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Des systèmes d’informations géographiques « qualitatifs »

En guise d’introduction : peut-on modéliser la complexité ?

Chapitre 1 : Sciences humaines et sociales, géographie et modélisation spatiale et modélisation spatiale

1.2. La modélisation en géographie : graphique et cartographie

1.2.4. Des systèmes d’informations géographiques « qualitatifs »

Les outils centraux de la géomatique – rencontre de la géographie et de l’informatique – sont les logiciels informatiques appelés Systèmes d’Informations Géographiques (SIG). Ils servent à stocker, consulter, traiter, afficher et représenter (cartographiquement) l’information géographique en format vecteur (dessin d’objet) ou en format raster (image continue). Les SIG sont de fait des machines modélisatrices, puisque, étant des logiciels informatiques, ils obligent, à leur base, une formalisation statistique et numérique des données géographiques pour les y intégrer. Le fonctionnement des SIG est schématisé par la Figure 13 (voir également la figure 5 de l’Annexe 3), où il est clair que la modélisation numérique et quantitative intervient à toutes les étapes du système, du début (étape de collecte et formalisation des données pour le stockage informatique) à la fin (étape de représentation cartographique), de manière d’autant plus stricte qu’il repose sur des algorithmes informatiques.

Figure 13 : Structure et fonctions d’un Système d’Information Géographique, d’après Hélène Matthian, Master Carthagéo, 2012-2013

Malgré leur très fort ancrage au sein de la culture scientifique quantitative, les Systèmes d’Informations Géographiques sont l’un des domaines des SHS qui a appliqué le plus à la lettre l’idée de « méthode mixte », donnant jour aux « Qualitative GIS ». Les qualitative GIS sont d’abord définis par leur source de données. Ils sont multimédia et mixtes et consistent à :

Implanter des croquis, des cartes mentales, de l’audio, de la vidéo ou des photographies dans des SIG, souvent pour représenter des formes non-cartographiques de connaissances spatiales, comme les émotions […]. Un nombre augmentant de recherches utilisent des analyses basées sur les SIG de concert

avec des méthodologies plus familières aux chercheurs qualitatifs, comme les groupes de parole, l’ethnographie, l’entretien ou les actions participatives pour solidifier les résultats de la recherche en faisant se rencontrer différentes manières de connaitre […]. D’autres développent des moyens d’utiliser les SIG au sein d’une série de techniques d’analyse conçues à partir des recherches qualitatives, soit en adaptant les logiciels de SIG, soit en les utilisant pour produire des visualisations interprétatives inductives […]339.

Le terme « qualitative » ne concerne pas que les données ou les méthodes de recherche ponctuelles, mais aussi l’approche et le positionnement épistémologique340. L’aspect « qualitatif » peut intervenir à différents niveaux du processus géomatique : au niveau du choix des données, du traitement et de la représentation (de données qualitatives), au niveau du positionnement épistémologique adopté et mis en avant par le géomaticien pour déterminer sa méthode et sa pratique (dans le sillage, généralement, des géographies marxistes, radicales et/ou féministes, voire Queers), ou, plus en amont, à travers des travaux théoriques réflexifs, sur la place de la géomatique, et de la modélisation informatique en général, dans la production du savoir, comme domaine de connaissance dominant et lié au pouvoir (très souvent mené par des scientifiques blancs, masculins, nécessitant des moyens financiers importants, selon une idéologie positiviste et scientiste, etc.)341.

La réflexion épistémologique théorique ayant déjà été menée par d’autres auteurs, nous faisons ici référence au qualitative GIS surtout pour les protocoles méthodologiques et techniques développés. Le système de la superposition des couches de données géographiques, formalisées dans des formats informatiques variés, sur lequel repose le principe des SIG, favorise en effet la mise en relation d’informations de natures différentes (Figure 14). Les couches d’informations que l’on peut intégrer dans les SIG ne sont pas que quantitatives

339 COPE, Meghan et ELWOOD, Sarah « Introduction. Qualitative GIS: forging mixed methods through representations, analytical innovations and conceptual engagements. », dans COPE, Meghan et ELWOOD, Sarah (dir.), Qualitative GIS, a mixed method approach, Londres, SAGE, 2009, p. 1. Traduction personnelle. Texte original: « Embed sketches, mental maps, audio, video, or photographs into GIS, often to represent non-cartographic forms of spatial knowledge, such as emotion (Al Kodmany, 2002; kwan, 2007; Shiffer, 2002; Weiner and Harris, 2003). A growing number of researchers use GIS-based spatial analysis in concert with methodologies more familiar to qualitative researchers, such as focus groups, ethnography, interviewing, or participatory action, thus strengthening research findings by bringing together different ways of knowing (Cieri, 2003; Dennis, 2006; Pain et al., 2006; Weiner and Harris, 2003). Other are developing ways to use GIS as part of a suite of analysis techniques drawn from qualitative research, whether by adapting GIS software or by using it to carry out inductive interpretative visualization (knippe and Cope, 2006; Kwan and Lee, 2004; Matthew et al.; 2005). »

340 « We understand as qualitative GIS those approaches that seek to integrate qualitative forms of data into GIS, develop and support qualitative approaches to building knowledge and explanation with GIS, use GIS in research that emerge from multiple or hybrid methodologies, and theorize previously unrecognized forms of social knowledge that may be present in GIS applications. », ibid., p. 4.

341 « First, GIS is firmly associated with quantitative analysis and the scientific method. Second, its flesh and blood are computers and digital information. And, third, it expresses the very fascination of western science and geography with vision, seeing, and looking as a primary and supposedly objective way of knowing, which is in fact partial, embodied, and masculinist […]. Similar to cartography, the power of GIS lies in its ability to create visual image of the world based on scientific information, to unveil previously hidden natural and social landscape with the authority of science. » Egalement, les SIG sont souvent employés dans des contextes de pouvoir institutionnel, liés à des enjeux économiques ou gouvernementaux (PAVLOVSKAYA, Marianna, « Non-quantitative GIS », dans COPE, Meghan et ELWOOD, Sarah (dir.), Qualitative GIS, a mixed method approach, op. cit., p. 15). Nous renvoyons également à ce sujet à l’article WILSON, Matthew W., « Toward a Genealogy of Qualitative GIS », dans COPE, Meghan et ELWOOD, Sarah (dir.), Qualitative GIS, a mixed method approach, op. cit., qui résume les questionnements et positionnements épistémologiques des qualitative GIS.

Figure 14 : Principe de la superposition de différentes informations géographiques, en différents formats, sur

(modalités statistiques chiffrées associées à des entités géographiques), elles peuvent aussi être qualitatives : il est possible d’intégrer du texte, des photographies, des images (peinture ou dessins342 par exemple), des vidéos ou encore des bandes sonores343, et de les géolocaliser344345. On peut également géolocaliser des cartes mentales et les superposer entre elles ou avec des cartes topographique ou thématique euclidienne pour les comparer (Figure 15 et Figure 16). L’outil informatique, et notamment les plateformes internet, permettent de mettre en relation des informations multimédia et donc de compléter voire de contrebalancer l’image surplombante et globalisante de la carte par une autre représentation spatiale, de type paysage (perspective intégrée à l’espace en question, point de vue horizontal) – qu’il soit pictural, photographique, vidéo ou sonore –, rendant davantage compte de l’appréciation qualitative et notamment émotionnelle de l’espace et de l’environnement346. Ainsi, la nature polysensorielle de la perception et donc de l’appréhension de l’espace peut être prise en compte, traitée et intégrée dans les cartes qui les représentent.

Figure 15 : Carte du bruit par courbes isophoniques dans un parc de

Vancouver (World Soundscape Project, 1974) Figure 16 : Carte mentale de l’espace sonore d’un quartier de Vancouver (Paquette, 2004)347

342 Voir par exemple le projet de l’Observatoire Homme-Milieu du Bassin Minier de Provence, qui porte sur les facteurs déterminants de la représentation de l’environnement chez les jeunes enfants et sur une série de dessins de paysage du Bassin minier de Provence par des enfants. À partir de ces éléments, l’équipe du Bassin minier de Provence a constitué des catégories et des critères d’analyse pour traiter les dessins, puis les ont répertoriés dans une base de données et localisés dans un SIG. Les dessins ont ensuite été numérisés et traités dans des SIG pour quantifier les zones correspondant à tel ou tel thème environnemental. Ce travail a notamment été l’occasion d’une communication à la conférence francophone internationale d’ESRI 2013, intitulée : « Constitution d’une base de données et approche spatialisée pour l’Observatoire Hommes-Milieux Bassin Minier de Provence ». (RAYNAL, J-C., BATTEAU, P., GACHET, S., ROTEREAU, A. et BOUTIN, N.). Voir Le site internet de l’OHM-BMP, Journées scientifiques de 2013 [En Ligne], consulté le 19 juin 2016. URL : https://www.ohm-provence.org/spip.php?rubrique97.

343 À ce propos voir l’article « La figuration cartographique de l’espace sonore », de Joël Chételat, qui pose non seulement la question de la mesure du bruit (quantitative), mais aussi celle de son appréciation (qualitative) et de la possibilité, en prenant compte de ces deux pôles, de représenter cartographiquement les appréhensions sonores globales de certaines villes (CHETELAT, Joël, « La figuration cartographique de l’espace sonore », Image-Revue [En ligne], 2009 (7), mis en ligne le 21 avril 2011, consulté le 18 juin 2016. URL : http://imagesrevues.revues.org/437).

344 La géolocalisation est l’action de localiser une information sur la surface terrestre grâce à des coordonnées et à un système de projection. Les informations géographiques intégrées dans les logiciels de SIG sont pourvus de tels attributs. 345 On peut par exemple citer la carte Space/fiction Map, du site (e)space & fiction (Voir Annexe 4, Figure 6) qui s’intéresse aux relations entre espace et fiction. C’est une carte de Type Google Maps qui recense les « dispositifs spatiaux » apparaissant dans des œuvres de fictions (livres, films, séries), et les « matérialisations spatiales de la fiction » apparaissant dans le monde. Cette carte intègre des supports multimédia (texte, photographie, vidéo) (« Space/fiction Map », (e)space & fiction, dernière mise à jour en 2016, consulté e 19 juin 2016. URL : http://s148891533.onlinehome.fr/spacefiction/index.php).

346 À cet égard, on peut renvoyer à l’article AITEKEN, Stuart C. and CRAINE, James, « Into the Image and Beyond : Affective Visual Geographies and GIScience », dans COPE, Meghan et ELWOOD, Sarah (dir.), Qualitative GIS, a mixed method approach, op. cit., qui explore les possibilités d’informer les perceptions visuelles pour rendre compte du canal d’appréhension principal de l’espace dans les SIG et ainsi repenser de manière sensible et émotive la géovisualisation géomatique.

L’utilisation des liens hypertextes est très puissante dans cette logique, par exemple dans le cas de la carte littéraire et multimédia du havre (Figure 17). Cette carte localise des liens hypertextes, chacun ouvrant une page internet qui contient une multitude de contenus qualitatifs – textes, photographies, bandes sonores avec témoignages d’habitants, extraits de textes littéraires, etc. – rendant compte de la représentation littéraire, par un auteur, d’un lieu havrais (Figure 18)348.

Figure 17 : Page d’accueil du site La Promenade littéraire dans Le

Havre. Figure 18 : Page consacrée au Havre de Raymond Queneau dans Un Rude Hiver, avec écoute d’un extrait. Nous pouvons en outre évoquer les possibilités collaboratives offertes par les technologies du web, qui permettent de diversifier la production de l’information géographique et de la libérer du monopole des institutions centralisées (institutions étatiques ou grandes entreprises multinationales, comme Google à travers Google Maps) qui mettent à disposition des données extrêmement formalisées et sélectionnées. Les possibilités de collaboration offertes par le web ouvrent vers d’autres visions du monde349. Cette logique peut concerner des projets de recherche et d’action politique plus ponctuels qu’OpenStreetMap (référence dans le domaine), comme le projet développé par Bibliothèque Sans Frontières dont l’objectif est de produire une carte collaborative recensant les lieux de vie quotidiens et les informations géographiques importantes par et pour des jeunes mineurs étrangers isolés(localisation des ambassades, des institutions compétentes, etc.). Le fait que cette carte soit accessible et modifiable sur internet permet d’une part une production ouverte et progressive de l’information et d’autre part une consultation de la carte et un accès à ses informations facilité350.

Les SIG permettent de développer des représentations cartographiques complexes, souvent trop complexes pour être efficaces d’un point de vue communicationnel, mais intéressantes à explorer d’un point de vue heuristique. Nous pouvons citer par exemple la proposition de système d’information géographique et de représentation féministe faite par Mei Po Kwan (Figure 19) afin de répondre aux principes suivants :

348 Université du Havre, ANTON, Sonia (dir.), Promenade Littéraire – Le Havre, [en ligne], mis en ligne en 2014, consulté le 19 juin 2016. URL : http://www.promenadelitteraire-lehavre.fr/spip.php?page=etape&id_article=20

349 À ce sujet, nous renvoyons à l’article ELWOOD, Sarah, « Multiple Representations, Significations and Epistemologies in Community-based GIS », dans COPE, Meghan et ELWOOD, Sarah (dir.), Qualitative GIS, a mixed method approach, op. cit. 350 Voir le projet MapMIE de l’ONG Bibliothèques Sans Frontières. Map-MIE [En Ligne], mis en ligne en 2014, consulté le 19 juillet 2016. URL : http://map-mie.org /.

Le mouvement du corps des femmes dans l’espace-temps est aussi un élément actif de la production d’espaces genrés (Spain 1992 ; Nead 1997). À travers cette reconsidération, les lignes représentant les parcours de vie des femmes dans l’espace-temps ne sont plus des lignes abstraites dans l’espace cartésien transparent des SIG. Au lieu de cela, elles sont les expressions matérielles de la corporéité féminine et de subjectivités incarnées – une cartographie de leur corps dans l’espace-temps qui émane de leurs pratiques quotidiennes prédiscursives (Pile et Thrift, 1995). À cette lumière, j’affirme que les géographes féministes peuvent s’approprier les méthodes des SIG pour mettre en lumière la spatialité féminine, tout en reconnaissant le privilège apparent donné à la physicalité du corps par les méthodes SIG351.

Figure 19 : Représentation en trois dimensions des parcours spatio-temporels d’un échantillon de femmes africaines-américaines à Portland, Oregon. Mei po Kwan,

La proposition de Mei Po Kwan est d’utiliser la troisième dimension spatiale pour visualiser non pas l’altitude, mais une autre donnée, en l’occurrence le temps. En appliquant finalement à la lettre le principe bertinien selon lequel, en cartographie, la troisième dimension du plan, la variable z, est consacrée à la représentation d’une variable thématique352, la représentation proposée par Mei Po Kwan augmente le nombre de dimensions signifiantes de la carte (l’image cartographique a désormais quatre dimensions signifiantes : les dimensions x et y réservées à l’expression de la localisation, et les variables z (hauteur) et z’ (variable visuelle classique) consacrées à l’expression de caractères thématiques) et permet ainsi de la complexifier. On peut également évoquer certaines tentatives de renouvellement des variables graphiques au vu des évolutions technologiques numériques, comme celle de Philippe Quodverte353. Cette initiative va dans la direction de

351 KWAN, Mei Po, « feminist visualization : Re-envisioning GIS as a Method in Feminist Geographic research », Annals of the association of American geographers, n°92 (4), 2002, p. 645-661, p. 653. Traduction personnelle, texte original : « The movement of women’s bodies in space-time is also an active element in the production of gendered spaces (Spain 1992 ; Nead1997). Through this reimagining, the lines representing women’s life paths in space-time are no longer abstract lines in the transparent Cartesian space of GIS. Instead, they are the material expressions of women’s corporeality and embodied subjectivities – a mapping of their bodies onto space-time that emanates from their prediscursive practices of everyday life (Pile and Thrift 1995). In this light, I argue that feminist geographers can appropriate GIS methods for illuminating women’s spatiality, while recognizing the apparent privilege given to the physicality of the body by GIS methods. » 352 Nous nous fondons ici sur les principes de base de la cartographie dans BERTIN, Jacques, La Graphique et le traitement graphique de l’information, op. cit., p. 139-141.

353 Philippe Quodverte engage à reconsidérer les variables graphiques limitées de Jacques Bertin à la lumière des évolutions technologiques ; possibilité d’animations, de clignotement, etc., qui augmenterait les nombre de variables graphiques utilisables en cartographie. Il donne l’exemple de la représentation cartographique de la notion de flou en urbanisme (QUODVERTE, Philippe, « Vers une nouvelle sémiologie, ou comment innover en cartographie », dans MALEVAL,

l’augmentation du potentiel signifiant de la cartographie, vers la possibilité de signifier des concepts abstraits – le mouvement, l’incertitude, le flou, et donc la complexité – à travers l’image cartographique. Les SIG admettent donc d’être manipulés et leurs fonctions premières dérivées pour représenter des phénomènes complexes. On entrevoit dans cet exemple une possibilité de réponse à une autre grande question des qualitative GIS, à savoir l’intégration de spatialités non-euclidiennes et la possibilité de traiter des topologies différentes de celle qui est d’usage (en état de quasi-monopole) dans les SIG, afin de représenter l’espace relationnel qui nous intéressera particulièrement, en écho avec le développement des cartographies « autres » et du mapping que nous avons évoqués354.

Enfin, le référencement des données dans des bases de données géographiques, la connexion immédiate et permanente des Systèmes d’Information Géographique avec lesdites bases de données, l’automatisation informatique des traitements géomatiques ou des conventions graphiques, et donc la simplicité et la rapidité conséquentes de la production et de l’actualisation des cartes, permettent en outre de mettre en lien de nombreuses variables et de nombreux types de représentations complémentaires. En un mot, l’informatisation du traitement de l’information géographique permet de créer des atlas de manière immédiate et donc d’explorer les relations potentielles entre les variables de manière infinie, à coût et à temps réduits.

Conclusion

Ce chapitre avait pour objectif de présenter les potentiels modélisateurs de la cartographie en sciences humaines et sociales et d’en déconstruire la réputation positiviste, objectiviste et coercitive qu’elle endosse souvent. La cartographie est récupérée dans des contextes de production et d’utilisation « autres ». Sa forme numérique – les SIG – participent paradoxalement à sa libération, à sa plasticité et à son adaptabilité « qualitative ». Ces constats seront fondamentaux pour fonder et justifier notre propre pratique « autre » des SIG.

Véronique, PICKER, Marion et GABAUDE, Florent (dir.), Géographie poétique et cartographie littéraire, Limoge, PULIM, 2013). 354 Voir l’article PAVLOVSKAYA, Marianna, « Non-quantitative GIS » dans COPE, Meghan et ELWOOD, Sarah (dir.), Qualitative GIS, a mixed method approach, op. cit. L’auteur pose la question de comment « Incorporating non-Cartesian spatiality » (p. 24), et développe : « How can we represent spatially complex connections, power relations, and collective meanings ? […] How can the result of qualitative analysis of space be represented? How can we create powerful geographies of relational spaces using the absolute space of current GIS ? Graphic often aptly communicate concepts, but representing a theoretical argument spatially is rare. », Ibid., p. 25.