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: Que décrit la préférence ? Position de l’évaluateur et critères d’évaluation

Dans le chapitre précédent, nous avons dégagé une conception de la préférence cohérente avec le cadre conceptuel de la théorie du choix social et en ligne avec certaines des préoccupations majeures de l’approche des capabilitésέ

Toutefois, il sera difficile d’aller plus loin en ce sens si nous ne remettons pas en cause l’interprétation subjectiviste de la préférenceέ Cette interprétation subjectiviste semble difficilement conciliable avec l’une des ambitions principales de l’approche des capabilités, qui est de proposer un critère d’évaluation sociale qui ne soit pas biaisé par des fausses croyances, des préférences adaptatives ou des illusions objectives251

Les préférences disent ce qui est « meilleur » pour l’agentέ Elles décrivent donc le bien de celle ou de celui à qui nous les attribuonsέ Mais cette affirmation n’est pas dénuée d’ambiguïtés : le « bien » est-il défini indépendamment des préférences, ou se réduit-il à leur satisfaction ? Ce bien est-il objectif ou subjectif ? Correspond-il au bien-être de l’individu ? Dans la littérature, les termes welfare, well-being et même good sont utilisés à tour de rôle pour désigner ce que l’on traduit en français par « bien-être ». Quelle est donc la nature de ce

« bien-être » ?

Une difficulté, distincte de celle de la détermination du critère ou de la norme de

« préférabilité », mais néanmoins associée à celle-ci, est que la position de celui qui décrit la préférence n’est pas conçue de la même manière selon que l’on se situe dans le paradigme propre à la théorie du choix social, issu des études des procédures de vote, et dans celui de la construction des fonctions de bien-être social, plus proche dans son esprit de l’évaluation sociale utilitariste.

Déterminer en quel sens la préférence décrit le bien des agents est une question qui, en fait, en comprend trois distinctes l’une de l’autre : la première est la question de la position de l’évaluateurν la deuxième est celle de la nature du critère d’évaluation et de son rapport à la préférence ν la troisième est celle du sujet de l’évaluationμ s’agit-il des intérêts de l’agent dont il est question, ou bien de celui de la société dans son ensemble ? Le tableau suivant recense les différentes possibilités et les associe entre elles.

251 Cf. section 3.1.2..

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Ce tableau synthétique offre une vision d’ensemble de ces différents problèmes. Parmi ces choix interprétatifs, il nous faut déterminer et défendre ceux qui reflètent une compréhension fidèle de la théorie du choix social tout en étant en adéquation avec les préoccupations et les ambitions de l’approche des capabilitésέ

Nous défendrons donc l’interprétation suivante du processus d’évaluation décrit par la préférence : ce processus d’évaluation est, dans la lignée de l’argumentation développée dans le Chapitre 3, caractérisé comme positionnellement objectif ; les préférences prises en compte dans l’évaluation sont des préférences soumises à des procédés de filtration permettant d’exclure celles qui posent problème pour l’approche des capabilités. Cette interprétation est en fait un double compromis. Premièrement, il s’agit d’un compromis entre l’évaluation de la situation de l’agent par l’agent, d’une part, et l’évaluation par un observateur impartial, d’autre partέ Deuxièmement, il s’agit d’un compromis entre conception subjective et conception objective du bien.

Nous étudierons dans cette perspective la position de l’évaluateur par rapport à celle de celle, celui ou ceux auxquels la préférence est attribuée (5.1.), puis la question de l’objectivité du critère de « préférabilité » et son rapport au contenu de la préférence elle-même (5.2.).

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5.1. La position de l’évaluateur et la rationalité de l’évaluation

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La préférence consiste en une évaluation par comparaison. Encore faut-il déterminer la position la plus appropriée à cet acte d’évaluationέ Nous avons discuté dans la première partie l’hypothèse selon laquelle l’individu serait l’origine de fait des préférences, pour en montrer les limitesέ Dans ce chapitre, nous examinons non pas l’origine de fait des préférences, mais le point de vue ou la perspective à partir de laquelle celles-ci pourraient être énoncées de façon à ce que les désavantages comme les avantages des membres de la société soient énoncés de la manière la plus précise et la plus pertinente.

En économie normative, il existe deux paradigmes dominants de l’évaluationέ L’un correspond aux jugements de bien-être social conceptualisés par Abram Bergson et stipule que ces jugements devraient être énoncés comme émanant d’une position d’observation, extérieure et impartiale μ il s’agit du paradigme de l’ « observateur impartial »έ L’autre paradigme est celui de la décision collective et du vote, initié par Kenneth Arrow. Ce paradigme suppose que les préférences sont énoncées de la position même des individus : il s’agit du paradigme de la « voix » [voice], terme emprunté aux travaux sur le vote. Chacun de ces paradigmes présente des désavantages du point de vue de l’approche par les capabilitésέ Le premier tend à nier l’importance de l’activité d’agent, qui consiste à former ses propres préférences et à les défendre dans l’espace publicέ Le second tend à occulter les influences extérieures susceptibles de biaiser la perception qu’a l’agent de son propre avantage et de ses propres attentes. Nous examinerons successivement le paradigme de la voix (5έ1έ1έ) et celui de l’observateur impartial (5έ1έ2έ)

Nous proposerons ensuite de jeter les bases d’un paradigme alternatif qui s’appuie notamment sur le concept senien d’ « objectivité positionnelle ». Nous y suggérons que la position de l’évaluateur peut être comprise comme une position à la fois concrète, située, et dotée des prérequis cognitifs nécessaires à une évaluation adéquate de l’avantage et des attentes (5έ1έ3έ)έ

252Cette section a beaucoup bénéficié des échanges que j’ai eus avec Muriel Gilardone et Antoinette Baujardέ

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5.1.1. « Voix » et choix social

Dans cette section, nous présentons le paradigme de la « voix », selon lequel l’agent effectue lui-même l’évaluationέ Il nous est apparu que, bien que ce paradigme rende justice à la qualité d’agent et à la valeur d’une démarche personnelle de formation et d’expression des préférences, il tend à ignorer le fait que la capacité de faire valoir ses préférences dépend des circonstances dans lesquelles se trouve l’agent (voire de son existence, dans le cas des choix collectifs affectant les générations futures).

On peut identifier deux arguments en faveur de l’évaluation des préférences à partir de la position de la personne concernée elle-même, que nous discuterons tour à tour. Le premier est que cette personne connaît mieux que personne ce qu’elle préfère – personne ne peut savoir comme moi où et à quel point ma chaussure me fait mal – (a) ; le second est que le fait d’exprimer soi-même ses préférences a une valeur propre : cela confère à la personne la dignité et l’autonomie du citoyen (b).

a)Connaît-on ses propres préférences mieux que personne ? Un premier argument en faveur de l’évaluation de ce qui est meilleur pour un individu ou un groupe à un moment donné est que celui-ci a une meilleure connaissance de ce qui lui convient. Cet argument a beaucoup de force dans le cas où l’on estime que la préférence est déterminée par la perspective d’une expérience agréable. Une conception hédoniste de la préférence accueillera ainsi plus aisément l’idée que l’évaluateur et l’évalué ne font qu’un : il est en effet très difficile de vivre par procuration les expériences d’autres personnesέ Ainsi, le philosophe R. Hare souligne que le principal obstacle à l’énonciation des préférences d’une personne par une autre personne est le fait que celle-ci ne peut savoir ce que c’est que d’avoir cette préférence.

« Examinons à présent notre connaissance de ce que c’est que d’être quelqu’un d’autre qui est en train de souffrir (par exemple parce qu’il s’est rompu le cou). Peut-il être correct de dire de moi que je sais ce que cela est pour lui (non pas juste de savoir que son cou est rompu), à moins que je n’aie moi-même une aversion égale au fait que cela m’arrive, si je devais être dans sa position avec ses préférences ? »253

Hare distingue ici l’information selon laquelle un autre s’est rompu le cou, information à laquelle la victime aussi bien que d’autres personnes peuvent avoir accès, et l’expérience

253HARE, R. M., Moral Thinking: its levels, methods and point, Oxford: Oxford University Press, 1982, 5.3. Traduction libre.

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(what it is like to…) individuelle d’avoir le cou rompuέ Cette expérience dépend du degré d’aversion que chacun éprouve à l’égard de ce type de douleurέ Or, Hare doute que cette expérience puisse être communiquée aussi aisément qu’une information factuelle :

« Supposons que j’aie dit : « Oui, je sais exactement comment tu te sens, mais cela ne me fait rien du tout si quelqu’un me fait maintenant la même chose » : ne devrais-je pas montrer à présent que je ne savais pas vraiment, ou même ne croyais pas vraiment, que ce serait comme cela ? Mon manque de connaissance, voire de sincérité, ne serait-il pas mis en évidence si quelqu’un disais : « très bien, si cela ne te fait rien, pourquoi ne pas essayer ? » »254

Nous ne pouvons donc jamais être absolument certains de savoir ce que c’est que de faire l’expérience d’une douleur ou d’un plaisir tant que nous ne faisons pas actuellement cette expérience μ une préférence énoncée à la place de quelqu’un d’autre sera toujours basée sur une expérience hypothétique, et il n’est pas certain que cette expérience hypothétique corresponde à l’expérience actuelle de celui dont on énonce ainsi la préférenceέ Et même, en imaginant que nous ayons la capacité de nous représenter exactement l’expérience d’une autre personne dans une situation donnée, il n’est pas certain que nous aurons les préférences de cette personne à l’égard de ce type d’expérienceέ Hare souligne ainsi la distinction entre les deux propositions suivantes :

« (1) Je préfère maintenant avec la force F que, si j’étais dans cette situation, x doive arriver plutôt que non.

(2) Si j’étais dans cette situation, je préfèrerais avec la force F que x doive arriver plutôt que non. » La préférence d’une personne dans une situation présente pour une situation future n’est pas la même que la préférence d’une personne dans une situation future pour cette situationέ Les attirances ou les aversions de cette personne peuvent changer, et avec elles ses préférences.

Or, si l’on ne peut pas savoir maintenant quelles seront nos préférences effectives plus tard, l’on ne peut a fortiori pas savoir dans notre position actuelle quelles sont les préférences d’une autre personneέ Il doit y avoir au moins autant de différences entre les préférences actuelles et les préférences futures d’une même personne qu’entre les préférences de deux personnes différentes.

Cette difficulté soulevée par Hare constitue un argument contre l’évaluation de ce qui est meilleur pour un agent par un autre agent, ou, si on préfère, contre l’attribution d’une préférence à un agent par un autre agent. Mais on peut opposer à cet argument trois objectionsέ La première est que cette difficulté n’est pas insurmontable : Hare lui-même

254Ibidem.

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propose une méthode pour la contourner; la deuxième est que le raisonnement de Hare repose sur l’hypothèse selon laquelle c’est une expérience subjective singulière qui détermine la préférence : or, cette hypothèse n’est pas nécessaire au préférentialisme ; la troisième découle de la deuxième : comment prendre en compte les préférences des absents, de ceux qui ne peuvent pas, pas encore ou plus éprouver une expérience dans la situation présente, et qui néanmoins ont des revendications à faire valoir dans le processus de décision collective ? On peut s’identifier aux prescriptions plutôt qu’à l’expérience de l’autre

La première objection consiste dans la proposition suivante de Hare μ lorsqu’une personne s’identifie à une autre personne afin d’énoncer à sa place la préférence de cette personne, elle n’a pas besoin de s’identifier à cette personne en tant que celle-ci vit une expérience qui fait qu’elle préfère une option à une autreέ Elle n’a pas besoin de vivre elle-même l’expérience de la personne à la place de laquelle elle se met pour lui attribuer des préférences. Il suffit, nous dit Hare, qu’elle s’identifie aux prescriptions qui découlent des préférences de cette personneέ

« […] ‘Je’ n’est pas un mot totalement descriptif ; il est en partie prescriptif. En m’identifiant avec une personne quelconque, que ce soit actuellement ou hypothétiquement, je m’identifie avec ses prescriptions. En des termes plus simples, penser à la personne qui est sur le point d’aller chez le dentiste comme étant moi-même, c’est avoir maintenant la préférence qu’elle ne devrait pas souffrir comme je crois qu’elle va souffrir. Dans la mesure où je pense qu’il s’agira de moi-même, j’ai maintenant par anticipation la même aversion que je pense qu’elle aura. »

Il n’est donc pas nécessaire de partager les préférences d’une autre personne, et surtout l’expérience qui fait que cette personne a ces préférences, pour reconnaître que la situation de la personne implique certaines prescriptions, requiert la mise en œuvre de certaines actions susceptibles de réaliser la préférence dont il est question.

Par conséquent, même si l’on ne connaît pas mieux ses préférences que celle de l’autre, il est tout à fait concevable de formuler des prescriptions pour l’autreέ La perspective de la « voix » n’est pas nécessaire ici.

Préférences et expérience

L’objection suivante remet en cause la thèse même selon laquelle la préférence est déterminée par une expérience subjective privée connaissable de l’agent seul. Il suffit pour cela de démontrer qu’une préférence qui n’est pas déterminée par ce type d’expérience privée peut être prise en compte dans la procédure d’évaluation et de choix social pour qu’il soit possible dès lors de confier le soin d’évaluer cette préférence à une autre personne ou une autre entité

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que l’agent lui-même. Or, les préférences étant définies comme des jugements de valeur comparatifs et non comme une satisfaction expérimentée, il nous est possible d’être parfaitement agnostique à l’égard de la définition de ce qui motive lesdites préférences.

Les préférences des absents

La troisième objection stipule que, non seulement l’expérience subjective n’est pas nécessairement constitutive de la préférence, mais aussi que, dans certains cas, elle ne peut pas la constituer, parce que l’on attribue une préférence à un ou plusieurs individus qui sont absents, qui ne peuvent pas vivre d’expériences de plaisir ou de peineέ Ce cas concerne les personnes plongées dans le coma, ou même celles qui sont paralysées et ne sont pas, en partie, capables d’éprouver de la douleur ou du plaisirέ Or, si le choix social et l’évaluation sociale doivent prendre en compte les préférences de tous les membres de la collectivité, alors on ne peut exclure ces personnes en raison de leur incapacité temporaire à éprouver des douleurs, des plaisirs, des aversions et des attirances, et donc à avoir des préférences déterminées par ces dernières. Le choix collectif doit également prendre en compte les préférences de personnes qui ne sont pas présentes. Ainsi, les politiques publiques en matière de dette auront des effets sur les générations futures, des personnes qui n’existent pas encore et dont cependant on peut juger qu’il convient de prendre en compte les préférences255. Nous devons dès lors définir la position de l’évaluateur de telle sorte qu’elle n’ait pas à coïncider systématiquement avec celle de l’agent dont on énonce les préférencesέ

Le problème se répète, quoiqu’en des termes légèrement différents, pour les personnes qui n’existent plusέ Lorsque nous obéissons aux volontés d’une personne décédée, nous agissons comme si ses préférences passées étaient encore actuellement valables.

Le problème apparaît également dans la mesure où les préférences présentes ou actuelles d’une même personne peuvent différer de ses préférences futuresέ On peut donc se demander si l’agrégation des préférences ne pourrait pas intégrer les préférences futures probables d’une personne.

En conclusion, l’argument en faveur de l’énonciation des préférences par l’agent lui-même, selon lequel seul l’agent peut faire l’expérience de ce que c’est que d’avoir une telle

255 Sur le thème lié de la justice entre générations, cf. RAWLS, John, A Theory of Justice, The Belknap Press of Harvard University Press, 1λ71ν traduction française par Catherine Audard sur un texte révisé par l’auteur en 1975: Théorie de la Justice, Paris, Editions du Seuil, 1987, 1997. § 44.PARFIT, Derek, Reasons and Persons, Oxford :Clarendon Press, 1984, Part 4 ; GOSSERIES, Axel, Penser le justice entre les générations : de l’affaire Perruche à la réforme des retraites, Paris : Aubier, 2004.

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préférence, n’est ni requis par le cadre conceptuel de la théorie du choix social, ni approprié à certains de ses contextes d’application.

b)Qualité d’agent et expression des préférences

Le second argument justifiant la coïncidence de la position de l’évaluateur et de celle de l’agent consiste à affirmer que cela permet d’éviter le paternalismeέ L’idée n’est pas que le paternalisme conduit à une mauvaise prise en compte des intérêts des personnes, mais que la procédure elle-même ne satisfait pas certaines exigences normatives relatives à la liberté des personnesέ En d’autres termes, il peut être requis a priori que les individus expriment eux-mêmes leurs propres préférences. L’idée est que le fait de participer soi-même à la décision collective et de défendre son point de vue dans l’espace public a une valeur intrinsèque ; à l’opposé, l’argument précédent ne donnait à la coïncidence de la position de l’évaluateur et de celle de l’évalué qu’une valeur instrumentale. Les préférences exprimées par les personnes concernées auraient donc plus de valeur, ou elles seules auraient de la valeur, du seul fait qu’elles sont exprimées par ces personnesέ

Hilary Putnam a également mis en évidence l’importance du fait d’évaluer par soi-même les différentes propositions. Son article intitulé « On the Rationality of Preferences » discute une objection faite à sa critique de la légitimité de l’axiome de complétude des préférences256. L’axiome de complétude, rappelons-le, stipule que l’agent doit toujours pouvoir ordonner par préférence les options alternatives qui lui sont proposées : soit elle préfère A à B, soit elle préfère B à A, soit elle est indifférente. Mais, quoiqu’il arrive, les options, sous la forme d’états sociaux dans la théorie du choix social, sont toujours comparables et évaluablesέ Formellement, si nous avons deux états sociaux x et y, R étant la relation d’ordre stipulant qu’une option « est préférée ou indifférente » à une autre, l’axiome de complétude stipule que :

xy (xRy yRx)

A cet axiome, Putnam oppose le contre-exemple de Thérésa ; celle-ci est tiraillée entre le désir de mener une vie pieuse et celui de jouir des plaisirs terrestres. Chacun de ces genres de vie a de la valeur en tant que tel, et Thérésa se révèle impuissante à les hiérarchiser dans un ordre de préférence. Mais un théoricien de la décision aurait peut-être une solution pour elle, avance Putnam : supposons que lui, théoricien de la décision, décide de lui attribuer un des deux genres de vie – par exemple, le genre de vie ascétique. Si Thérésa se plaint, cela montre

256PUTNAM, Hilary, The Collapse of the Fact/Value dichotomy and other essays, Harvard University Press, 2002, chapitre 5.

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qu’elle préfère en fait une existence où les plaisirs de la chair auront leur partέ Si elle accepte, alors le théoricien de la décision en inférera qu’elle préférait en fait cette vie de piété. En

qu’elle préfère en fait une existence où les plaisirs de la chair auront leur partέ Si elle accepte, alors le théoricien de la décision en inférera qu’elle préférait en fait cette vie de piété. En