• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 3. STRATÉGIES D’ENCODAGE EN MÉMOIRE ÉPISODIQUE CHEZ LES JEUNES ADULTES ET

3.1. D IFFÉRENCES D ’ ÂGE ET SÉLECTION STRATÉGIQUE

3.1.4. R APPORTS ITEM PAR ITEM

Cinq études ont employé la méthodologie des rapports stratégiques item par item pour investiguer les différences d’âge relatives aux stratégies d’encodage utilisées dans les épreuves de mémoire épisodique. Toutes ces études portent sur des épreuves d’apprentissage de paires de mots (Dunlosky et Hertzog, 1998, 2001 ; Hulicka et Grossman, 1967 ; Rowe et Schnore, 1971 ; Tournier et Postal, 2011). Certaines ont employé une méthode de rapports item par item rétrospectifs alors que d’autres ont employé une méthode de rapports item par item concourants. La méthode des rapports item par item rétrospectifs consiste à présenter une seconde fois aux participants toutes les paires de mots après la phase de rappel et leur demander d’indiquer pour chaque paire de mots la stratégie utilisée. Dans la plupart des études, cinq modalités de réponses sont offertes aux participants (répétition, imagerie, génération de phrases, autre stratégie, aucune stratégie) et les participants désignent la stratégie qu’ils ont précédemment utilisée pour chacune des paires de mots. La méthode des rapports item par item concourants consiste à demander aux participants d’indiquer pour chaque paire de mots la stratégie utilisée. Contrairement à la méthode des rapports item par item rétrospectifs, les participants indiquent juste après avoir étudié une paire de mots quelle stratégie ils ont utilisée pour l’apprendre (à nouveau, généralement cinq modalités de réponses sont offertes aux participants : répétition, imagerie, génération de phrases, autre stratégie, aucune stratégie). Cela signifie que le délai entre le moment où les participants utilisent une stratégie et le moment où ils l’identifient n’excède pas une poignée de secondes. Par contre, cette méthode allonge le délai entre la phase d’apprentissage et la phase de rappel.

De manière générale, les résultats diffèrent très clairement entre les études qui ont employé la méthode des rapports rétrospectifs et les études dans lesquelles la méthode des rapports concourants a été utilisée. Les premières montrent que les jeunes adultes et les adultes âgés diffèrent quant aux stratégies qu’ils utilisent alors que les secondes suggèrent que les deux groupes d’âge utilisent les mêmes stratégies. Dans le tableau 1, nous présentons les pourcentages d’items sur

12 Aucune étude n’a utilisé la méthode des rapports item par item pour investiguer les différences d’âge dans les épreuves de rappel libre.

52

lesquels la stratégie d’imagerie ou la stratégie de génération de phrases sont utilisées avec des paires de mots concrets. Présentons tout d’abord les résultats obtenus à partir de rapports item par item rétrospectifs. Hulicka et Grossman (1967) rapportent le pourcentage d’items sur lesquels une stratégie interactive est utilisée par les jeunes adultes et les adultes âgés. Les jeunes adultes utilisent presque deux fois plus souvent des stratégies interactives que les adultes âgés. Dans l’étude de Rowe et Schnore (1971), les résultats indiquent que les adultes âgés rapportent plus fréquemment ne pas utiliser de stratégie que les jeunes adultes, lorsque les mots sont abstraits ou concrets. Que les paires de mots soient concrets ou abstraits, Tournier et Postal (2011) montrent également des différences d’âge à l’aide de la méthode des rapports stratégiques item par item rétrospectifs. Avec des paires de mots concrets, les jeunes adultes utilisent plus fréquemment la stratégie d’imagerie que les adultes âgés. Ces derniers, en revanche, utilisent davantage la stratégie de génération de phrases que les jeunes adultes. Avec des paires de mots abstraits, les jeunes adultes utilisent plus fréquemment la stratégie d’imagerie que les adultes âgés et aussi souvent la stratégie de génération de phrases que les adultes âgés. Pour terminer, les rapports rétrospectifs de Dunlosky et Hertzog (2001) suggèrent également que les jeunes adultes utilisent plus fréquemment la stratégie d’imagerie que les adultes âgés. Ainsi, ces quatre études montrent que les jeunes adultes utilisent plus souvent la stratégie d’imagerie que les adultes âgés. En revanche, les adultes âgés semblent utiliser la stratégie de génération de phrases aussi souvent que les jeunes adultes.

Comme le montre le tableau 1, les données issues d’études dans lesquelles la méthode des rapports item par item concourants a été utilisée suggèrent que les jeunes adultes et les adultes âgés utilisent aussi souvent la stratégie d’imagerie et la stratégie de génération de phrases (Dunlosky et Hertzog, 1998 ; 2001). Au vu des divergences entre les résultats obtenus à l’aide de la méthode des rapports item par item rétrospectif et la méthode des rapports item par item concourants, nous allons à présent examiner la validité de chacune de ces méthodes ainsi que leurs forces et faiblesses respectives.

Tableau 1 : Pourcentage d’items sur lesquelles une stratégie d’imagerie et une stratégie de génération de phrase sont rapportés par des jeunes adultes et des adultes âgés

Jeunes adultes Adultes âgés

Méthode Etude Imagerie Phrases Imagerie Phrases

Rapports Dunlosky et Hertzog (2001) 51 19 28 12

rétrospectifs Hulicka et Grossman (1967) 68 - 36 -

Rowe et Schnore (1971) 34 31 27 32

Tournier et Postal (2011) 82.97 8.79 64.79 16.76

Rapports Dunlosky et Hertzog (1998) 31 27 40 26

concourants Dunlosky et Hertzog (2001) 38 29 34 38

Selon Ericsson et Simon (1980, 1993), trois catégories de critiques sont fréquemment adressées à l’égard des rapports verbaux en général. Premièrement, la méthode des rapports verbaux ne permet pas de capturer les processus cognitifs à l’œuvre dans une épreuve. Cette critique s’adresse tant à la

53

validité des rapports item par item rétrospectifs qu’à la validité des rapports item par item concourants. Deuxièmement, la méthode des rapports verbaux peut modifier la manière dont les individus vont s’y prendre pour réaliser la tâche sur laquelle les rapports sont enregistrés. Cette critique s’adresse donc plus particulièrement à la méthode des rapports item par items concourants.

Troisièmement, les rapports verbaux ne sont pas complets. Cette critique s’adresse alors plus particulièrement à la méthode des rapports item par item rétrospectifs.

En ce qui concerne la première critique, la plupart des études montrent que les rapports item par item convergent avec d’autres méthodes d’évaluation des stratégies. Paivio et Yuille (1969) sont les premiers à avoir montré que les rapports item par item rétrospectifs et que les rapports globaux convergent chez les jeunes adultes. Touron et ses collègues montrent que les rapports item par item concourants donnent des indications qui sont conformes aux temps de réponse dans une épreuve de vitesse de traitement (Touron et Hertzog, 2004 a,b) et à une mesure de mouvements oculaires dans cette même épreuve (Touron, Hertzog et Frank, 2011). Bray, Huffman et Fletcher (1999) montrent également dans une épreuve de mémoire épisodique que les rapports item par item concourants corrèlent avec les stratégies observées par les chercheurs. Enfin, de nombreuses études ont montré que les paires de mots étudiées à l’aide d’une stratégie d’imagerie ou d’une stratégie de génération de phrase sont rappelées correctement plus souvent que les paires de mots encodées à l’aide de la stratégie de répétition ou pour lesquelles aucune stratégie n’est employée, ceci tant chez les jeunes adultes que chez les adultes âgés (par exemple, Dunlosky et Hertzog, 1998, 2001 ; Hulicka et Grossman, 1967 ; Hulicka, Sterns et Grossman, 1967). Cela démontre donc la validité prédictive des rapports item par item.

Même si les paires de mots encodées à l’aide d’une stratégie d’imagerie ou une stratégie de génération sont rappelées plus souvent que les paires de mots encodées à l’aide d’une stratégie de répétition, certains auteurs sont d’avis que cela ne prouve en rien la validité des rapports item par item (Richardson, 1998). Selon ces derniers, les personnes interrogées peuvent très bien mentionner avoir utilisé la stratégie d’imagerie (ou de génération de phrases) pour les paires de mots qu’ils sont parvenues à rappeler correctement (Runquist et Farley, 1964). Deux phénomènes viennent toutefois rejeter cette hypothèse. Tout d’abord, tant les études ayant utilisé la méthode des rapports item par item rétrospectifs que les études ayant incorporé des rapports item par item concourants montrent que les paires de mots sur lesquelles une stratégie interactive est utilisée sont rappelées plus souvent que les paires de mots sur lesquelles la stratégie de répétition est utilisée. Or, si cette hypothèse est vraie, elle fonctionne avec les rapports items par item rétrospectifs mais pas avec les rapports item par item concourants. Ensuite, lorsque le temps de présentation des mots est très bref, les paires de mots encodées à l’aide de stratégies interactives ne sont pas rappelées plus souvent que les paires de mots encodées à l’aide de stratégies moins efficaces (Schulz et Lovelace, 1964 ; Schwartz 1969a).

Si les individus infèrent les stratégies qu’ils ont employées en se basant sur la facilité à laquelle ils rappellent les paires de mots, la relation entre performance et stratégies devrait se retrouver dans toutes les situations.

Deuxièmement, comme il a été suggéré que l’utilisation de rapports item par item modifie la façon dont les individus mémorisent des informations, certaines études ont été entreprises afin de déterminer si les individus qui répondent à des rapports item par item concourants obtiennent de meilleures performances ou utilisent des stratégies différentes que les individus qui ne répondent

54

pas à des rapports concourants13. Une récente méta-analyse a montré que ces deux types de rapports n’influencent pas les performances des individus puisque les performances des individus qui verbalisent ne diffèrent pas de celles d’individus travaillent sur les mêmes problèmes en silence (Fox, Ericsson et Best, 2011). A ma connaissance, seules deux études se sont focalisées sur les effets réactifs des rapports item par item concourants sur le nombre de paires de mots rappelées chez les jeunes adultes et les adultes âgés (Dunlosky et Hertzog, 2001 ; Fox et Charness, 2010). Toutes deux aboutissent à la conclusion que les rapports item par items concourants n’ont pas d’influence sur les performances des individus. Selon Ericsson et Simon (1980, 1993), les rapports item par item concourants ne peuvent pas modifier la manière dont les individus s’y prennent car ils leur permettent simplement d’exprimer à haute voix ce qu’ils verbalisent déjà de façon subvocale ou de recoder sous une forme verbale des pensées présentes sous la forme visuelle. En revanche, les rapports item par item pour lesquels des inférences sont nécessaires ont tendance quant à eux à améliorer les performances des participants (Nisbett et Wilson, 1977). Dunlosky et Hertzog (2001) ont néanmoins montré que la méthode des rapports item par item concourants telle qu’elle est utilisée dans leurs travaux nécessite au préalable de décrire les stratégies disponibles aux participants. Cette description entraîne généralement une augmentation de l’utilisation de la stratégie d’imagerie chez les adultes âgés mais n’a pas d’incidence sur la sélection stratégique des jeunes adultes (voir également, Touron, Hoyer et Cerella, 2004). La méthode des rapports item par item concourants semble donc avoir peu d’effets réactifs. La seule exception à cette affirmation est qu’elle encourage les adultes âgés à utiliser des stratégies plus adaptées dans l’épreuve d’apprentissage de paires de mots qu’ils ne le feraient spontanément.

Troisièmement, nous rappelons que les rapports item par item rétrospectifs ont été critiqués sur la base qu’ils ne permettraient pas de rendre compte de ce qui se passe dans l’esprit des individus. Ces derniers oublient probablement une part importante des informations disponibles lors de l’encodage des paires de mots. Ainsi, même si les rapports item par item montrent une certaine validité, ils ne sont pas complets (Schooler, 2011). Par exemple, Bray et al. (1999) constatent que les enfants omettent parfois de mentionner qu’ils ont utilisé une stratégie alors même que l’expérimentateur a observé leur utilisation. D’autres études montrent que les jeunes adultes oublient très rapidement quelles stratégies ils ont mentionné avoir utilisé dans une épreuve de paires associées (Montague et al., 1966). Dunlosky et Hertzog (2001) ont demandé à des jeunes adultes et des adultes âgés de mémoriser une liste de 46 paires de mots et d’indiquer à l’aide de rapports item par item concourants et de rapports item par item rétrospectifs les stratégies utilisées dans cette épreuve.

Comme les participants de cette étude indiquent à deux reprises les stratégies utilisées, il est ensuite aisé pour les chercheurs de déterminer si les deux types de rapports convergent. Il ressort alors que les deux types de rapports item par item convergent sur 61 % des paires de mots chez les jeunes adultes et sur 64 % des paires de mots chez les adultes âgés. Cette étude montre donc bien que les individus, quel que soit leur âge, tendent à oublier après quelques minutes les stratégies qu’ils ont utilisées sur un peu plus du tiers des paires de mots. Pour cette raison, Ericsson et Simon (1980 ; 1993) considèrent les rapports item par item concourants plus fiables que les rapports rétrospectifs.

Lorsque les individus effectuent des rapports item par item concourants, l’information concernant la stratégie qui vient d’être utilisée se trouve toujours en mémoire à court terme ce qui empêche leur

13 La méthode des rapports item par item rétrospectifs échappe à cette critique étant donné que l’évaluation des stratégies utilisées se fait après la phase de rappel. Elle ne peut donc pas modifier la façon dont les individus réalisent la tâche.

55

oubli. En revanche, les rapports rétrospectifs nécessitent que des informations localisées dans la mémoire à long terme puissent être récupérées. Dès lors, plusieurs raisons peuvent expliquer une plus faible validité de ce type de rapport. Si l’information peut être récupérée en mémoire à long terme, les rapports seront exacts. En revanche, si l’information ne peut être totalement ramenée à la conscience ou seulement partiellement, l’individu se basera sur le peu d’informations récupérées pour extrapoler sur l’ensemble des informations. Il est également possible qu’il essaie de compenser cette perte d’informations en utilisant d’autres sources d’informations (d’autres souvenirs ou des inférences). Le problème des rapports stratégiques rétrospectifs est que les participants peuvent oublier les stratégies produites lors de la phase d’encodage ou confondre la stratégie utilisée sur différents items, d’autant plus si le délai est important entre la phase d’encodage et la phase de rapport stratégique.

Pour résumer ce qui vient d’être énoncé, les deux types de rapports item par item semblent valides puisqu’ils corrèlent avec d’autres méthodes utilisées pour évaluer les stratégies d’encodage employées par les individus. La méthode des rapports item par item concourants souffre toutefois du fait qu’elle incite les adultes âgés à employer des stratégies qu’ils n’utiliseraient pas spontanément.

La méthode des rapports item par item rétrospectifs, quant à elle, présente l’inconvénient que tant les jeunes adultes que les adultes âgés tendent à oublier les stratégies utilisées quelques minutes auparavant.

3.1.5. Résumé

Comme nous l’avons vu jusqu’à présent dans ce chapitre, de nombreuses études ont été menées afin de déterminer si les adultes âgés utilisent des stratégies moins efficaces que les jeunes adultes. Les études qui utilisent la méthode par instruction aboutissent à des conclusions différentes. Certaines montrent que les adultes âgés utilisent la stratégie d’imagerie et de génération de phrase comme le font les jeunes adultes alors que d’autres indiquent que les adultes âgés n’utilisent pas les stratégies utilisées par les jeunes adultes. Les études qui ont utilisé les questionnaires montrent généralement que les adultes âgés et les jeunes adultes utilisent les mêmes stratégies. Le défaut de ces questionnaires est qu’ils ne permettent pas d’identifier les stratégies utilisées dans les épreuves de mémoire épisodique puisqu’ils évaluent les stratégies que les individus utilisent dans la vie de tous les jours. En revanche, la plupart des études qui ont utilisé la méthode des rapports globaux montrent que les adultes âgés n’utilisent pas les mêmes stratégies que les jeunes adultes. Ce résultat est d’autant plus intéressant que les rapports globaux possèdent une bonne validité convergente et une bonne validité prédictive. Par ailleurs, toutes les études qui ont utilisé la méthode des rapports item par item rétrospectifs ont montré que les jeunes adultes utilisent plus fréquemment la stratégie d’imagerie que les adultes âgés. En revanche, ces mêmes études montrent que les adultes âgés utilisent aussi souvent voire plus souvent la stratégie de génération de phrases que les jeunes adultes. Le défaut de la méthode des rapports item par item rétrospectifs et de la méthode des rapports globaux est qu’il existe un certain délai entre le moment où les individus utilisent les stratégies et le moment où il leur est demandé de décrire ces stratégies. Il est donc possible que les adultes âgés utilisent les mêmes stratégies que les jeunes adultes mais oublient plus rapidement que les jeunes adultes de quelle manière ils s’y sont pris (Price et al., 2008). Cela pourrait donc ensuite les amener à sous-estimer le nombre de fois qu’ils ont utilisé certaines stratégies. Cette hypothèse est compatible avec les résultats des deux études qui ont utilisé la méthode des rapports item par item concourants et qui n’ont pas montré de différences d’âge en termes de sélection stratégique. Le problème de la méthode des rapports item par item concourants est qu’il est nécessaire de décrire

56

les stratégies aux participants avant le début de la phase d’apprentissage. Et il a été montré que le fait de décrire la stratégie d’imagerie aux adultes âgés modifie la manière dont ils s’y prennent pour apprendre des paires de mots (Dunlosky et Hertzog, 2001).

L’une des forces de la méthode des rapports item par item est qu’elle permet d’identifier pour chaque item la stratégie utilisée. Comme le but de cette thèse est d’étudier la variabilité stratégique, nous allons utiliser la méthode des rapports item par item pour investiguer les stratégies employées par les participants.

Nous pouvons constater que les résultats concernant la question des différences de stratégies utilisées entre jeunes adultes et adultes âgés n’est pas aussi claire que celle des différences de stratégies entre enfants et jeunes adultes. Nous serions tenté de répondre que les adultes âgés utilisent moins souvent la stratégie d’imagerie que les jeunes adultes si l’on considère les résultats de la majorité des travaux qui viennent d’être évoqués mais il ne faut pas oublier que d’importantes différences individuelles existent et que ces différences sont malheureusement très rarement rapportées dans les travaux que nous avons évoqué jusqu’à présent. Une question tout aussi importante que celle des différences entre les jeunes adultes et les adultes sur les stratégies utilisées est celle de savoir si la différence dans le type de stratégies utilisées par les jeunes adultes et les adultes âgés est responsable de la différence d’âge observée sur le nombre de mots correctement rappelés. Selon l’hypothèse du déficit de production précédemment évoquée, les adultes âgés obtiennent de moins bonnes performances que les jeunes adultes dans les épreuves de mémoire épisodique car ils utilisent des stratégies moins efficaces que les jeunes adultes (mais sont capables d’utiliser ces stratégies). Selon l’hypothèse du déficit de traitement, les adultes âgés obtiennent de moins bonnes performances que les jeunes adultes dans les épreuves de mémoire épisodique car ils ne parviennent pas à utiliser les mêmes stratégies. En fait, la majorité des travaux montrent que la différence d’âge dans le nombre de mots rappelés ne peut être expliquée par l’utilisation de stratégies différentes. En effet, plusieurs études montrent que les adultes âgés rappellent moins de mots que les jeunes adultes quand ils utilisent la même stratégie (Dunlosky et Hertzog, 1998 ; Naveh-Benjamin et al., 2005 ; Rabinowitz et al., 1982). Ensuite, les études qui ont incorporé des rapports item par item (rétrospectifs et concourants) montrent que les jeunes adultes rappellent plus souvent correctement les paires de mots sur lesquelles ils ont utilisé une stratégie d’imagerie que les adultes âgés (Dunlosky et Hertzog, 1998, 2001 ; Dunlosky, Hertzog et Powell-Moman, 2005). Il en est de même pour les paires de mots apprises à l’aide d’une stratégie de répétition et pour les paires de

Nous pouvons constater que les résultats concernant la question des différences de stratégies utilisées entre jeunes adultes et adultes âgés n’est pas aussi claire que celle des différences de stratégies entre enfants et jeunes adultes. Nous serions tenté de répondre que les adultes âgés utilisent moins souvent la stratégie d’imagerie que les jeunes adultes si l’on considère les résultats de la majorité des travaux qui viennent d’être évoqués mais il ne faut pas oublier que d’importantes différences individuelles existent et que ces différences sont malheureusement très rarement rapportées dans les travaux que nous avons évoqué jusqu’à présent. Une question tout aussi importante que celle des différences entre les jeunes adultes et les adultes sur les stratégies utilisées est celle de savoir si la différence dans le type de stratégies utilisées par les jeunes adultes et les adultes âgés est responsable de la différence d’âge observée sur le nombre de mots correctement rappelés. Selon l’hypothèse du déficit de production précédemment évoquée, les adultes âgés obtiennent de moins bonnes performances que les jeunes adultes dans les épreuves de mémoire épisodique car ils utilisent des stratégies moins efficaces que les jeunes adultes (mais sont capables d’utiliser ces stratégies). Selon l’hypothèse du déficit de traitement, les adultes âgés obtiennent de moins bonnes performances que les jeunes adultes dans les épreuves de mémoire épisodique car ils ne parviennent pas à utiliser les mêmes stratégies. En fait, la majorité des travaux montrent que la différence d’âge dans le nombre de mots rappelés ne peut être expliquée par l’utilisation de stratégies différentes. En effet, plusieurs études montrent que les adultes âgés rappellent moins de mots que les jeunes adultes quand ils utilisent la même stratégie (Dunlosky et Hertzog, 1998 ; Naveh-Benjamin et al., 2005 ; Rabinowitz et al., 1982). Ensuite, les études qui ont incorporé des rapports item par item (rétrospectifs et concourants) montrent que les jeunes adultes rappellent plus souvent correctement les paires de mots sur lesquelles ils ont utilisé une stratégie d’imagerie que les adultes âgés (Dunlosky et Hertzog, 1998, 2001 ; Dunlosky, Hertzog et Powell-Moman, 2005). Il en est de même pour les paires de mots apprises à l’aide d’une stratégie de répétition et pour les paires de