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CHAPITRE 7. ETUDE 2

7.2.1. P ARTICIPANTS

Les caractéristiques des échantillons de jeunes adultes et d’adultes âgés figurent dans le tableau 13.

Précisons qu’ils parlent tous le français depuis 5 ans au minimum. Les jeunes adultes sont des étudiants de deuxième année de psychologie ayant participé à l’étude dans le cadre d’un travail associé au cours de psychologie différentielle. Les personnes âgées sont des volontaires recrutés dans des clubs d’aînés ou à la suite de leur participation dans une étude portant sur la variabilité intra-individuelle dans des épreuves de temps de réaction essentiellement. L’échantillon de départ comprend 39 jeunes adultes et 31 adultes âgés, toutefois 1 jeune adulte et 1 adulte âgés ont dû être exclus des analyses en raison de leur âge (plus de 40 ans et moins de 60 ans) ainsi que 7 jeunes adultes qui parlent français depuis moins de cinq ans. L’échantillon sur lequel portent les analyses qui vont être maintenant présentées est donc composé de 31 jeunes adultes et de 30 adultes âgés.

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Le pourcentage de femmes est égal dans les deux groupes d’âge, tout comme le pourcentage de droitiers. Le nombre d’années de scolarité n’est pas différent entre les jeunes adultes et les adultes âgés (t(59) = .469, ns), tout comme leur état de santé (t(59) = .555, ns). Mentionnons que les différences interindividuelles relatives au nombre d’années d’études sont plus importantes chez les adultes âgés que chez les jeunes adultes. Les adultes âgés dans cette seconde étude se décrivent en meilleure santé physique que les adultes âgés dans la première étude. Ils bénéficient également de plus d’années d’étude.

Tableau 13 : Caractéristiques de l’échantillon des jeunes adultes et des adultes âgés dans l’étude 2 Jeunes adultes

(N = 31)

Adultes âgés (N = 30)

Variable M ET M ET

Age 22.39 3.81 69.50 5.53

Etendue d’âge 18-34 63-82

% de femmes 87.1 73.3

Nombre d’années d’études

15.23 1.48 14.87 9.94

Santé 4.19 .70 4.10 .61

Note : M = moyenne, ET = écart-type

7.2.2. Matériel et tâches

Les épreuves utilisées sont exactement les mêmes que celles administrées dans la première étude. Le questionnaire stratégique global est administré à deux reprises mais les stratégies décrites et les consignes restent les mêmes. Les participants remplissent une première fois ce questionnaire en indiquant quelles stratégies ils ont utilisées dans la dernière liste de paires de mots27. Ils remplissent ensuite une seconde fois ce questionnaire en indiquant quelles stratégies ils ont utilisées dans les deux premières listes de paires de mots28.

7.2.3. Procédure

L’expérience se déroule sur une séance d’environ 1h30. Chaque séance se déroule de manière individuelle en présence de l’expérimentateur. Les participants sont tout d’abord informés du but de l’expérience et signent une déclaration de consentement. Ils remplissent un questionnaire de données socio-démographiques et commencent l’administration des épreuves cognitives par une épreuve informatisée de mémoire de travail (Reading Span). A la suite du Reading Span, les participants réalisent l’épreuve d’apprentissage de paires de mots, une épreuve de temps de réaction simple et une épreuve de vocabulaire (Mill Hill).

27 Nous avons en premier questionné les participants sur les stratégies utilisées dans la dernière liste pour bénéficier du fait qu’ils s’en rappellent avec plus de facilité. En effet, les individus sont questionnés quelques secondes après la phase de rappel de la dernière liste de paires de mots.

28 En demandant aux participants d’indiquer les stratégies utilisées dans les deux premières listes, nous pouvons avoir une idée des stratégies utilisées dans la liste d’entraînement et dans la liste 1. Nous sommes conscients que les individus peuvent avoir changé de stratégie entre la liste d’entraînement et la liste 1 mais nous pensons également qu’il est difficile pour eux de se rappeler quelques dizaines de minutes plus tard les stratégies utilisées précisément sur la liste d’entraînement ou la liste 1.

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En ce qui concerne l’épreuve d’apprentissage de paires de mots, la procédure pour la liste d’entraînement est identique à celle décrite dans l’étude 1. La seule différence est que les participants ne remplissent pas le questionnaire stratégique global à la fin du rappel indicé de la liste d’entraînement. En effet, s’ils remplissaient le questionnaire à ce moment-là, cela pourrait modifier la manière dont ils apprennent les paires de mots dans les listes suivantes. Ils apprennent à ce moment-là qu’ils vont apprendre d’autres listes de paires de mots. La procédure pour les listes de paires de mots 1 à 6 reste identique à celle pour la liste d’entraînement. Notons toutefois qu’une seconde liste de familiarisation n’est pas administrée entre la liste d’entraînement et la liste 1 étant donné que les participants n’ont pas besoin de se familiariser à l’utilisation des rapports item par item concourants.

7.2.4. Scores utilisés

Comme dans l’étude 1, nous avons calculé le pourcentage de mots correctement rappelés dans la liste d’entraînement, ainsi que dans les listes de paires de mots 1 à 6. Nous avons ensuite calculé le pourcentage moyen de paires de mots correctement rappelés au travers des six listes de paires de mots ainsi que l’écart-type intra-individuel sur le pourcentage de paires de mots correctement rappelés dans les six listes de paires de mots.

Les scores de sélection stratégique sont appréhendés au moyen des scores sur les échelles de Likert (minimum = 1 et maximum = 5). Les analyses portent ainsi sur les scores de sélection de la stratégie de répétition, de la stratégie d’imagerie et de la stratégie de génération de phrases obtenus dans les deux questionnaires globaux. Un score moyen de sélection stratégique est ensuite calculé au travers des deux questionnaires. Nous avons également pu calculer le score de répertoire stratégique dans les deux questionnaires. Le calcul de ce score diffère toutefois de la procédure utilisée dans la première étude. En effet, dans l’étude 1, il se calculait sur la base des rapports item par item concourants alors qu’ici il se calcule sur la base des rapports globaux. Ce score correspond au nombre de stratégies qui ont été utilisées au moins sur quelques items (pour lesquelles l’individu a attribué un score égal ou supérieur à 2 dans le questionnaire). Comme 7 stratégies sont décrites dans le questionnaire, le score minimum possible est de 0 et le score maximum est de 7.

Enfin, trois scores de changement stratégique ont été calculés. Le score de changement stratégique relatif à la stratégie de répétition a été calculé en soustrayant le score de sélection de la stratégie de répétition obtenu dans le premier questionnaire du score de sélection stratégique obtenu dans le second questionnaire. Un score de 4 indique que l’individu n’utilise jamais la stratégie de répétition dans les premières listes de paires de mots mais l’utilise sur chaque paire de mots dans la dernière.

Un score de -4 indique que l’individu utilise la stratégie de répétition sur chaque paire de mots dans les premières listes de paires de mots mais ne l’utilise pas dans la dernière liste de paires de mots.

Les deux autres scores de changement stratégiques (changement stratégique relatif à la stratégie de génération de phrases et changement stratégique relatif à la stratégie d’imagerie) se calculent de la même façon que le score de de changement stratégique relatif à la stratégie de répétition. Les scores vont également de -4 à 4.

7.3. Résultats

La présentation de nos résultats suit plusieurs étapes : 1) Les données relatives aux épreuves cognitives (Mill Hill, Reading Span et temps de réaction simple) ; 2) Les données concernant le pourcentage de mots correctement rappelés et la sélection stratégique dans l’épreuve

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d’apprentissage de paires de mots ; 4) Les données relatives à l’amplitude de la variabilité intra-individuelle et de la variabilité stratégique dans les deux groupes d’âge ; 5) Nous analysons si les différents indices de variabilité stratégique sont liés au pourcentage de mots correctement rappelés et à la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique.

Comme nous pouvons le voir dans le tableau 14, les adultes âgés ont de meilleures performances que les jeunes adultes dans l’épreuve du Mill Hill. Les jeunes adultes ont de meilleures performances que les adultes âgés dans l’épreuve du Reading Span. Dans l’épreuve de temps de réaction simple, les jeunes adultes sont plus rapides que les adultes âgés mais les deux indices de variabilité intra-individuelle amènent à des conclusions différentes. En effet, l’écart-type intra-individuel des jeunes adultes est plus important que celui des adultes âgés mais le coefficient de variation est comparable dans les deux groupes. Notons que les résultats obtenus par les participants dans ces épreuves sont très proches de ceux obtenus dans la première étude.

Tableau 14: Statistiques descriptives pour les performances des jeunes adultes et des adultes âgés dans la liste d’entraînement et dans les épreuves cognitives de contrôle

Jeunes adultes Adultes âgés d de mesures répétées montre un effet principal de l’âge significatif (F(1, 59) = 61.63, p < .001, ηp2

= .51), d’interaction, l’analyse des contrastes montre que la différence entre les jeunes adultes et les adultes âgés devient de plus en plus importante au fil des listes (liste 1, F(1, 59) = 34.29, p < .001, ηp2 tableaux 9 et 17, nous voyons que les adultes âgés tendent à rappeler un pourcentage de paires de mots plus faible dans la seconde étude (27.85 % ) que dans la première (38.47 %).

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Tableau 15 : Moyenne et écart-types des pourcentages de mots correctement rappelés en fonction de l’âge et de la liste de paires de mots

Liste 1 Liste 2 Liste 3 Liste 4 Liste 5 Liste 6

JA M 67.23 72.26 71.35 71.87 75.74 73.94

ET 25.27 22.79 22.50 20.23 18.47 17.22

AA M 28.89 24.00 26.67 31.11 27.33 29.11

ET 25.87 27.27 23.62 29.16 26.28 23.97

Note : JA = jeunes adultes, AA = adultes âgés, M = moyenne, ET = écart-type.

Sélection stratégique

Comme nous pouvons le constater dans le tableau 16, les stratégies qui sont le plus souvent utilisées dans les premières listes de paires de mots au travers du questionnaire 1 ne sont pas celles qui sont le plus souvent utilisées dans la dernière liste de paires de mots. Par exemple, dans les premières listes de paires de mots, les jeunes adultes mentionnent utiliser le plus souvent la stratégie de répétition alors que les adultes âgés utilisent principalement la stratégie de lecture des paires de mot. Dans la dernière liste de paires de mots, la stratégie la plus souvent mentionnée par les jeunes adultes est la stratégie d’imagerie. En revanche, chez les adultes âgés, la stratégie de lecture reste la stratégie la plus souvent utilisée.

Des comparaisons entre les jeunes adultes et les adultes âgés ont été menées concernant la fréquence à laquelle les sept stratégies ont été utilisées séparément dans les deux questionnaires.

Dans les premières listes de paires de mots, les jeunes adultes rapportent utiliser moins souvent la stratégie de lecture (M = 3.10) que les adultes âgés (M =3.93). Dans la dernière liste de paires de mots, la stratégie de lecture reste une stratégie davantage utilisée chez les adultes âgés (M = 3.87) que chez les jeunes adultes (M = 2.65). Les adultes âgés mentionnent aussi utiliser plus souvent la stratégie de répétition et la stratégie « autre » que les jeunes adultes. En revanche, les jeunes adultes utilisent plus souvent la stratégie d’imagerie (M = 4.42) que les adultes âgés (M = 3.37).

Les indices de sélection stratégique issus des rapports globaux corrèlent avec les performances dans l’épreuve d’apprentissage de paires de mots. Plus les jeunes adultes et les adultes âgés rapportent utiliser la stratégie de répétition dans le questionnaire 1, moins ils rappellent de paires de mots correctes dans les premières listes de paires de mots (r = -.47 chez les jeunes adultes, r = -.53 chez les adultes âgés). Plus les adultes âgés mentionnent utiliser la stratégie d’imagerie au travers du questionnaire 1, plus ils rappellent de paires de mots dans les premières listes de paires de mots (r = .38). En ce qui concerne les jeunes adultes et la stratégie de lecture, plus ils utilisent cette stratégie dans les premières listes de paires de mots, moins ils rappellent de paires de mots (r = -.58). Plus les jeunes adultes et les adultes âgés utilisent la stratégie d’imagerie dans la dernière liste de paires de mots, plus ils rappellent de mots corrects dans cette même liste (r = .36 chez les jeunes adultes, r = .40 chez les adultes âgés).

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Tableau 16 : Moyennes, écart-types et corrélations entre les indices de sélection stratégique obtenus dans les deux questionnaires stratégiques globaux et le pourcentage de mots correctement rappelés

JA AA d de

Cohen

Variables M ET r M ET r t(59)

Questionnaire 1

Répétition 3.13 1.41 -.47** 3.10 1.42 -.53** .08 0.02

Lecture 3.10 1.22 -.58** 3.93 1.14 .18 -2.76** 0.70

Sémantique 2.45 1.06 .08 3.03 1.35 .21 -1.87 0.48

Attention 2.35 1.14 -.17 2.63 1.27 -.16 -.90 0.23

Imagerie 2.84 1.34 .20 2.97 1.43 .38* .36 0.09

Phrases 1.94 1.24 .26 2.17 1.26 .10 -.72 0.18

Autre 1.16 .58 -.06 1.60 1.22 -.11 -1.78 0.49

Questionnaire 2

Répétition 1.84 .93 -.25 2.47 1.17 -.36 -2.32* 0.60

Lecture 2.65 1.54 -.04 3.87 1.22 .03 -3.44** 0.88

Sémantique 3.13 1.12 -.06 3.17 1.29 .02 -.12 0.03

Attention 2.16 1.13 -.18 2.53 1.07 -.20 -1.32 0.34

Imagerie 4.42 .92 .36* 3.37 1.27 .40* 3.69** 0.96

Phrases 2.61 1.33 .16 2.53 1.33 .08 .23 0.06

Autre 1.84 .93 -.35 2.47 1.17 -.15 -2.15* 0.60

Note : JA = jeunes adultes, AA = adultes âgés, M = moyenne, ET = écart-type, r = corrélation entre l’indice stratégique et le pourcentage de mots correctement rappelés. Questionnaire 1 = questionnaire mesurant la sélection stratégique dans les deux premières listes de paires de mots. Questionnaire 2 = questionnaire

mesurant la sélection stratégique dans la dernière liste de paires de mots.

* p < .05. ** p < .01.

Dans le tableau 17, nous présentons les statistiques descriptives pour les principales variables étudiées ainsi que leur fidélité, a) estimée au travers des 6 listes de paires de mots au moyen du coefficient de corrélation intra-classe (CCI) pour l’indice du pourcentage de paires de mots correctes, b) estimée au travers des deux questionnaire stratégiques au moyen du coefficient de corrélation de Bravais-Pearson pour les indices stratégiques. Ces coefficients vont de .35 à .80 pour les jeunes adultes et de .74 à .87 pour les adultes âgés. Certains indices montrent une certaine stabilité dans le classement des individus d’une liste à l’autre et permettent de justifier le fait que nous calculons une valeur moyenne au travers des 6 listes de paires de mots29. Tous les indices investigués chez les adultes âgés montrent une fidélité supérieure à .70. Les indices de sélection de la stratégie de répétition, de sélection de la stratégie d’imagerie et du répertoire stratégique présentent une fidélité peu satisfaisante chez les jeunes adultes. Il faut donc prendre avec précaution les résultats obtenus à partir des moyennes sur ces indices. Comme l’ont montré les précédentes analyses, les jeunes adultes rappellent en moyenne plus de paires de mots que les adultes âgés. La différence d’âge n’est pas significative en ce qui concerne la sélection d’imagerie. Cela n’est toutefois pas étonnant étant donné que la différence d’âge n’apparaît que dans le questionnaire 2. Compte tenu du fait que les

29 Le CCI n’a pas pu être calculé sur l’indice de variabilité intra-individuelle et sur les trois indices de

changement stratégique puisque ces indices ne peuvent pas être estimés pour chaque liste de paires de mots.

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jeunes adultes rappellent en moyenne davantage de paires de mots dans la 6ème liste que les adultes âgés, nous avons regardé si cette différence pouvait être expliquée par la différence d’âge dans la sélection de la stratégie d’imagerie dans la liste 630. Tout d’abord, nous avons effectué une ANOVA en fonction du groupe d’âge sur le pourcentage de mots correctement rappelés en moyenne (F(1, 59) = 61.63, p < .001, ηp2

= .51). Dans l’ANCOVA, la sélection de la stratégie d’imagerie explique une part significative des différences d’âge dans le pourcentage moyen de mots correctement rappelés (F(1, 58) = 11.96, p = .001, ηp2

= .17). Néanmoins, la différence d’âge dans le nombre de mots rappelés persiste malgré la différence d’âge dans l’utilisation de la stratégie d’imagerie (F(1, 58) = 58.53, p <

.001, ηp2

= .50).

Tableau 17 : Statistiques descriptives pour les indices de performances et les indices stratégiques chez les jeunes adultes et les adultes âgés

JA AA d de

Cohen

Variables M ET CCI M ET CCI t(59)

Mots rappelés (%) 72.06 19.04 .77** 27.85 24.67 .87** 7.85*** 2.02

ETi 9.15 5.18 - 8.60 4.03 - .47 0.12

Répétition 2.49 1.00 .45* 2.78 1.21 .74** -1.05 0.26

Imagerie 3.63 .94 .35 3.17 1.27 .77** 1.61 0.42

Phrases 2.27 1.13 .80** 2.35 1.21 .82** -.25 0.07

RS 4.66 1.16 .55** 5.07 1.17 .75** -1.36 0.35

Chgt répétition -1.29 1.30 - -.63 .96 - -2.24* 0.58

Chgt imagerie 1.58 1.34 - .40 .93 - 4.01*** 1.04

Chgt phrases .68 1.22 - .37 .93 - 1.12 0.29

Note : JA = jeunes adultes, AA = adultes âgés, M = moyenne, ET = écart-type, CCI = coefficient de corrélation intra-classe, ETi = écart-type intra-individuel sur le pourcentage de mots correctement rappelés, RS = répertoire

stratégique, Chgt = changement stratégique.

* p < .05. ** p < .01. *** p < .001

Différences d’âge et variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique

Lorsque nous examinons les indices de variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique, nous remarquons que celle-ci est conséquente. Par exemple, si nous rapportons les écarts-types intra-individuels (9.15 et 8.60 pour les jeunes adultes et les adultes âgés) sur les écart-types interindividuels du pourcentage moyen de mots correctement rappelés (19.04 et 24.67 pour les jeunes adultes et les adultes âgés), nous remarquons que l’amplitude de la variabilité intra-individuelle représente exactement 48 % et 35 % pour les jeunes adultes et les adultes âgés. Les adultes âgés ont une variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique de même amplitude que les jeunes adultes (voir tableau 17). L’amplitude de la variabilité intra-individuelle chez les adultes âgés (8.60) est moins importante dans cette étude que celle observée chez les adultes âgés dans l’étude 1 (11.59).

30 Nous n’avons conduit cette analyse que sur la 6ème liste étant donné que des différences d’âge sur la sélection de la stratégie d’imagerie n’apparaissent que dans cette liste.

111 Différences d’âge et variabilité stratégique

L’indice de diversité stratégique utilisé dans cette étude (répertoire stratégique) ne montre pas de différence d’âge. En revanche, deux des trois indices de changement stratégique examinés montrent des différences d’âge. La diminution dans l’utilisation de la stratégie de répétition est plus forte chez les jeunes adultes que chez les adultes âgés. Par ailleurs, l’augmentation dans l’utilisation de la stratégie d’imagerie est plus marquée chez les jeunes adultes que chez les adultes âgés.

Sélection stratégique, variabilité stratégique et performances en mémoire épisodique

Comme nous l’avions remarqué dans l’étude 1, les écart-types interindividuels sur les variables de changement stratégique sont importants. Dans les analyses suivantes, nous reportons les corrélations entre les indices de sélection stratégiques, les indices de performances et les indices de variabilité stratégique dans les groupes des jeunes adultes et des adultes âgés.

En ce qui concerne la corrélation entre les indices stratégiques et le pourcentage de mots correctement rappelés, nous pouvons constater à partir du tableau 18 que l’indice de sélection de la stratégie de répétition corrèle négativement avec le pourcentage de paires de mots correctement rappelés dans les deux groupes d’âge (r = -.38 chez les jeunes adultes et r = -.52 chez les adultes âgés.

En revanche, l’indice de sélection de la stratégie d’imagerie corrèle positivement avec le pourcentage de paires de mots correctement rappelés uniquement dans l’échantillon d’adultes âgés (r = .50).

L’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique corrèle positivement avec le pourcentage de mots correctement rappelés chez les adultes âgés (r = .42) et corrèle négativement avec le pourcentage de paires de mots correctement rappelés chez les jeunes adultes (r = -.49). La variabilité intra-individuelle semble donc adaptative chez les adultes âgés et non adaptative chez les jeunes adultes. Quel que soit le groupe d’âge, l’indice du répertoire stratégique ne corrèle pas avec le pourcentage de mots correctement rappelés, tout comme les trois indices de changement stratégique. L’indice de changement stratégique relatif à la stratégie de génération de phrases corrèle négativement avec l’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique chez les adultes âgés (r = -.49). Cela signifie qu’une diminution dans l’utilisation de la stratégie de génération de phrases s’accompagne d’une augmentation dans l’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique chez les adultes âgés. Aucun indice de changement stratégique ne corrèle significativement avec la variabilité intra-individuelle des performances en mémoire épisodique chez les jeunes adultes. Les trois indices de changement stratégiques corrèlent entre eux et ne corrèlent pas avec l’indice du répertoire stratégique chez les jeunes adultes. Les trois indices de changement stratégique ne corrèlent pas entre eux et ne corrèlent pas avec l’indice du répertoire stratégique chez les adultes âgés. Nous n’avons donc pas conduit d’analyse factorielle à partir des indices de changement stratégique sur l’échantillon des adultes âgés. Dans l’échantillon des jeunes adultes, nous avons conduit une analyse en composantes principales à partir des trois indices de changement stratégique pour n’en retenir que la première composante principale. Celle-ci permet d’expliquer 71.37 % de part de variances dans les trois scores de changement stratégique. Après calcul du score factoriel, ce dernier ne corrèle ni avec le pourcentage de paires de mots rappelées

L’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique corrèle positivement avec le pourcentage de mots correctement rappelés chez les adultes âgés (r = .42) et corrèle négativement avec le pourcentage de paires de mots correctement rappelés chez les jeunes adultes (r = -.49). La variabilité intra-individuelle semble donc adaptative chez les adultes âgés et non adaptative chez les jeunes adultes. Quel que soit le groupe d’âge, l’indice du répertoire stratégique ne corrèle pas avec le pourcentage de mots correctement rappelés, tout comme les trois indices de changement stratégique. L’indice de changement stratégique relatif à la stratégie de génération de phrases corrèle négativement avec l’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique chez les adultes âgés (r = -.49). Cela signifie qu’une diminution dans l’utilisation de la stratégie de génération de phrases s’accompagne d’une augmentation dans l’amplitude de la variabilité intra-individuelle en mémoire épisodique chez les adultes âgés. Aucun indice de changement stratégique ne corrèle significativement avec la variabilité intra-individuelle des performances en mémoire épisodique chez les jeunes adultes. Les trois indices de changement stratégiques corrèlent entre eux et ne corrèlent pas avec l’indice du répertoire stratégique chez les jeunes adultes. Les trois indices de changement stratégique ne corrèlent pas entre eux et ne corrèlent pas avec l’indice du répertoire stratégique chez les adultes âgés. Nous n’avons donc pas conduit d’analyse factorielle à partir des indices de changement stratégique sur l’échantillon des adultes âgés. Dans l’échantillon des jeunes adultes, nous avons conduit une analyse en composantes principales à partir des trois indices de changement stratégique pour n’en retenir que la première composante principale. Celle-ci permet d’expliquer 71.37 % de part de variances dans les trois scores de changement stratégique. Après calcul du score factoriel, ce dernier ne corrèle ni avec le pourcentage de paires de mots rappelées