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8.1. Objectifs et hypothèses

Dans cette troisième étude, nous avons demandé à des jeunes adultes et des adultes âgés d’apprendre toutes les listes de paires de mots en utilisant la stratégie d’imagerie. En faisant cela, nous nous assurons que les participants ne changent pas de stratégie au fil des listes de paires de mots. Nous avons vu dans la deuxième étude que les jeunes adultes changent davantage de stratégie que les adultes âgés. Or, nous n’avons pas observé de différence d’âge en ce qui concerne l’amplitude de la variabilité intra-individuelle dans les performances en mémoire épisodique. Il est envisageable que l’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique résulte à la fois de changements stratégiques mais également de variations dans la capacité à exécuter une stratégie. Le but de cette troisième étude est donc d’examiner si les adultes âgés varient davantage dans l’exécution de la stratégie d’imagerie que les jeunes adultes.31 Nous avons déjà défini au chapitre 2 ce que nous entendons par le terme d’exécution stratégique, qui correspond aux performances obtenues par un individu lorsqu’il utilise une certaine stratégie. Bien que cela n’ait encore jamais été étudié avant, il est probable que l’amplitude de la variabilité dans l’exécution d’une stratégie soit importante, et qu’elle soit plus importante chez les adultes âgés que chez les jeunes adultes.

Nous considérons que la variabilité dans l’exécution de la stratégie d’imagerie n’est pas adaptative et de ce fait nous postulons une corrélation négative entre les performances en mémoire épisodique et l’amplitude de la variabilité dans l’exécution de la stratégie d’imagerie dans les deux groupes d’âge.

Nous faisons également l’hypothèse que la variabilité intra-individuelle dans l’exécution de la stratégie d’imagerie devrait être due à des variations dans la qualité des images générées. Pour cette raison, nous avons demandé aux participants d’évaluer la qualité des images générées après chaque paire de mots. Selon nous, la variabilité dans la qualité des images générées devrait corréler négativement avec la qualité moyenne des images ainsi qu’avec le niveau de performance moyen dans l’épreuve d’apprentissage de paires de mots. Comme une étude (Robinson et al., 2006) a précédemment montré que les jeunes adultes mettent moins de temps en moyenne pour générer une image interactive (5 secondes) que les adultes âgés (7 secondes), nous nous attendons à ce que la qualité des images soit globalement moins bonne chez les adultes âgés que chez les jeunes adultes. Nous nous attendons également à ce que la qualité des images générées soit plus variable chez les adultes âgés que chez les jeunes adultes.

H1 : La sélection stratégique des jeunes adultes et des adultes âgés diffère. Les jeunes adultes devraient utiliser davantage la stratégie d’imagerie que les adultes âgés.

H2 : La variabilité intra-individuelle dans les performances en mémoire épisodique devrait être plus importante chez les adultes âgés que chez les jeunes adultes lorsque les participants ont pour consigne de générer des images mentales pour chaque paire de mots.

31 Nous avons décidé d’investiguer les différences d’âge dans la variabilité d’exécution de cette stratégie étant donné que c’est la stratégie la plus souvent rapportée par les participants dans les deux premières études.

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H3 : La variabilité intra-individuelle des performances en mémoire épisodique devrait corréler négativement avec le pourcentage de paires de mots correctement rappelés dans les deux groupes d’âge lorsque les participants génèrent des images pour chaque paire de mots.

H4 : La variabilité intra-individuelle dans la qualité des images générée devrait être plus forte chez les adultes âgés que chez les jeunes adultes. Par ailleurs, la qualité moyenne des images générées devrait être plus faible chez les adultes âgés que chez les jeunes adultes.

H5 : L’amplitude des variations dans la qualité des images devrait corréler positivement avec la variabilité intra-individuelle des performances en mémoire épisodique et négativement avec le pourcentage de mots correctement rappelés dans les deux groupes d’âge.

8.2. Méthode

8.2.1. Participants

Les caractéristiques des échantillons de jeunes adultes et d’adultes âgés figurent dans le tableau 19.

Précisons qu’ils parlent tous le français depuis 5 ans au minimum. Les jeunes adultes et les adultes âgés ont été recrutés dans le cercle de connaissances d’une étudiante de master. Le pourcentage de femmes ne diffère pas dans les deux groupes d’âge tout comme le pourcentage de droitiers. Il y a plus de droitiers et de femmes que de gauchers et d’hommes dans les deux groupes. Le nombre d’années d’études tend à être plus élevé chez les jeunes adultes que chez les adultes âgés (t(58) = 1.88, p = .065). Les jeunes adultes tendent également à se décrire en meilleure santé que les adultes âgés (t(58) = 1.98, p = .052). Les jeunes adultes dans cette étude sont légèrement plus âgés que les jeunes adultes (M = 24.63) dans les deux études précédentes (M = 21.63, dans l’étude 1 et M = 22.39, dans l’étude 2). En revanche, les adultes âgés sont ici plus jeunes (M = 65.13) que les adultes âgés des études 1 (M = 70.50) et 2 (M = 69.50). Il y a un pourcentage d’hommes et de femmes équivalent dans les deux groupes d’âge, ce qui n’était pas le cas dans les deux études précédentes.

Pour terminer, même si le nombre d’années de scolarité des jeunes adultes est comparable dans les trois études, les jeunes adultes dans cet échantillon ne sont pas tous des étudiants (en psychologie) contrairement aux jeunes adultes des études 1 et 2.

8.2.2. Matériel et tâches

Les épreuves utilisées sont exactement les mêmes que celles administrées dans les deux premières études, à l’exception de deux tâches, le VVIQ (un auto-questionnaire sur la vivacité des images) et l’épreuve de Comparaison de Nombres (une épreuve de vitesse de traitement). Ces deux épreuves ont été ajoutées pour déterminer si les aptitudes qu’elles mesurent corrèlent avec la qualité des images générées dans l’épreuve d’apprentissage de paires de mots. Par ailleurs, la tâche d’apprentissage de paires de mots a été légèrement modifiée dans le groupe des jeunes adultes.

Nous présentons chacune des épreuves selon leur ordre d’administration.

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Tableau 19 : Caractéristiques de l’échantillon des jeunes adultes et des adultes âgés dans l’étude 3 Jeunes adultes

(N = 30)

Adultes âgés (N = 30)

Variable M ET M ET

Age 24.63 3.47 65.13 4.99

Etendue d’âge 19-30 60-78

% de femmes 53.3 50

Nombre d’années d’études

14.80 2.71 13.50 2.65

Santé 4.33 .55 4.00 .74

Note : M = moyenne, ET = écart-type

Apprentissage de paires de mots

Pour éviter un effet plafond chez les jeunes adultes, il a été décidé d’augmenter le nombre de paires de mots par liste de 25 à 30. En effet, dans les deux études précédentes, les jeunes adultes rappellent en moyenne plus de 70 % des paires de mots alors qu’ils n’utilisent pas tous la stratégie d’imagerie pour apprendre toutes les paires de mots. Comme nous faisons l’hypothèse que les adultes âgés présentent une variabilité dans l’exécution de la stratégie d’imagerie plus importante que les jeunes adultes, il faut s’assurer de ne pas réduire artificiellement la variabilité dans le groupe des jeunes adultes en raison d’une tâche trop facile. Or, avec des listes de 25 paires de mots, et si les jeunes adultes utilisent sur toutes les paires de mots la stratégie d’imagerie, il est fort probable qu’ils parviennent à rappeler entre 80 % et 90 % des paires de mots, ce qui pourrait réduire ensuite considérablement l’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique. Comme chaque liste comporte 30 paires de mots, il a été décidé d’administrer 5 listes de paires de mots au lieu de 6 listes (hormis la liste d’entraînement). Ce choix a été motivé afin de ne pas rendre l’administration de la tâche trop longue. Une autre modification concerne la composition des listes de paires de mots32. Celle-ci respecte toujours les critères énoncés dans la première étude. Il s’agit de noms concrets désignant des objets, des animaux, des lieux, des personnes, des aliments, des éléments naturels, des meubles, des moyens de transport, des parties du corps humain ou des vêtements. Tous les mots comportent entre une et trois syllabes. Les paires des mots ont été constituées de façon à ce que les deux mots d’une même paire ne présentent pas d’associations trop évidentes (coiffeur-ciseaux, chien-chat), ne comportent pas de syllabes en commun (marteau-manteau, cheval-cheveu) et ne commencent pas par la même lettre de l’alphabet. Chaque liste de paires de mots comporte le même nombre de noms d’animaux, d’objets, etc. (voir Annexe 5). Par ailleurs, nous nous sommes assuré que la fréquence d’apparition subjective moyenne et la valeur d’imagerie moyenne des mots ne diffèrent pas entre les listes (fréquence subjective des mots, M = 4.58, ET = 1.00 ; F(5, 354) < 1, ns ; valeur d’imagerie des mots, M = 6.44, ET = 0.37 ; F(5, 354) = 1.04, ns). Comme dans les précédentes études, les adultes âgés ont mémorisé des listes de 15 paires de mots (les premières paires de mots issues des listes de 30 paires de mots administrées aux jeunes adultes).

32 Il ne s’agit que d’une légère modification étant donné que la plupart des mots sont issus des listes de paires de mots utilisées dans les études 1 et 2.

120 VVIQ (Marks, 1973)

Le VVIQ est un auto-questionnaire de 16 items visant à évaluer l’aptitude à se former des images (voir section 3.2.4 de ce manuscrit ; Annexe 6). Cet instrument comporte deux parties. Dans la première partie, les 16 items doivent être évalués sur une échelle en 5 points, de 1 (aucune image à l’esprit) à 5 (image parfaitement claire comme une perception) en gardant les yeux ouverts. Dans la deuxième partie, les mêmes items doivent être évalués sur l’échelle en 5 points en gardant les yeux fermés. Dans notre étude, nous utilisons le score total qui se calcule sur l’ensemble des 16 items et des deux parties (score minimum = 32, maximum = 160).

Comparaison de nombres (Ekstrom, French et Harman, 1976)

L’épreuve de comparaison de nombre est une épreuve de vitesse de traitement provenant du French Kit (voir Annexe 7). Elle est composée de deux parties. Dans chaque partie, les participants disposent de 90 secondes pour déterminer le plus vite possible si des séries de nombre sont identiques ou différentes. Lorsque les séries sont identiques, les participants écrivent un « O » pour oui sur la même ligne. En revanche, si les séries sont différentes, ils écrivent un « N » pour non. Dans chaque partie, il y a 48 comparaisons de séries à effectuer. Le score utilisé dans cette étude correspond au nombre de comparaisons correctes moins le nombre de comparaisons fausses dans chacune des parties. Les scores vont de 0 à 48 pour chaque partie. Dans les analyses, nous utilisons le score total pour les deux parties (minimum = 0 ; maximum = 96)

8.2.3. Procédure

L’expérience se déroule sur une séance d’environ 1h30. Les passations se déroulent de manière individuelle dans une salle de laboratoire ou au domicile des participants33. L’expérimentateur reste à côté des participants tout au long des épreuves. Les participants sont tout d’abord informés du but de l’expérience et signent une déclaration de consentement. Ils remplissent un questionnaire socio-démographique et commencent l’administration des épreuves cognitives par une épreuve informatisée de mémoire de travail (Reading Span). A la suite du Reading Span, les participants apprennent la liste d’entraînement dans la tâche d’apprentissage de paires de mots, ensuite ils remplissent le questionnaire stratégique global, le VVIQ et continuent l’épreuve d’apprentissage de paires de mots en réalisant l’apprentissage de cinq nouvelles listes de paires de mot. S’ensuivent l’administration d’une épreuve de temps de réaction simple informatisée, la passation d’une épreuve de vitesse de traitement papier-crayon (Comparaison de nombres) et la passation d’une épreuve de vocabulaire papier-crayon (Mill Hill).

Liste d’entraînement

Durant la présentation des consignes, les jeunes adultes sont informés qu’ils doivent mémoriser des listes de 30 paires de mots. Les adultes âgés sont informés qu’ils doivent mémoriser des listes de 15 paires de mots. La procédure pour la liste d’entraînement est identique à celle décrite dans l’étude 1.

Lorsque le rappel indicé de la liste d’entraînement est terminé, les participants sont invités à remplir le questionnaire stratégique global. Une fois ce questionnaire rempli, les participants complètent le VVIQ.

33 Je remercie Dolwenn Singer, ancienne étudiante de master en psychologie, pour son aide dans la récolte de données effectuée dans cette étude. Les participants vus à domicile ont été priés de couper leur téléphone afin d’empêcher toute interruption ou dérangement durant la passation des épreuves.

121 Listes 1 à 5

Par la suite, il est mentionné aux participants qu’ils vont devoir apprendre de nouvelles listes de paires de mots en n’utilisant que la stratégie d’imagerie. Les consignes données aux participants stipulent les points suivants. Il leur est donné en exemple qu’il est possible de s’imaginer et se créer dans son esprit une image d’un robot qui mange un caramel avec la paire de mots « caramel-robot ».

Il leur est indiqué qu’ils devront s’imaginer pour chaque paire de mots une scène et indiquer après chaque paire de mots à quel point l’image interactive générée est vivace sur une échelle de Likert en 5 points avec les repères suivants (1 = aucune image, 3 = image moyennement claire et vivace, 5 = image parfaitement claire). Il n’y a pas de limite de temps pour répondre à cette question. Les participants sont toutefois priés de prendre le moins de temps possible pour préciser le niveau de vivacité des images créées. S’ils ont compris les consignes, ils apprennent une liste de familiarisation de 6 paires de mots en créant pour chaque paire de mots une image dans leur tête. Après chaque paire de mots, ils évaluent sur l’échelle de Likert en 5 points la vivacité de l’image créée. Une fois la liste de familiarisation accomplie, il leur est à nouveau précisé oralement qu’ils ne doivent pas utiliser d’autre stratégie que l’imagerie pour apprendre cette liste de paires de mots même si cette stratégie ne semble pas leur convenir. Dès que les participants sont prêts, ils pressent sur un bouton pour commencer à mémoriser la première liste de paires de mots.

Après l’apprentissage et le rappel de la liste 1, les participants peuvent prendre une pause de quelques secondes. Ils sont informés qu’ils vont devoir ensuite apprendre d’autres listes de paires de mots. Comme la procédure dans les listes 2, 3, 4, et 5 est identique à celle dans la liste 1, les participants n’étudient pas de liste de familiarisation à partir de la liste 2. Entre chaque liste de paires de mots, les participants peuvent prendre une pause de quelques secondes s’ils le souhaitent.

8.2.4. Scores utilisés

Comme dans les études 1 et 2, nous avons calculé le pourcentage de paires de mots correctement rappelés dans la liste l‘entraînement, le pourcentage moyen de paires de mots correctement rappelés au travers des listes 1 à 5 (qui correspond au score d’exécution de la stratégie d’imagerie), ainsi que l’écart-type intra-individuel sur le pourcentage de paires de mots correctement rappelés au travers des listes 1 à 5 (qui correspond au score de variabilité dans l’exécution de la stratégie d’imagerie). Au travers du questionnaire global, nous avons calculé un score de sélection stratégique sur chacune des sept stratégies.

Dans cette étude, nous avons pu calculer dans chacune des 5 listes de paires de mots un indice moyen de qualité des images générées ainsi que l’écart-type intra-individuel de la qualité des images générées. Nous utilisons dans les analyses statistiques trois indices. Premièrement, la moyenne de l’indice moyen de qualité des images au travers des 5 listes de paires de mots (Imagerie M).

Deuxièmement, la moyenne de l’écart-type intra-individuel de la qualité des images au travers des 5 listes de paires de mots (Imagerie ETi). Troisièmement, un indice de changement dans la qualité des images qui se calcule en soustrayant la qualité moyenne des images générées dans les listes 4 et 5 par la qualité des images générées dans les listes 1 et 2 (Chgt imagerie).

8.3. Résultats

La présentation de nos résultats suit plusieurs étapes : 1) Les données relatives aux différences d’âge concernant les épreuves cognitives; 2) Le pourcentage de mots correctement rappelés et les indices

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de sélection stratégique dans la liste d’entraînement ; 3) Le pourcentage moyen de mots correctement rappelés dans les listes de paires de mots 1 à 5 ; 4) L’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique et de la variabilité dans la qualité des images dans les deux groupes d’âge ; 5) Les corrélations entre les indices relatifs à la qualité des images créées, le pourcentage moyen de mots correctement rappelés et à la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique.

Tableau 20: Statistiques descriptives pour les performances des jeunes adultes et des adultes âgés dans la liste d’entraînement et dans les épreuves cognitives de contrôle

Jeunes adultes Adultes âgés d de

Cohen

Variables M ET M ET t(58)

Liste d’entraînement 34.77 26.31 17.33 18.07 2.99** 0.79

Mill Hill 23.33 4.07 26.90 4.37 -3.27** 0.85

Reading Span 9.77 2.96 8.47 3.29 1.61 0.42

TR Simple M 301.39 44.65 336.41 70.63 -2.30* 0.61

TR Simple ETi 71.23 15.86 85.89 27.17 -2.55* 0.68

TR Simple CV .24 .05 .26 .07 -1.19 0.33

Comparaison de nombre

51.80 8.56 41.73 10.29 4.12*** 1.07

VVIQ 130.20 18.51 146.00 13.44 -3.78*** 0.99

Note : M = moyenne, ET = écart-type, ETi = écart-type intra-individuel ; CV = coefficient de variation.

* p < .05. ** p < .01. *** p < .001

Comme nous pouvons le voir dans le tableau 20, les adultes âgés ont de meilleures performances que les jeunes adultes dans l’épreuve du Mill Hill. Dans la liste d’entraînement, les jeunes adultes rappellent un pourcentage de paires de mots plus élevé que les adultes âgés. Les jeunes adultes et les adultes âgés ont des performances qui ne diffèrent pas significativement dans l’épreuve du Reading Span. Dans l’épreuve de temps de réaction simple, les jeunes adultes sont plus rapides que les adultes âgés, mais les deux indices de variabilité intra-individuelle amènent à des conclusions différentes. En effet, l’écart-type intra-individuel des jeunes adultes est plus petit que celui des adultes âgés mais le coefficient de variation est comparable dans les deux groupes. Les jeunes adultes obtiennent de meilleures performances dans l’épreuve de vitesse de traitement que les adultes âgés alors que ces derniers obtiennent de meilleurs résultats au VVIQ que les jeunes adultes.

Tant les jeunes adultes que les adultes âgés tendent à avoir des performances dans les épreuves du Reading Span et du Mill Hill qui sont inférieures à celles obtenues par les participants dans les deux précédentes études.

Sélection stratégique

Dans le tableau 21, figure la fréquence à laquelle les sept stratégies sont utilisées dans la liste d’entraînement. Alors que la stratégie d’imagerie est la stratégie la plus fréquemment employée chez les jeunes adultes, la stratégie la plus souvent rapportée par les adultes âgés est celle de lecture. Les jeunes adultes rapportent utiliser plus souvent la stratégie d’imagerie (M = 3.17) que ne le font les adultes âgés (M = 2.03). Les adultes âgés rapportent utiliser la stratégie de lecture (M = 3.73) plus

123 constatons que l’utilisation de la stratégie d’imagerie corrèle positivement avec les performances en mémoire épisodique dans les deux groupes d’âge (r =.62 chez les jeunes adultes et r = .57 chez les adultes âgés).

Tableau 21 : Moyennes, écart-types et corrélations des indices de sélection stratégique avec le pourcentage de mots correctement rappelés dans la liste d’entraînement

Note : JA = jeunes adultes, AA = adultes âgés, M = moyenne, ET = écart-type, r = corrélation entre l’indice stratégique et le pourcentage de mots correctement rappelés.

* p < .05. ** p < .01.

Compte tenu du fait que les jeunes adultes rappellent davantage de paires de mots dans la liste d’entraînement que les adultes âgés, nous avons regardé si cette différence pouvait être expliquée par la différence d’âge dans la sélection de la stratégie d’imagerie. Tout d’abord, nous avons effectué une ANOVA en fonction du groupe d’âge sur le pourcentage de mots rappelés dans la liste d’entraînement (F(1, 58) = 8.96, p < .01, ηp2

= .13). L’analyse montre que les jeunes adultes rappellent plus de mots que les adultes âgés. Dans l’ANCOVA, la sélection de la stratégie d’imagerie explique une part significative des différences d’âge dans le pourcentage de mots correctement rappelés (F(1, 57) = 31.39, p < .001, ηp2

= .36). Cette variable permet à elle seule d’expliquer la différence d’âge dans le pourcentage de mots rappelés étant donné que la différence d’âge disparaît une fois entrée la sélection de la stratégie d’imagerie en covariée (F(1, 57) = 2.14, ns, ηp2

= .04). jeunes adultes rappellent donc en moyenne un pourcentage de mots corrects plus important que les

= .04). jeunes adultes rappellent donc en moyenne un pourcentage de mots corrects plus important que les