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Actions politiques, animation sociale de proximité et projets en direction des quartiers sensibles

II. Partie théorique 2 : des problématiques autour des activités physiques et sportives

II.5. Le sport dans les quartiers sensibles, vecteur d’insertion, d’intégration ?

II.5.2. Actions politiques, animation sociale de proximité et projets en direction des quartiers sensibles

Les acteurs politiques et sociaux ont vu dans le sport une solution pour protéger les jeunes vivant dans des conditions fragiles. Les pratiques sportives paraissent rencontrer une nouvelle utilité sociale dans les quartiers sensibles, ces derniers deviennent des espaces où se développent des actions et des opérations sportives, non seulement dans le milieu fédéral mais

aussi dans d’autres lieux, d’autres structures, sociales et éducatives.

Duret (2004, p. 92) a expliqué que, suite aux troubles des banlieues, les recherches sur les effets du sport ont résonné de manière particulière chez les élus politiques car, il a fallu « faire du sport une panacée, un passe-partout parmi les mesures d’urgence contre les maux des cités». Les chercheurs ont ainsi trouvé des arguments qui valident les solutions choisies par les acteurs politiques.

Cependant, en ce qui concerne le fonctionnement social du sport, Gasparini & Vieille Marchiset (2008, p. 9) ont constaté que « les discours souffrent tant d’une surcharge normative que de défiances empiriques ». Les questionnements sur les effets des projets des dispositifs socio-sportifs dans les quartiers sensibles et, sur l’efficacité de la politique

publique du sport en direction d’une population en difficulté, restent limités. Falcoz & Kobel

(2005, p. 14) ont déclaré que « si ce type d’études n’a toujours pas été réalisé en France,

autrement que de manière anecdotique, c’est que leur mise en œuvre est extrêmement

complexe et coûteuse ». D’ailleurs, Gasparini & Vieille Marchiset (2008) ont complété l’idée

précédente, en expliquant que, suite à une variable territoriale résumant l’origine et le lieu d’habitation de la personne enquêtée, les quartiers d’habitat en zones sensibles ne bénéficient pas d’études spécifiques en ce qui concerne la pratique d’activités sportives des habitants. Les

auteurs ont indiqué que « le pôle ethnique et juridique amène à ne pas centrer l’analyse sur ces

zones d’habitation pour éviter le phénomène d’étiquetage des banlieues comme territoire à

part, mais également pour ne pas être accusé de contourner les réglementations interdisant la prise en compte des origines culturelles ou ethniques » (2008, p. 18).

Le sport est apparu essentiel dans les milieux défavorisés car il est l’activité la plus pratiquée par les jeunes dans les banlieues. Nous faisons référence à une étude réalisée par

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socioculturelles et sportives, proposées dans sept quartiers populaires du département de Franche-Comté, ciblant une population adulte, femmes et hommes, de plus de dix-huit ans.

Les résultats de l’enquête montrent que les activités physiques et sportives, qu’elles soient

pratiquées dans un club sportif, ou qu’elles soient pratiquées selon une « perceptive

d’entretien ou de détente », occupent une place prioritaire chez les enquêtés, « le sport est majoritaire au niveau de l’offre de loisirs dans les zones urbaines sensibles : il représente plus

de 50 % des actions répertoriées, 24 sur 42 ont une vocation sportive » (2009, p. 198). En

liant le type d’activités proposées et l’âge des participants, l’étude montre que « l’offre sportif

concerne les jeunes » et que « la multi-activité et la différenciation sont l’apanage des 30-45 ans » (2009, p. 185). Pendant cette période de vie, Vieille Marchiset & Hainz relatent que les

effectifs des activités sportives d’entretien surpassent largement les activités culturelles, alors

que, chez les personnes qui appartiennent à la tranche d’âge des 45-60 ans, les activités culturelles, créatives et festives sont plus présentes.

La vie urbaine dans les quartiers sensibles n’a pas échappé aux dysfonctionnements

sociaux et le sport ne peut pas être dissocié de l’ensemble des pratiques sociales des maisons de quartiers, des pratiques éducatives des établissements scolaires, des pratiques culturelles et des pratiques politiques du logement. Dans ce sens, Louveau, (1979) explique que les activités sportives ne pourraient pas être « isolées de l’ensemble des pratiques sociales et culturelles auxquelles elles sont associés ». De ce fait, pour exister pleinement, la vie sportive

dans les quartiers sensibles nécessiterait un travail coopératif entre l’ensemble des acteurs

locaux, sociaux et sportifs. Pantaléon (2003, p. 53) explique qu’il ne peut y « avoir

d’intégration et d’insertion si la logique d’utilisation de l’activité pour les jeunes en difficulté est uniquement occupationnelle, si le jeune s’inscrit dans une conduite de consommateur et s’il n’existe pas de projet individualisé par des professionnels ».

A ce titre, l’Etat, souvent lié à la ville, aux organisations sportives fédérales et aux centres sociaux a mis en place des programmes d’action, d’insertion, et de prévention par le sport. Pour illustrer cette situation soulignons deux exemples, l’Opération Prévention d’Été de 1981 et l’Opération Ville-vie-Vacances (1999) dans quatre-vingt-onze départements

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dispositifs traditionnels ou qui se refusaient à en profiter, dans le but de canaliser leur énergie

et, de faire de la prévention auprès d’un public en difficulté considéré comme délinquant,

connaissant des échecs à répétition et des situations d’exclusion, tant sur le plan professionnel que social, scolaire que familial.

Nous devons rappeler que les objectifs de l’opération Ville-Vie-Vacances ont été fortement centrés sur l’aspect éducatif, sur des actions pour des « potentialités d’épanouissement personnel, apprentissages sociaux, éducation à la citoyenneté, solidarité locale ou internationale, logique d’insertion sociale et professionnelle (chantiers éducatifs, travaux saisonniers…) […] La capacité à responsabiliser les jeunes en leur confiant des tâches d’organisation et de réalisation, à solliciter et à faire participer les parents et les adultes »11

.

Ensuite, des dispositions liées directement aux équipements sportifs telles que « tickets-sports » ou encore les Plans Locaux d’Animation Sportives (PLAS) ont permis

d’ouvrir des nouveaux terrains de sport. En 1991, le Ministère de la Jeunesse et des Sports et l’Etat ont lancé l’opération « Cinq cents équipements sportifs J-Sports », des animations ont

été mises en place aux pieds des immeubles, dans toutes les villes de la France, y compris

celles qui ont connu des phénomènes d’émeutes urbaines. L’opération J-Sports a été

considérée comme une expérience révélatrice dans le milieu sportif ; elle a visé comme

objectifs l’implantation de terrains multisports en libre accès, installés dans les quartiers

sensibles, à proximité des immeubles nommés souvent des city-stades ou city-parcs, mais aussi, des terrains de sports dans la ville, proches du centre, nommés dans certaines villes des playgrounds ou haut-lieu.

Toutes les démarches précédentes ont apporté une évolution dans la mise en place des actions sportives en dehors du milieu traditionnel : le club, ciblant un public jeune issu du milieu social fragile mais aussi, un public non intéressé par le fonctionnement du milieu encadré.

Néanmoins, les opérations sont liées à certains échecs dus, d’une part, à une méconnaissance du public ciblé et d’autre part, à un manque de pertinence du choix du lieu.

Vieille Marchiset (1999) a expliqué que l’installation des équipements sportifs de proximité a été conçue et gérée sans réelle prise en compte de la demande sociale. Autrement dit,

11

Circulaire du ministère de l’Emploi et de la Solidarité, le ministre déléguée à la ville départements,

citoyenneté, prévention, sécurité. p.4. Cité par Clément, M. (2000). Sport et insertion. Presse Universitaire du Sport.

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l’implantation des sites sportifs dans la ville demande un travail associant deux réflexions

« diachronique » et « synchronique », ce qui met en relation le rôle de l’histoire du site et les

modalités d’usage des espaces sportifs que les agents ont prévues. Selon Vieille Marchiset

(1999, p. 56), « comprendre la réalité d’une demande sociale nécessite un détour historique

pour donner du sens à la manière dont les acteurs s’approprient l’espace. Cette perspective diachronique doit être associée à une démarche sociologique, puisqu’un espace n’a pas de sens qu’en référent aux agents qui s’y côtoient ».

Face à l’implantation des sites sportifs de proximité "J-Sport", des élus, des responsables de projets et des jeunes, ont eu des retours contradictoires voire ambivalents dus

à l’usage détourné de ces lieux transformés dans certains territoires en lieux de squat et de

trafic.

D’un côté, les sites sportifs de proximité sont des espaces favorisant la pratique

sportive, mais aussi comme des espaces autorisés, favorisant légalement donc, le regroupement des jeunes des quartiers, à la place des halles de centres commerciaux, des entrées des immeubles, des rues et des places publiques. Fize (1993) a ainsi nommé ces équipements « équipements de citoyenneté » lorsqu’ils favorisent l’échange en permettant aux

jeunes de sortir de leur quartier. De l’autre côté, ces espaces sont perçus comme des espaces

dangereux et hors contrôle, détournés de leur usage initial et devenus selon Vielle Marchiset (2007, p. 146), des « friches sportives inutilisables ». Les espaces sportifs ouverts auraient permis un regroupement des jeunes autour de la drogue, créant un environnement qui encourage la délinquance, construisant des espaces bruyants et gênants pour les habitants de proximité.

Le dispositif de l’opération "J-Sport" fut perçu comme « occasion ratée » (Chobeaux,

1995). Anstett (1995, p. 23) expliquait que dans le sport « il est souvent difficile de nier

l’intérêt pédagogique qui résulte d’une activité sportive intégrée à un projet éducatif ou social,

il demeure impératif que ce même projet soit sous-tendu par une réflexion et encadré par une déontologie professionnelle clairement identifiée et contrôlable par des tiers. Car, il ne suffit pas de dire que le sport est socialisant, structurant, épanouissant, pour donner du même coup de la valeur à toutes les pratiques. Dans certains contextes, les pratiques sportives mais aussi éducatives peuvent être, en fonction du projet, davantage aliénantes et manipulatrices que libératoires ».

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Dans les quartiers des grands ensembles, la nouvelle offre d’équipements sportifs telle

que Clément (2000) la percevait, n’a pas favorisé des processus de décentralisation sociale, l’auteur souligne que l’offre sportive non-institutionnelle encourage plus une logique

permanente à rester dans le quartier. Bordes & Vulbeau (2004, p. 42) partagent également

l’idée précédente, les auteurs montrent que les espaces sportifs de proximité, tels que les city-

stades, ont évoqué pour certains habitants et acteurs de la politique publique « des formes

d’enfermements, des façons d’assigner des publics à des places où ils sont visibles et contenus, ce qui n’est pas sans renvoyer à la notion d’enfermement ».

En outre, Duret (2004) donnait une autre explication sur le défaut d’intégration

résultant des actions sportives. Selon l’auteur, une mauvaise compréhension de la fonction sociale du sport, entre insertion et intégration, conduit par la suite à avoir un certain déficit social notamment pour encadre les jeunes des cités qui sont déjà dans une situation de

chômage, d’échec scolaire ou de précarité. Certes, le sport est une solution favorisant la paix

dans les cités mais avec des capacités limitées. Duret, expliquait que « le sport est un pur

détournement de la demande d’emplois » (2004, p. 99), la politique d’installation des

équipements sportifs de proximité ne permet pas aux jeunes de trouver un travail et de

s’insérer dans la société. Selon l’auteur, le sport pratiqué dans des espaces ouverts en libre

accès était seulement un antidote qui soulageait à courte durée. Le plus important, c’était de faire croire aux acteurs politiques que le sport non-institutionnel créait un lien et développait

une sociabilité amicale aidant à lutter contre l’exclusion. Le sport ne fait pas tout ; il aide à

oublier les difficultés de la vie quotidienne, notamment chez les jeunes résidant dans les

quartiers sensibles, mais il ne règle pas totalement le problème de l’insertion professionnelle, ni celui de l’insertion scolaire. Caillat (1996) tient un discours ambivalent sur les fonctions sociales du sport. Le sport participe, selon l’auteur, à la réduction des inégalités surtout dans les quartiers où les actions de développement social sont mises en place mais, « il n’est pas un

remède aux maux de la société ; il peut seulement permettre, un court moment, à l’individu, de "rompre avec son existence quotidienne et de fuir, à tout prix, hors de la Cité". […] Le

sport n’éteint pas les feux de l’exclusion ; il les contient avec de plus en plus de difficulté au

fur et à mesure que la crise ronge le tissu social. […] le sport s’attaque aux effets et non aux causes de ces effets » (1996, p. 38).

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Pourtant, en 1995, le rapport du Comité National Olympique et Sportif Français

(CNOSF) a révélé que l’insertion sociale et l’intégration par le sport ne pouvaient se faire qu’en améliorant l’accès au sport. Cela ne se réaliserait qu’en favorisant l’accès aux

équipements sportifs : par l’implantation de nouveaux équipements notamment dans les quartiers en difficulté, par la diminution du prix de l’adhésion pour la population en situation

précaire, par la formation et la création d’emplois dans le milieu associatif. De ce fait, des milliers de contrats emplois solidarité, de contrats locaux d’insertion, ont été annoncés pour

augmenter le nombre des animateurs, des éducateurs et des accompagnateurs afin encadrer

des actions d’initiations sportives et des animations en direction des jeunes12

.

D’ailleurs, nous allons, dans notre partie empirique, porter une attention particulière

aux données socio-économiques concernant la population résidant dans le quartier des 3Cités à Poitiers : taux de chômage, exclusion du marché du travail, absence de qualification professionnelle et faible niveau scolaire.

N’existe-il pas un fossé entre les souhaits, les enjeux politiques et la réalité de terrain ?

Ces dix dernières années, les actions sportives entreprises, notamment dans les zones prioritaires, ont évolué. Nous allons nous référer à des projets éducatifs, des démarches socio- sportives récentes qui sont déjà réalisés ou en cours de réalisation.

Partant du principe observé par Chobeaux (1996, p. 22), que le sport « s’adapte étonnement bien à des projets éducatifs et sociaux très différents », et que le sport est « social et citoyen »13, l’Agence Pour l’Education par Le Sport (APELS), commanditée et financée par le Comité Interministériel des Villes (CIV, 2007), considère que les activités physiques et sportives pourraient contribuer à la réalisation des objectifs des politiques locales : cohésion

sociale, santé et emploi. Le rôle éducatif et social du sport prend de l’ampleur dans les zones

prioritaires ; l’éducation passe par les structures scolaires, les structures socio-culturelles mais elle passe aussi par le sport. Des actions socio-éducatives et des projets d’innovation sociale en direction du public des quartiers sensibles sont transmis aux clubs sportifs.

12 Revue trimestrielle de la Délégation Interministérielle à la Ville : Ville & Quartier, Editions d’Ensembles, n°

1, 1995. p. 5

13Document de l’Agence pour l’Education par le Sport (APELS), appel aux candidatures pour les villes. « Pour

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De ce fait, depuis 2007, vingt-quatre clubs et associations aux diverses activités physiques et sportives, collectives et individuelles (football, judo, handball, athlétisme, boxe, basketball, sport de glace et danse), situés dans douze zones urbaines sensibles réparties dans six régions de France, ont participé à une étude de type « recherche-action ». L’objectif est de trouver des solutions pour répondre aux difficultés des clubs et des associations qui périclitent. Des projets de vrai partenariat entre les institutions fédérales, les écoles et les

collectivités territoriales, le Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive

(CREPS), etc., sont mis en place. Ils prennent en compte la difficulté de faire du lien, de construire des passerelles et de se fixer des objectifs communs (Vieille Marchiset, 2010, p. 31). Même si les activités physiques et sportives « font désormais partie de notre environnement "naturel" » (Anstett, 1995, p. 21), ses objectifs associés ne sont pas les

mêmes, ils sont différents d’un lieu à l’autre. Ainsi, le sport pratiqué au sein des structures

locales : maison de quartier, centre socio-culturel, équipe de prévention etc., a des objectifs

prioritaires d’insertion ou de socialisation du public visé, alors que les clubs fédéraux visent

des objectifs ayant un sens professionnel et compétitif. En ce qui concerne les collectivités territoriales, les objectifs sont à la fois politiques et techniques, et pour les établissements éducatifs, les objectifs se concentrent prioritairement sur la réussite scolaire.

L’intervention des organisations scientifiques telles que l’université, à travers ses chercheurs et ses étudiants, a été fondamentale dans ce type du travail. L’objectif essentiel de

la « recherche – action » est de mettre en place « des expériences créatrices » à dominante socio-éducative en veillant à évaluer les changements inhérents à la fois aux clubs et aux territoires », ayant pour mission de « produire des connaissances fondamentales et appliquées,

théoriques et pratiques à partir de la greffe d’innovations socio-éducatives dans ces clubs de

banlieues françaises » (Vieille Marchiset et al., 2009, Tome 1, p. 4).

En s’appuyant sur les rapports régionaux de cette étude, nous nous intéressons à

présenter certaines difficultés retenues par les scientifiques, en expliquant comment mener un

projet d’innovation socio-éducatif, en prenant en compte, l’actualité, la particularité et le type d’activité sportive de chaque club fédéral. Dans le département de la Franche-Comté, nous donnons l’exemple du club de football (Olympique Montbelliard Football Club). Dans ce

dernier, la dynamique du projet est difficilement perceptible par l’accompagnateur suite à «

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pendant plusieurs mois, la méfiance des pouvoirs publics sur le football dans le quartier (expérience d’un club communautaire), les réticences à intégrer les dispositifs de financement,

la difficulté d’avoir des parents et des bénévoles investis dans le projet ». (Vieille Marchiset,

& Coignet, 2009, Tome 2, p. 33)

De plus, dans le département du Nord-Pas-De-Calais, l’exemple du club de football

(Beau Marais) a mis en lumière d’autres difficultés : établir des relations avec la municipalité,

absence permanente du président du club qui fait courir un risque pour répondre aux demandes des sportifs du quartier, enfermement du terrain du football par des barrières

l’isolant du quartier, travaux autour du stade favorisant le trafic. (Gibout, 2009, Tome 2, p. 72). Les propositions de l’auteur nous intéressent car ces dernières apparaissent originales et

innovantes car elles marquent à notre sens, une évolution de la place et du rôle du club dans

un quartier sensible. À titre d’exemple, Gibout proposait : mettre en place une commission de

jeunes pour les faire participer aux décisions de leur club, créer un espace de musculation et

des occasions de rencontres avec des structures d’hébergement d’urgence du quartier, renforcer l’échange interculturel et éducatif en proposant des voyages à l’étranger. (2009, p.

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Enfin, nous souhaitons parler de l’expérience menée dans le département de l’Alsace, en donnant l’exemple de la pratique de la boxe dans le club (« Populaire » section Boxe Française). Certes, notre terrain d’étude dans le quartier des 3Cités ne bénéficie pas d’une

offre sportive identique. Cependant, le fait que le club de boxe soit localisé dans un quartier ayant une mauvaise image dans la ville, ce qui freinait, selon Gasparini (2009, Tome 2, p. 9) son ouverture au public du quartier, nous semble utile pour comprendre et analyser ce qui se passe aux 3Cités de Poitiers. Garder une bonne image du club de boxe selon Gasparini, est

une volonté du président qui indiquait que le club n’est donc pas prêt à accueillir ces jeunes

qui sont en situation difficile.

Certains dirigeants et même adhérents n’auraient pas forcément envie d’accueillir un

tel type de population. De plus, le club manquait d’actions d’ouverture et de publicité pour

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La réalité de l’offre sportive associative dans le quartier des 3Cités n’échappe pas aux problématiques d’intégration de l’habitant au sein du club, à l’absence du sport féminin dans

le milieu institutionnel et non institutionnel, aux problématiques liées aux variables ethniques et culturelles et aux difficultés socio-économiques. Les changements de la société nous obligent à intervenir sur la question de la politique sportive dans les zones urbaines en difficulté, ses évolutions avec le temps, ses actions et ses études locales ; la réflexion devant