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Déroulement de l’enquête dans le club de football, dans les centres socio-culturels et

Lors de la phase de l’enquête, les rencontres avec les joueurs ont été réalisées uniquement à l’intérieur du quartier des 3Cités. Notre but est de nous inscrire dans une

démarche empirique concrète et efficace reflétant la réalité des pratiques sportives et culturelles dans un lieu sensible. Cela a nécessité une mobilité forte et régulière entre les différentes structures du quartier : gymnase, stade, local du club, salle de danse, terrains en libre accès, locaux des CSC.

Dans le club du football, nous étions présents à chacun des entrainements des diverses équipes y compris le week-end. Nous avons même assisté aux entrainements de l’école de foot pour les petits garçons le mercredi après-midi. Il s’agissait ici d’une phase d’observation des lieux de pratiques visant en particulier, la présence des parents accompagnant leur enfant

lors de l’entrainement. Le rôle des parents et leur place dans la vie sportive des joueurs,

notamment ceux qui résident sur le quartier des 3Cités, constituent une des problématiques de notre enquête. Un temps d’entretien, d’environ trente minutes, en tête à tête, a eu lieu, avant et

après l’entraînement, pendant les matchs, avec les joueurs spectateurs et en assistant à la

troisième mi-temps classique lors des matchs à domicile. Parallèlement, la majorité des

entretiens avec les responsables du club s’est déroulée dans le local du club à proximité des

stades.

En outre, en ce qui concerne les entretiens réalisés auprès des jeunes fréquentant les CSC des 3Cités, nous avons respecté le même rythme de travail. Notre présence auprès des jeunes sportifs a eu lieu deux jours dans la semaine, le mardi de 18h00 à 20h00 et le jeudi de 20h00 à 22h00. Concernant les jeunes filles, nous avons eu moins de possibilité pour les

rencontrer car elles pratiquent l’atelier fitness un jour seulement dans la semaine, chaque mardi, de 18h30 à 19h30. Dans le but d’avoir un meilleur recueil de données, les entretiens avec les jeunes filles ont été réalisés à l’extérieur de la salle de danse, dans le local du centre, au calme, souvent avant que l’équipe des sportives ne soit complète pour démarrer la séance.

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De plus, un temps de rencontre avec les jeunes pratiquant le football en salle s’est fait en même temps que le jeu, avec des joueurs spectateurs qui attendaient leur tour pour jouer. Souvent, nous avons réalisé les entretiens dans le vestiaire du gymnase plutôt que dans la salle

qui s’est transformée, en peu de temps, en salle de spectacle. Il faut savoir que le football en salle, encadré par le centre, dans le quartier des 3Cités, s’accompagne souvent de musique, de

rap et de chant.

Enfin, les rencontres avec les sportifs pratiquant les activités en dehors du lieu

institutionnel, sont faites sur les terrains en libre accès. Souvent, c’est le dimanche, vers

15h00 que certains sportifs issus de différents quartiers de la ville et aussi, du quartier des 3Cités, se réunissent pour jouer au football. En attendant que tous les joueurs arrivent pour commencer le match, nous avons trouvé là l’occasion pour effectuer nos entretiens.

Nous considérons que notre présence, assez longue, au sein du quartier des 3Cités, a créé un lien de confiance et un sentiment de confort, lors de nos discussions auprès du public interviewé, notamment celui des jeunes et des habitants résidant dans le quartier. Etre

l’enquêteur, vu et reconnu durant une longue période, bien avant de démarrer notre recherche

universitaire, explique à notre sens, la souplesse ressentie lors de nos entretiens. Rappelons nous de Blanchet & Gotman (2001, 1ère éd. 1992, p. 17) qui expliquent que l’entretien est « une situation de rencontre et d’échange et non pas un simple prélèvement d’information ». Il

s’agit alors d’une relation humaine qui lie le chercheur et son enquêté autour d’un principe de

confiance réciproque mais aussi-souvent-d’intérêts conjoints à cet échange verbale (Laurent, 2006).

III.1. Les obstacles dans l’enquête auprès des sportifs

Trouver le bon moment pour conduire les entretiens était la chose la plus difficile au

cours de l’enquête. Les joueurs, quel que soit leur lieu de pratique, dans le club de football,

dans les CSC, et sur les terrains en libre accès, arrivent très peu du temps avant le match ou

l’entrainement et repartent juste après. De plus, ainsi que cela se constate assez classiquement

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souvent présente chez une partie des sportifs. À titre d’exemple, dans le gymnase, certains

jeunes garçons n’ont donné aucune valeur ou intérêt à notre travail, par conséquent, ils n’ont pas accepté de participer, d’autres n’étaient pas motivés. Dans le club de football, un simple

regard de la part de certains jeunes enquêtés nous est apparu suffisant pour que nous

n’intervenions pas. Dans ce sens, Darmon (2005, p. 100) montre que « les refus de terrain » sont nombreux, multiples et surtout assez divers. L’auteur explique que « même lorsque l’on se voit refuser l’entrée sur le terrain, on peut transformer en matériau d’enquête une expérience sociale désagréable pour l’enquêteur (parfois dans son déroulement, mais surtout par ce qu’elle implique comme coûts de réorientation du terrain) ».