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Chapitre 1. Contexte et émergence de la problématique

1.3. La collaboration client-fournisseurs en développement de nouvelle offre

1.4.1. Genèse du projet

Notre projet de recherche est né suite à un besoin initial exprimé par l’entreprise Schneider Electric. En effet comme nous l’avons expliqué dans ce chapitre, cette entreprise est en pleine mutation. Schneider Electric doit faire L’entreprise Schneider Electric est à l’origine de ce projet de recherche. Sa volonté de transformer ses processus de création d’offres actuels a mis en exergue le besoin de prendre en compte l’approche collaborative dans le développement des nouvelles offres et notamment des systèmes de produits-services. Ce projet de recherche est né de la collaboration de cette entreprise avec deux laboratoires de recherche que sont le G-SCOP et le CERAG, tous trois ayant déjà des expériences de travail en commun.

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face à une concurrence accrue, les besoins de ses clients évoluent et le contexte économique étant très instable, cela pousse les responsables de l’entreprise à s’interroger sur les méthodes de travail actuelles. Schneider Electric a exprimé le besoin de faire évoluer les processus de création d’offres afin de prendre en compte le développement de systèmes de produits-services. Nous avons vu qu’un programme, appelé NextGen, avait été lancé début 2013. Ce programme a pour objectif de refondre les processus de création d’offres et de simplifier les outils de technologies de l’information et de communication (les outils informatiques qui supportent les processus, tels que le Product LifeCycle Management). En parallèle, les responsables de l’entreprise ont de plus en plus besoin des fournisseurs pour développer les nouvelles offres. La collaboration avec ces entreprises externes est devenue une approche de développement quasi obligatoire pour toujours plus innover, pour développer dans un court laps de temps, à moindre coût et à un niveau de qualité élevé. C’est pourquoi les responsables des processus de l’entreprise ont souhaité que les nouveaux processus favorisent davantage l’approche collaborative. Ces derniers étant supports aux équipes projet développant les nouvelles offres, ils doivent offrir des méthodes, des outils, des bonnes pratiques aux équipes projet sur le terrain. C’est ainsi que l’entreprise Schneider Electric a identifié comme un besoin primordial la prise en compte par ses nouveaux processus d’une approche collaborative.

Les responsables des processus de l’entreprise Schneider Electric sont basés sur Grenoble. Un important tissu de relations historiques existe entre cette entreprise et les instituts de recherche G-SCOP et CERAG, comme nous l’avons exprimé précédemment. De précédentes collaborations entre ces organismes ont démontré la viabilité des travaux menés ; c’est tout naturellement que Schneider Electric s’est tournée vers les laboratoires G-SCOP et CERAG pour leur proposer de travailler ensemble sur la problématique de collaboration client-fournisseurs dans le développement de systèmes de produits-services. Le laboratoire G-SCOP - Grenoble Sciences de la Conception et de l’Optimisation de la Production- est spécialisé en Sciences Industrielles. La directrice de la thèse menée ici, Marie-Anne Le Dain, fait partie de l’équipe Conception Collaborative de ce laboratoire. Cette équipe de recherche travaille sur les aspects de coopération inter-personnelle, intra-organisationnelle et inter-organisationnelle. Le second laboratoire associé à notre projet de recherche est le CERAG, - Centre d’Etudes et de Recherches Appliquées à la Gestion-. Les axes de recherche de ce laboratoire couvrent la gestion des ressources humaines, la finance et la comptabilité financière, le management stratégique, l’entrepreneuriat et les achats, le marketing et le système d’information et de flux (Burlacu, 2016). Le second encadrant de ce projet de recherche, Valéry Merminod, est rattaché à cet institut de recherche.

M.A. Le Dain connaît l’environnement Schneider Electric pour y avoir travaillé un an et cela a facilité les échanges lors de la construction de notre sujet de recherche. La Figure 1-13 illustre le processus d’élaboration de savoirs dans des environnements académiques et industriels. Avenier and Schmitt (2005) ont formalisé les projets et les

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savoirs que chaque entité, partie prenante d’une étude, amène. Chacune d’elle apporte une brique de connaissances et ensemble construisent et définissent le projet de recherche.

Figure 1-13

Processus d'élaboration de savoirs (Avenier and Schmitt, 2005)

Nous proposons maintenant de détailler chaque partie de ce schéma et d’appliquer ce processus à la construction de notre projet de recherche.

- « Le chercheur » est constitué dans notre cas des deux instituts de recherche que sont le G-SCOP et le CERAG. Ces laboratoires ont tous deux des projets d’amélioration de la compréhension des collaborations client-fournisseurs et des pratiques managériales associées. Des briques de connaissances académiques ont été constituées autour de modèles de collaboration, d’activités et de pratiques managériales, de processus de développement. De plus, les chercheurs possèdent des savoirs méthodologiques sur l’encadrement d’un projet de recherche.

- « Le praticien » est l’entreprise Schneider Electric. Cette entreprise a pour ambition d’améliorer l’approche collaborative de ses équipes projet dans ses nouveaux processus de développement. Elle possède des compétences tacites sur la gestion d’un projet collaboratif au jour le jour, de par l’expérience des métiers impliqués dans ce type de projet. De plus des connaissances théoriques, qui sont aussi des savoirs actionnables, ont été définies dans des précédents travaux, tels les outils TANGO par exemple.

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- « Les savoirs actionnables locaux » constituent les connaissances à développer dans notre projet de recherche dans l’environnement Schneider Electric. Une réponse au besoin d’améliorer l’approche collaborative sera donc proposée à l’entreprise par le tandem « chercheur-praticien ».

- « Le travail épistémique » est notre projet de recherche. Ce travail est structuré autour d’une question de recherche principale que nous détaillons dans le paragraphe suivant. Cette question a été définie de manière à développer des savoirs actionnables locaux et des savoirs légitimés.

- « Les savoirs légitimés » sont les savoirs apportés par le projet de recherche à la communauté scientifique. Le travail épistémique cherche à transformer des savoirs actionnables locaux en savoirs légitimés, qui représentent des savoirs généralisables à d’autres environnements. Par exemple dans notre cas, l’approche collaborative développée dans l’environnement Schneider Electric doit également être valable dans d’autres entreprises.

Les multiples allers-retours entre le chercheur et le praticien ont permis de définir le projet de recherche. Même si comme nous l’avons expliqué le praticien est à l’initiative de ce projet, la rencontre avec les chercheurs l’a conduit à questionner son projet et à affiner le besoin auquel le projet répond. C’est ainsi que la question de recherche principale a émergé.