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Nous nous intéresserons ici à l’expansion géographique maximale des quatre groupes les plus « internationaux » de notre panel, qui figurent dans les cinq premiers mondiaux par leur chiffre d’affaires 2006.

C’est le groupe Veolia Transport (figure 4.54) qui est à la fois le plus international (60,6 % du CA 2006 sont réalisés hors de France), et qui est présent dans le plus grand nombre de pays, sur le maximum de continents. Les implantations nord-américaines se sont nettement développées depuis 2001, avec des rachats de sociétés présentes sur plusieurs États. C’est vers le secteur Asie – Océanie que se portent actuellement les efforts du groupe, avec des tentatives d’implantation en Inde (un partenariat avec l’opérateur local Reliance a été conclu), en Chine continentale et en Corée à partir de 2006.

On notera que le groupe s’est retiré de deux pays : le Portugal, avec la revente de la participation détenue dans le groupe Barraqueiro en 2001 et l’Estonie où le contrat de desserte urbaine de la ville de Tartu n’a pas été renouvelé en 2005. Il revient en revanche en Grande-Bretagne à partir de 2005 en rachetant des opérateurs routiers, après une absence totale depuis son éviction en 2003, et aux Pays-Bas après huit ans d’abstinence. Des tentatives d’implantation ont eu lieu, sans succès, en Italie, notamment lors d’appels d’offres pour du transport régional

Figure 4.54. Les implantations du groupe Veolia Transport à la fin de l’année 2006 (sources : informations publiées par Veolia Transport et Allain, 2007)

Royaume-Uni Pays-Bas Allemagne Suède Portugal Australie Rép. Tchèque États-Unis Nlle-Zélande Royaume-Uni Suède Allemagne Pays-Bas Pays-Bas Royaume-Uni Danemark Allemagne Suède Allemagne

Keolis est moins internationalisé en proportion (40 % de son chiffre d’affaires en 2006) : il s’est focalisé sur une demi-douzaine de pays européens et un seul pays extra-européen, préférant approfondir ses implantations dans son périmètre. C’est la Grande-Bretagne qui génère la plus grosse part de ses recettes à l’international avec les trois franchises ferroviaires détenues en commun avec Go Ahead : Keolis est le grand groupe français qui a in fine le mieux réussi sur le marché ferroviaire britannique.

Il a mené une stratégie pionnière au Canada à partir de 2001, bien avant Veolia Transport, ce qui lui a permis de mettre la main sur d’importants opérateurs comme le québécois Orléans Express, premier opérateur interurbain sur son marché. En revanche, il n’est pas présent en Australie, ni aux États-Unis, marchés jugés attrayants par les autres acteurs. Keolis a en outre perdu ses activités ferroviaires suédoises après avoir géré le réseau ferré régional de Stockholm ainsi qu’une ligne interrégionale, et s’est retiré d’Espagne, premier pays où l’ancienne VIA GTI s’était implantée à l’international en mars 1989 (Allain, 2000).

+Israël et Liban Brésil Guyane française Surinam Guyana Venezuela Equateur Pérou Bolivie Paraguay Argentine Uruguay Chili Europe Amériques Océanie Légende :

Présence en urbain, interurbain et ferroviaire Présence en urbain et/ou interurbain seulement Retrait total du marché

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Figure 4.55. Les implantations de Keolis au 31 décembre 2006 (sources : Informations publiées par la société et Allain, 2007)

Le groupe Transdev est présent sur deux continents également, l’Europe et l’Australie, mais il a un taux d’internationalisation relativement élevé (plus de 50 %), ce qui le place dans ce domaine en situation intermédiaire entre Keolis et Veolia Transport. Ses implantations sont très concentrées avec une forte représentation du Royaume-Uni, avec une grande majorité d’exploitations urbaines (London United notamment) et des réseaux de tramways (Nottingham, Edimbourg), de l’Australie (Melbourne mais aussi Sydney), et une place croissante de l’Italie, marché à l’ouverture duquel Transdev a cru avant les autres, non sans essuyer quelques revers au départ. Le gain du réseau de Gênes (cinquième d’Italie en importance) en 2005, puis celui de Savone, valident cette stratégie.

Transdev est aussi très présent au Portugal, pays délaissé par Veolia Transport, notamment à travers l’exploitation du tramway urbain et suburbain de Porto. Le rachat du néerlandais Connexxion, en avril 2007, permet enfin au groupe de s’implanter aux Pays-Bas, en profitant de la privatisation de la principale compagnie de transport public du pays. Le ferroviaire régional, malgré des développements récents en Allemagne, seul pays où le partenariat avec la RATP joue à plein, reste marginal dans les activités de Transdev.

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Irlande Europe Canada Légende : Présence en urbain, interurbain et ferroviaire Présence en urbain et/ou interurbain seulement

Perte des activités ferroviaires, maintien en urbain (Busslink)

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Retrait du pays, après avoir été présent en urbain et en interurbain

Figure 4.56. Les implantations de Transdev au 31 décembre 2006 (source : Documents publiés par la société et Allain, 2007)

Le britannique Arriva s’est développé à partir de 1997 après une phase d’acquisition d’opérateurs d’autocars et de transports urbains en Grande-Bretagne. Sa première acquisition à l’étranger (au Danemark) intervient cette année-là. Le développement se poursuit aux Pays-Bas en 1998, en Espagne an 1999 et au Portugal en 2000. C’est également en 2000 qu’Arriva entre sur le marché ferroviaire avec l’obtention de sa première franchise (demeurée unique : Arriva Train Wales) dans son pays d’origine. Le périmètre géographique est resté stable jusqu’en 2003, année d’entrée sur le marché interurbain italien. Il s’est étendu à l’Allemagne en 2004 (premiers services ferroviaires régionaux en DSP) et au marché ferroviaire suédois en 2006. Cette même année, Arriva fait son entrée en République Tchèque, en acquérant un opérateur de lignes interurbaines routières .

Des quatre entreprises étudiées, Arriva est la seule à s’être cantonnée au marché européen au sein duquel elle a assis sa présence dans neuf pays. Elle est opérateur ferroviaire dans cinq pays, ce qui constitue une proportion remarquable, et le seul du panel présent au Danemark avec 15 % du marché. En Italie, elle a mené une démarche similaire à celle de Transdev, ce qui lui a permis d’y devenir le premier opérateur privé en importance, présent en Vénétie, au Frioul, dans la Plaine du Pô, au Piémont et en Vallée d’Aoste. Les trois premiers pays en termes d’effectifs salariés, après le Royaume-Uni (20000 employés) sont le Danemark (4170 salariés), l’Allemagne (2740 personnes) et l’Italie (2110 employés)175.

175 Effectifs au 30 juin 2007 communiqués par l’entreprise.

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Légende : Présence en urbain, interurbain et ferroviaire Présence en urbain et/ou interurbain seulement Implantation en cours (rachat de lʼopérateur privatisé Connexxion)

Figure 4.57. Les implantations d’Arriva au 31 décembre 2006 (Source : informations publiées par l’entreprise)

On notera que la France est absente des activités d’Arriva. C’est également le cas pour First Group, Stagecoach et National Express : si la Grande-Bretagne a bien réussi aux opérateurs français, la France n’a pas été très accueillante pour leurs homologues britanniques. Il est vrai que son marché ferroviaire régional n’est pas ouvert à la concurrence, et que l’entrée sur le marché du transport urbain, pourtant ouvert, n’est pas très aisée : seuls les suisses de CarPostal, avec une stratégie de niche (petits réseaux, transport à la demande), ont réussi à s’y faire une petite place...

Légende :

Présence en urbain, interurbain et ferroviaire

Présence en urbain et/ou interurbain seulement

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