dans la mesure même où il croira l’avoir desservi. Sa naïveté aura raison de tout, et il mourra tranquillement d’un cancer.401 »

Tout est dit. Reste à voir sur quoi Robert Bresson, cinéaste, va fixer son attention.

André Bazin, en son temps, a insisté sur les différences stylistiques entre le roman et le film, l’un grouillant d’images, l’autre dépouillé, quasi-mallarméen. Nous n’y reviendrons pas. Reste un élément commun, essentiel de notre point de vue, qui est

401 Lettre à Robert Vallery-Radot, 6 janvier 1935, Combat pour la liberté, Paris, Plon, 1971, pp. 46-47.

particulièrement mis en valeur par Bresson, ce « Jeu de la Passion » qui confère au film, selon les termes de Bazin, la structure du « Chemin de Croix ». Pour en revenir à la citation de Bernanos, insistons seulement, dans ce préambule, sur l’échec visible et la victoire invisible du petit curé, qui « aura servi le bon dieu dans la mesure même où il croira l’avoir desservi ». Tournons-nous maintenant vers la Passion du curé d’Ambricourt402.

La tragédie du Journal, un chemin de croix dès le début

Comme le note justement René Prédal, « dans le premier gros plan, le curé essuie lentement son visage avec son mouchoir, déjà à bout de force403. » Dès le début, Bresson place le film sous le signe de la Passion. La souffrance du curé est d’abord physique (maux d’estomac) ensuite morale (solitude, tentation du désespoir, nuit de la foi). Cependant, ce n’est qu’au second tiers du récit, lors d’un entretien avec le curé de Torcy dans une pauvre cabane, qu’il saisit exactement la place que Dieu lui a choisie de toute éternité :

« — “Quoi ? qu’est-ce que tu as ? tu pleures ?” Je ne m’étais pas aperçu que je pleurais, je n’y songeais pas… Le vrai est que depuis toujours c’est au jardin des Oliviers que je me retrouve… C’était un mouvement de l’âme très familier, très naturel. Je ne m’en étais pas avisé jusqu’alors… Et tout à coup Notre-Seigneur me faisait cette grâce de me révéler par la bouche de mon vieux maître que rien ne m’arracherait à la place choisie pour moi de toute éternité, que j’étais prisonnier de la Sainte Agonie…404 »

Journal d’un curé de campagne

402 Pour un résumé très succinct de l’intrigue, voir supra, p. 28.

403 « Robert Bresson, l’aventureintérieure », L’Avant-scène Cinéma, n° 408-409, Paris, 1992, p. 53.

404 Ce sont là les dialogues du film. Ils empruntent leur texte, légèrement resserré, au roman de Bernanos, cf. pp. 221-222.

Dès lors commencera pour le petit curé de campagne, une longue agonie. Mais, bien avant ce moment pivot où la clé de l’œuvre est donnée, nous assistons aux douleurs physiques d’un homme en proie aux doutes face à la vocation, tenté par le désespoir et le suicide, et qui lutte pied à pied avec une galerie de personnages plus ou moins duplices : Séraphita Dumouchel, l’une de ses catéchisées ; Mademoiselle Louise, l’institutrice du château ; Monsieur le Comte et sa fille Chantal. Michel Estève a bien dénombré les thèmes qui reviennent de façon récurrente dans le Journal : de la séquence 2 à la séquence 11, après une mise en place rapide du cadre (Ambricourt et ses principaux paroissiens), sont égrenés une première fois les motifs passionnels du récit : maladie, solitude, vocation sacerdotale et souffrance morale. De la séquence 12 à 16, les thèmes précédents reviennent. Dans les séquences 17 à 20, nous assistons à la

« double tentation du doute et du désespoir405 ». Lors des séquences 21 à 28, la solitude s’approfondit. Enfin, de la séquence 29 à 37, le sens de l’épreuve, la « Sainte Agonie », nous est donné.

Une fois encore, ces passages nous ramènent à la petite Thérèse dont le fameux

« Tout est grâce » clôt le film406. L’on sait son influence sur la spiritualité de Bernanos, et donc sur celle de son personnage. Elle aussi a traversé l’épreuve du doute et la tentation du désespoir. Elle aussi a connu cette nuit de la foi qui semble envelopper le parcours du curé de campagne. Combien de fois s’écrie-t-il : « Encore une nuit affreuse (…). Dieu s’est retiré de moi ; de cela je suis presque sûr. » Puis, après la mort de la Comtesse et les reproches du Comte : « La tentation m’est venue de… »N’oublions pas qu’à l’heure de la Croix, Jésus clama ces paroles douloureuses qui renvoient au Psaume 23 : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné. » (Mt 27, 46)407 Au terme de sa vie de religieuse, sainte Thérèse s’écrira : « Notre-Seigneur est mort sur la Croix, dans les angoisses, et voilà pourtant la plus belle mort d’amour. (…) Mourir d’amour, ce n’est pas mourir dans les transports. Je vous l’avoue franchement, il me semble que c’est ce que j’éprouve.408 » Rappelons qu’à la Croix, l’offrande du Christ au Père pour le salut des hommes est un don plénier d’amour.

À partir du dialogue dans la cabane, la longue agonie du petit curé peut commencer. Nous en avons décrit ailleurs les différentes stations409 : les chutes dans la nuit, la vision de la Vierge-Enfant, les soins prodigués par Séraphita, nouvelle

405 Op. cit., p. 30.

406 Œuvres complètes, op. cit., p. 1009.

407 De même, la petite Thérèse, devant le refus de son tuteur face à sa vocation, connaîtra de telles angoisses : « c’était la nuit, la nuit profonde de l’âme… comme Jésus au jardin de l’agonie, je me sentais seule, ne trouvant de consolation ni sur la terre, ni du Côté des Cieux, le Bon Dieu paraissait m’avoir délaissée !!! »Ibid., p. 153.

408 Ibid., p. 1023.

409 Cf. supra, p. 34.

Véronique… Puis le court moment de gloire — la rencontre avec Olivier, le légionnaire — semblable à l’Entrée à Jérusalem au début de la dernière semaine du Christ. Enfin, le diagnostic du docteur Lavigne qui annonce une mort imminente. C’est dans une sinistre mansarde, « Golgotha où ne manquent ni le bon ni le mauvais larron » selon la fameuse expression de Bazin, qu’il trouvera la mort. Au dernier plan du film, qui dure plus d’une minute, la croix triomphe, émergeant des ténèbres sur fond blanc.

L’Imitation de Jésus-Christ ou l’analogie de la Passion

Dans la préface qu’il a rédigée pour le Journal d’un curé de campagne, André Malraux écrit : « L’Imitation de Jésus-Christ est un titre célèbre »410, sous-entendant par là une source d’inspiration probable pour Bernanos autant que pour son protagoniste.

De fait, cet ouvrage, longtemps considéré comme anonyme, est l’un des livres de chevet du Curé d’Ambricourt qui note dans son journal, après avoir lu la missive de la Comtesse : « J’ai glissé cette lettre dans mon Imitation, un vieux livre qui appartenait à maman, et qui sent encore la lavande, la lavande qu’elle mettait en sachet dans son linge, à l’ancienne mode.411 »Cet exigeant manuel de pratique spirituelle, qui fut aussi le livre de chevet de la petite Thérèse, invite à imiter le Christ, « Appliquez-vous à conformer toute votre vie à la sienne412 » et, conformément à la parole de l’Evangile,

« Renoncez à vous-même, prenez votre Croix, et suivez Jésus413 ». Il engage son lecteur à l’humilité, au mépris des vaines gloires, exhorte à la patience, à la solitude et au silence, et en appelle à un abandon total à la Providence.

Cependant, le Curé ne cherche pas délibérément à imiter le Christ, dans une quête exaltée de souffrance morbide. Il subit, accepte, puis se résigne… avant de consentir in fine à son holocauste. Ce qui ne va pas sans moments de désespoir, de doute et de révolte — suggérés dans le texte bernanosien par de nombreux pointillés qui opèrent autant de césures ! Mais ce n’est qu’a posteriori que le jeune prêtre découvre le sens spirituel de sa passion. C’est sans doute pour cela que Bazin insiste tant sur la notion d’analogie. Le Curé n’imite pas tel quel le Christ, mais c’est sa rencontre avec telle ou telle épreuve qui rappelle la Passion :

« aucune des situations dont la référence évangélique est cependant certaine n’est là pour sa ressemblance ; elle possède sa signification propre, biographique et contingente ; sa similitude christique n’est que seconde par projection sur le plan supérieur de l’analogie. La vie du curé d’Ambricourt n’imite en aucune façon celle de

410 Op. cit., p. 25.

411 Op. cit., p. 196.

412 L’Imitation de Jésus-Christ, Points, Seuil, p. 11.

413 Op. cit., p. 82. Cf. Mt. 16, 24.

son Modèle, elle la répète et la figure. Chacun porte sa croix et chaque croix est différente, mais ce sont toutes Celle de la Passion.414 »

Analogie est ici un terme clé qu’il convient d’expliciter. Les épreuves que vit le Curé, et dont nous avons fait la liste, sont, rapportées à l’ensemble de sa vie, analogues à celles qu’a vécues le Christ. Mais « analogue » ne veut pas dire « identique ». Ce sont les rapports qui sont identiques et non les termes qui, eux, sont parfaitement distincts. Il n’en reste pas moins vrai que le sacrifice consenti par le Curé permettra de « sauver » celles et ceux que son parcours croisera. Ainsi peut-il participer au salut du monde.

La pauvreté et la solitude, l’esprit d’enfance et l’humilité « invincible », l’abandon Avec le Christ, le Curé partage l’esprit de pauvreté — il n’y a qu’à voir sa soutane élimée et en de nombreux endroits rapiécée —, et la solitude — combien de ses nuits au presbytère rappellent la prière au Mont des Oliviers, sans compter sa fin lamentable, dans la mansarde de Dufréty. Mais ce qui caractérise davantage le jeune prêtre, au-delà de ces ressemblances relativement superficielles, c’est « l’esprit d’enfance », tellement cher à sainte Thérèse de Lisieux qu’elle en fait l’un des principes de sa « petite voie », et à l’auteur de Sous le soleil de Satan. L’esprit d’enfance n’est en rien une forme d’infantilisme régressif ou de crédulité béate en la providence. Il renvoie aux paroles du Christ — « qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas » — et s’oppose à l’esprit du monde, orgueilleux et vaniteux, incarné par le Comte, l’institutrice, la Comtesse et sa fille ou Dufréty. L’esprit d’enfance s’oppose, selon Hans Aaraas, à l’esprit de vieillesse : « l’un étant essentiellement ouverture confiante vers le monde, la mort et la transcendance, l’autre fermeture méfiante autour du vide de sa propre immanence.415 » Il implique aussi une forme de combat spirituel :

« Dépassement confiant et héroïque de soi-même vers l’autre et Dieu, il se renouvelle constamment par la lutte contre le mal indéracinable, faisant sa joie des choses les plus humbles. Il est essentiellement accueil et don, transfigurant tout à la lumière de son humilité libératrice.416 »

Bien des commentateurs, les plus favorables comme les plus critiques, ont insisté sur le caractère poupin du visage de Claude Laydu qui s’oppose au « visage froid et sévère du Comte, indifférent ou sournois de Mlle Louise, poli et hostile de la

414 Op. cit., p. 118.

415 Op. cit., p. 44.

416 Ibidem. (C’est nous qui soulignons.) Ces lignes peuvent aussi parfaitement qualifier l’esprit du Stalker ou du Domenico de Nostalghia, quoique transposées dans une tout autre spiritualité qui est celle du « fol en Christ », propre à l’Orthodoxie.

Comtesse, douloureux et cynique de Chantal, dur et fermé de la mère de Séraphita417 ».

Mais cet esprit d’enfance est aussi une force, « invincible » selon les termes de Malraux, qui vient à bout de l’entêtement de Chantal, de l’enferment de la Comtesse, ou de la démission de Dufréty, et renvoie à « la force des faibles » chère aux auteurs russes, tels Dostoïevski ou Tolstoï. Comme le note très justement Michel Estève dans son ouvrage, Robert Bresson, la passion du cinématographe : « Chez le prêtre de Bernanos et de Bresson, il faut discerner la lumineuse simplicité de l’enfance, et ce qui peut donner l’impression d’orgueil qui n’est autre que la puissance de la vie intérieure, la force de la foi.418 »

Cet esprit d’enfance suppose enfin l’abandon, qui est la forme supérieure du don de soi. La Vierge Marie et son « fiat », de l’Annonciation à la Croix, où elle s’offre en holocauste avec son fils, en serait le modèle évangélique le plus pur, souvent convoqué par Bernanos ainsi que par son curé de campagne, et rappelant en cela l’offrande échéance par un cancer fulgurant : « Mon Dieu, je vous donne tout, de bon cœur. » Acte d’offrande qui rappelle tant de prières, que ce soient celles de la petite Thérèse, ou celle du Christ à Gethsémani : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Pourtant, non pas comme je veux, mais comme tu veux ! » (Mt, 26, 39)

De fait, la confrontation entre le petit curé et la Comtesse est déjà une scène de sacrifice, et Malraux ne s’y trompe pas421. Et le film d’orchestrer dans son ensemble cette lente montée vers le calvaire. Pour Henri Agel, qui reproche au film sa froideur et son manque d’amour422, le sacrifice du petit curé renvoie sans aucun doute à celui du Christ, sacrifice sanglant qui sera « la palpitation même du film : le jeune prêtre se videra lentement de tout son sang, de toute sa vie pour perpétuer la rédemption de ces âmes contractées dans leur non.423 » Et de préciser quelques lignes plus loin, « Pour lutter contre cet assaut si savamment orchestré dans l’invisible [par les forces du mal], il

417 Michel Estève, Cinéma et condition humaine, Albatros, Paris, 1978, p. 215.

418 Op. cit, p. 127.

ne peut y avoir d’efficace que le sacrifice. Et les moments fondamentaux du film s’ordonnent par rapport à cette réalité spirituelle.424 » Tout converge dès lors vers la scène finale qui se clôt par la Croix. Le sacrifice est achevé. Mais loin d’être vain. Il est l’œuvre d’une miséricorde agissante parmi les hommes, par l’entremise de ces modestes et imparfaits instruments que sont les prêtres, pour Bernanos425.

Le bien victorieux du mal, malgré l’échec apparent : les fruits du sacrifice

Rappelons-le une fois encore : le petit curé ne cherche pas la souffrance pour la souffrance, il la fuirait presque… Mais elle s’impose à lui et il l’accepte. Elle est le fruit du fracas entre les âmes, du choc entre le bien et le mal dont il est la victime consentante, moulue comme le blé au moulin, pressée comme le raisin au pressoir. Il ne se révolte plus, et va jusqu’au bout de la mission qui lui a été fixée « de toute éternité ».

Mais ce qui apparaît comme un échec, à l’instar du parcours terrestre du Christ, est source de salut. Il est l’instrument privilégié de la miséricorde de Dieu. Face à la révolte de Mlle Chantal, à l’orgueil de sa mère ou aux atermoiements de Dufréty, il oppose sa lucide ténacité, inspirée par beaucoup plus grand que lui.

Il sauve Chantal du suicide en découvrant le projet qu’une haine mortelle lui inspire, « Il me semblait que je lisais à mesure sur ses lèvres d’autres mots qu’elle ne prononçait pas », ce qui provoque la révolte de la jeune fille, qui lui lance : « Vous êtes donc le diable ». Il lui promet cependant de répondre de son salut « âme pour âme », lors de leur dernier entretien au presbytère, dans un échange qui n’est pas sans rappeler celui d’Anne-Marie avec Thérèse dans Les Anges du péché… Il réconcilie la Comtesse avec Dieu, en lui redonnant la paix, « Le souvenir d’un petit enfant me tenait éloignée de tout, dans une solitude effrayante, et il me semble qu’un autre enfant m’a tirée de cette solitude. » Venu se recueillir auprès de sa dépouille, le jeune prêtre ne peut s’empêcher de s’étonner : « O merveille, qu’on puisse faire présent de ce qu’on ne possède pas soi-même, ô doux miracle de nos mains vides. » Pourtant cette victoire sera de courte durée et surtout mal interprétée par la fille, le Comte et ses supérieurs hiérarchiques, y compris par son maître, le curé de Torcy. Incompréhension qui sera celle-là même subie par le Christ, conspué par la hiérarchie religieuse de son temps, rejeté par les siens lors de la Passion. Enfin, il ramène à Dieu, par l’entremise du Curé de Torcy, l’abbé Dufréty qui a rejeté sa vocation, mais qui bénit le petit curé sur son lit de mort. Mort qui sera le prix exorbitant à payer, mais qu’importe puisque, selon le mot de la petite Thérèse, « Tout est grâce ».

424 Ibid., p. 36.

425 La place manque ici pour faire la liste des prêtres suppliciés dans l’œuvre de Bernanos. Outre le curé d’Ambricourt, citons l’abbé Donissan de Sous le soleil de Satan qui, comme le curé d’Ars, a le don de lire dans les âmes, ou l’abbé Chevance de L’Imposture dont l’agonie bouleversa Antonin Artaud.

Bien au-delà du « roman de prêtre », Bernanos a tenté, selon Malraux, « le poème du sacerdoce ». À son tour, Bresson nous fait toucher le mystère de la vocation sacrificielle du prêtre, mystère d’oblation, sanglant dans le cas présent. Mais ce mystère a pour unique source la compassion. Compassion pour des personnages rivés dans leur être, « essentiellement occupés d’y persévérer contre la grâce », selon l’expression forte d’André Bazin. Nous le savons, le sacrifice du petit curé n’est pas le dernier à intéresser Bresson, d’autres ponctueront son chemin de cinéaste, comme celui de Jeanne d’Arc, de l’âne Balthazar, ou de la petite femme aux cheveux gris de L’Argent qui nous occupe désormais.