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Gonzalo García de Santa María (1447-1521) : portrait d'un érudit aragonais

III. Généalogie et histoire familiale

Figure 11 : Arbre généalogique de Gonzalo García de Santa María selon J. Martín Abad.

(Source : J. MARTÍN ABAD, El enredijo de mil y un diablos…, p. 31)

Signalons-le en guise de remarque liminaire, cette généalogie est une reconstitution hypothétique. Elle est essentiellement tirée du Libro verde de Aragón, un ouvrage composé au début du XVIe siècle et connu à travers plusieurs manuscrits dont le contenu est parfois divergent114. Les informations que renferme cette source doivent être manipulées avec prudence du point de vue de la véracité historique. Remarquons toutefois que, dans la généalogie des Santa María de Saragosse, le Libro verde ne présente pratiquement aucune incohérence ni contradiction entre les divers manuscrits conservés. À défaut d’autres sources,

114 J’utilise l’édition récente de Monique Combescure, qui met en regard plusieurs manuscrits (El Libro Verde de

je suivrai, comme l’a fait Robert Brian Tate, la généalogie décrite dans le Libro verde, examinerai l’interprétation qu’en fait le chercheur britannique et l’amenderai ponctuellement115. J’utiliserai, comme point de départ et comme support visuel, l’arbre généalogique que Julián Martín Abad tire de la lecture de l’article de Robert Brian Tate (Figure 11).

L’arbre généalogique de Gonzalo García de Santa María comporte plusieurs points problématiques. Le premier concerne l’ascendance du juriste. Dans le Libro verde de Aragón, manuscrit 56-6-15 BC, se trouve l’affirmation suivante :

Del linaje de los Leuis, judios de Soria, del reyno de Castilla, fue uno q[ue] se conuertio, con su muger, que le dixeron Thomas Garcia de Santa Maria, her[man]o del obispo don Pablo de Burgos. Y entre otros hijos, de la dicha su muger, huuo a Gonçalo Garcia de Santa Maria, mercader, el qual caso, la segunda vez, con Brianda Sanchez, hija de Luys Sanchez, judios de padre y madre, como dicho es en el cap[itu]lo de Azach Avendino. Y de Brianda y de Gonçalo, conjuges, fueron hijos micer Gonçalo de Santa Maria y la madre de mossen Ramon Cerdan116.

Ailleurs dans le même manuscrit, nous lisons que Tomás García de Santa María « hauia sido judio y se baptizo en Soria »117. Enfin, un autre manuscrit, copié tardivement au XIXe siècle, laisse entendre que ce même Tomás García s’établit ensuite en Aragon118. Ainsi, à en croire le Libro verde, il existerait une branche castillane de la famille Santa María, anciennement Levi, implantée à Soria et à Burgos, et, issue de celle-ci, une branche aragonaise, à laquelle Gonzalo García de Santa María serait rattaché, par son grand-père Tomás. Celui-ci aurait été le frère du célèbre judéo-convers Pablo de Santa María (1350-1435), évêque de Burgos et auteur des Siete edades del mundo. Cette généalogie, adoptée par José Amador de los Ríos119, Manuel Serrano y Sanz120 et Luciano Serrano Pineda121 est mise en doute par Francisco Cantera

115 La consultation du fonds Robert Brian Tate de la BUdG montre que le chercheur a utilisé l’édition de Rodrigo Amador de los Ríos (« El Libro Verde de Aragón », éd. Rodrigo AMADORDELOS RÍOS, Revista de España, CV, 420, p. 547-579, CVI, 422, p. 249-288, CVI, 424, p. 567-603, 1885) ainsi que l’ouvrage de Manuel Serrano y Sanz (M. SERRANO Y SANZ, Orígenes de la dominación…) qui reproduit de longs fragments du Libro verde.

116 El Libro Verde…, p. 84. Je suis le manuscrit 56-6-15 BC, les trois autres versions manuscrites présentées sur la même double page ne présentant pas de variations significatives.

117 Ibid., p. 10.

118 « El linage de los judios de Soria de Castilla es de //fol. 207// los Levis ; vienen de uno que se convirtio con su muger y vino a este reino y le pusieron por nombre Thomas Garcia de Santamaria, hermano del obispo de Burgos, d[on] Pablo de Cartagena y entre otros hijos que el tuvo en su muger, fue uno Gonzalo Garcia de Santamaria, mercader, que caso con una hija de Luis Sanchez, judio de padre y madre » (Ibid., p. 224, manuscrit du Colegio de Abogados de Zaragoza, je souligne). L’interprétation du « este » est problématique : s’agit-il d’une référence intradiégétique (le royaume susdit de Castille) ou extradiégétique (le royaume de l’auteur, l’Aragon) ? Quoiqu’il en soit, la présence de Tomás García de Santa María en Aragon serait documentée en 1416 (sauf cas d’homonymie). Voir M. SERRANO Y SANZ, Orígenes de la dominación…, p. 502, n. 1.

119 J. AMADOR DELOS RÍOS, Historia social…, III, p. 93, n. I.

Burgos, qui la considère comme non prouvée122. Robert Brian Tate a signalé à juste titre que, dans le prologue au Dialogus pro ecclesia contra synagogam, Micer Gonzalo revendique lui-même sa parenté avec l’évêque de Burgos, qu’il qualifie de « patris mei amitinus » (« cousin de mon père » et, au sens strict, « fils de la tante de mon père »). De cette affirmation, le chercheur britannique déduit que Tomás García n’était pas le frère de Pablo de Burgos, mais le frère de la mère de celui-ci, comme le traduit l’arbre généalogique dessiné par Julián Martín Abad123. Si Norman Roth a ultérieurement contesté cette affirmation, je ne considère pas sa brève démonstration, qui s’appuie sur des arguments chronologiques et géographiques contestables, comme probante124. Plus problématique serait, en revanche, la confrontation entre les conséquences de cette généalogie et l’état de nos connaissances sur les origines de Pablo de Burgos. Celles-ci restant également très floues, il est néanmoins difficile d’avoir sur

121

L. SERRANO PINEDA, op. cit., p. 24.

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F. CANTERA BURGOS, op. cit., p. 378-379 : « Quedó indicado en el capítulo II que, según Amador de los Ríos, seguido por Serrano, el converso Tomás García de Sta. María, bautizado en Soria, fué también hermano de D. Pablo y D. Alvar. El aserto no tiene otra base que la afirmación del Libro verde ; mas no existe documento alguno que nos lo haya corroborado, por lo que estimamos gratuito el seguir asegurando la realidad de tal parentesco. Hemos examinado centenares de documentos y libros sobre los Santa María y en ninguno de ellos hemos tropezado con nada que pueda movernos a aceptar la hipótesis del asesor o notario Juan de Anchías [l’auteur supposé du Libro verde] ».

123 « Es el mismo Gonzalo quien da la respuesta en el prólogo a una de sus obras. Reivindica, en verdad, el parentesco con notable orgullo : “Nonnulli enim qui apud eos fuerunt excellentes viri, postea illuminati et ad fidem catholicam conuersi arcana eorum retexerunt. Cuius quidem rei domestico ipse cognitationis mee abundo exemplo. Reuerendus enim pater dominus Paulus de Sancta Maria Burgensis Episcopus patris mei amitinus in suo illo diuino libro quod scrutinium scripturarum inscribitur testatur apud judeos esse libellum quendam generationis Jesu Nazareni ubi multa falsa et absurda contra Christum eiusque discipulos continentur”. De esto se deduce claramente que Pablo descendía de una hermana de Tomás, i. e., Pablo era primo hermano del padre de nuestro Gonzalo » (R. B. TATE, « Gonzalo García… », p. 214-215). L’assertion de Gonzalo est reprise dans une note apposée sur une page liminaire du manuscrit des RARG : « Parentis hujus fuit amitinus episcopus Burgensis Paulu[s] de Santa Maria ut testat idem Gundisalvus in Prefatione ad tractatum de ecclesia et sinagoga » (G. GARCIA DE SANTA MARIA,Regum Aragonum res geste, Barcelona, BC, Ms. 992, fol. 1). Elle

avait été également commentée par Nicolás Antonio : « […] fue hijo de una hermana o de un hermano del padre o de la madre del obispo Pablo, puesto que según Nonio y los juristas se llaman amitinos entre sí los que han nacido de hermanos varón y hembra » (N. ANTONIO, Bibliotheca Hispana Nova, facs. de l'éd. de Madrid, 1783, Madrid : Visor 1996), I, p. 555. Tate opte pour une interprétation strictement étymologique du mot « amitinus » (fils de la tante du père), probablement du fait que le Libro verde établit la parenté avec les Santa María de Burgos à travers Tomás et non à travers son épouse.

124 « Tate also wrote briefly about Tomás in an article in which he argues, from the fifteenth-century Zaragoza historian Gonzalo García de Santa María’s Dialogus pro ecclesia contra synagogam, that Pablo was “descended from a sister of Tomás, i.e., he was first cousin to Gonzalo’s father”. The problem with this statement is obvious, for if Tomás lived in Zaragoza in 1416, according to a source cited by Tate himself, Pablo de Santa María could hardly be “descended” from his sister. (Possibly Tate misunderstood the Spanish word, which means not “descended from” but “related to”) » (N. ROTH, op. cit., p. 147). En ce qui concerne la chronologie, il semble en effet y avoir un décalage dans la généalogie établie par Robert Brian Tate puisque Tomás García serait en toute vraisemblance de l’âge de son neveu Pablo. Toutefois, ce décalage peut parfaitement être la conséquence d’une naissance précoce ou tardive et ne peut constituer à mon sens un argument définitif. Si c’est la disjonction géographique Burgos/Saragosse qui pose problème, je ne vois pas pourquoi les membres d’une fratrie ne pourraient se voir séparés dans le cours de leur vie. En ce qui concerne, par ailleurs, l’erreur d’interprétation par Tate d’un terme espagnol, je ne comprends pas à quoi Norman Roth se réfère puisque Robert Brian Tate s’appuie sur le texte latin cité plus haut.

ce point une opinion tranchée125. Autre objection possible : ne pourrait-on imaginer que Micer Gonzalo, inquiété par l’Inquisition au sujet de son origine conversa, s’inventât une parenté avec l’évêque de Burgos pour bénéficier de l’aura de celui qui fut un ardent pourfendeur de ses anciens coreligionnaires ? Faute d’indices archivistiques éclairants, je choisis par défaut de croire l’affirmation du juriste sur ses origines et de considérer comme probable l’ascendance reconstituée par Tate.

Suivons maintenant la branche aragonaise de l’arbre, pour nous consacrer à la descendance de Tomás García et de son épouse. D’après des documents réunis par Encarnación Marín Padilla, celui-ci se maria avec une Cavallería, du nom de Beatriz. En 1445, un de leur fils, Gonzalo, marchand, épousa Brianda Sánchez126. Le Libro verde précise qu’il s’agit d’un second mariage : « [Tomás García de Santa María] entre otros hijos, de la dicha su muger, huuo a Gonçalo Garcia de Santa Maria, mercader, el qual caso, la segunda vez, con Brianda Sanchez »127. Des frères et sœurs de Gonzalo García père, on ne sait rien, pas plus que de sa première épouse. On connaît, en revanche, l’ascendance complète de sa seconde épouse, Brianda Sánchez, fille d’Alazar Uluf, alias Luis Sánchez, après sa conversion128. Si l’on en croit le Libro verde, malgré les doutes sur l’identité réelle de cette seconde femme129, le mariage de Gonzalo père et de Brianda Sánchez aurait été doublé de

125 Si l’on accepte cette reconstitution, il faut donc comprendre que, des Levi de Soria, une fille s’unit à un Levi de Burgos (les parents de Pablo de Santa María), qu’un fils (Tomás, le grand-père de Micer Gonzalo) émigra en Aragon et que toutes les branches prirent pour nom de baptême « Santa María ». Or que sait-on des Levi/ Santa María de Burgos ? Francisco Cantera donne un certain nombre d’informations sur les parents d’Alvar et de Pablo de Santa María, « Ishaq Leví » et une certaine « Doña María » (F. CANTERA BURGOS, op. cit., p. 59-60 et 286-287). Au sujet de cette dernière il suggère qu’elle serait issue de la famille Benveniste. Il indique aussi que « el Ms. 18192 de nuestra BN dice que las armas de la referida señora eran “una M con una S atravesada, entrambas de oro en campo colorado con una corona encima de las letras en el propio escudo” ». J’ai consulté à l’AHPZ un arbre généalogique de la famille Santa María de Burgos (Híjar, P/1-228-1666). Ce document, datant probablement du XVIIe siècle et auquel il faut donner un crédit relatif, mentionne comme fondateurs de la lignée, par leurs noms de convers, les géniteurs de Pablo de Burgos et de ses frères et sœurs : « Goncalo de Santa Maria vecino de la çiudad de Burgos de linage hebreo, [lequel] caso con dona Maria Suarez de su misma ley y calidad [...] ». Jean-Pierre Jardin a par ailleurs commenté l’apparition au XVIe siècle de plusieurs légendes concernant de prétendues origines chrétiennes et même nobles ou royales des Santa María, récits visant à justifier l’ascension sociale des membres d’une famille converse à l’époque où les statuts de pureté de sang se mettent en place (Jean-Pierre JARDIN, La littérature chronistique en Castille aux XIVe et XVe siècles, Paris, Thèse dactylographiée de

l'Université de Paris III, 1995, p. 292-294).

126 E. MARÍN PADILLA, Panorama de la relación…, p. 176 et 283. Voir aussi p. 242, 290-291, 421-422, 436, 440, 444, 453, 461, 484, 715, 718, 720, 802, 842.

127 El Libro Verde…, p. 84.

128 Ibid., p. 10.

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Manuel Serrano soupçonne une erreur à son sujet car il exhume de l’APZ deux documents datant de 1466 et mentionnant une Brianda Sánchez, épouse de Juan Ruiz (M. SERRANO Y SANZ, Orígenes de la dominación…, p. 152). Il faut exclure qu’il s’agisse d’un remariage de l’épouse de Gonzalo García père. En effet, en 1465, celui-ci est toujours en vie, comme nous le démontrerons plus bas et, dans les documents de 1466 cités par Serrano, sont mentionnés plusieurs enfants de Brianda Sánchez et Juan Ruiz. Manuel Serrano envisage une possible homonymie mais la considère peu probable, sans expliquer pourquoi. Je n’écarte pas pour ma part l’hypothèse de l’homonymie, peut-être au sein de la même famille. En effet, tous les descendants des Santa

l’union des enfants issus du premier mariage de chacun des deux conjoints, Violante de Santa María et Francisco de la Caballería130. On constate ici une différence notoire avec l’arbre dessiné par Julián Martín Abad, qui fait des époux Violante de Santa María et Francisco de la Caballería des demi-frères, issus du même père. Cette construction, assurément fautive, provient de l’article de Robert Brian Tate131, qui ne justifie par aucun autre document l’établissement d’une telle parenté132.

En passant à la génération suivante, nous en arrivons à Micer Gonzalo et à ses frères et sœurs. Je viens de déterminer qu’il avait une demi-sœur par son père, Violante de Santa María. En suivant toujours le Libro verde, nous apprenons qu’il avait également une sœur : « Y de Brianda y de Gonçalo, conjuges, fueron hijos micer Gonçalo de Santa Maria y la madre de mossen Ramon Cerdan »133 voir même d’autres frères et soeurs selon un autre extrait : « Estos dos conjugues, entre otros hijos, huuieron a micer Gonçalo de Santa Maria y a la muger de mossen Galacian Cerdan »134. J’ai retrouvé la trace de cette sœur, oubliée par Tate, dans deux documents d’archives qui confirment son ascendance et sa descendance. Il s’agit de deux écritures de remise d’un cens qui était versé à Gonzalo García de Santa María père depuis 1457135. Dans ces documents, on apprend que la sœur de Micer Gonzalo, épouse de Galacián Cerdán, s’appelait Beatriz de Santa María et qu’elle reçut de son père, le 7

María et des Sánchez (dont les noms se répètent avec fréquence) ne sont pas désignés, et il semblerait que ces trois familles (Santa María, Sánchez et Ruiz) aient conclu des alliances matrimoniales récurrentes. Ainsi serait-ce le cas d’un frère de Miserait-cer Gonzalo, marié à une Ruiz. Qu’il passe ou non par Brianda, le lien avec des Sánchez de Saragosse est en tout cas confirmé par un procès conservé à l’AHPZ (Procesos inquisitoriales, J/17/4, microfilm 90/6).

130 « La suso dicha Brianda Sanchez, hija de los dichos, q[ue] todos tres fueron judios, caso con Fran[cis]co de la Cauall[eri]a que hauia sido judio ; y estos dos, Fran[cis]co de la Cauall[eri]a y Brianda Sanchez, huuieron un hijo que tambien se llamo Fran[cis]co de la Caualleria, como su padre. Fran[cis]co de la Cauall[eri]a, padre de Fran[cis]co suso dicho, murio ; y Brianda Sanchez, su muger, y su hijo Fran[cis]co casaron, madre y hijo, con

padre y //fol. 5v// hija que fueron Gonçalo Garcia de santa Maria y Violante de Santa Maria, hijo y nieta de Thomas Garcia de Santa Maria que hauia sido judio y se baptizo en Soria, como abaxo diremos », (El Libro

Verde…, p. 10, je souligne).

131 « Por su primer matrimonio entró en relación con los Caballería, y el hijo de esta unión se casó con la hija tenida en segundas nupcias, Violante de Santa María » (R. B. TATE, « Gonzalo García… », p. 215).

132 Il est curieux de constater que dans l’index de l’édition du Libro verde de Monique Combescure et Miguel Ángel Motis Dolader, on retrouve au nom « Violante de Santa María » la description suivante : « hija de Gonzalo García de SANTA MARÍA y Brianda SÁNCHEZ, mujer de Francisco de la CAVALLERÍA », avec un renvoi aux pages dans lesquelles il est clairement expliqué que Violante n’est pas la fille de Brianda Sánchez, mais d’un premier mariage. À la page 85 (à laquelle l’index ne nous renvoie pas), un des quatre manuscrits confond manifestement Violante de Santa María avec une autre sœur de Gonzalo, mariée à un Cerdán (j’en parlerai plus loin). Il s’agit sans le moindre doute d’une erreur : le nom de cette autre sœur étant inconnu de l’auteur du Libro verde, le copiste du manuscrit 1282 AHN, en voulant combler un blanc, a fait un amalgame avec la demi-sœur connue de Micer Gonzalo et a introduit une confusion.

133 El Libro Verde…, p. 84.

134

Ibid., p. 10.

135 AHN, Sección Nobleza, PARCENT, C.184, D.17 (document du 17 mai 1531) et D.21 (document du 4 février 1539).

octobre 1465, plusieurs rentes, dont le cens que mentionnent les écritures susdites. Elle transmit ce cens en partie à sa fille Brianda, épouse de Miguel Cerdán, en partie à son fils Ramón. On apprend également qu’elle rédigea son testament le 24 avril 1490. Ces écritures confirment et complètent donc les données tirées du Libro Verde136. En ce qui concerne les autres membres de la fratrie, Robert Brian Tate mentionne, à partir d’un document édité par Manuel Serrano, une sœur nommée Leonor137. Il cite également deux frères, Juan et Nicolás. En ce qui concerne le premier, mari de Violante Ruiz, qui apparaît dans divers documents de l’époque138, j’ignore comment le professeur Tate le rattache directement à la fratrie. Pour ce qui est de l’autre frère, Nicolás, Robert Brian Tate ne cite pas explicitement sa source. Il développe probablement la mention rapportée par Henry Charles Lea, qui évoque un « N. de Santa María » marié à la récurrente figure de Violante Ruiz139. Robert Brian Tate évoque ici une homonymie fortuite dans le nom de l’épouse. Pour ma part, je suspecte plutôt une transcription erronée de l’abréviation « N. »et préfère écarter l’existence de ce frère nommé Nicolás, faute d’avoir connaissance d’autres documents140. Notons pour finir que plusieurs membres de la fratrie moururent avant le juriste et furent enterrés au monastère de Saint-François, à Saragosse141.

Enfin, pour en venir au mariage et à la descendance de Micer Gonzalo, le Libro Verde rapporte que :

136 La descendance complète de Galacián Cerdán et son épouse se trouve aux pages 12-15 de El Libro Verde….

137 « 8 de enero de 1486. Leonor de Santa Maria, hija de Gonzalo Garcia de Santa Maria, quondam, recibe del clavero de la aljama judía de Uncastillo 400 sueldos de un censal (A.P.Z. Juan de Altarriba) » (M. SERRANO Y

SANZ, Orígenes de la dominación…, p. 48-49, n. 2). À partir de ces documents d’archives, on sait donc par ailleurs que Gonzalo père mourut entre 1465 et 1486.

138 Un certain feu Juan de Santa María, marié à Violante Ruiz, apparaît en effet dans l’index du Libro verde, mais son ascendance n’est pas explicitée : « Biolante Ruiz, viuda, muger de Joan de Santa M[ari]a, vezina de Çaragoça, heretica judia, relaxada en persona en 18 de junio de 1486 » (El Libro Verde…, p. 212). Manuel Serrano retranscrit un document notarial qui le donne pour mort en 1462 : « 14 julio de 1462 : Violante Ruiz, viuda de Juan Garcia de Santa Maria, como tutora de sus hijos Gonzalo, mercader, Pedro, Juan, Brianda y Beatriz, […] » (M. SERRANO Y SANZ, Orígenes de la dominación…, p. 502 n. 1).

139 « Auto 11. 1486. A 28 de julio, Biernes en la plaza de la seo, predicó el Maestro Crespo, fueron condenados al fuego [...] 6. Violante Ruys muger de N. de Santa María siendo cristiana hizo ceremonias de Judíos comía carne en días prohibitos, nunca se santiguava ni arrodillava al alzar la ostia. Quemáronla »(Henry Charles LEA,

op. cit., I, p. 860). Il y a une deuxième occurrence : « A 10 de febrero Domingo, en la seo, predicó el Maestro Alfonso forea, canónigo de nuestra Señora y salieron penitenciados en el 1.[…] 4. Manuel de Tudela pontero, por aver ydo a Villanueva muchas vezes a persuadir a una mujer que se retatasse de lo que avía testificado contra