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Des échanges en progression mais très concentrés

CHAPITRE 3. CONTEXTE NATIONAL DE LA RIZICULTURE ET MARCHE MONDIAL

2. Diversité des décortiqueuses et rendement à l’usinage

3.5. Marché mondial du riz

3.5.2. Des échanges en progression mais très concentrés

Les échanges ont relativement progressé depuis les années 1990 mais ont toujours porté sur une faible part du volume total produit. En effet, ils sont passés de 13 millions de tonnes de riz usiné en 1961 à 20 millions de tonnes de riz usiné en 1999, soit des taux respectifs de 9,3 % et 5,0 % du tonnage produit. Durant la période allant de 2000 à 2009, les quantités échangées ont atteint une moyenne annuelle de 27,8 millions de tonnes de riz usiné, soit 6,7% dela production mondiale. De son côté, le volume des stocks, d’abord faible entre 1990 et 1999 (près de 60 millions de tonnes de riz usiné) s’est considérablement accru au début des années 2000 pour atteindre plus de 150 millions de tonnes de riz usiné. Malgré une baisse relativement sensible au début du 21ème siècle, le volume de stocks s’est stabilisé à près de 100 millions de tonnes de riz usiné depuis 2004 jusqu’à ce jour (figure 3.22). La relative hausse du volume de riz échangé s’explique en partie par une réduction des distorsions du marché (achats publics, subventions, protection douanière, etc…) sous les auspices de l’organisation mondiale du commerce (OMC).

Figure 3.22. Evolution des échanges et stocks mondiaux de riz (Millions tonnes riz usiné) Source : Etablie à base des données du Cyclope 1990 à 2009

Tout comme pour la production et la consommation, l’exportation est géographiquement concentrée: six pays totalisent près de 90% de l’offre globale. Il s’agit, par ordre décroissant, de la Thaïlande (28%), du Vietnam (15,7%), des USA (13,1%), de l’Inde (14,4%) ; de la Chine (8,5%) et du Pakistan (8,5%) [tableau 3.12]. Cette concentration est structurelle car elle n’a pas varié depuis les années 1950 à part que certains exportateurs comme le Myanmar et le

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 stocks Echanges

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Cambodge ont été supplantés par de nouveaux concurrents comme le Vietnam, l’Inde et le Pakistan22.

Les importations sont par contre moins concentrées que par le passé: la part des cinq grands pays importateurs est passée de 50% entre 1950 et 1964 à 20% actuellement. De même, le poids de l’Asie dans les importations mondiales a sensiblement diminué durant ces quatre dernières décennies car elles sont passées de 66% en 1961 à 47%du total en 2008. La chute de l’Asie dans les importations est imputable à l’augmentation considérable de sa production qui a permis d’approcher l’autosuffisance alimentaire. Par contre dans certains pays développés (USA, Europe méridionale) et dans les pays africains, les modes alimentaires ont beaucoup changé. Les pays développés produisent de plus en plus pour l’exportation alors qu’en Afrique, la demande s’est sensiblement accrue, passant de 9,5% en 1961 à 30% du total des importations en 2009 (Chalmin, 2010 ; Trébuil et Hossain, 2004).

De façon générale, contrairement aux exportations concentrées, les importations de riz sont géographiquement éparpillées car les dix principaux importateurs ne représentent que 40% du total. Ici aussi, force est de constater que l’Asie, malgré qu’elle soit le continent qui produit 90% du tonnage mondial, reste aussi le premier importateur. Les principaux importateurs sont l’Indonésie (8,5%), le Nigeria (8%), l’Iran (6,8%), l’Arabie Saoudite (3,8%) et le Japon (2,5%). Les importations africaines de riz augmentent parallèlement aux baisses du taux d’auto-approvisionnement. Ce dernier estpassé de 84% durant la période de 1960 à 1964 à 62% pour la période de 1980 à 1984. Les raisons qui expliquent cette situation sont de deux natures. D’abord, le recours au riz importé à bas prix ; ensuite l’entrée d’excédents américains favorisée par les aides alimentaires et la politique de prêt gouvernemental à l’exportation (marketing loan). Ainsi, les importations africaines se sont établies à 7 millions de tonnes de riz blanc en 2001 et à 9,4 millions en 2010, soit 30% des importations totales ; le Nigeria étant le plus grand importateur africain avec 1,8 million de tonnes de riz usiné en 2010 (Chalmin, 2010 ; Trébuil et Hossain, 2004).

Le tableau 3.12 montre synthétiquement le volume moyen de la production mondiale, des grands pays producteurs, des principaux exportateurs et importateurs et du stock mondial durant la période de 1990 à 2009. La prédominance de l’Asie parmi les grands producteurs et importateurs est vraiment notoire.

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Tableau 3.12. Production, exportation et importation mondiales de riz (moyenne 1990-2009)

Production (paddy) Exportations (riz usiné) Importations (riz usiné) Pays Millions t % Pays Millions t % Pays Millions t % Chine 188,5 32,6 Thaïlande 6,6 28 Indonésie 2,0 8,5 Inde 125,6 21,8 Vietnam 3,7 15,7 Nigeria 1,9 8,0 Indonésie 50,7 8,8 Inde 3,4 14,4 Iran 1,6 6,8 Bangladesh 33,1 5,7 USA 3,1 13,1 Arabie Saoud. 0,9 3,8 Vietnam 30,6 5,3 Chine 2,0 8,5 Japon 0,6 2,5 Thaïlande 23,5 4,1 Pakistan 2,0 8,5 UE (15) 0,7 3,0 Monde 577,4 100 Monde 23,6 100 Monde 23,6 100 Stocks (riz usiné) 91,1

Source: Etabli à partir des données du Cyclope (Chalmin, 1990 à 2009)

Le commerce mondial du riz est segmenté et porte principalement sur le riz usiné (77 à 82%), du type indica (75 à 76%) et de qualité supérieure (75 à 77%) c’est-à-dire avec moins de 20% de brisures. Le riz aromatique est beaucoup prisé par les pays à hauts revenus (UE, USA, Canada et Australie) alors que les moins nantis d’Afrique et d’Asie privilégient le riz de qualité inférieure (taux élevé de brisures). La part du riz japonica dans les échanges est faible (12 à 14%) car il fait l’objet de plus de protectionnisme sur les marchés japonais, sud-coréen, européen et turc (tableau 3.13).

L'Extrême-Orient reste le principal pôle d'importation et d'exportation ; il totalise en effet35% des importations mondiales et près de 75% des exportations. Dans le moyen terme, les spécialistes prédisent une croissance annuelledu marché mondial de 3%. Cependant, cette estimation semble incertaine car le marché des pays importateurs à moyens et à faibles revenus est soumis aux aléasliés à lafaiblesse et la vulnérabilité de leurs économies23.

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Tableau 3.13. Part (% et tonnes) du marché mondial du riz selon la variété, la qualité et le degré de transformation

1992 à 1994 2001 à 2003

Millions t Part Millions t Part Commerce Total 15,26 100% 21,81 100% Variété Indica 11,66 76% 20,06 75% Japonica 2,13 14% 3,18 12% Aromatique 1,35 9% 3,32 12% Gluant 0,11 1% 0,24 1% Qualité Supérieure 11,78 77% 20,22 75% Inférieure 4,48 23% 6,59 25% Degré de transformation (formes) Paddy 0,26 2% 1,12 4% Décortiqué 0,5 3% 1,07 4% Usiné 12,55 82% 20,63 77% Etuvé 1,93 13% 3,98 15% Source : http://www.infoarroz.org/ du 10/03/2010

3.5.3. Evolution des cours mondiaux du riz durant la période de 1960 à 2009