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Si le corps du texte et la plupart des annotations marginales présentent une unité de main, une vingtaine de notes de lecture doivent être attribuées à d’autres scripteurs. Certaines

33 Cette drôlerie ne signale rien de particulier. La glose qui figure à côté apporte des précisions sur la ville de Lyon citée dans le texte : « Galli1 oppidum juxta Renum, quod Renum alluit, cis Renum ».

sont de mains non identifiées34, d’autres de Jerónimo Zurita35. L’écriture de ce dernier, par ailleurs bien documentée36, peut être reconnue par la comparaison avec la mention qui, au folio 182v, clôt le manuscrit, mention rédigée et signée par Zurita lui-même :

Es de advertir que esta historia parece haverse trasladado en latin por micer Gonzalo Garcia de Stancta Maria de los buenos letrados que uvo en su t[iempo] en el Reyno de Aragon, de la historia vulgar impressa de Gauberto Fabricio de Vagad monge de St. Bernardo, sacando a la letra della todo lo que entendio que pertenecia a la historia, dexando la rhetorica vana del dicho padre, y sus grandes impertinencias, y sin añadir ni poner cosa alguna de diligencia y estudio suyo. Quanto a la relacion de las cosas que tocavan a la memoria de los hechos y sucessos passados. Geromo Çurita [signature].

V. Reliure

Le volume possède une reliure ancienne de 300 x 220 mm. C’est une reliure à recouvrement en parchemin souple avec trois nerfs de cuir apparents sur le plat. Elle est en assez bon état, quoique entamée en haut du plat inférieur et ouverte dans la partie inférieure du dos. Des restes de lanières de peau servant à la fermeture sont encore visibles. Un fragment de parchemin portant un texte en écriture latine gothique d’un module très petit, avec rubriques et initiales en couleur, a été utilisé pour renforcer le dos.

Sur le dos du volume, à l’anglaise, en écriture gothique de grand module et réalisée avec une encre marron, figure le texte suivant : « G[u/o]nd. Ga[r.] Histor. Aragoniae ». Deux étiquettes, avec des cotes bibliographiques anciennes, recouvrent certaines lettres.

Sur le plat supérieur, en haut, au centre, en écriture cursive tracée à l’encre noire et en partie effacée, apparaît la mention :

34 Fol. 3v (« Just. Arag. »), 16 (« Ramirus fuit legitimus »), 23 (« Sanctus Victorianus », « Graus »), 23v (« An. 1081 », « Bolea », « Gradus », « 1094 »), 47 (« 1137 »), 55 (« Turolium »), 58v (« Laurentius Oscensis » et le trait soulignant une partie du corps du texte), 90 (« excusatio a defectione », note encadrée).

35

Fol. 11v (« Petrus Ataresius », « Dinus Martinus de Cercito »), 12 (« Sancius Garcezii rex sine sobole moritur »), 12v (« Ut possent regem alium vel paganum eligere »), 13 (« De duobus principibus qui post obitum regis Sancii Garcezii regnum obtinuisse traduntur »), 23v (« Pomares » et le trait soulignant une partie du corps du texte), 96v (« Por la escritura destos nombres parece que se traslado esto de la historia impressa de Gauberto »), 130v (« Alfonsus ex Sardos reversus mastrucatus patrem salutat »), 170 (« Sacrilegus Antonius de Luna »), 171 (« Joannes Lupus de Gurrea », « Por la de Gauberto de donde esto se traslada al tio de doña Maria de Padilla que se llamava de Finestrosa, camarero mayor del rey don Pedro de Castilla »).

36 Nombreux sont les manuscrits où la main de Zurita a été identifiée. Voir par exemple les notes marginales du manuscrit Z du Libro del conosçimiento de todos los rregnos et tierras e señoríos que son por el mundo et de las

señales et armas que han (Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Cod. hisp. 150). Par ailleurs, José Javier Iso

annonçait, en 2008, le lancement par l’Institución Fernando el Católico d’un projet de digitalisation des papiers et des autographes de Zurita appartenant à la Colección Salazar de la RAH. Cf. José Javier ISO « Presentación a

[L…] cronica del Reyno de Aragon | desde sus principios hasta la muerte del | rey don Alonso de Napóles, cuio au- | tor fue micer Gonº Garcia de Santa Maria. | Es a la letra […] del […] G[auberto] | del monje […] la rhetorica v[…]

Plus bas, au centre, on peut lire : « esto aqui » et « Lo esencial de Gonzalo Garcia esta en la historia | del Rey Catho. […] MccccLxxx[ix] »37. Dans ces trois mentions, plusieurs ensembles scripturaux sont à distinguer. Concernant le premier bloc, la première ligne (« [L…] cronica del Reyno de Aragon ») semble écrite avec une plume légèrement plus épaisse que les lignes suivantes ; par ailleurs le g – en un seul trait avec une crosse droite – ne présente pas la forme habituellement répertoriée chez Zurita, et dont on a un exemple dans les lignes suivantes. De « desde sus principios » à « la rhetorica v[…] », il s’agit sans hésitation de la main de Zurita. Le syntagme « esto aqui » à demi effacé est d’attribution douteuse. Enfin, il est très difficile de se prononcer sur l’écriture de la dernière mention car elle a été en grande partie repassée.

Les annotations portées sur la reliure apportent une indication quant à la date de sa réalisation. Le fait que Zurita ait écrit dessus donne 1580 comme terminus ante quem. Le filigrane observé sur une page de garde finale confirmerait une datation dans la deuxième moitié du XVIe siècle.

VI. Pages de garde et ex-libris

Sur la première page de garde, dans une écriture cursive qui semble dater du XVIIe

siècle, figure l’indication suivante : « Parentis hujus fuit amitinus episcop[us] Burgensis Paulu[s] | de Santa maria ut testat[ur] idem Gundisaluus in p[rae]fatio ad tra[c]38 | tat[um] de eccl[esi]a et sinagoga » [Pablo de Santa María, évêque de Burgos fut le cousin de son père, comme l’affirme ce-même Gonzalo dans la préface au traité sur l’Église et de la Synagogue]. Le commentaire est suivi de ce qui semble être une ancienne cote bibliographique.

los Anales de Zurita [buscador en red] », Zaragoza : Institución Fernando el Católico, 2008, disponible en ligne : http://www.dpz.es/ifc2/libros/zurita/presentacion_zurita.pdf [réf. du 11/07/2012], p. 14.

37 Cette dernière phrase fait référence à la mention de Gonzalo García de Santa María par Zurita dans l’Historia

del rey Don Hernando el Católico au moment des Cortes de 1498. Cf. Jerónimo ZURITA, Historia del rey Don

Hernando el Católico : de las empresas y ligas de Italia, ed. electrónica coord. por J. J. ISO, éd. Pilar RIVERO y Julián PELEGRÍN, Zaragoza : IFC, 2005, disponible en ligne : http://ifc.dpz.es/publicaciones/ver/id/2423 [réf. du 29/01/2011], livre III, chapitre XXX. Toutefois, l’ouvrage de Gonzalo résumé à cet endroit par Zurita n’est pas les RARG mais une généalogie agrémentée d’un traité justifiant la possibilité de la sucession féminine au trône d’Aragon (voir infra p. 148).

dessous figure le tampon « Biblioteca de Cataluña - Barcelona » avec les quatre barres et une croix centrale39. Au verso, en haut, à gauche, est mentionnée la cote actuelle du manuscrit.

Une note collée sur le deuxième folio de garde, peut-être de Gallardo40, reprend le texte du plat supérieur, non sans commettre une erreur dans la lecture de la date finale :

Parece que dice assi | de mano de Çurita : | Latina Cronica Cronica del reyno de Aragon | desde sus principios hasta la muerte del | Rey don Alonso de Nápoles, cuio au- | tor fue micer Gonº Garcia de Sta Maria | … | Es a la letra trasladado…| del monje … la rhetorica. | Por las palabras de los dos ultimos renglones parece | que quiso decir lo mismo q[ue] esta dentro del libro en | la plana ultima a saber es que esta historia es un | traslado de la cronica de Fabricio Gauberto | Fabricio de Vagad, monge de Sta Fe, dexando | su mala rethorica [sic] etca | En medio parece q[ue] dice assi : | Lo essencial individual de Gonzalo Garcia esta en la historia | del Rey Catho en los sucesos del ano M.CCCC.LXXXXII

Sur la première page de texte (folio 3) un ex-libris nous apprend sans surprise que ce livre a appartenu à « Hie. Surit1 » (Jerónimo Zurita)41.

VII. Synthèse et interprétation